Chapelle Notre-Dame-des-Anges
France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Lencloître
Historique
Elle a été construite en 1888 pour la famille de Cursay, propriétaire du château de Cursay. L'architecte n'est pas connu.
Un chemin de croix est installé le 8 décembre 1889 par Guillaume de Lauraguais, gardien des frères mineurs capucins de Millau et Frapier, curé doyen de Lencloître. Une cloche en bronze, datée de 1613 et provenant de l'ancienne église de Saint-Martin-de-Quinlieu (Saint-Gervais-les-Trois-Clochers) prend place, dans le même temps, dans le clocher. Cette cloche a été déplacée au début des années 2010 dans le clocher de l'église de Nouaillé-Maupertuis.
Après la Seconde Guerre mondiale, la chapelle accueille des cours de catéchisme et des messes y sont célébrées pour les enfants en vacances à la colonie du château de la Boutière. Un silo à grains est installé à une date inconnue et endommage la crypte. Les sépultures des Lambert de Cursay sont alors déplacées dans un tombeau dans le cimetière de Lencloître.
La chapelle est aujourd'hui désacralisée. C'est une propriété privée.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 4e quart 19e siècle |
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Dates |
1888, daté par source |
Description
Du haut de ses 26 mètres, la chapelle domine toute la partie nord-est de la commune de Lencloître.
La chapelle est construite en pierre de taille et moellons calcaire sur un plan en croix latine. Elle n'est pas orientée (chœur au nord-ouest). La nef comprend cinq travées contrefortées éclairées par des fenêtres en plein cintre à l'exception de la première travée. L'élévation sud-est dont la partie centrale est en avant-corps, comprend quatre niveaux soulignés par des bandeaux moulurés et une corniches à modillons. L'entrée de la chapelle est précédée par un porche. Le deuxième niveau est éclairé par une grande verrière. Le troisième est percé par un oculus aujourd'hui obturé. Le quatrième niveau constitue le clocher avec ses abat-sons. La toiture à longs pans est en ardoise. À l'intérieur, la chapelle axiale accueille une statue de la Vierge à l'Enfant, en pied, reposant sur un globe autour duquel est enroulé un serpent et entourée d'anges au milieu des nuages.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan en croix latine |
Étages |
sous-sol |
Élévations extérieures |
élévation ordonnancée |
Couvertures |
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Informations complémentaires
Notes sur la chapelle Notre-Dame-des-Anges par le curé Louis Barillet, 1904.
À Cellier, à quatre kilomètres du bourg, existe une grande et belle chapelle pouvant servir d'église. Madame Alix Lambert de Cursay, qui avait eu de grandes difficultés avec son curé et les religieux missionnaires pendant la célèbre mission de 1881, entreprit d'établir une paroisse à Cellier et, dans ce but, fit construire, à ses frais et aussi avec le produit des quêtes qui furent faites en plusieurs églises, entre autres à Saint-Porchaire de Poitiers, cette vaste chapelle placée au milieu des champs, près du village de Cellier et à proximité des trois châteaux de la Boutière, de Gaudion et de Cursay.
Elle fut bénite vers l'an 1888 ou 1889 (je ne puis donner qu'une date approximative car les archives de Lencloître ne renferment aucun document sur cette chapelle). Elle est sous le vocable de Notre-Dame des Anges et Madame Lambert de Cursay qu'elle a reçu la faveur de l'Indulgence de la Portioncule. Il serait à souhaiter, pour que la postérité ne puisse émettre aucun doute, que les pièces d'authenticité fussent déposées aux archives de Lencloître. Chaque dimanche, Monsieur le Vicaire de Lencloître va dire une messe basse dans cette chapelle. Madame Lambert lui donne pour cela deux cents francs et paye le voiturier qui le conduit et le ramène. La population de Lencloître n'a pas encore voulu donner son approbation à ce nouvel état de choses. En voici la raison souvent exprimée.
Elle était accoutumée à voir, chaque dimanche, arriver les voitures des châtelains de Gaudion, Cursay, la Boutière, la Grand Cour, suivies par les nombreux chars à bancs des fermiers et cultivateurs de Cellier et des villages alentour. Cela rompait la monotonie des autres jours et produisait un entrainement vers l'église. Au sortir de la grande messe, les ruraux, heureux de se retrouver au chef-lieu de la commune, s'attardaient longuement à causer sur la place, puis profitaient de leur présence au bourg pour faire les emplettes nécessaires. Les marchands y trouvaient leur compte, même les cafetiers - je ne prétends pas que leurs réclamations soient toutes surnaturelles et très désintéressées ; je ne fais qu'indiquer une des raisons qui expliquent l'impopularité de cette chapelle).
Depuis l'ouverture de la chapelle de Cellier, le dimanche à Lencloître ressemble beaucoup trop aux autres jours. L'exemple le plus donné par les châtelains qui, contents de leur petite messe basse de Cellier, ne paraissent plus à l'église paroissiale. Les chaises de l'église qui, en 1887, rapportaient encore à la fabrique 2050 francs, ne rapportèrent plus, deux ans plus tard, que mille huit cent dix francs, puis mille sept cent et maintenant difficilement seize cents (Mme Lambert de Cursay a cru bien faire, pour attirer davantage à sa chapelle, d'y établir la gratuité des chaises). Les quêtes pour la fabrique donnèrent aussi un moindre revenu car on n'en fait point à Cellier. D'autre part, les cultivateurs des environs se sentent peu attirés vers cette chapelle éloignée de tout centre où il n'y a qu'une messe basse trop matinale pour eux. Le soin des animaux exige que les fermiers ne mettent pas trop tôt leur toilette et ils n'aiment pas à la changer plusieurs fois. Mais n'étant plus entraînés comme autrefois, vers l'église paroissiale, ils restent chez eux toute la matinée, ne font leur toilette que dans l'après-midi et se dirigent alors vers le chef-lieu où les plaisirs les attendent et attirent la jeunesse qui s'y attarde jusqu'à une heure très avancée de la nuit. Peu nombreux sont les cultivateurs qui profitent de la chapelle de Cellier, surtout depuis que le fils de Madame Lambert de Cursay a cru pouvoir se permettre de faire affront à toute une famille en lui interdisant l'entrée de sa (!) chapelle. Mais nombreux hélas ! sont ceux qui, depuis quinze ans ne paraissent plus à l'église [Notre-Dame de Lencloître].
Source : Archives diocésaines de la Vienne, Q1 13, Louis Barillet : Notes sur l'histoire religieuse de Lencloître, 1904.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA86013569 |
Dossier réalisé par |
Lorieux Clarisse
Chercheuse-associée au service régional de l'inventaire de la Nouvelle-Aquitaine (site Poitiers et Limoges), attachée à l'Agglomération de Grand Châtellerault de septembre 2018 à 2023 pour conduire l'inventaire du patrimoine du Grand Châtellerault. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Lencloître |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2018 |
Copyrights |
(c) Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Chapelle Notre-Dame-des-Anges, Dossier réalisé par Lorieux Clarisse, (c) Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/c27fd103-4e9b-460e-8723-e5e612cfc85d |
Titre courant |
Chapelle Notre-Dame-des-Anges |
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Dénomination |
chapelle |
Vocable |
Notre-Dame-des-Anges |
Destination |
silo |
Parties constituantes non étudiées |
crypte |
Statut |
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Protection |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Lencloître
Milieu d'implantation: en écart
Lieu-dit/quartier: Cellier
Cadastre: 2016 AC 11