Centre d'apprentissage, puis collège des métiers du bâtiment, puis Lycée Auguste-Perret, actuellement Nelson-Mandela

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Poitiers

Le lycée Auguste-Perret est construit entre 1964 et 1967, sur un programme validé en 1957, en tant que centre d'apprentissage (CA) de garçons des métiers du bâtiment, pour accueillir le centre d'apprentissage créé en 1945 au domaine du Grand-Mazais à Vouneuil-sous-Biard. Il est volontairement créé à proximité de la cité technique de la Bugellerie, formée d'un collège (futur lycée Louis-Armand) et d'un autre centre d'apprentissage spécialisé dans les métiers de la mécanique. Le programme de construction, en plus des bâtiments propres à tout établissement d'enseignement secondaire, prévoit une superficie de 3 550 m2 d'ateliers dévolus à la formation de futurs ouvriers et employés qualifiés en maçonnerie, béton armé, plâtrerie, carrelage, menuiserie, charpente, coffrage, plomberie zinguerie et sanitaire, chauffage, serrurerie et peinture. Il est destiné à recevoir 425 élèves dont 200 internes.

L'établissement projeté est transformé par la réforme Berthouin de 1959 en collège d'enseignement technique (CET). Initialement envisagée pour le compte de l'Etat, la construction est réalisée sur des financements croisés avec la Ville, à la suite du décret du 27 novembre 1962 relatif aux constructions scolaires du second degré. Une partie du terrain est ainsi acquise par la Ville de Poitiers après cette date, alors que le reste de la superficie foncière avait déjà été acquise par l'Etat. La Ville confie la direction des travaux à l'Etat qui choisit comme maître d'oeuvre le bureau d'études parisien GEEP-Industries, dirigé par l'ingénieur Paul Chaslin. Un avant-projet est signé en mars 1964 par les architectes André Aubert, Jean-Claude Dondel, Roger Dhuit, Guillaume Gillet, Albert Grégoire et André Remondet. Ces six architectes avaient conçu, en partenariat avec le bureau d'études GEEP-Industries, un projet de collège d'enseignement secondaire, lauréat du concours organisé en 1963 par le DESUS (Direction de l'équipements scolaire, universitaire et sportif). Ce projet proposait une construction sur dalle béton sur laquelle venait se développer un édifice à structure métallique avec panneaux d'aluminium et de verre, selon une trame de 1,75 m. L'avant-projet du CET de Poitiers se fonde sur ce type de construction agréé par le ministère de l'éducation nationale, mais en proposant ici une ossature poteaux-poutres en béton armé avec panneaux préfabriqués en façade. De nos jours subsistent de cette époque le bâtiment d'administration et l'atelier.

Deux tranches de travaux sont prévues, la première concerne l'administration, l'externat, les ateliers, la cuisine et le réfectoire, ainsi qu'une chaufferie. La deuxième tranche comprend l'internat et le gymnase situés dans la partie sud de l'établissement. Les travaux respectent l'avant-projet à quelques différences près : la cuisine-réfectoire est située un peu plus au nord, le bâtiment d'administration est moins allongé et n'est pas relié à l'internat par une galerie couverte, les pentes du toit des ateliers se présentent perpendiculairement à ce qui avait été initialement envisagé, et les systèmes constructifs ne correspondent pas à la mise en oeuvre finale. L'établissement, d'une capacité d'accueil de 425 élèves dont 200 internes, ouvre à la rentrée de septembre 1967.

Une oeuvre de François Stahly, "Arbre méandre", est choisie pour décorer l'espace extérieur du lycée dans le cadre du 1 % artistique en 1965.

En 1976, une nouvelle réforme transforme le collège en lycée d'enseignement professionnel (LEP), dans lequel existent des sections préparant aux baccalauréats professionnels en deux ans après l'obtention d'un brevet d'études professionnelles. L'établissement prend le nom de l'architecte spécialiste du béton armé Auguste Perret (1874-1954). Des ateliers sont dédiés à l'enseignement pratique de la menuiserie, la plomberie-zinguerie, le chauffage, l'électricité, la serrurerie, la maçonnerie, la charpente, la plâtrerie et la peinture.

A partir de 1986, le lycée, devenu lycée professionnel (LP), prépare en quatre ans aux baccalauréats professionnels, puis, à partir de 2009, en trois ans.

La cuisine-réfectoire est agrandie une première fois en 1988, puis en 1993, alors que les ateliers sont réaménagés. En 1994, il est décidé de reconstruire les bâtiments d'externat et d'internat en phasant les travaux qui vont s'étaler sur une dizaine d'années. Ainsi, l'externat est reconstruit en deux tranches successives entre 1995 et 1998 par le cabinet bordelais Latour et Salier architectes, en collaboration avec l'architecte poitevine Geneviève Sabelle, choisis à l'issue d'un concours public. Cette reconstruction dote l'établissement de 19 salles d'enseignement supplémentaires et supprime les bâtiments préfabriqués ajoutés pour répondre à l'augmentation du nombre d'élèves.

Puis, un nouvel internat est construit en 2012 par les architectes urbanistes Fauvel et Fouché, à l'emplacement d'un terrain de sport dans la partie sud-est de la parcelle, et l'ancien, situé au sud-ouest, est démoli au profit d'un nouveau terrain de sport.

En septembre 2015, le lycée Auguste-Perret fusionne avec Louis-Armand sous le nom de lycée Nelson-Mandela choisi par l'ensemble des élèves et des personnels. Ce rapprochement permet de fermer le service restauration de l'établissement, assuré dorénavant par l'ancien lycée Louis-Armand, et de reconvertir le bâtiment. Les élèves de la section Brevet des métiers d'art matérialisent cette fusion par la réalisation, durant l'année scolaire 2016-2017, de peintures murales représentant Nelson Mandela sur un mur à l'entrée de chacun des établissements.

Enfin, une nouvelle extension de l'établissement a lieu avec la construction par l'architecte Cyril Breton de Studio ITA d'un bâtiment destiné à accueillir un atelier de peinture, mis en service en 2021.

Périodes

Principale : 3e quart 20e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Secondaire : 1er quart 21e siècle

Dates

1966, daté par source

1998, daté par source

2012, daté par source

Auteurs Auteur : Aubert André, architecte (attribution par source)
Auteur : Dondel Jean-Claude

A conçu la salle Lawson-Body de Poitiers en collaboration avec Roger Dhuit en 1970.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Dhuit Roger

A conçu la salle Lawson-Body de Poitiers en collaboration avec Jean-Claude Dondel en 1970.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Gillet Guillaume, architecte (attribution par source)
Auteur : Grégoire Albert

Architecte, 2e Grand Prix de Rome en 1945.  Architecte en chef des Bâtiments civils et palais nationaux entre 1951 et 1962. Lycées et collèges (collège technique de garçons à Carpentras (Vaucluse) en 1962, lycée technique à Pierrelatte (Drôme) en 1975

, architecte (attribution par source)
Auteur : Remondet André

D'après l'annuaire des architectes français de 1965, André Remondet est architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux.

Entré à l'École nationale supérieure des beaux-arts, il est l'élève de Roger-Henri Expert, dont il achève certaines réalisations après la Seconde Guerre mondiale (l'École normale supérieure de Cachan et l'église Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus de Metz). Premier Grand Prix de Rome en 1936, il séjourne à la Villa Médicis du 16 janvier 1937 jusqu'à sa mobilisation en septembre 1939.

Nommé architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux, il succède à Auguste Perret à la tête de son atelier à l'École nationale supérieure des beaux-arts. Il est nommé architecte en chef des ZUP de Pau, Poitiers Nanterre et Avignon, et architecte-conseil de la ZUP de Vitry-sur-Seine.

Il est élu en 1980 à l'Académie des beaux-arts dans le 5e fauteuil de la section architecture en remplacement d'Urbain Cassan.

,
Auteur : Latour Salier architectes

Agence bordelaise formée par l'association

, architecte (attribution par source)
Auteur : Fauvel et Fouché

Jean-Pierre Fauvel (1956), Sylvie Fouché (1961), associés dans un cabinet poitevin depuis 1987.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Breton Cyril

Associé de Studio ITA. Lycée Nelson Mandela (ex Perret) en 2021.

, architecte (attribution par source)
Auteur : GEEP industries

Bureau d'étude parisien créé par Paul Chaslin en 1959. Faillite en 1971.

, agence d'architecture (attribution par source)

Le terrain de 46 000 m2 est bordé sur trois côtés par les rues de la Bugellerie, Olivier de Serres et de Salvert. A proximité de l'entrée principale, rue de la Bugellerie, se trouvent l'externat, l'administration et un parking. Le grand atelier occupe l'angle nord-est et le nouvel internat a pris place au sud-est de l'établissement à proximité du gymnase.

Les bâtiments de 1965 qui subsistent - administration, ancien réfectoire, atelier - comportent une ossature en béton armé avec poteaux coulés, poutraison et dalle de plancher préfabriqué. Le bâtiment d'administration à un étage carré présente des murs pignons en béton armé et, en façade, un mur-rideau composé de panneaux avec châssis en aluminium et allèges en matériau composite de couleur marron et d'aspect granité. Ces allèges sont inscrites, au même titre que les châssis, dans un profilé en aluminium. Ces mêmes panneaux garnissent une partie de l'ancien réfectoire en rez-de-chaussée sur un sous-sol partiel, avec toit terrasse. Pour la façade sud du grand atelier, les allèges sont en verre trempé émaillé, il s'agit de panneaux Emalit produits par la Société Saint-Gobain. L'atelier comporte un rez-de-chaussée surélevé au-dessus d'un sous-sol partiel, occupé par des salles de classe, des ateliers d'entretien, les vestiaires des agents, des magasins et la chaufferie. Sa charpente métallique soutient une toiture composée de cinq toits à longs pans à très faible pente, séparés par six lanterneaux en arc de cercle pour dispenser la lumière à l'ensemble du bâtiment.

Le gymnase en béton est doté de pignons en arc segmentaire. Il est constitué d'une grande salle, couverte de tôle d'aluminium ondulée soutenue par des longerons latéraux métalliques et formant une voûte en arc segmentaire. Contre la façade sud, un corps de bâtiment plus bas couvert d'un toit en appentis abrite les vestiaires et un dépôt de matériel.

Les bâtiment d'externat de 1996-2000 sont en voiles de béton banché ou parpaing de béton pour les parties arrondies aux extrémités ouest et est. Les façades, dotées de fenêtres formant bandeaux, sont animées par des avant-corps bardés de métal au niveau de l'étage et de grands pare-soleil constitués de planches de bois serties dans des cadres métalliques. La façade du bâtiment ouest en quart de rond, qui présente un bardage métallique, est couronnée par un large pare-soleil également métallique. Le mur de façade du bâtiment de la salle de conférence, circulaire et en rez-de-chaussée, est couvert d'un enduit lisse de couleur ocre rouge. Des surtoitures galbées métalliques forment une casquette largement débordante maintenue par des tirants métalliques, et deux préaux en tôle ondulée de hauteur différentes, aux formes courbes, sont également soutenus par des poteaux métalliques obliques. Celle du côté sud-est est dotée de brise-soleil métalliques.

Dans l'internat, les chambres sont réparties sur deux niveaux au-dessus du rez-de-chaussée contenant les pièces de vie et de service. Les planchers et les refends sont en béton pour favoriser l’inertie thermique, tandis que les façades et les superstructures sont en ossature bois, l’aluminium étant utilisé en bardage et en toiture. Les façades des étages sont tramées et habillées d’aluminium blanc, un bardage de couleur vive derrière une résille en bois est présent au rez-de-chaussée. Ce traitement est repris verticalement pour marquer la présence des escaliers intérieurs. Une galerie technique a été aménagée en toiture.

Le nouvel atelier de peinture est construit en béton banché et parpaing. Partiellement en rez-de-chaussée ou à un étage carré, il est couvert d'un toit terrasse en bac acier.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : pan de béton armé

  2. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

    Revêtement : enduit

  3. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : parpaing de béton

Toits
  1. acier en couverture, béton en couverture
Étages

2 étages carrés

Couvertures
  1. Type de couverture : terrasse

  2. Forme de la couverture : toit bombé

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Poitiers , 42 rue de la Bugellerie

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: la Demi-Lune

Cadastre: 2023 AR 252

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