Maison de maître dite l'Ermitage

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Persac

La maison de l'Ermitage, autrefois appelée les Essarts, est construite par Jacques René Mirel des Essarts, receveur des impôts de la seigneurie de la Brûlonnière. Il réside jusqu'en 1780 à Fontarabie, la maison des recettes de la seigneurie, mais à partir de 1782, il est mentionné comme résidant "les Essarts", où il a fait construire cette maison, avant 1776, puisqu'un acte d'échange de terrain le mentionne déjà comme sa propriété. Il a également acheté en 1767 la baronnie d'Oranville. Les encadrements de fenêtres du rez-de-chaussée, en arc segmentaire, ainsi que la proximité architecturale de cet édifice avec le manoir d'Oranville confortent l'hypothèse d'un même commanditaire et de périodes de constructions voisines.

En 1811, à l'établissement du cadastre, la maison appartient à Nicolas Mallet, par son mariage avec Charlotte Mirel des Essarts. Elle comprend une porte cochère et 21 portes et fenêtres de 1er et 2nd étage. En 1835, leur fille, Nicole-Aline Mallet, épouse du chevalier de Savatte-Genouillé, résidant désormais à Oranville, vend la terre des Essarts à Isidore Chevallereau de Sély. Elle comprend alors "[...] une maison de maître consistant en cuisine, salle à manger, salon, chambres à feu, cabinets et chambres de domestique, cave, cellier, grenier, remise, grange, écuries et autres dépendances ; cour d'honneur, basse-cour ; deux jardins potagers et parc dans lequel sont une serre chaude et une serre ordinaire, et qui est divisé en pré, jardin anglais, autre jardin, potager et parterre [...]". Elle est associée à une métairie dénommée la Baudéterie, et construite à côté.

Plusieurs modifications sont signalées sur la parcelle dans les matrices cadastrales au cours du 19e siècle : construction de deux petites maisons, associées aux bâtiments agricoles en 1850 et 1851, et leur conversion en servitudes en 1873. A cette époque et depuis au moins 1868, c'est Jean Pradeau, notaire et maire de la commune qui semble résider dans la maison. La ferme serait exploitée par Jacques Patrier d'après le plan d'alignement du bourg (Archives départementales de la Vienne, 3289 W 69). En 1931, une partie du terrain à l'avant de la parcelle est cédé pour l'élargissement de la route.

Il n'a pas été possible de déterminer à quelle époque la maison prend le nom d'Ermitage. Elle est connue sous les deux appellations en 1977, lors de l'enquête de pré-inventaire.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle

Secondaire : 3e quart 19e siècle

Remplois et déplacements

Remploi : remploi provenant de

Département : Vienne

Commune : Persac

Milieu d'implémentation : isolé

Lieu-dit : Chaveigne

La maison s'élève au sud du bourg de Persac, dans un terrain qui jouxte l'actuelle mairie. A l'est, elle est fermée par un portail en fer forgé reposant sur deux piliers en pierre de taille et une porte piétonne percée dans le mur de clôture. Elle est encadrée au nord et au sud par d'anciens bâtiments d'habitation et d'exploitation qui formaient la métairie et sont devenues des habitations séparées. L'ensemble est enduit, sans doute bâti en moellons calcaire, comme on peut le voir par endroit. La maison est couverte de tuiles plates, les dépendances de tuiles creuses.

La amison est construite au milieu d'un parc, composé d'une cour dite d'honneur à l'avant (côté est) et un parc paysager à l'arrière (à l'ouest). Elle s'élève sur un sous-sol, un rez-de-chaussée et un étage de comble, en six travées d'ouvertures sur chacune des façades est et ouest. Les encadrements du rez-de-chaussée sont en pierre de taille, en arc surbaissé et des lucarnes à la capucine (à croupe) éclairent l'étage de comble. La porte d'entrée située à l'est, est encadrée de pilastres surmontés d'un entablement décoré de trois motifs floraux et une corniche, le tout en pierre de taille. Les armoiries visibles au-dessus de la porte d'entrée ont été apposées par le propriétaire actuel. Sur cette même façade on peut voir, à côté de la travée nord-est, une pierre d'évier indiquant l'emplacement de la cuisine. La façade ouest donne sur une terrasse à laquelle on accède par deux escaliers en pierre situés aux extrémités nord et sud. L'accès à la cave se fait par le pignon nord. Deux pièces, une en appentis et l'autre en pavillon, construites plus récemment, s'adossent au pignon sud. A l'intérieur, un vestibule central dessert les pièces du rez-de-chaussée.

Un pigeonnier est construit au sud de la maison dans le parc. De plan carré, le toit en pavillon est couvert de tuiles plates. Les communs ferment la cour au nord et au sud. Au nord, le bâtiment est en rez-de-chaussée et comble à surcroît, le toit à une croupe est couvert de tuiles creuses, le pignon est s'appuyant au mur de la mairie voisine. Au sud, la grange-étable a été transformée en habitation, percée de trois ouvertures sur le pignon ouest. Une porte charretière et une porte d'étable ouvrent sur la façade nord. Sur cette même façade, on peut voir un jour dont l'encadrement est fait avec des pierres de remploi (sans doute des traverses ou meneaux d'une ancienne fenêtre).

A droite de la porte d'entrée de la maison se trouve un ancien bénitier en pierre dont le fût est ceinturé de deux bourrelets. Lors de l'enquête de 1977, il avait été repéré dans une ferme de Chaveigne qui appartenait au propriétaire de l'Ermitage. La ferme ayant été vendue, le bénitier a été rapporté ici dès cette période.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

    (incertitude)

Toits
  1. tuile plate, tuile creuse
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

sous-sol, rez-de-chaussée, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier droit

    Structure : en maçonnerie

Typologie

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Persac , 1 place de la Mairie

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1811 O 1-4, 2022 BP 34

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