Le 23 janvier 1920, en réponse à l’enquête préfectorale sur la construction des monuments aux morts, le maire de la commune fournit les informations suivantes : somme pressentie pour inscription au budget : 600 francs, souscription escomptée : 600 francs, montant approximatif du monument : 2 500 francs, nombre de centimes communaux : 69,30, valeur du centime 39,33 francs.

Ces informations sont reprises dans le tableau récapitulatif de la situation des communes charentaises dressé par la préfecture le 9 février 1920. Il est précisé que la commune compte 677 habitants.

L’histoire du monument commence avec la délibération du Conseil du 15 février 1920. Le conseil municipal décide d’ériger un monument aux morts de la commune. Dans un premier temps le Conseil vote un crédit de 600 francs, proposé par le maire, et décide de la constitution d’un comité chargé de l’érection et de la collecte des souscriptions publiques. 

Au cours de la session du 10 octobre 1920, M. le maire expose au conseil la nécessité d’ériger pour de bon un monument aux morts. Le Conseil fait donc l’état des finances. La souscription s’élève à 1 874 francs. Cependant, le montant total du devis s'élève à 55 751 francs. Aussi, le Conseil accepte le devis présenté, fixe le montant de 505,80 francs de demande de subvention à l’Etat et vote la somme de 2 757 francs pour parfaire le montant total du devis. Il décide également de faire un emprunt de 3 000 francs remboursable sur 3 ans par tiers chaque année avec 5% d'intérêts.  En marge de la délibération, une mention est rajoutée au crayon de papier : « Il décide que le monument sera construit sur l'ancienne place des halles, face aux maisons Ballet et Cheminade, entre le chemin de grande communication n°10 et l'ormeau situé sur la dite place. »

Dans sa séance du 23 novembre 1920, la commission d’examen des projets de monuments aux morts donne un avis favorable au projet de la commune. Le décret ministériel d’approbation du projet est signé le 13 décembre 1920.

Dans un document daté du 24 avril 1921 pour le calcul de la subvention allouée par l’Etat, les informations suivantes sont fournies :

-        Population en 1914 : 672

-        Nombre de combattants nés ou résidant dans la commune qui sont morts pour la Patrie : 21

-        Coefficient applicable à la commune d’après le barème n°1 : 7% (crayon de papier)

-        Valeur du centime pour l’année courant rapporté à la population (en 100 habitants) : 4,44 francs (crayon de papier)

-        Coefficient applicable à la commune d’après le barème n°2 : 9 % (crayon de papier)

-        Montant du crédit inscrit au budget communal en vue de l’érection du monument aux morts : 450 francs (en raison de la majoration des travaux, cette somme serait insuffisante pour couvrir les frais et devra être portée à 900 francs).

-        Date du décret d’hommage public qui a autorisé l’érection du monument : 13 décembre 1920.

-        Montant de la subvention demandée par la municipalité : 144 francs (crayon de papier).

La commune se voit allouer une subvention de l’Etat de 144 francs par arrêté ministériel du 23 août 1921.

La dernière trace du monument aux morts dans les délibérations date du 24 août 1921. Considérant que M. LANDRAU, sculpteur à Mansle, chargé de l'édification du monument aux morts, ne se conforme pas aux promesses qu'il avait faites et y apporte un trop long retard, le conseil municipal décide de le mettre en demeure de pouvoir livrer le monument à la date du 15 octobre prochain.