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Historique
L’initiative d’offrir à l’église des vitraux anciens réputés provenir du château voisin - trois panneaux ainsi qu’une pièce isolée - revient à Cécile de Noailles, comtesse de La Croix-Laval. Une inscription la désigne en effet comme la donatrice de deux verrières exécutées par Francis Chigot en 1935, à l’occasion de la restauration générale de l’édifice entreprise deux ans auparavant (le Christ en gloire en baie 0, et la Vierge dans une mandorle en baie 10, dans la chapelle du flanc sud, où une inscription témoigne des circonstances de leur commande) (IM19001615). Suite à cette première intervention, Chigot travailla en 1937 pour le château de Noailles, y réalisant les vitraux héraldiques placés dans le vestibule, l’escalier et le salon d’honneur ; il transporta la même années les éléments de vitraux anciens qui s’y trouvaient dans deux des fenêtres de l’église, celle de la chapelle Saint-Eutrope, du côté nord, et celle qui éclaire l’abside au sud. Ces vitraux ont fait l’objet d’une mesure de classement en 1982, erronément dénommés « de l’Annonciation » en raison des figures artificiellement associées dans la baie 5. En effet, cette baie qui regroupe une pièce et deux panneaux du 15e siècle (panneau inférieur représentant sainte Madeleine) et du 16e siècle siècles (panneau supérieur représentant un ange en prière et pièce du panneau cintré), a été composée en 1937 par Francis Chigot dans une vitrerie colorée « à cassons ». La présentation du panneau remployé dans la baie 2 a été revue en 1985 par Dominique de Raed, de Saint-Priest-de-Gimel, chargé de remplacer les panneaux colorés de Chigot (panneau ancien restauré par Chigot en 1937, alors remonté sur un fond bleu moderne entouré d’un filet rouge) par une vitrerie claire après avoir restauré l’œuvre ancienne.
Probablement entrés en possession d’Alexis de Noailles qui, selon l’abbé Poulbrière, avait recueilli au château un grand nombre d’œuvres d’art anciennes, les panneaux de collection proviennent de verrières monumentales. L’un, le buste d’une sainte Madeleine, présente certaines caractéristiques de la production rouennaise du dernier quart du 15e siècle. Les deux autres, des anges en prière d’excellente qualité, appartenaient à une même œuvre créée vers 1530. Manifestement placés en symétrie dans leur contexte d’origine, ils sont maintenant dissociés du fait des dimensions réduites des fenêtres de l’église. Les fines étoffes blanches de leurs tuniques, aux modelés ponctués de jaune d’argent distribué de manière aléatoire, évoquent irrésistiblement les inventions d’Engrand Le Prince, peintre verrier implanté à Beauvais, qui honora d’importantes commandes en Normandie, notamment à Saint-Vincent de Rouen. Bien que le style et le traitement des figures ne contredisent pas l’attribution, on gardera à l’esprit que l’illustre artiste laissa dans cette région une empreinte durable, en particulier sensible dans les œuvres de Romain Buron, probablement formé dans l’atelier picard avant son installation à Gisors autour de 1530. Peut-être faut-il voir ici la main de ce dernier.
Détail de l'historique
Description
Le panneau rectangulaire central de la baie 2 est orné d'un ange en prière, vers 1530, provenant probablement d’une église normande. Son visage est tourné vers la gauche. Il est vêtu d'une aube blanche aux modelés tachés de jaune d’argent, porte un nimbe pourpre violet et des ailes rouges. Emploi de grisaille brune. Cette baie a reçu un complément de vitrerie losangée légèrement teintée. Le panneau ancien, restauré par Chigot en 1937, a été remonté sur un fond bleu moderne entouré d’un filet rouge.
La baie 5, regroupant une pièce et deux panneaux du 15e et du 16e siècles, a été composée en 1937 par Francis Chigot dans une vitrerie colorée « à cassons ». Dans le registre inférieur, sur un fond de damas rouge, sainte Madeleine, tête nue, ses longs cheveux sur les épaules, tient le vase à parfum. Son nimbe à festons peints est cerné d’un galon d’or orné de perles ; sa robe damassée blanche au col festonné, est couverte d’un manteau bleu (bouche-trous dans la partie supérieure du vase, drapé bleu restauré à droite, avec insertion d’une fleur de lys en remploi). Grisaille noire, jaune d’argent (traits du visage renforcés en 1937 ?). Dans le registre supérieur : un ange en prière, le visage tourné vers la droite. Il porte une aube blanche aux modelés tachés de jaune d’argent, un nimbe vert, des ailes rouges sur un fond bleu. On observe l'emploi de grisaille brune. Au centre du panneau d’amortissement : pièce incluant deux têtes masculines – celles d’apôtres (?). On note l'emploi de sanguine.
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Corrèze , Noailles
Milieu d'implantation: en village
Lieu-dit/quartier: Bourg
Cadastre: 2014 AC 57