Usine de rouissage et de défibrage de genêt du Comptoir des minéraux et matières premières, actuellement usine de meubles

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Vaize

Cette usine est créée par Pierre-Gabriel Bourcier pour la fabrication de produits à base d'amiante pour le compte du Comptoir des Minéraux et Matières premières, dont le siège est à Paris. Cette société, créée en 1932, a installé une usine, à Aulnay-sous-Bois, en 1937 pour le broyage et le défibrage d'amiantes brutes. A Port-le-Pierre, l'usine s'installe, vraisemblablement vers 1938, dans des bâtiments préexistants, situés entre la voie ferrée et la Charente, construits dans les années 1920 pour abriter une caséinerie appartenant à Paul Garraud, déjà propriétaire de celle de Taillebourg.

En 1940, un débarcadère surélevé est construit sur la rive de la Charente pour le passage d'une voie Decauville destinée à l'approvisionnement de l'usine en minéraux. L'usine doit alors travailler pour la Défense nationale en traitant spécialement l'amiante bleue en provenance d'Afrique du Sud. L'usine est prévue pour servir de repli et de stockage en cas d'invasion par les troupes allemandes.

L'approvisionnement en minerai ayant cessé pendant les hostilités, des matériaux de remplacement sont recherchés et essayés. Dès 1940, l'usine teste avec succès la fabrication de fibre d'aiguilles de pin maritime. La production débute en mai 1941 en utilisant les aiguilles des pins de la forêt de la Coubre. Certaines machines destinées à travailler l'amiante sont transformées pour cette nouvelle fabrication. La capacité de l'usine est de 10 tonnes d'aiguilles traitées par jour, en septembre 1941. Le procédé d'extraction des fibres consiste en un traitement chimique suivi d'un traitement mécanique (cardage, broyage, peignage, filochage). La fibre obtenue, appelée Pin tex, est utilisée, soit pure, soit en mélange, pour remplacer l'amiante, ou pour s'allier au coton ou à la laine dans des fils "Pin Tex" et tissus, ou encore former une ficelle très résistante. Les aiguilles sont cueillies vertes ou ramassées sèches, comprimées sous forme de ballots, chargées en camion et transportées jusqu'à La Tremblade, puis acheminées par gabares jusqu'à l'usine. L'équipement de l'usine permet de travailler 3000 à 4000 tonnes de fibres par an.

En l'absence d'importation de coton, M. Bourcier a également l'idée de fabriquer une matière textile française à base de genêt, en s'inspirant du traitement du lin dans le nord de la France. Pour cet essai, M. Bourcier fonde la Société Saptex avec le soutien de l'Etat. Les essais sont d'abord pratiqués avec des genêts sauvages de la forêt de la Coubre et de la Gironde, puis des plantations de genêts à balai et de genêts d'Espagne, accompagnés de semis de pins maritimes, sont réalisées, notamment à Bussac-Forêt, pour réduire les frais de transport par camions. Après le rouissage et le teillage, les fibres sont filées pour constituer des cordages, ou bien elles sont tissées dans la région de Lyon pour la réalisation de tissus d'ameublement. En plus de la matière textile, la plante fournit des pailles défibrées, préparées pour la papeterie, et un produit pharmaceutique, la spartéine. En 1946, un bassin en ciment armé est construit sur la rive de la Charente pour le lavage des genêts.

Un nouveau site est investi dans une ancienne carrière, juste de l'autre côté de la voie ferrée. La cheminée qui porte la date 1947 fait partie des nouveaux bâtiments. C'est sans doute à ce moment qu'est mise en service une chaîne de fabrication moderne dont l'automatisme réduit dans la proportion de 5 à 1 le personnel ouvrier.

Après la reprise des échanges commerciaux internationaux, on y travaille le coton en provenance du Soudan, sous la raison sociale "Fibratex", mais cette activité ne peut se poursuivre pour des raisons économiques, et l'usine ferme dès le début des années 1950. Les locaux sont par la suite vendus pour abriter une fabrique de meubles. Les bâtiments, situés entre la route et la voie de chemin de fer, sont démolis dans les années 1980. Vers 1947, 30 à 40 ouvriers y travaillent, dont un certain nombre de prisonniers allemands.

Périodes

Principale : 2e quart 20e siècle

Dates

1947, daté par source, daté par travaux historiques, porte la date

Site industriel desservi par un embranchement ferroviaire et une voie navigable.

Les deux ateliers de fabrication et le magasin industriel subsistants sont de construction identique en pan de métal et brique creuse, couverts en tôle ondulée. Pour une élévation de l'un des ateliers, des moellons de calcaire ont été mis en oeuvre en parement. Cheminée circulaire en brique d'environ 4, 50 m de diamètre à la base et 25 m de hauteur portant l'inscription en brique plus claire : CMMP 1947. Le long de la Charente subsistent quelques bassins de rouissage et les quais de débarquement et d'embarquement des marchandises.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : métal

    Mise en oeuvre : pan de métal

  2. Matériau du gros oeuvre : brique creuse

  3. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. tôle ondulée
Étages

en rez-de-chaussée

Couvrements
  1. charpente métallique apparente
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : pignon couvert

Énergies
  1. Nature : énergie thermique

    Origine : produite sur place

État de conservation
  1. établissement industriel désaffecté

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Vaize

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Port-la-Pierre

Cadastre: 1999 B2 224, 236, 958, 985

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