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Marais desséchés dits le Marais Sauvage
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marans
Historique
Le Marais Sauvage a été desséché au milieu du 17e siècle, comme la plupart des marais desséchés du Marais poitevin. Il fait toutefois exception parmi les autres périmètres mis en culture : son dessèchement n'est pas le fait, effectivement, d'une association d'investisseurs et de propriétaires, mais d'un seigneur qui a choisi de ne pas concéder ses marais à une telle société, préférant le mettre en valeur lui-même. A partir de 1654 environ, le comte de Marans, Jean VIII de Bueil lance cette opération. Derrière lui, agit plus ou moins dans l'ombre son beau-frère, Pierre Perrien, marquis de Crenan, par ailleurs un des fondateurs de la Société des marais de Taugon-La Ronde-Choupeau-Benon.
Dès lors, la propriété du Marais Sauvage et de ses ouvrages de dessèchement (digues, canaux, porte, bondes...) suit celle de la seigneurie de Marans. Leur gestion est assurée par les régisseurs de la seigneurie, notamment sous la famille d'Aligre qui acquiert Marans et ses marais en 1740. Certaines parties du Marais Sauvage lui échappent cependant, appartenant à divers propriétaires. Le 3 octobre 1758, Etienne François d'Aligre (1727-1798) obtient un arrêt du Parlement de Paris (dont il est Premier président) qui force ces autres propriétaires à lui verser une contribution financière pour l'entretien du marais. Cet arrêt signe la fondation officielle de la Société des propriétaires du Marais Sauvage.
La famille d'Aligre conserve ses droits sur le Marais Sauvage au-delà de la Révolution. Au marquis Etienne Jean François d'Aligre (1770-1847), succède son gendre, le marquis Michel Marie de Pomereu (1779-1863), puis le fils de ce dernier, Armand Michel Etienne de Pomereu d'Aligre (1817-1906). Celui-ci fait moderniser le marais et ses cabanes dont beaucoup sont reconstruites dans les années 1860. En 1871, l'incendie de l'hôtel particulier du marquis de Pomereu, à Paris, détruit en grande partie les archives du Marais Sauvage.
Au début du 20e siècle, le Marais Sauvage et ses ouvrages sont vendus en majeure partie (797 hectares) à Edouard Martell (1837-1920), sénateur de la Charente, issu de la famille de négociants en cognac ; et pour le reste (275 hectares) à divers propriétaires. Le sénateur Martell et eux passent une convention, le 29 août 1918, pour assurer la continuité de l'entretien du dessèchement et de la contribution de chacun aux dépenses. La propriété des ouvrages de dessèchement reste la propriété de M. Martell qui désigne le directeur et les gardes de la Société. Après la mort du sénateur Martell, sans enfants, ses biens passent à ses neveux Firino-Martell. En 1930, ces derniers vendent ce qu'il leur reste du Marais Sauvage à plusieurs propriétaires. Cette vente pose la question de la propriété des ouvrages de dessèchement, finalement reprise par le syndicat des propriétaires, suivant décision de l'assemblée générale du 13 février 1929.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : milieu 17e siècle |
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Description
Le Marais Sauvage, d'une superficie de 1854 hectares, recouvre une grande part de la partie nord de la commune de Marans, en empiétant sur la commune de Chaillé-les-Marais, en Vendée. Il est délimité à l'est par la digue du Marais Sauvage, encadrée par un canal de ceinture extérieure et un canal de ceinture intérieure dont la terre excavée a servi à établir la digue elle-même. Cette digue sépare le dessèchement d'anciens marais mouillés situés sur la rive droite de la rivière Vendée. A l'ouest, la limite du Marais Sauvage suit la route D137 jusqu'à la ferme des Alouettes Rouges, puis la franchit jusqu'à la route entre les fermes de la Pommeraie et de la Briand qu'elle suit là encore. A partir de la Briand, le périmètre du Marais Sauvage suit une bande de territoire de part et d'autre du canal du Marais Sauvage, jusqu'à la porte du canal à l'anse du Brault.
Traversé par le canal du Marais Sauvage, son principal canal évacuateur, le Marais Sauvage est quadrillé de canaux et de fossés secondaires qui délimitent de vastes parcelles. Le marais est ponctué de nombreuses fermes espacées les unes des autres. Ces fermes sont principalement alignées le long du canal du Marais Sauvage et, au sud, le long ou à proximité du canal de Vix.
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marans
Milieu d'implantation: isolé
Cadastre: 1820 A, 2016 OA