Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

La création de la rue intervient dès avant la construction du pont de pierre en 1782. Le projet en est émis dès 1758 sur un plan de la ville de Marans où apparaît le tracé de la future rue, empruntant l'ancienne rue des Mottes et traversant la place du château. Entre 1770 et 1772 (devant Me Guillet et Toutant, notaires à Marans), le marquis d'Aligre concède plusieurs emplacements pris dans l'enceinte de l'ancien château, par exemple à François Kermau-Delaunay qui se fait construire une maison juste après, ou encore à Jacques Rivet, cabaretier, qui ouvre alors un hôtel de postes.

Un plan de la traversée de Marans par la route de Nantes à La Rochelle, vers 1790-1800, montre l'alignement créé par la nouvelle voie au milieu voire à la place des maisons déjà existantes. La rue a bel et bien succédé à l'ancienne rue des Mottes qui, descendant de l'ancien enclos du château, aboutissait à un petit port appelé port des Mottes. Cette rue est élargie et rectifiée lors du tracé de la nouvelle voie, comme le confirme le plan de 1790-1800. Les maisons sur le côté est de la rue, entre le pont de pierre et le carrefour de la future rue Gambetta, ont été les plus impactées, la plupart ayant été frappées d'alignement, voire entièrement détruites puis reconstruites au début ou dans la première moitié du 19e siècle.

Au même endroit, côté ouest cette fois, les maisons ont pu être reconstruites en avançant vers la nouvelle voie, vers l'est. Sur ce même côté, en construisant la rue, il a fallu remblayer le terrain pour franchir la butte de l'ancien château ; de ce fait, les maisons côté ouest de la rue, entre la rue Gambetta et le pont de pierre, ont une différence de niveau avec la rue Neuve. Enfin, le plan de 1790-1800 montre que les constructions sont encore espacées en allant vers le sud, surtout côté ouest, entre la rue Gambetta et la place Ernest-Cognacq, où des jardins s'intercalent encore à l'époque entre les maisons.

En 1865, en hommage au marquis d'Aligre, bienfaiteur de la commune (il a notamment fondé l'hôpital), la grande rue (encore appelée rue des Mottes sur le plan cadastral de 1820) est rebaptisée rue d'Aligre. Elle reprend en fait le nom déjà donné auparavant à la partie sud de l'actuelle rue Neuve.