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Voie ferrée de Roumazières au Vigeant par Confolens
Historique
L'inventaire de cette voie ferrée aujourd'hui disparue s'inscrit dans le cadre de l'inventaire de la vallée de la Vienne entre Availles-Limouzine et Valdivienne. Elle vient également compléter l'étude de la communauté de communes du Confolentais qui avait été réalisée entre 2002 et 2006.
Cette ligne permet de relier les lignes de Angoulême à Limoges et de Saint-Saviol (Civray) au Blanc avec des embranchements à Roumazières-Loubert (Charente) au sud et au Vigeant (Vienne) au nord. Elle est construite en deux fois.
Section sud, de Roumazières-Loubert à Confolens
Le premier projet, en 1865, consistait à relier Confolens à Exideuil (exportation du produit des carrières) puis à la voie Angoulême-Limoges au niveau de Chabanais. L'avant-projet est désigné comme " chemin de grande communication n° 16, destiné à être ultérieurement converti en voie ferrée ".
Le projet évolue ensuite avec une jonction avec la même voie ferrée à Roumazières-Loubert, facilitant ainsi l'exportation des tuileries de Roumazières (qui pourront se développer et se professionnaliser en grandes entreprises à la fin du 19e et au début du 20e siècles : voir tuilerie Simon, puis Polakowski et Cie, puis Grandes Tuileries de Roumazières ; tuilerie, dite Société des Grandes Tuileries, puis du Midi Perrusson Rohmer (CMPR), actuellement Monier ; tuilerie et briqueterie, dite Tuilerie coopérative française, puis Tuilerie briqueterie française) et des productions agricoles tout au long du trajet. La voie à construire était également plus courte, permettant de faire des économies dans le cadre d'un budget contraint après la guerre de 1870-1871.
Cette ligne a connu une longue histoire :
- 1856 : vœu de sa construction par le conseil général de la Charente ;
- 1865 : avant-projet avec une jonction à Chabanais ;
- 1872 : première concession ;
- 1874 (13 juin) : décret de déclaration d'utilité publique de Confolens à Exideuil ;
- 1879 : tracé définitif ;
- 1883 (20 novembre) : loi concédant la ligne à la compagnie d'Orléans.
Pour la section Roumazières-Confolens, coordonnée par Dupuy, ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées, l'essentiel des travaux est achevé en 1883, mais l'inauguration de cette voie n'a lieu que le 31 juillet 1887.
Section nord, de Confolens au Vigeant
La jonction des voies ferrées entre Confolens et la ligne de Civray au Blanc est déclarée d'utilité publique en 1878. La construction de la ligne de Confolens à l'Isle-Jourdain est autorisée par la loi du 7 avril 1879. Le plan du tracé dans le département de la Charente est approuvé par le ministre des travaux publics le 18 avril 1882 pour une dépense totale de 2 730 000 francs. L'arrêté permettant l'expropriation des terrains sur les communes de Confolens, Saint-Germain-de-Confolens et [Petit]-Lessac est signé par le préfet de la Charente le 2 juin 1882.
Le projet de convention entre l'Etat et la Compagnie des Chemins de Fer d'Orléans démarre en 1883, mais la convention n'est finalement adoptée que le 17 juin 1892 puis approuvée par la loi du 20 mars 1893. Elle est établie à voie large.
Par souci d'économie, le projet est revu le 22 novembre 1893 en réduisant le rayon minimum des courbes de 500 à 300 m de rayon et en admettant des pentes plus fortes, à 15 cm par mètre au lieu de 12,5 cm par mètre et en évitant le plus possible le château (domaine) de Bois-Buchet. Le projet comporte désormais 79 buses et ponceaux de 70 cm à 3 m et un pont de 8 m pour les cours d'eau, et pour le rétablissement des routes, 3 passages supérieurs, 3 passages inférieurs et 20 passages à niveau. Le nouveau projet est présenté au ministère des travaux publics en mars 1894 et soumis par le ministre à l'approbation du préfet de la Charente et de la Compagnie d'Orléans en novembre 1894.
En janvier 1895, les territoires traversés sont définitivement arrêtés. Les plans sont dressés par l'ingénieur ordinaire Wiart, sous la direction de l'ingénieur en chef L. Drouet. Le profil 0 s'établit à 566,53 m au nord de la gare de Confolens.
Les travaux sont adjugés à partir de 1897, en deux lots :
- un premier lot concernant les travaux dans le département de la Charente, entre Confolens et la limite du département, sur une longueur totale de 8,178 km. Sa construction est adjugée le 17 février 1897 à l'entreprise Plassat Jean, père et fils, entrepreneurs aux Bétoulles (Genouillac, Creuse), pour un montant de 252 396,20 francs (terrassements, chaussées, ouvrages d'art), rabais compris ;
- le second lot comprend les travaux depuis la limite du département de la Vienne, jusqu'à la jonction avec la ligne Saint-Saviol-Le Blanc, sur la commune du Vigeant, sur une longueur totale de 15,956 km. Il est adjugé à Sardin et Monmaneix, entrepreneurs à Bidart (Pyrénées -Atlantiques) le 28 août 1897.
La réception de cette ligne conduit à la construction d'une gare à Lessac et à Availles-Limouzine et à divers aménagements sur les gares de :
- Confolens : pose d'une troisième voie de voyageurs avec abri, agrandissement de la remise aux machines, augmentation de la capacité d'alimentation en eau et construction d'un bureau pour le chef de district ;
- Le Vigeant : pose d'une troisième voie de voyageurs avec abri et d'une bretelle joignant les voies de la station ;
- L'Isle-Jourdain : pose d'une troisième voie de voyageurs avec abri-parapluie, pose d'une nouvelle voie de marchandises, voie de débord et rallongement de la halle aux marchandises d'une travée supplémentaire, installation d'un pont tournant et d'une grue hydraulique.
La construction des maisons de garde-barrière est également scindée en deux lots : le premier est adjugé le 25 juin 1898 à Auguste Guénaut, entrepreneur à Confolens (réception définitive des travaux 7 septembre 1900), et le second à Pierre Bouchaud, entrepreneur de Caudéran (Gironde) le 3 septembre 1898.
La ligne ouvre à l'exploitation le 1er mai 1901.
Evolution et fermeture du trafic et réutilisation de la voie
En 1901, il y avait quotidiennement trois trains de voyageurs dans chaque sens, mais seulement deux en 1914. Les années suivantes, le nombre de voyageurs chute et, en 1938, le Conseil général décide la fermeture du trafic voyageurs.
Le service aux voyageurs ferme le 15 mai 1939 mais le service de marchandises se poursuit.
La ligne est progressivement déclassée : d´Availles-Limouzine au Vigeant (Vienne) en 1970 (arrêt définitif le 5 juillet 1971), puis la section sud jusqu'à Confolens en 1979, la ligne étant utilisée jusqu´en 1978 pour le transport des pierres de la carrière de Négrat vers Confolens.
La ligne est ensuite déclassée et la voie déposée sur la section nord. Elle est devenue une voie verte, avec quelques interruptions cependant : entre le Rivaud et le Poteau (commune d'Availles), où elle se perd dans les champs sous frome de haies broussailleuses, et au niveau du circuit automobile du Val de Vienne au Vigeant.
La section sud est désormais fréquentée par la ligne de vélorail du Chemin de fer de Charente-Limousine, de Roumazières-Loubert à Confolens via Manot et Ansac-sur-Vienne.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : limite 19e siècle 20e siècle |
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Auteurs |
Auteur :
Plassat Jean, entrepreneur (attribution par source) Auteur : Sardin, entrepreneur (attribution par source) Auteur : Monmaneix, entrepreneur (attribution par source) Auteur : Wiart, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source) Auteur : Drouet L. Ingénieur en chef, il supervise l'élaboration du tracé de la voie reliant Confolens à la voie ferrée Civray (Saint-Saviol) - Le Blanc entre 1895 et 1897. Puis il supervise les travaux de la voie ferrée Civray (Saint-Saviol) - Le Blanc vers 1898, jusque vers 1902. Il vérifie à ce titre les plans parcellaires dressés par l'ingénieur ordinaire. Auteur : Guénaut Auguste, entrepreneur (attribution par source) Auteur : Bouchaud Pierre Entrepreneur basé à Caudéran, à côté de Bordeaux en Gironde, il est adjudicataire le 3 décembre 1898 de la construction des maisons de garde-barrière de la voie reliant Confolens à celle de Civray (Saint-Saviol) - Le Blanc, sur la partie comprise entre la limite du département de la Vienne jusqu'à la jonction des deux voies au Vigeant. Auteur : Dupuy Ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées du département de la Charente puis de la Vienne, il supervise les études et travaux de la voie ferrée Civray (Saint-Saviol) - Le Blanc, entre 1879 et 1884 et de la jonction depuis Roumazières-Confolens vers cette voie. |
Description
Section sud, de Roumazières à Confolens
Elle dessert les gares de Manot, Ansac-sur-Vienne et Confolens.
Section nord, de Confolens au Vigeant
La voie ferrée, à voie large, desservait dans le département de la Charente les gares et haltes de Confolens et Saint-Germain-Lessac. Dans le département de la Vienne, elle desservait la gare d'Availles-Limouzine et la halte de la Mondie (Le Vigeant). Le raccordement avec la voie ferrée Civray (Saint-Saviol) - Le Blanc, se faisait juste avant l'arrivée à la gare du Vigeant, au lieu-dit la Tuilerie et se poursuivait jusqu'à la gare de l'Isle-Jourdain. La longueur totale du tracé était de 24,18 km. Les ouvrages d'art sont peu nombreux sur cette section et consistent essentiellement en buses et ponceaux pour assurer l'écoulement des eaux. Trois passages inférieurs, trois passages supérieurs et 20 passages à niveaux ponctuaient la ligne au croisement des voies de communication. Outre l'aménagement des gares existantes à ce nouveau trafic, l'établissement de la voie ferrée a donné lieu à la construction de deux nouvelles gares : celles de Lessac (Charente) et d'Availles-Limouzine (Vienne). Une halte de voyageurs est également ajoutée au Vigeant, au lieu-dit la Mondie.
Le déclassement de la voie a donné lieu à une dépose des rails. Une partie du tracé a été transformé en voie verte et constitue des chemins de randonnée. Sur d'autres portions, elle est intégrée aux terres agricoles environnantes.
Détail de la description
Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA86015549 |
Dossier réalisé par |
Favreau Myriam
Chercheuse à l'inventaire du patrimoine depuis 2018. Dujardin Véronique Chercheur, service Patrimoine et Inventaire |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Poitou-Charentes |
Phase |
repéré |
Date d'enquête |
2019 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Voie ferrée de Roumazières au Vigeant par Confolens, Dossier réalisé par Favreau Myriam, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/bb2e7cdd-19a9-4a34-bfc5-125cd2e46324 |
Titre courant |
Voie ferrée de Roumazières au Vigeant par Confolens |
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Dénomination |
voie ferrée |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Confolens
Milieu d'implantation: isolé
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Saint-Germain-de-Confolens
Milieu d'implantation: isolé
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Lessac
Milieu d'implantation: isolé
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Availles-Limouzine
Milieu d'implantation: isolé
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Le Vigeant
Milieu d'implantation: isolé
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Roumazières-Loubert
Milieu d'implantation: isolé
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Manot
Milieu d'implantation: isolé
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente , Ansac-sur-Vienne
Milieu d'implantation: isolé