Villa Itsas Gaïna

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Bidart

D'après les matrices cadastrales, Pierre Lebon (1890-1967) acheta en 1921 plusieurs terrains situés au nord de la maison Matchouenia qui figure sur le plan cadastral de 1831. D'après les photographies prises par ce dernier, au début des années 1920, il existait sur ces terrains plusieurs bâtiments : la maison Costa Etcheberria qui, d’après les matrices cadastrales, fut construite par la famille Etcheberry en 1843 (parcelle 111) et la maison Labia qui, d’après le registre des constructions nouvelles, fut construite en 1901 par l’industriel Adrien de Pérignon en même temps qu’une fabrique de briques. D'après les photographies, la maison Costa Etcheberria était en mauvais état, tout comme la briqueterie qui se développait sur le flanc de la falaise Erretegia jusqu'à la plage. La maison Labia semblait être en bon état. Pierre Lebon fit détruire les deux maisons et conserva les ruines de la briqueterie.

D'après des plans non signés, Pierre Lebon fit dessiner en 1923 sa future maison de villégiature par un architecte parisien et les travaux débutèrent dès l'année suivante. Dès que la villa fut habitable, la famille Lebon - le couple et leurs six enfants - séjournèrent à la villa. Pierre Lebon photographia sa maison de jour comme de nuit. Le jardin fut aménagé par la famille elle-même avec l’aide d’un jardinier. D'après la vue aérienne de juillet 1947, les chemins conduisant à l’ancienne briqueterie et à la plage avaient été alors conservés.

En 1935, Pierre Lebon devint le dirigeant de l'Union des Banques à Paris, la première banque privée française. D'après les matrices cadastrales, il acheta en 1940 la maison Matchecoleria qui jouxtait l’entrée de sa propriété. Elle en devint alors la conciergerie. Durant la Seconde Guerre mondiale, la villa fut occupée par l'armée allemande. Une de ses filles, Marthe Lebon, alors âgée de 17 ans, devint agent de liaison du réseau de résistance parisien et resta à la villa pour espionner les soldats allemands. Elle tomba dans les mains de la Gestapo en avril 1944 et fut alors envoyée au camps de Ravensbrück, puis de Swodau. Elle fut libérée en avril 1945.

D'après l’état des lieux dressé par l’architecte Henri Giraudel le 21 novembre 1944, la villa avait été gravement endommagée par les bombardements et par l’occupation allemande. Un dépôt de munitions avait été installé à proximité de la villa et avait notamment explosé. Des mines avaient été également installées aux abords. L’architecte constata l’état déplorable de la villa tant à l’extérieur et qu’à l’intérieur. La structure était à reprendre. En avril 1945, Pierre Lebon était alors membre de l’assemblée nationale consultative. Il décida de mettre sa villa à la disposition des prisonniers libérés et de créer un centre d’accueil. Il fit donc appel à l’architecte Henri Giraudel. D'après la correspondance entre Pierre Lebon et l’architecte, ce dernier proposa de réaménager le rez-de-chaussée en remplaçant la salle-à-manger par une cuisine qu’il jugeait plus pratique et plus économique qu’une cuisine au sous-sol. Cette proposition ne fut pas acceptée. La création d’un porche hors-œuvre précédant la porte d’entrée fut en revanche réalisé, ainsi que le réaménagement des chambres du premier étage. Henri Giraudel signala dans le salon la suppression du mobilier Baumann. En octobre 1946, l’armée française récupéra une quantité de matériel disséminé dans la propriété et une équipe de prisonniers démina les plages, les falaises et les propriétés avoisinantes. L'architecte Henri Rateau photographia la villa et son nouveau porche. En septembre 1947, le général de Gaulle en voyage au Pays Basque vint à la villa Itsas Gaïna pour une célébration non officielle. Il fut photographié sur la terrasse avec la petite France Lebon.

D'après les vues aériennes, un garage fut accolé à la façade nord à la fin des années 1970, puis durant les années 1990 des vérandas furent accolées à la façade ouest. Durant l’été 2018, une partie de la falaise s’écroula emportant des morceaux de l’ancienne briqueterie et une partie du jardin. Les descendants de Pierre Lebon vendirent la maison en 2019.

Périodes

Principale : 1er quart 20e siècle (daté par source)

Principale : 2e quart 20e siècle (daté par source)

Dates

1923, daté par source

1946, daté par source

Auteurs Auteur : Giraudel Henri, architecte (attribution par source)

Isolée sur la falaise d'Erretegia, la villa est accessible par une voie reliée au chemin Corniche de la Falaise. Isolée sur sa parcelle, elle est de plan massé. Elle comporte un étage de soubassement en moellon, un rez-de-chaussée surélevé, un étage carré, un étage de comble et une toiture dissymétrique. Chaque façade est différente. L'élévation de la façade principale est dissymétrique avec à gauche une tour carrée couverte d'un toit en croupe qui coupe la toiture à deux pans. Au rez-de-chaussée, un porche d'entrée hors-œuvre est couvert en appentis. A l’origine, il n’existait pas de porche et le nom de la maison était peint de chaque côté de la porte en serlienne. Aux étages, la façade présente un faux pan de bois et des triangles peints. A l'opposé, la façade ouest est dépourvue de décor. Son pignon est chaperonné. A l’origine, elle présentait au rez-de-chaussée un ensemble de trois baies, deux grandes encadrant une plus petite. L'ensemble avait un encadrement en pierre formant une large plate-bande composée de plusieurs claveaux de taille inégale. Ces éléments ne sont plus visibles aujourd'hui. Désormais deux vérandas sont accolées au niveau de l'étage de soubassement et au rez-de-chaussée. La façade nord est en partie dissimulée par un garage construit postérieurement. Elle présente de grands aisseliers reposant sur une console, l'ensemble supportant le large débord de toit.

D'après les plans de 1923, l’organisation de la maison était la suivante. A l’étage de soubassement, on retrouvait les pièces de service dont la cuisine et le garage. Au rez-de-chaussée surélevé, les pièces de réception et aux étages les chambres. Les dispositions d'origine ont été en majeure partie conservées, à l'image de la cuisine, du vestibule avec son escalier, du hall qui ouvrait à l'origine sur une terrasse aujourd'hui transformée en véranda, du salon avec son oriel pour profiter de la vue sur l'océan ou encore de la salle à manger. Une partie du mobilier d'origine, de style néo-basque, était encore présent en 2018.

Murs
  1. Revêtement : faux pan de bois

  2. Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées, jardin accidenté

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

  2. Emplacement : escalier hors-oeuvre

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Bidart , chemin Corniche de la Falaise

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Erretegia

Cadastre: 2017 AR 4-6, 12, 35, 1831 D 104-111

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