Présentation de la commune de Gauriac

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Des traces d'implantation humaine du néolithique ont été découvertes dans plusieurs secteurs de la commune (abri sous roche à Marmisson ; découvertes de haches polies à Peyror et au Piat ; site néolithique et vestiges gallo-romains au Mugron). Du matériel de l'Age du Fer a été mis au jour à la Couture ainsi que des structures antiques correspondant peut-être à une villa gallo-romaine ou à la villa du Haut-Moyen Âge, connue sous le nom de villa Gaviriacus et attestée au 7e siècle ap. J.-C.

Gauriac et la "roque" sont réputées pour l'extraction de la pierre depuis l'Antiquité : dès le 2e siècle, la pierre de calcaire à astéries était extraite du coteau et reconnue pour sa qualité. Elle fut utilisée pour la construction de monuments emblématiques, tels les Piliers de Tutelle ou le Palais Gallien à Bordeaux.

L'église Saint-Pierre pourrait dater pour sa partie la plus ancienne du 12e siècle, mais est attestée au plus tôt au 13e siècle. Plusieurs résidences nobiliaires d'Ancien Régime sont présentes dans la commune : le château médiéval de Thau, détruit durant la guerre de Cent Ans et reconstruit aux 16e et 17e siècles, est à cette époque entre les mains de la famille de parlementaires bordelais Dussault. De la maison noble de Peyror, également attestée, ne subsistent que quelques ruines. La maison noble de Poyanne dominant l'estuaire de la Gironde, dépendant de la seigneurie du même nom à Bourg, a pris au 18e siècle la forme d'une "chartreuse".

L'activité des carrières contribue à la prospérité de la localité jusqu'au début du 20e siècle. La pierre extraite était directement transportée sur des gabarres depuis les ports aménagés sur la rive, notamment ceux de Roque de Thau (Villeneuve), de Vitescale et du Rigalet.

La viticulture connaît un développement important au cours du 19e siècle et, après la crise phylloxérique, au début du 20e siècle, avant la Première Guerre mondiale. D'importants domaines viticoles sont notamment implantés sur l'île du Nord et produisent en quantité.

Le chemin de fer contribue à l'essor de la région, même si Gauriac ne bénéficie d'aucune gare : la ligne reliant Saint-Ciers-sur-Gironde à Saint-André-de-Cubzac via Blaye est aménagée entre 1885 et 1889. Gauriac est traversée par le tronçon entre la gare de Villeneuve-Roque de Thau et Comps. Le tracé suit la rive sud du ruisseau du Grenet. En 1891, le conseil municipal avait demandé l'installation d'une halte au village de Peyror. Finalement deux haltes seront mises en place dans les années 1940 à Loudenat et Perrinque. La ligne ferme en 1954. Son tracé est encore visible dans certains secteurs, tandis que des ouvrages de franchissement sont en partie conservés.

L'histoire de la commune est également marquée par l'installation du dépôt pétrolier Fenaille et Despeaux au hameau du Furt en 1889-1890. Les conflits de la Seconde Guerre mondiale y ont laissé des traces, notamment l'épave du Frisco, pétrolier italien à vapeur en escale au dépôt de Furt et sabordé par la marine allemande en août 1944.

La population de la commune est en baisse régulière tout au long du 19e siècle, de 1800 habitants en 1850 à 1198 en 1922 ; en 2009, la commune comptait 869 habitants.

Le PLU établi en 2011 indique plusieurs types de protection de la faune et de la flore : ZNIEFF de type 2 : Estuaire de la Gironde ; Zone protection spéciale (ZPS), Natura 2000 pour l'estuaire de la Gironde ; ZNIEFF de type 1 : coteau du Nord de la Gironde, du Pain du Sucre à Roque de Thau ; ZNIEFF de type 1 : rive occidentale de l'île du Nord – île Cazeau ; Zone préemption au titre des espaces naturels sensibles – site du Mugron.

La corniche de Roque de Thau au Pain de sucre à Bourg est protégée au titre des sites (site inscrit).

La commune est confrontée depuis plusieurs années à des risques d'effondrements liés à l'exploitation des anciennes carrières et à l'érosion du plateau : par arrêté préfectoral du 6 août 2010, un plan de prévention des risques de mouvements de terrain (PPRMT) a été prescrit sur le secteur des communes de Bayon-sur-Gironde, Bourg, Gauriac, Prignac-et-Marcamps, Saint-Seurin-de-Bourg, Tauriac et Villeneuve. Le plan a été révisé en 2014 (arrêté du préfet de la Gironde du 23 juin 2014).

L'inventaire du patrimoine de la commune a donné lieu à la réalisation de 223 dossiers documentaires. Parmi les éléments étudiés, 46 ont été sélectionnés pour leur intérêt historique et/ou architectural et 171 ont été repérés. Des dossiers de synthèse ont également été réalisés sur des familles d'édifices : les maisons et les fermes, les chais et cuviers, les carrières, les moulins, le patrimoine lié à l'eau. Des dossiers ont aussi été consacrés aux principaux hameaux établis le long de la route de la Corniche.

La commune couvre une superficie de 554 hectares, limitrophe au nord de Villeneuve et Saint-Ciers-de-Canesse, au sud de Bayon-sur-Gironde, à l'est de Comps. Le ruisseau du Grenet, qui prend naissance au lieu-dit Pinchaud dans la commune de Saint-Ciers-de-Canesse, reçoit les eaux des ruisseaux de Rousselet, des Fontenelles puis de Barreyre. Il constitue la limite entre Gauriac et Saint-Ciers-de-Canesse et Villeneuve, rejoignant l'estuaire à la Roque de Thau.

La commune est traversée par la route départementale RD 669 qui la relie à Bourg plus au sud et à Blaye plus au nord.

La commune présente un relief accidenté en bord d'estuaire, organisé en bandes parallèles. A l’ouest, se trouve une langue de terrains érodés comprise entre le fleuve et la falaise du plateau. Ce plateau, élevé d’une cinquantaine de mètres, s’interrompt brutalement sur une falaise aux affleurements calcaires visibles. Le plateau s’abaisse ensuite régulièrement vers l’est et vers une nouvelle vallée alluviale située à des altitudes similaires aux berges de la Gironde. Au centre de la commune, un vallon ancien, creusé depuis le bourg, a été choisi anciennement pour implantation de l’église. Au nord, un affleurement calcaire non érodé forme une hauteur tournée vers l’estuaire.

Le sous-sol est constitué de couches de calcaires à astéries de l’oligocène. Les couches supérieures du plateau et du coteau vers la vallée du Grenet sont formées de limons du Bourgeais et de colluvions de versant.

On distingue le "bas" de Gauriac, en pied de falaise et en bord d'estuaire, du "haut" sur le plateau. Le secteur riverain de l'estuaire est tourné vers l'estuaire, l'exploitation des carrières et les métiers liés à la navigation (chantier naval, pêche) ; le plateau est caractérisé par la polyculture - vigne et céréales - avec l'établissement des domaines viticoles et de nombreux moulins à vent. Peu de voies relient ces deux secteurs de la commune, la principale étant celle tracée entre le port du Rigalet et Comps (D 133 E5) ; plusieurs escaliers ont été aménagés dans la falaise afin de relier le "bas" et le "haut" (escaliers de la Vierge et de la Falaise notamment).

Le périmètre communal comprend une partie (sud) de l'île du Nord. Il s'inscrit dans l'Appellation d'Origine Contrôlée Côtes de Bourg. Les boisements sont relativement peu importants et correspondent à une reconquête végétale sur les délaissés agricoles ou les anciennes carrières. Trois grands secteurs peuvent être distingués : le coteau et le rebord de la corniche en boisements de type méditerranée (chêne vert), des boisements variés de milieu humide dans la vallée du Grenet (frênes, aulnes, chênes, peupliers, saules), des boisements de reconquête (acacias…) le long des talus de l’ancienne voie ferrée. La présence de nombreux jardins particuliers est également à souligner, notamment sur la route de la Corniche, avec leurs murets de clôture et leurs piliers de portails en pierre de taille. Le rivage conserve la trace de quelques petits ports (cales), le port de Roque de Thau étant consacré à la pêche et à la navigation de loisir. Plusieurs carrelets, cabanes ou pontons de pêche jalonnent aussi les rives.

Des risques d’effondrements inhérents à l'ancien réseau de carrières souterraines et à l'érosion des sols condamnent un certain nombre de terrains en bordure de la corniche, ainsi que sur le plateau.

Le patrimoine bâti de l'île du Nord se trouve particulièrement menacé : exposés aux tempêtes et aux submersions, les bâtiments sont pour la plupart à l'abandon et en mauvais état.

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