Forge des Ans

France > Nouvelle-Aquitaine > Dordogne > Archignac

La forge des Ans est autorisée par lettre patente du roi Louis XV le 21 avril 1725 pour le compte de Mathieu Bejeunac (ou Bèzenac), sieur de Lavaisse, à proximité d'un moulin préexistant datant du XVIIe siècle. Avant la construction de la forge à battre, la fonte était affinée à Plazac (Secondat). La forge est appelée "Forge d'Ausan" sur les cartes de Belleyme (planche n° 23 levée en 1768) et de Cassini (planche 35 levée la même année). En 1813, Étienne Lavergne demande la conservation de l'usine. Deux plans aquarellés réalisés par E. Villeneuve probablement datés du 25 septembre 1812 accompagnent la demande. La forge est décrite par le directeur de l'administration des contributions directes en ces termes : "Cette usine est et demeure composée d'un haut fourneau pour la fusion du minerai de fer, d'un feu d'affinerie et d'un marteau." Une taxe de 200 frs est alors imposée au propriétaire. Le plan figure cependant d'autres bâtiments : maison du maître de forge accompagnée de son jardin, logements ouvriers, halle à charbon, lavoirs, fours et grange. La comparaison de ce plan de 1812 avec celui du cadastre ancien de 1823 révèle qu'un important réaménagement du site a été opéré entre ces deux dates, probablement autour de 1818 comme l'indique le millésime porté sur le linteau de la halle à charbon. En sus de celle-ci qui complète ou remplace l'ancienne "grande halle", le fournil est probablement raccourci et n'empiète plus sur le chemin qui borde la retenue à l'est. Le lavoir situé entre le logis et l'affinerie a disparu et, à l'ouest, un long bâtiment rectangulaire a vu le jour. L'avis de conservation de l'établissement est publié le 22 mai 1824. Il précise que l'usine, appartenant alors au sieur Delteil (neveu d'E. Lavergne et domicilié à Bourzolles dans le Lot), consomme annuellement 900 tonnes de minerai de fer et 500 tonnes de charbon de bois. Les matières premières et le combustible proviennent alors principalement des communes d'Archignac, Paulin et Nadaillac. Le ruisseau mentionné est le Coly, il s'agit en réalité d'un de ses affluents : la Chironde. Une ordonnance de Louis-Philippe du 28 novembre 1837 renouvelle l'autorisation sous condition de "l'activité constante du haut-fourneau" et détail le règlement d'eau. Le procès-verbal de récolement validant le respect du règlement est daté du 17 juillet 1865. La production de fonte périclite probablement déjà à cette date. Dans les années 1930, la famille Vergne transforme la forge en minoterie. Celle-ci fonctionnera jusqu'en 1990.

Périodes

Principale : 17e siècle (incertitude)

Principale : 1er quart 18e siècle

Principale : 1er quart 19e siècle

Dates

1725, daté par source

1818, porte la date

La forge des Ans se compose d'un ensemble de bâtiments qui se développent autour de l'ancien haut-fourneau (cf. le plan de restitution IVR72_20142402001NUC2A) : halle de coulée, halle, logis du maître de forge, moulin, dépendances agricoles. Du haut-fourneau (environ 7 x 7 m pour 10 m de hauteur), seuls le massif qui enserrait le creuset (ouvert au nord et aujourd'hui muré) et l'ébrasement (à l'ouest) qui accueillait les tuyères de la soufflerie sont encore visibles, ainsi qu'une partie des maçonneries qui les surmontaient et les vestiges d'une sorte de frettage en bois reposant sur des consoles. Au nord-ouest du haut-fourneau, la halle de coulée, aménagée pour abriter la minoterie, conserve une partie de sa charpente d'origine, reprise en de nombreux endroits. Au sol, on remarque des poches de sable de fonderie. Une cloison en pan de bois et torchis séparait la soufflerie de la halle. Le bâtiment ouest abrite, à l'étage de soubassement, l'arbre de la turbine (de type Francis) et l'ensemble des poulies et courroies qui entrainaient les machines situées aux niveaux supérieurs. Le rez-de-chaussée surélevé, auquel on accède depuis un escalier et une passerelle en métal, devant l'ancien espace de la soufflerie, comprend deux appareils à cylindres, dont un de la maison Cesbron à Angers. L'étage abrite un plansichter ainsi qu'un mélangeur. Au sud-ouest se trouvent le moulin et le logis. L'atelier de fabrication du moulin originel est situé dans l'étage de soubassement. Sur les trois paires de meules, seule subsiste celle du sud dont l'archure a été restaurée. La fosse, couverte d'une voûte en arc surbaissé, contient le coffre métallique d'une turbine en place. Potence et vestiges de bluterie complètent l'équipement. L'atelier est surmonté d'un logis composé d'un rez-de-chaussée surélevé et d'un étage carré couvert d'un toit à demi-croupes en tuile mécanique. La porte d'entrée est coiffée d'une pierre portant le millésime "1950" ainsi que les mentions "R F" et "L S". Au sud, un logis secondaire en rez-de-chaussée surélevé prolonge le moulin. Couvert en lauze à l'origine, son toit à croupes est aujourd'hui couvert en tuile plate. Au sud-est, entre le chemin et la retenue, s'élève un bâtiment rectangulaire nommé "four" sur le plan de 1812, probablement un ancien fournil. Au nord, ce bâtiment est équipé d'un balcon soutenu par un pilier en fonte portant l'inscription suivante : "CELUI - QUI - SE CONDUIRA MAL DANS L'ATEiLLET [sic.] SERA POURSUIVI - A - R 1836". A l'est, le chemin est bordé par les vestiges d'un vaste bâtiment rectangulaire adossé au rocher. Cette halle à charbon porte sur le linteau de son unique accès le millésime 1818. Au nord-est, la "grande halle" mentionnée sur le plan de 1813 est aujourd'hui une grange-étable désaffectée. La "grange" du même plan, au nord de l'ensemble, a été remaniée. Une partie a été détruite là où se situe l'actuelle maison des années 1930-40. Enfin, à l'ouest, se développe un édifice rectangulaire construit entre 1813 et 1823.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tuile mécanique, tuile plate
Étages

étage de soubassement, 1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : demi-croupe

Énergies
  1. Nature : énergie hydraulique

    Origine : produite sur place

    Machine : roue hydraulique verticale

  2. Nature : énergie hydraulique

    Origine : produite sur place

    Machine : turbine hydraulique

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Archignac

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: les Ans

Cadastre: 1823 E1 12, 1997 AX 228

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