Canal de redressement de Digolet ou de la Carpe

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Jean-de-Liversay

Le creusement du canal de la Carpe ou de Digolet est intervenu bien après ceux des autres canaux de redressement de la Sèvre Niortaise voisins, ceux du Sablon et de Pomère. Le projet d'aménagement du bassin de la Sèvre par Mesnager en 1818 ne prévoit pas ce canal, Joseph Maire semble être le premier à en émettre l'idée, dans les années 1850. Ce n'est que dans les années 1870-1880, après une série d'inondations catastrophiques (1873, 1877 et 1880), que de nouveaux projets incluent véritablement la création de cet ouvrage. Dès 1877, la commune de Vix attire ainsi l'attention des autorités sur le coude formé ici par la Sèvre Niortaise à la Bonde des Jourdain, un méandre qui freine l'écoulement de l'eau et gêne l'activité des bateliers. Les graves inondations de 1885 relancent le sujet. Répondant à une pétition, le Conseil général de la Charente-Inférieure saisit à son tour les services de l'Etat en 1887. Dès le 23 novembre 1885, l'ingénieur des Ponts et Chaussées Viennot remet un rapport sur la question, en avançant plusieurs solutions possibles, en plus des travaux déjà en cours au port de Marans : élargissement du Contrebot de Vix, de la Sèvre Niortaise sous le pont de chemin de fer entre L'Île-d'Elle et Marans, et redressement d'un des derniers coudes de la Sèvre Niortaise, à la Bonde des Jourdain, entre Vix et Saint-Jean-de-Liversay.

Le 16 février 1888, Viennot présente ce projet de canal de redressement, en arc de cercle. Il est conçu de manière à ne pas devoir toucher aux maisons riveraines, tout en s'éloignant le plus possible de la digue des marais desséchés de Thairé. L'opération est déclarée d'utilité publique le 14 juin 1890, le projet est approuvé par décision ministérielle du 22 mars 1891, et les travaux sont adjugés le 17 juin suivant à André Deschamps fils, entrepreneur à Marans. Le procès-verbal de réception provisoire est dressé le 12 mai 1892, puis le procès-verbal définitif le 27 mai 1893. A noter qu'en janvier 1891, Viennot propose également la construction d'une passerelle franchissant le nouveau canal à sa tête aval, de manière à desservir la nouvelle île de la Carpe créée par l'ouvrage. Cette passerelle n'est établie que pour quelques années, le canal étant rapidement et plusieurs fois élargi et approfondi. En 1924, l'ancienne passerelle de Digolet est transférée à Bazoin, pour équiper le barrage éclusé sur le Mignon.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1891, daté par source

Auteurs Auteur : Viennot

Ingénieur ordinaire des Ponts et Chaussées à Niort à la fin du 19e siècle.

, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source)
Auteur : Deschamps André

Entrepreneur à Marans à la fin du 19e siècle.

, entrepreneur (attribution par source)

Long d'environ 350 mètres et large de 50, le canal forme un arc de cercle qui permet à la Sèvre Niortaise d'éviter le contour de la Bonde des Jourdain, au nord, entre les marais mouillés de Vix, à l'est, ceux de Saint-Jean-de-Liversay, au sud, et ceux de L'Île-d'Elle, à l'ouest. Avec la Vieille Sèvre, il constitue ainsi une île, appelée l'île de la Carpe.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Jean-de-Liversay

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Carpe (la)

Cadastre: 1811 A, 2019 ZB

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