Monument aux morts
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente > Saint-Claud
Historique
En janvier 1920, en réponse à l'enquête préfectorale sur la construction des monuments aux morts, le maire fournit les informations suivantes : le conseil a voté le 21 juin 1919 une somme de 1 000 francs, il a décidé le 28 septembre 1919 d'ouvrir une souscription et cette dernière devrait produire 1 500 francs, la commune compte 1 650 habitants, le nombre de centimes communaux est de 44,87, la valeur du centime est de 113,22 francs.
Ces informations sont reprises dans le tableau récapitulatif de la situation des communes charentaises dressé par la préfecture le 9 février 1920. Toutefois, le nombre de centimes communaux (48,60) et la valeur du centime (112,78 francs) ont été modifiés. Pour ce qui concerne la nature des ressources envisagées pour couvrir la dépense, il est indiqué « inscription au budget primitif ».
Lors d'une session du conseil municipal le 5 avril 1920, le Président expose qu'il y aurait lieu de choisir l'emplacement où sera érigé le monument commémoratif élevé pour la Patrie. Le conseil municipal, après avoir examiné la question et après avoir émis des vœux différents décide à l'unanimité que le monument sera érigé sur une place publique de Saint-Claud. M. Maze-Sencier et M. Pinaud tout en se ralliant à l'opinion générale, font remarquer que personnellement ils auraient préféré que le monument fût construit dans le cimetière. Le conseil municipal est unanime à dire que le principe du monument aux morts est le suivant : gloire aux morts de la guerre, horreur des guerres qui sont inspirées par toute autre idée que l'esprit légitime de défense et hommage à l'esprit de sacrifice de ceux qui sont morts pour la France. Après ces considérations, le conseil décide que le monument serait érigé sur l'esplanade devant la place des arbres. Craignant que les jours de fête le monument, ainsi placé, puisse être en contradiction avec la joie de la foule, le conseil municipal, décide que le monument sera voilé les jours de frairie. Le conseil municipal charge M. Audoin, adjoint, de consulter les entrepreneurs de Saint-Claud pour connaître le prix des monuments et soumettre au conseil les sujets qui auraient attiré son attention.
Le 13 juin 1920, M. le maire présente au conseil municipal plusieurs types de monument aux morts pour la France et l'invite à faire un choix sur l'un des deux. Le conseil après examen, porte son choix sur une statue de poilu en fonte de fer ciselée bronzerie au four d'un mètre soixante de hauteur de la maison H. Jacomet de Villedieu (Vaucluse) au prix de 3 000 francs. Cette statue devra être montée sur un piédestal qui devra s'adapter au mieux possible, formant quatre faces où pourront être gravés les noms des morts de la commune ou sur des plaques pouvant s'y adapter. Le conseil municipal autorise M. le maire à faire l'achat du poilu et à faire ce qui convient de faire pour mettre à exécution le plus vite possible le projet.
Le 21 novembre 1920, le conseil municipal vote un crédit de 2 370,50 francs destiné à l'érection du monument aux morts. Le maire expose au conseil qu'il a reçu de M. Allary, les plans et les devis d'un piédestal en ciment destiné à supporter le Poilu. Le maire expose que la somme nécessaire pour l'érection de ce monument se compose de la façon suivante : piédestal (1 200 francs), statue du Poilu avec frais de transport (3 100 francs) et plaques commémoratives en marbre comprenant soixante-dix noms (1 700 francs) pour un total de 6 000 francs. Pour le reste de la somme à payer, le conseil municipal autorise le maire à s'adresser au Préfet pour demander que cette somme puisse être prélevée sur l'excédent de provisions de l'article 19.
Dans sa séance du 10 mars 1921, la commission départementale d'examen des projets de monuments aux morts donne un avis favorable au projet de la commune.
Le 29 mai 1921, M. le maire expose au conseil municipal qu'en ce qui concerne le monument aux morts, il est déjà en pourparlers avec les ouvriers et fournisseurs mais qu'avant de traiter définitivement certaines modifications lui paraissent nécessaires à apporter au projet et a tenu à en informer le conseil. En ce qui concerne le piédestal il lui a semblé que l'élévation n'était pas assez importante et que deux marches de 0,20 mètres à la base pourraient donner une meilleure apparence ; cette dépense supplémentaire serait de l'ordre de 534,50 francs. Au sujet des plaques, il avait été décidé que les noms seraient gravés sur des plaques de marbre noir mais d'après le maire il serait plus judicieux de le faire sur du marbre blanc pour des questions esthétiques ; de ce fait il s'est renseigné auprès de fournisseurs. Le conseil municipal autorise le maire à passer marché avec les enseignes Bouvais à Paris. Lors de cette même séance, le conseil municipal décide, sur proposition de M. le Maire, d'inscrire sur les plaques les noms de quatre soldats morts dans leur foyer des suites de blessures contractées sur le champ de bataille.
Le 29 août 1921 lors d'une réunion du conseil municipal, le président de la session expose au conseil municipal qu'il y a lieu d'établir un entourage en pierre ou en ciment pour supporter la grille préservatrice du monument, il ajoute que M. Dauchaize qui a déjà fait le piédestal du monument offre de faire cet entourage en ciment sous forme d'une bordure de 0,35 mètres de hauteur sur 0,15 mètres d'épaisseur pour une longueur de tour de 13,40 mètres au prix de 25 francs le mètre soit un total de 335 francs. L'entourage qu'il propose de faire comporte également huit pilastres à 15 francs l'unité soit un total de 120 francs. Le Président expose encore qu'il y aurait lieu de placer quatre bornes préservatrices de la grille formant un alignement sur la façade dudit monument et que M. Dauchaize offre de fournir les quatre piles en ciment au prix de 55 francs l'unité soit un total de 220 francs. Le conseil municipal approuve à l'unanimité la proposition du Président en ce qui concerne la bordure et les bornes en ciment et autorise le maire à faire le nécessaire à cet effet, en tenant compte des prix demandés par M. Dauchaize. Lors de la même séance, le Président montre au conseil municipal un modèle de grille préservatrice présenté par M. Dumas, serrurier et que ce dernier s'offre de faire et de placer au prix de soixante-dix francs le mètre carré y compris la petite porte de 0,80 mètres de largeur et pour une hauteur générale d'un mètre au-dessus du support en ciment. Le conseil municipal accepte le type de grille proposé par M. Dumas au prix annoncé et autorise le maire à faire exécuter ce travail dans les plus brefs délais possibles.
Le 19 février 1922, lors d'une séance du conseil municipal, le Président expose au conseil que l'entourage du monument devant être terminé prochainement, il lui semble nécessaire de fixer dès maintenant la date de l'inauguration et d'établir le programme de cette dernière. Le conseil, après en avoir délibéré, fixe au 23 avril à 13 heures la date de l'inauguration et décide d'inviter pour la circonstance les sénateurs et les députés de la Charente, Préfet, Sous-Préfet, conseiller Général et conseillers d'arrondissement du canton, les fonctionnaires publics et les directeurs d'écoles publiques et privées de la localité, ainsi que la société des anciens combattants qui avait demandé que la remise de son drapeau coïncide avec l'inauguration. Sur la proposition de M. Grassin, le conseil municipal prie M. le Doyen de Saint-Claud de bien vouloir bénir le monument à l'issue de la cérémonie. Il sera ensuite offert aux pupilles de la nation un goûter auquel prendront part les parlementaires et conseillers municipaux.
Le 5 mars 1922, lors d'une séance du conseil municipal, le maire expose que la date du 23 avril fixée pour l'inauguration du monument ne paraît pas favorable aux parlementaires parce qu'à cette date une fête agricole doit avoir lieu à Angoulême et demande à faire reporter cette cérémonie au dimanche 30 avril. Le conseil accepte cette proposition à l'unanimité.
Le monument aux morts porte une statue du Poilu au repos, signée " E[tienne] CAMUS / STATUAIRE / TOULOUSE ", présent sur plus d'un millier de monuments aux morts en France.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 1er quart 20e siècle |
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Dates |
1922, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Camus Étienne Sculpteur, né à Montceau-les-Mines le 11 novembre 1867 et mort à Amiens le 21 juin 1955. Ingénieur des arts et métiers, il s'installe vers 1904 à Toulouse, où il s'associe au début des années 1920 au fabricant de mobilier religieux Hippolyte Miquel. Il se retire à Amiens à la fin des années 20. Son œuvre la plus célèbre est le Poilu au repos, présent sur plus d'un millier de monuments aux morts français. Auteur : Jacomet Hector, fondeur (attribution par source) Auteur : Allary Entrepreneur, réalise le monument aux morts de Saint-Claud (Charente). Auteur : Bouvais, marbrier (attribution par source) Auteur : Dauchaize Jean Cimentier installé avenue Thiers à Saint-Junien dans l’almanach-annuaire limousin édité par Ducourieux en 1910. Entrepreneur à Saint-Junien dans les années 1920, auteur notamment des monuments aux morts de Chirac et de Montembœuf (Charente). Auteur : Dumas, serrurier (attribution par source) |
Description
Le monument est constitué d'un socle et d'un piédestal surmonté d'un statue de soldat en fonte de fer bronzée, du sculpteur Étienne Camus, intitulé le " Poilu au repos ", oeuvre de série d'Etienne Camus largement distribuée sur tout le territoire et que l'on trouve également à Pressignac.
Le soldat est représenté casqué et en tenue de combat, debout, en appui sur son fusil. La statue est en fonte de fer.
Les plaques en marbre noir portent :
- sur le piédestal : la dédicace (face principale) et la liste des soldats morts pour la France de la Première Guerre mondiale (faces latérales) ;
- sur le socle : la liste des soldats morts pour la France des autres conflits.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Décors/Technique |
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Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Au-dessus de la dédicace : Drapeaux entrecroisés surmontés d'une croix de guerre entre deux rameaux De part et d'autre de la liste des soldats morts pour la France : guirlandes de feuilles de laurier (à gauche) et de feuilles de chêne (à droite). |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA16009441 |
Dossier réalisé par |
Delahaye Ninon
Deveza Céline Dujardin Véronique Chercheur, service Patrimoine et Inventaire |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Communauté de communes de Charente Limousine |
Phase |
repéré |
Date d'enquête |
2018 |
Copyrights |
(c) Communauté de communes de Charente Limousine, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Monument aux morts, Dossier réalisé par Delahaye Ninon, (c) Communauté de communes de Charente Limousine, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/b223456b-9073-4054-8528-d3ed9586a3d3 |
Titre courant |
Monument aux morts |
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Dénomination |
monument aux morts |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Saint-Claud , place Sadi-Carnot
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: le Bourg
Cadastre: (Domaine public)