Chemin de croix

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Poyanne

Le chemin de croix, exécuté pendant le temps de Carême de 1943, est l'élément principal des peintures réalisées par Marie Baranger (1902-2003) dans l'église de Poyanne à la demande de l'abbé Pascoualle (le peintre, en hommage à son commanditaire, a donné ses traits au personnage de Joseph d'Arimathie dans la 14e station). La composition en frise continue du chemin de croix poyannais est identique à celle des premières stations de son équivalant à l'église d'Arx (canton de Gabarret, réf. IM40003128), qui présente en outre dans la scène du chargement de la Croix (3e station) la même singularité iconographique : des personnages contemporains (villageois, prêtre en chasuble) aident le Christ à porter son fardeau, allusion à la parole de Jésus "Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive" (Marc, 8, 34-9,1). Le choix d'une palette très sobre (gris, bruns, ocres et roux) entend retrouver l'esprit de la religiosité médiévale (la référence explicite au retable d'Issenheim de Grünewald dans la scène de la Crucifixion va dans le même sens) et la technique de la détrempe évoquer la matité de la fresque. L'autre chemin de croix exécuté par Baranger pour l'abbé Pascoualle, dans l'église annexe de Saint-Geours-d'Auribat, est réalisé dans le même esprit (réf. IM40005306).

Le précédent chemin de croix de l'église, "en plastique et bois", avait été offert le 3 avril 1853, quinze ans avant la reconstruction de l'édifice, par Léopold Moreau de Bellaing (1785-1876), propriétaire du château de Poyanne, sa femme Josèphe-Armande de Montmort du Dognon (1793-1868) et leur régisseur Jean Lorreyte.

Périodes

Principale : 2e quart 20e siècle

Dates

1943, daté par travaux historiques

Auteurs Auteur : Baranger Marie Mélanie

Née à Angoulême le 26 février 1902, morte à Poitiers le 14 juillet 2003. Élève de Maurice Denis aux Ateliers d'Art sacré à partir de 1927, cofondatrice avec son frère Pierre en 1934 de l'association "Art et Louange". Réfugiée dans les Landes pendant la Seconde Guerre mondiale, elle y exécute des peintures à fresque dans plusieurs églises. A partir de 1949, elle voyage en Afrique occidentale, en Asie et au Moyen Orient à la demande du Saint-Siège afin de préparer l’exposition missionnaire prévue en 1950 et d’adapter la symbolique et les objets du culte catholique aux Églises de ces régions encore colonisées. En 1965, elle participe en qualité d’experte aux travaux du concile Vatican II concernant l'art chrétien.

, peintre (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

La peinture est exécutée à fresque sur un enduit de mortier. Les stations forment sur le mur gouttereau de chaque collatéral un long bandeau continu délimité par un cadre en bois peint. Une petite croix grecque en bois est fixée au mur au-dessus de chaque station.

Catégories

peinture murale

Structures
  1. , rectangulaire horizontal
Matériaux
  1. Matériau principal : mortier

    Mise en oeuvre : support

    Techniques : fresque

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 117.5

    Précision sur la mesure : hauteur avec le cadre

  2. Type de mesure : h

    Valeur : 104.5

    Précision sur la mesure : hauteur sans le cadre

  3. Type de mesure : la

    Valeur : 2250

    Précision sur la mesure : largeur approximative de chacun des ensembles gauche et droit

Iconographie
  1. Caractère général : cycle narratif

    Thèmes : Passion


Précision sur l'iconographie :

Le chemin de croix se déroule en frise continue dans chacun des collatéraux, avec un partage égal des stations : 1 à 7 dans le collatéral gauche (sud), 8 à 14 dans le collatéral droit (nord). La plupart des scènes présentent une iconographie traditionnelle, mais quelques-unes comportent des singularités : Pilate n'apparaît pas dans la scène de la condamnation (1ère station) ; dans la 3e station, un prêtre en chasuble rouge, suivi d'un cavalier en armure portant un étendard (Jeanne d'Arc ?) et d'un groupe de villageois (dont deux hommes moustachus à casquette), aide le Christ à se charger de la croix ; un ange tenant une coupe ou patène s'intercale entre les 10e et 11e stations ; un autre ange tenant un calice figure dans la scène du crucifiement (10e station) ; un prêtre élevant l'hostie au moment de la communion est placé entre les 12e et 13e stations ; la 13e station représente, non la traditionnelle descente de croix, mais la mise au tombeau du Christ enveloppé de son linceul et pleuré par ses proches ; dans la même scène, l'abbé Pascoualle, curé de Poyanne, prête ses traits au personnage de Joseph d'Arimathie soutenant la Vierge défaillante ; la 14e station présente le Christ seul, étendu dans son tombeau ; à la suite de celle-ci, une inscription annonçant la résurrection du Christ le troisième jour prolonge le cycle de la Passion au-delà de sa limite traditionnelle.

Inscriptions et marques
  • inscription concernant l'iconographie, français, latin, peint

Inscription (sur l'étendard de "Jeanne d'Arc" à la 2e station) : IL FAUT QU'IL RÈGNE. Inscription (au bas des 10e et 11e stations) : SVSCIPE SANCTE PATER + HANC IMMACVLATAM HOSTIAM (traduction : "Accepte, Père très saint, cette hostie immaculée" ; oblation du prêtre à Dieu au moment de la communion selon le rite de la messe de saint Pie V). Inscription (à gauche de la 14e station) : ET RESVRREXIT TERTIA DIE.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Poyanne

Milieu d'implantation: en village

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