Présentation de la commune de Lafat

France > Nouvelle-Aquitaine > Creuse > Lafat

L´occupation du territoire de la commune est ancienne puisqu´un grand nombre de matériels en silex a été retrouvé, notamment près du village du Peux Guierchois. La découverte de pointes de flèches, de haches, de couteaux, de racloirs, laisse en effet supposer une occupation de Lafat par l´homme dès la Préhistoire. Près du village de la Bussière, un bloc de granite de grande dimension comporte des formes concaves reliées entre elles par des rigoles de faible largeur qui descendent sur le flanc de la roche. Selon la tradition orale, cette pierre, appelée pierre des sacrifices aurait pu être utilisée à l´époque druidique pour des sacrifices d´animaux mais aucun signe ne permet une identification plus précise. Un Camp de César existait au sud-ouest de la commune. Ce lieu-dit était très certainement un poste de surveillance de l´armée de César, ce qui lui a valu son nom. Ses délimitations figurent encore sur le cadastre du marquisat de Saint-Germain Beaupré de 1787. D´après ces délimitations, le camp s´étendait sur un peu plus d´un hectare et dominait la plaine environnante. Erodé par le temps, il ne subsiste aujourd´hui sur le terrain que de légères ondulations de l´enclos fortifié. Le terrain renferme de nombreux fragments de tuiles et de poteries en terre cuite dont deux amphores découvertes dans les années 1950. Près du Camp de César, existait le village des Buis. Ce village est connu par la tradition orale car il n´existe aucune description ancienne écrite connue. Il vivait de la présence de la garnison et devait couvrir trois ou quatre hectares. Une pièce en bronze à l´effigie de Faustina (épouse de Marc-Aurèle) y a été trouvée. Un champ des morts, tout proche, servait de lieu de sépulture. Le village a probablement disparu quand la garnison a levé le camp au 5e siècle, au début des invasions barbares. Une sépulture à incinération du 2e siècle a été mise au jour dans la commune en 1957 par M. Perrin. En 1973, un coffre d'ossarium en granite a été découvert au village de Villemoneix et des urnes funéraires ont été découvertes autour des villages de la Bière, des Bières et de la Dauge. Un puits romain ainsi que des éléments de caniveau romain ont également été découverts près du village du Peux Guierchois. Ces découvertes confirment l´occupation de la commune durant l´Antiquité. Lafat relevait de la châtellenie de Crozant en 1477, ainsi qu´en 1643, 1686 et 1751. Elle possédait une justice seigneuriale ressortissant de la sénéchaussée de Guéret. La collecte du Chiron, qui se composait des villages de Josset, les Coutures, Chadreugnat et le Genêt, dépendait du spirituel de la paroisse de Lafat à laquelle elle a été rattachée par lettres patentes du 16 mai 1724. La commune s´est agrandie à nouveau en 1790 avec l´annexion de la commune de Bordesoulle.

Lafat possédait une motte castrale et un château : la motte castrale, située près du village de la Petite Guierche, mesure encore dix mètres de haut pour un diamètre à la base d´une vingtaine de mètres, et le château de la Guierche dont il ne reste qu´une fontaine et quelques pierres en remploi dans les maisons du village de la Petite Guierche. La première mention du château de la Guierche remonte au 16e siècle. Sur le plan général du marquisat de Saint-Germain Beaupré de 1787, il ne reste du château qu´une tour ou un pigeonnier. Lafat comptait également une ferme fortifiée à Puy-Joly dont la première attestation remonte au 13e siècle. Elle possédait un pigeonnier aujourd´hui disparu. Il existait autrefois un village nommé La Raberie qui s'étendait de la métairie de Bordessoule jusqu'à La Dauge, et dont il n'existe aucun vestige sinon quelques pierres des anciennes fondations ramenées à la surface par les labours. Le village du Breuil a également disparu, dévasté par la grande épidémie de peste qui ravagea l´Europe au milieu du 14e siècle : il se situait au bas des châtaigneraies de Lafat, vers le moulin du Pin, longeant le chemin menant au Petit-Pin et le long duquel se trouve encore une croix à la jonction entre la route du Petit-Pin et celle des Genêts.

En 1773, Lafat était sous l'influence de deux seigneurs : le marquis de Persan et Madame de Lusignan. 140 feux y étaient dénombrés à cette date. En 1787, le fief de Puy-Joly relevait du roi et n´appartenait donc pas encore à la commune de Lafat.

Dans le bourg, de nombreuses maisons abritaient autrefois un commerce, essentiel à la vie comunautaire : une boulangerie, qui se situait en face de la mairie et des écoles, un café qui se situait en face du presbytère, un bureau de tabac qui se situait à côté du presbytère, un bureau de poste qui a été installé en 1911 dans le presbytère désaffecté, un salon de coiffure qui se situait à côté de l´hôtel Salesse sur la route de Dun, une mercerie qui se situait en face de l´hôtel Salesse, un café- restaurant qui se situait en face de l´église et qui a également été un commerce de vin et une épicerie, une boucherie qui se situait à côté de l´église sur la route de Colondannes et un garage Renault sur la route du Moulin du Pin, construit dans les années 1920-1930. Le bourg disposait également d´un hôtel-restaurant, l´hôtel Salesse, qui a abrité une coopérative, et un hôtel, l´hôtel Pimpaneau (du nom de son propriétaire, à l´époque maire de Lafat), qui a été détruit à la fin du 19e ou au tout début du 20e siècle pour faire place à une maison. A la fin du 19e siècle, avec la construction de la voie de chemin de fer reliant Guéret à Saint-Sébastien et la construction de la gare de Lafat, puis avec l´activité de la gare et son trafic, le village de Chadreugnat a connu une forte expansion. En 1886, la municipalité a demandé l´ouverture au public du premier télégraphe de la station et en 1892 la création d´un bureau de tabac à la gare de Lafat. Plusieurs hôtels-restaurants se sont ouverts - les hôtels-restaurants Lachassagne, Bernard et Dunet - et une épicerie. Des établissements disposaient même d´une bascule de pesée pour les charges lourdes. Au début du 20e siècle, un autre hôtel-restaurant s´est implanté au carrefour de la route Lafat-Fresselines et Argenton-Dun le Palleteau, en surplomb de la commune, au lieu-dit Bellevue.

Toponymie : Fagia, Mensura de Lafa (cartulaire d'Aubignac, 1268) ; Capella de Lafa (pouillé du 14e siècle) ; La Fa (cartulaire d'Aubepierre, 1436 et cartulaire d'Aubignac, 1499) ; La Fa (cartulaire d'Aubignac, 1547) ; La Fast (registre de La Chapelle-Baloue, 1657 puis 1686) ; Lafa (pouillé de 1773) ; Saint-Sulpice de la Guierche [du nom de la Guierche, domaine seigneurial de la paroisse de Lafat] ; Saint-Sulpice près Dun (Nadaud) ; Lafa (1801).

Située à l´ouest du Pays Dunois, la commune de Lafat est jouxtée au nord par La Chapelle-Baloue et Crozant, à l´est par Maison-Feyne et au sud par Sagnat. D´une superficie totale de 2128 hectares, son altitude minimale est de 261 mètres tandis que son point culminant atteint 368 mètres. 377 habitants ont été recensés en 2007. La commune se compose du bourg, légèrement décentré au sud-est, et de 30 hameaux ou écarts. Légèrement vallonnée, la commune est traversée par deux rivières : la Brézentine, qui prend sa source dans la commune de Fleurat et rejoint la Sédelle au-dessous du village des Genêts et la Sédelle, qui se déverse dans la Creuse à Crozant. Le sous-sol de Lafat est composé principalement de roches leuco-granitiques à deux micas. Elles varient dans leur aspect par la taille de leurs grains et leurs couleurs. Elles ont été utilisées pour la construction des bâtiments, de l´église et des maisons et fermes de la commune. La commune bénéficie de nombreuses sources qui ont permis d´avoir de l´eau à proximité des habitations (puits). Deux routes départementales traversent Lafat : la D49 du sud de la commune jusqu´à Bellevue et la D69 de la Ligne à la Jaussée.

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