Présentation de la commune de Bayon-sur-Gironde

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Des vestiges du néolithiques ont été découverts dans le bourg, au château Falfas et dans les hameaux de Cots, Petit Coudart, Rousset (débris de silex, haches polies et céramiques). Deux abris sous roche avaient été identifiés en 1933 et 1934 aux Roques d'Eyquem ; une grande partie a été détruite par les carriers. D'importantes structures gallo-romaines ont été dégagées à la fin du 19e siècle sur le site de Carpena, avec présence de céramique ; un chapiteau corinthien daté du Haut-Empire est par ailleurs réutilisé comme bénitier dans l'église : il proviendrait de la démolition des Piliers de Tutelle à Bordeaux en 1677. La plaque de chancel réutilisée comme devant-d'autel dans l'église est mentionnée en 1851, scellée dans le mur sud de l'église : elle daterait de l'époque mérovingienne. Elle pourrait provenir de l'ancienne église Saint-Eloi, qui était située à 250 m au sud de l'actuelle église. Cet édifice est attesté par plusieurs prospections qui ont mis au jour quelques fondations et une nécropole ; des sarcophages monolithes furent également dégagés.

Le chevet de l'église paroissiale, bien que très remanié, constitue l'élément d'architecture le plus ancien conservé. Il s'agissait à l'origine de l'église d'un prieuré dépendant successivement des abbayes de Bonlieu, de Saint-Vincent de Bourg et de l'ordre des Feuillants.

Plusieurs seigneurs détenaient les terres : la famille Larroque d'Eyquem, les Fournel de Tayac ou encore les Farfal, seigneurs des Rivaux. Le château Falfas, protégé au titre des Monuments historiques, est un exemple rare d'architecture du début du 17e siècle.

En 1850, l'ouvrage Bordeaux et ses vins indique que la commune produit 800 tonneaux de bon vin : le château Tayac détenu par la famille Marseau est le plus gros producteur avec 100 tonneaux. Un peu plus tard, en 1868, les vins de Bayon sont qualifiés de "fermes et colorés" et présentent "les caractères de ceux de Bourg". Du vin est également produit sur l'île Cazeau. Le vignoble lourdement touché par le phylloxéra a été par la suite reconstitué avec des plants greffés. La présence de moulins à vent indique par ailleurs une production céréalière ; les cultures en joualle associaient la vigne à d'autres plantations vivrières comme des vergers. Le territoire était donc organisé autour de cette polyculture.

L'histoire de la commune est également marquée par l'exploitation des carrières, sans doute dès l'Antiquité. On y extrayait des moellons et de la pierre de taille pour les chantiers de construction mais aussi pour les travaux d'endiguement de la Garonne. L'activité est intense aux 18e et 19e siècles : le sous-sol de la commune est creusé d'un important réseau de galeries, mettant en danger la solidité des terrains. Dans l'édition de 1874 de l'ouvrage Bordeaux et ses vins, il est indiqué que "Par suite du retrait du fleuve, le troisième étage des carrières, qui n'était pas exploitable autrefois, l'est devenu depuis une vingtaine d'années". A la fin du 19e siècle, l'activité décline et de nombreux sites sont condamnés par mesure de sécurité.

La présence du port de la Reuille a constitué un facteur de développement de la commune : attesté sur les cartes du 18e siècle, il permettait le transport de marchandises (vin, pierre, etc.). Un chantier naval s'y installe au cours du 19e siècle. Le hameau de la Reuille est également desservi par le bateau à vapeur au milieu du 19e siècle. Les travaux du chemin vicinal n°99 de Samonac à La Reuille sont engagés à partir de 1853. En 1854, le chemin est déclaré d'intérêt commun ; il doit favoriser l'accès au port de la Reuille très fréquenté.

La portion de la ligne Saint-Ciers-sur-Gironde à Saint-André-de-Cubzac entre Blaye et Saint-André-de-Cubzac est inaugurée en 1889. La voie ferrée traversait le territoire communal : un mur de soutènement pour le franchissement du chemin du lavoir est encore conservé.

Les augmentations et diminutions du cadastre napoléonien (registres conservés à la mairie et registres conservés aux Archives départementales de la Gironde) ont permis de préciser quelques dates de construction au cours du 19e siècle.

Entre 1928 et 1933, l’aménagement d’un port pétrolier à Ambès assure la desserte d’une usine de raffinage et d’un dépôt d’hydrocarbures. Les travaux d'endiguement et le développement du bec d’Ambès ont entraîné la pénétration de ce territoire dans les limites communales de Bayon. En 1929, la commune d'Ambès demande que ces terrains du bec d'Ambès lui soient rattachés. Après de nombreuses tentatives, elle n'obtient pas gain de cause et la pointe du bec relève encore aujourd'hui de la commune de Bayon.

La commune comptait 706 habitants au recensement de 2014. On perçoit encore de nos jours une bipolarité forte avec deux types de population : ceux "d'en bas", dont les activités étaient en lien avec la rivière (capitaines de navires, marins, charpentiers de navires, carriers...) et ceux "d'en haut" qui vivaient de la vigne et de l'agriculture. Cette partition est encore très fortement ressentie de nos jours.

La commune est confrontée depuis plusieurs années à des risques d'effondrements liés à l'exploitation des carrières : par arrêté préfectoral du 6 août 2010, un plan de prévention des risques de mouvements de terrain (PPRMT) a été prescrit sur le secteur des communes de Bayon-sur-Gironde, Bourg, Gauriac, Prignac-et-Marcamps, Saint-Seurin-de-Bourg, Tauriac et Villeneuve. Le plan a été révisé en 2014 (arrêté du préfet de la Gironde du 23 juin 2014).

La commune bénéficie par ailleurs de zones d'intérêt écologique, floristique et faunistique (ZNIEFF) et Natura 2000 (estuaire de la Gironde).

L'inventaire du patrimoine de la commune a donné lieu à la réalisation de 165 dossiers documentaires. Parmi les éléments étudiés, 53 ont été sélectionnés pour leur intérêt historique et/ou architectural et 105 ont été repérés. Des dossiers de synthèse ont également été réalisés sur des familles d'édifices : les maisons et les fermes, les demeures et châteaux, les chais et cuviers, les carrières, les moulins et le patrimoine lié à l'eau.

La commune de Bayon-sur-Gironde se trouve sur les bords de l'estuaire, à la confluence entre la Dordogne et la Garonne. Elle est encadrée au nord par la commune de Gauriac, au sud par Saint-Seurin-de-Bourg et à l'est par Comps et Samonac. Elle présente la particularité de compter dans ses limites communales une portion de l'île Cazeau et du Bec d'Ambès. Elle couvre une superficie de 10,9 km2.

Le paysage est formé des coteaux au nord-est de la route départementale 669 (reliant Bourg à Blaye), du plateau avec le bourg et quelques hameaux, et des bords de l'estuaire, au pied de la falaise. La route dite de la corniche qui longe la Gironde et se poursuit au nord sur la commune de Gauriac est un des éléments emblématiques de Bayon : l'habitat y est accolé à la falaise avec des jardins ménagés au-devant, de part et d'autre de la route, en bordure d'estuaire.

Le point culminant de la commune au niveau des coteaux atteint 84 mètres, le sommet de la corniche se trouve à 54 mètres, tandis que le pied du coteau, en bord d'estuaire se trouve entre 4 et 9 mètres (selon le nivellement général de la France).

Le bourg est situé sur le plateau, bien identifiable avec le clocher de son église couronné d'une statue de la Vierge. Quelques châteaux viticoles ponctuent le plateau et les coteaux, tandis que les hameaux regroupent un habitat plus modeste qui a subi de nombreuses modifications : on y repère toutefois encore les traces d'une polyculture (moulins à vent, petits chais, dépendances agricoles). Plusieurs hameaux ont fait l'objet d'une étude afin de mieux comprendre l'organisation du bâti et afin de garder la trace de ces modes d'habiter le territoire qui ont connu au cours du 20e siècle de profondes mutations.

Le patrimoine lié à l'eau est particulièrement riche avec de nombreux puits, sources et lavoirs recensés. On note également le soin apporté aux constructions avec une utilisation courante de la pierre de taille extraite des carrières des environs : habitat, église, mais également murs de clôture ou portails, sont ainsi bâtis en pierre de taille calcaire.

La commune est traversée dans sa partie nord par le ruisseau du Gourrou ; le ruisseau du Honziou rejoint ce dernier au sud-est du hameau de Nodot et forme la limite avec la commune voisine de Saint-Seurin-de-Bourg.

La vigne occupe le plateau et les coteaux, avec des espaces également boisés. Les vignobles relèvent des AOC Bourg, Côtes de Bourg ou Bourgeais, et Bordeaux et couvrent une surface de 198 ha (sur les 1090 ha de la commune).

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