Historique
Monpazier est fondée en 1284 par Edouard Ier, roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine, et Pierre de Gontaud, seigneur de Biron. C’est Bertrand de Panissals qui est choisi pour définir les modalités du lotissement : tracé des rues, taille et emplacement des lots, etc. L’emprise de la ville nouvelle est rapidement circonscrite par un appareil défensif - enceinte, tours porte, fossé - justifié par les troubles opposant dans cette zone les rois de France et d’Angleterre (guerre de Gascogne puis guerre de Cent Ans) ; mais la prospérité et le peuplement croissant de Monpazier aux 14e et 15e siècles entraîne le développement d’un faubourg, au-delà du front nord de la bastide, dont on ignore l’ampleur et l’organisation exacte. L’installation d’un chapitre de chanoines dans Monpazier au 16e siècle ne laisse aucune trace particulière dans la morphologie urbaine, aucun établissement contrevenant à la stricte régularité du plan de la ville. A partir des 17e et 18e siècles, la fondation d’institutions particulières – couvent de Récollets, maison de Charité et hôpital – bouleverse le quart sud-est de la ville, et des maisons particulières dérogent elles aussi, dans plusieurs secteurs, à la grande rationalité du parcellaire (plan irrégulier, aliénation de ruelles, multiplication des cours et jardins). Cette tendance se poursuit aux 19e et 20e siècles, tandis que le plateau situé au nord de la bastide est progressivement bâti, jusqu’à la mise en place d’un secteur sauvegardé (1990) qui prescrit à nouveau des règles de lotissement dans la bastide et ses abords pour préserver et valoriser le projet urbain créé au Moyen Âge.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 3e quart 13e siècle Secondaire : Temps modernes Secondaire : Epoque contemporaine |
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Dates |
1284, daté par source |
Auteurs |
Personnalite :
Edouard Ier, commanditaire (attribution par source) Personnalite : Gontaud Pierre de, commanditaire (attribution par source) Personnalite : Panissals Bertrand de, promoteur (attribution par source) |
Informations complémentaires
Monpazier est une ville nouvelle dont la fondation s’inscrit dans le phénomène des bastides, qui touche le sud-ouest de la France au Moyen Âge (entre le milieu du 13e et le milieu du 14e siècle). Entre Périgord et Agenais ce phénomène est largement animé par les rois de France et d’Angleterre, qui cherchent à affirmer leur emprise aux marges de leurs territoires tout en tirant parti de leur dynamisme démographique et économique latent ; ainsi sont, par exemple, créées les bastides (bastida : création en cours, peuplement nouveau) de Villefranche-du-Périgord, Villeréal, Monflanquin, Beaumont-du-Périgord, Molières ou encore Monpazier.
Plutôt que de détailler les composantes politiques, économiques et soci(ét)ales qui sont le creuset de ce phénomène des bastides, ou même l’histoire de la commune [1], il est question ici de l’urbanisme planifié, régulier et rationnel de cette ville nouvelle. Monpazier conserve en effet aujourd’hui de manière remarquable le projet urbain décidé au Moyen Âge, malgré les évolutions que des siècles d’occupation n’ont pas manqué d’entraîner.
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Un pouvoir…
L’acte de fondation de la bastide de Monpazier est daté du 7 janvier 1284. Si l’initiative revient sans doute au roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine Édouard Ier, le seigneur de Biron Pierre de Gontaud intervient en tant que cofondateur et contribue à l’installation de la ville : il prélève à cet effet une pièce de terre dans la paroisse de Capdrot située dans sa juridiction – le tènement de la Boursie – et concède manifestement l’usage de la forêt voisine dite de Boussoule aux premiers colons pour faciliter l’accès aux matériaux de construction essentiels. Une fois la fondation officialisée et la terre mise à disposition, encore faut-il mettre en œuvre les volontés de ces deux seigneurs : c’est à Bertrand de Panissals, un membre de la noblesse particulièrement loyal à la couronne d’Angleterre et promoteur patenté des les bastides de Molières, Roquépine, ou encore de la pêcherie de Lalinde, que revient cette tâche. Aucun texte ne mentionne en revanche les spécialistes – géomètres, arrayeurs, etc. – qui ont nécessairement dû l’assister pour poser les bases de la ville nouvelle à l’emplacement décidé.
... et un emplacement
Le site, justement, n’est pas choisi par hasard : la vallée du Dropt est à cette époque une zone de confins entre les terres françaises et d'aquitaines et, si à sa fondation Monpazier n’est ni une forteresse ni un verrou stratégique majeur, la bastide doit évidemment être un jalon valable dans les possessions d’Edouard Ier. Ainsi, le rebord du plateau calcaire est préféré au fond de vallée, et les deux petits vallons latéraux qui accentuent l’avancée formée par le plateau renforcent la défense naturelle qu’offre le relief. Si les flancs de ce socle calcaire sont par endroit assez escarpés, la partie supérieure est plutôt plane (l’altitude varie entre 185 et 200m) et aisément constructible. Enfin, à l’utile se joint l’agréable : le site est "sain" (avantage plusieurs fois invoqué dans les textes de l’administration municipale) et l’eau proche (elle ruisselle au nord de la ville et la nappe phréatique est captable à peu de profondeur).
Malgré ce terrain propice, les « aménageurs » de Monpazier ont peut-être rencontré une difficulté en 1284-1285 : l’existence de bâtiments à l’emplacement même de la construction prévue ! Ce n’est pas tant la théorie (non étayée) d’un lieu de culte roman sous l’église Saint-Dominique [2], qu’un acte émis en 1289 par Pierre de Gontaud qui accrédite cette hypothèse : en 1289 le seigneur de Biron cède aux consuls de Monpazier des maisons en ruine qu’il détient sur place [3]. S’agit-il d’un bourg sur le déclin que la bastide doit réactiver ? Est-ce un hameau déserté depuis longtemps ? L’acte, très laconique, n’en dit rien et les fouilles archéologiques ne le précisent pas davantage… laissant toujours prégnante l’idée d’une bastide créée ex-nihilo. Quoi qu’il en soit, l’urbanisme très régulier visible aujourd’hui semble complètement affranchi de toute contrainte qu’aurait pu représenter un établissement préexistant.
LE PROJET ET SA MISE EN ŒUVRE
La qualité de l’urbanisme de Monpazier, si souvent vantée, ne réside pas dans une quelconque originalité ou quintessence de son urbanisme par rapport aux bastides antérieures : la ville est conçue selon un modèle dit aquitain [4] et dispose à ce titre d’un plan assez semblable à celui d’agglomérations voisines, comme Molières ou encore Monflanquin. Cependant, les circonstances de la fondation (emplacement propice, peuplement rapide) ont sans doute favorisé l’application rigoureuse du projet, alors même qu’ailleurs des aléas économiques ou un relief contraignant ont pu infléchir l’urbanisme planifié.
Une ville modulaire et « extensible »
Le plan de Monpazier est formé d’un maillage orthogonal de rues et ruelles qui délimitent les places et les îlots à bâtir. La grande régularité de cette organisation témoigne d’une planification méticuleuse de la part des « géomètres » de l’époque [5] : une fois le centre géométrique choisi – le pal, point de départ du tracé situé au croisement des rues Notre-Dame et de l’Ormeau du pont –, ils ont adopté comme module de référence un carré de 3.96m de côté, soient plus simplement 12 pieds de l’époque. Ce module se retrouve dans tous les éléments du parcellaire, qui l’exploitent sous forme de multiples : les rues nord-sud mesurent 7.92m de large (2 modules, 24 pieds), celles implantées est-ouest 5.94m (1.5 modules, 18 pieds) ; les îlots à bâtir délimités par ces rues abritent des parcelles rectangulaires mesurant 7.92m par 19,80m (respectivement 2 et 2.5 modules) mais aussi des ruelles, les carreyrous, qui mesurent 1.98m de large (½ module, 6 pieds). Cette utilisation d’un module unique pour tracer tous les composants de la ville autorise une gestion très simple de l’expansion urbaine. En effet, la bastide n’est pas construite d’un seul élan mais est le résultat de l’installation progressive de nouveaux habitants : pour qu’ils s’installent dans le respect du plan général de la ville, il suffit de dupliquer le module de base pour délimiter de nouveaux emplacements de maisons ou de nouvelles rues.
Les composants de la ville
L’articulation rationnelle de « pleins » et de « vides »
Mais ne réduisons pas la bastide à une succession de module, ni à une simple régularité mathématique et géométrique des « pleins » et des « vides ». Cette planification rigoureuse témoigne aussi d’une réflexion aboutie sur la fonctionnalité de la ville et l’articulation entre les espaces publics et privés. Le centre de la bastide n’est pas le pal mais la place des Cornières, bordée sur ses quatre côtés de rues mais dont l’essentiel de la surface est réservé à la tenue de marchés et foires. Elle est un lieu de convergence et symbolise – halle et mesures à grains à l’appui – la raison d’être économique de la bastide. La construction de la halle, d'ailleurs, dut être prévue dès l'origine : les embases de piliers ont été découvertes lors de fouilles, mais l'édifice visible actuellement a été profondément modifié et reconstruit au tout début du 20e siècle. L’église, que jouxtait initialement le cimetière, forme le pendant sacré de ce cœur marchand ; elle est située tout à côté de la place mais en reste nettement distincte. Ces deux éléments vont longtemps rester les deux pôles principaux de la ville nouvelle.
Les rues, qui sont le véritable élément structurant du parcellaire, assurent bien évidemment la circulation dans la bastide, en même temps qu’elles sont un espace d’échange direct avec les maisons et les boutiques qui les jouxtent. Il faut les concernant distinguer les rues charretières (les carreyras), la partie plus la importante du réseau de voie qui quadrille la bastide, des ruelles piétonnes (les carreyrous) dont la vocation est de donner accès au cœur des îlots et d’ainsi desservir l’arrière des maisons directement depuis la voie publique. Un dernier « vide » du parcellaire ne doit pas être oublié, dans la mesure où il est tout aussi structurant que la voirie : les andrones ou entremis, parfois aussi qualifiés de venelles même s’il ne s’agit en aucun cas d’une ruelle piétonne, sont des espaces vides (larges d’une cinquantaine de centimètres) qui séparent les bâtiments au sein d’un îlot. On leur attribue fréquemment un rôle de coupe-feu, mais leur fonction première semble davantage liée à l’écoulement des eaux usées et de pluies. C’est en effet dans ces andrones que ruissellent les eaux des toitures, dont les pans sont majoritairement perpendiculaires à l’axe des rues, mais aussi les liquides et matières déversées dans les éviers et les latrines des bâtiments.
Les îlots à bâtir, appelés moulons, sont délimités par la voirie qui leur confère une forme rectangulaire. Manifestement, dans le projet initial, le lotissement privilégie des parcelles intégralement bâties ; les jardins et potagers, importants pour l’économie domestique, ont peut-être occupé ça et là des parcelles restées vides mais il est plus probable qu’ils aient été relégués à l’extérieur de la bastide. Ces îlots semblent conçus pour accueillir chacun vingt parcelles – les ayrals –, mais sur le pourtour de la place des Cornières leur superficie varie (emplacements supplémentaires au nord et au sud, carreyrous en T et plus petits moulons à l’est et à l’ouest) pour ne pas désorganiser le tracé général de la ville. Tous ces édifices – maisons, ateliers, remises, etc. – ont théoriquement une emprise au sol standard (celle décrite précédemment : 7.92m par 19.80m), qu’on retrouve encore aujourd’hui très fréquemment ; mais l’analyse de plusieurs édifices, conçus pour certains dès les premières années de la bastide, nuance l’image d’un urbanisme implacablement régulier et égalitaire, suggérant au contraire la relative porosité du parcellaire qui se manifeste à toutes les époques selon des modalités variées (cf. infra).
Le problème des fortifications
La fortification de Monpazier largement révélée par les fouilles archéologiques menées entre 1992 et 1994 [6] est un composant essentiel de l’urbanisme de la bastide, qu’elle enferme et dont elle limite l’expansion en déterminant une frontière nette entre l’intra-muros et la campagne environnante. La fortification est une ligne de défense, mais aussi une limite symbolique ; les portes sont un lieu de passage obligé, un contrôle de l’accès autant qu’un lieu de péage potentiel. Leur construction est manifestement envisagée très tôt, vu l’acte émis par Édouard 1er en 1289 qui suggère d’affecter le produit d’amendes au financement de la clôture de la ville (en même temps qu’à la construction de l’église) [7], et elles doivent donc être comprises comme un composant à part entière du projet urbain. Mais il reste difficile aujourd’hui d’établir avec certitude la chronologie de leur mise en place effective.
Les éléments les plus visibles et, apparemment, les plus précoces de cet appareil défensif sont les tours-portes situées en tête des rues Notre-Dame (au nord) et Saint-Jacques (au nord et au sud). L’architecture de ces ouvrages situe leur construction à la fin du 13e ou au début du 14e siècle, ce que le contexte franco-anglais justifie pleinement. D’autres tours-portes existaient initialement à l’extrémité des rues de la Porte de Campan (disparue avant la fin du 17e siècle), de l’Ormeau du pont (encore visible en 1754 [8]), au sud de la rue Notre-Dame (démolie peu après 1822 [9]) et de la rue Saint-Joseph (supprimée dans la seconde moitié du 18e siècle [10]). Si la défense des accès semble donc rapidement envisagée après la fondation de Monpazier – elle circonscrit du même coup l’emprise de la ville médiévale –, qu’en est-il de l’enceinte supposée réunir ces tours-portes ? Dans son rapport de fouille, Jacques Pons tend vers l’hypothèse d’un mur de pierre établi sur toute la périphérie de la bastide et longé, côté intra-muros, par une voie de circulation. Mais les vestiges d’un tel mur sont plus que lacunaires : si on peut l’apercevoir au sud-est sous le couvent des Récollets, dans bien des zones il n'en reste aucune trace (promenade des Fontanettes, foirail sud, rue de la porte du Paradis), ni en élévation ni en fondation ! Rien n’indique en tous cas que Monpazier ait été dotée dès sa fondation de tours-portes réunies par un mur d’enceinte monumental semblable à ceux de Domme (24) ou surtout Vianne (47). Le mur d’enceinte supposé a pu être limité à des zones particulièrement sensibles : au nord, par exemple, où le relief du plateau n’est pas suffisamment accidenté pour apporter une défense naturelle. Au sud-est, peut-être, où il forme un curieux décrochement renforcé d’une tour de flanquement circulaire dont la base est médiévale. Ailleurs, un rempart de terre doublé d’une palissade de bois ou bien les murs jointifs des maisons de la bastide ont pu suffire. Les sondages archéologiques ont en revanche révélé avec certitude l’existence d’un fossé, creusé dans le socle calcaire sur tout le pourtour de la bastide. Une disposition surprenante, vu la situation en hauteur de Monpazier, mais pas inutile : à l’intérêt défensif du fossé s’ajoute la récupération des pierres issues de son creusement et nécessaires à la construction. La présence d’un fossé suggère évidemment l’existence de ponts, dont la « rue de l’Ormeau du Pont » ou un règlement de police de 1834 gardent le souvenir [11]. Les fouilles archéologiques des années 1992-1994 ont permis de mettre au jour les culées d’un tablier en avant de la tour-porte de la rue Notre-Dame.
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La simple analyse du plan de la bastide révèle encore parfaitement aujourd’hui l’intention des fondateurs : développer une ville nouvelle qui concentre une activité marchande et agisse comme un nouveau foyer économique dans le territoire, en tirant parti d’un plan régulier facilitant l’installation de nouveaux habitants ; l’articulation rationnelle et fonctionnelle des espaces publics et privés de même que la conception à partir d’un module de référence facilitent la gestion de la population et l’expansion de la ville. Monpazier est par ailleurs une bastide close, rapidement circonscrite par nécessité et défendue de manière sans doute plus hétéroclite qu’homogène dans un premier temps. Mais aussi cohérent et abouti soit-il, ce projet urbain a rapidement été adapté aux réalités concrètes dont découle une occupation humaine diversifiée ; aussi, l’apparente fossilisation de la ville dessinée en 1284-1285 – qui lui vaut aujourd’hui le qualificatif de bastide modèle –, ne doit pas cacher les nombreuses adaptations dont elle a fait l’objet entre la fin du 13e siècle et le 20e siècle.
LA VILLE NOUVELLE À L’ÉPREUVE DES SIÈCLES
Aujourd’hui les bâtiments qui remplissent la bastide ont été construits à différentes époques et il est délicat de restituer la logique et la rapidité avec laquelle le peuplement s’est effectué : des maisons ont été détruites, reconstruites ou remplacées au fil du temps, ce qui fausse l’appréciation de l’évolution du tissu urbain depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours. Tentons quand même quelques constats.
Remplir la bastide au Moyen Âge
Deux éléments encouragent à voir dans Monpazier une bastide bien remplie peu de temps après sa fondation : en 1365, un fouage [12] (recensement) attribue à Monpazier 315 « feux » (ce qui la place au rang de 6e ville la plus peuplée du Périgord, avec 1500 à 2000 habitants) ; les fouilles archéologiques menées entre 1992 et 1994 ont en outre démontré l’existence d’un faubourg à l’emplacement de l’actuel foirail nord, hors les murs, dès le 14e siècle. Quatre-vingt ans après sa fondation, Monpazier accueille donc une population nombreuse (même si la contenance théorique de l'intra-muros avoisine les 300 parcelles) voire un trop plein d’habitants qui se déverse au nord, dans une zone du plateau non défendue par l’enceinte mais qui a fait l’objet d’une planification de la voirie dans le prolongement de l’intra-muros (ce qu'atteste le tracé des rues sortant du bourg). Aujourd’hui, le recensement des constructions médiévales de la bastide est loin de fournir assez de maisons pour tous ces habitants ! La plus forte concentration d’édifices présentant des vestiges de cette époque s’observe dans la moitié nord de la bastide, aux abords des rues Notre-Dame et Saint-Jacques. A l’inverse, peu de bâtiments de cette époque ont été recensés dans les moulons périphériques et dans la moitié sud de la bastide. Reste le problème longtemps posé par la zone sud-est : apparemment non lotie, exempte de voirie, elle passe pour une réserve de terre (au profit des fondateurs ?). Le sondage avant travaux réalisé en août 2010 [13] a livré du mobilier médiéval, indice d’une fréquentation de la zone, mais les fondations de bâtis repérées ne sont pas antérieures à l’époque moderne.
On peut sans peine imaginer que le peuplement de Monpazier ne s’est pas fait de manière ordonnée, îlot par îlot ; car si dans la ville les lots à bâtir ont théoriquement une taille standard – environ 8m par 20m –, la conception même du parcellaire induit l’existence d’emplacements privilégiés qui ont dû constituer un attrait particulier auprès des premiers habitants : la place des Cornières, d’abord, qui présente le double avantage d’être au plus près du marché et d’autoriser la construction de galeries couvertes enjambant la rue et accroissant la surface de la maison (toutes les maisons de la place, sauf le n°10, en ont profité) ; aucun indice de couvert établi en surplomb des rues, à l’image de ce qui s’est pratiqué à Labastide d’Armagnac (40), n’est visible à Monpazier. Les angles des moulons, ensuite, qui permettent aux maisons de disposer de deux façades tournées vers une rue et d’augmenter sensiblement le nombre d’ouvertures (n°63 rue Saint-Jacques, n°8 rue de la Porte de Campan). En parallèle une autre logique apparaît, qui consiste à fusionner des parcelles pour doubler d'emblée la surface du bâtiment : c’est le cas de la maison du chapitre (n°39 rue Notre-Dame) qui agglomère deux maisons individuelles peu de temps après leur construction, ou encore des n°47-49 de la rue Saint-Jacques qui du côté du carreyrou apparaissent comme deux bâtiments étroitement associés lors de leur construction. D’autres habitants, ne disposant pas nécessairement d’un emplacement privilégié ou des moyens suffisants pour réunir deux parcelles, ont pu profiter d’une disposition plus commune pour agrandir leur édifice : le pontet, cette extension qui enjambe parfois les carreyrous au niveau du premier étage, a été largement employé dès le Moyen Âge : à l’arrière de maisons voisines de la place (n°34), en tête de carreyrou (n°33 rue Notre-Dame, qui présente une base médiévale), ou encore en milieu de ruelle (n°55 de la rue Saint-Jacques).
Le lotissement d’autres zones, qui semble parfois procéder d’une logique particulière, doit être souligné : le voisinage des accès fortifiés semble avoir été particulièrement recherché. Ainsi, en bas de la rue de l’Ormeau du Pont, tout à côté de la (tour ?) porte bâtie en tête de la voie, un édifice paraît très singulier : deux bâtiments en équerre initialement séparés par une courette et présentant une construction soignée (n°21-23 et n°2-4-6 de la rue Saint-André) ne respectent pas le parcellaire régulier. Au n°7 de la rue Saint-Pierre, à côté de la porte du Paradis – dont l’appartenance au système défensif semble assez tardive [14] –, c’est un bel édifice de la fin du Moyen Âge qui est installé. De même à côté de la poterne de la rue Saint-Joseph, où la parcelle AC.278 conserve des vestiges remarquables de l’époque médiévale tout en étant implantée de manière assez incohérente vis-à-vis du parcellaire et de l’enceinte (un cas similaire pourrait concerner le n°1 rue Notre-Dame, voisin de l’ancienne tour-porte sud). Il serait intéressant de creuser davantage cet aspect du lotissement, qui paraît dans certains cas avoir sa propre logique, voire peut-être des « dérogations » liées aux nécessités de défense. Concernant cette fortification, un dernier point doit être abordé : le tracé de l’enceinte fut-il déterminé dès l’origine, pour englober une ville dont la taille avait été arrêtée ? Ou bien a-t-il été fixé de manière précipitée au début du 14e siècle, à l’aube du conflit opposant la France et l’Angleterre ? Il est probable qu’au moment de clore la ville l’administration et les fondateurs ont choisi de circonscrire la zone la plus densément peuplée, excluant ce qui est de fait devenue le faubourg identifié lors des fouilles.
Dès le Moyen Âge, donc, des habitants construisent dans la bastide en se conformant majoritairement à l’urbanisme très strict qui leur est imposé : la majorité des constructions recensées respecte rigoureusement le parcellaire planifié de la ville nouvelle. Rares sont celles qui s’affranchissent des règles établies, et c'est apparemment l'impératif de défense de la bastide qui a primé dans ce cas. Il faut toutefois rester prudent et ne pas imaginer Monpazier comme une ville clef en main, uniformisée à l'image des cités ouvrières du 19e siècle ! D'abord, la progression du lotissement ne fut sans doute pas régulière : les emplacements privilégiés (place, bords de moulons, etc.) ont dû être bâtis en priorité, captés par les habitants les plus aisés. Certaines études ont vu dans les bastides un outil social, promouvant l’égalité entre les habitants. Cette vision des choses, accréditée par les chartes de coutumes et contrats de paréages qui précisent les modalités de la vie en communauté et émancipent à certains égards la population en la dotant de représentants élus parmi elle, ne s'incarne pas dans l'architecture et l'urbanisme. Certes, chacun dispose théoriquement à son arrivée dans la bastide d'une parcelle égale aux autres. Mais l'examen attentif du parcellaire montre que des dérogations interviennent très vite : des édifices apparemment implantés dans le respect de la trame régulière du parcellaire, communiquent parfois et s’interpénètrent (n°9-11 de la place des Cornières, n°18 rue saint-Jacques et n°6 rue de la Justice)... quand ils ne sont pas construits sur deux parcelles réunies d'emblée. Le dossier collectif consacré à l'habitat montre également que la hauteur assez homogène des bâtiments visible actuellement masque une réalité médiévale tout autre : les n°21-35-63 de la rue Saint-Jacques, le n°11 de la rue de la place des Cornières, le n°39 de la rue Notre-Dame (etc.) témoignent d’une recherche particulière de hauteur et de monumentalité. Le paysage bâti de Monpazier au Moyen Âge apparaît somme toute assez contrasté et plus complexe qu’il n’y paraît.
L’Époque moderne : la bastide entre inertie et adaptations
Pendant l’époque moderne, l’urbanisme de la bastide oscille entre inertie et adaptations. Au 16e siècle et jusqu’au début du 17e siècle aucune modification majeure n'intervient : l’installation des chanoines à l’extrême fin du 15e siècle n'a entraîné aucune construction particulière et s’ils ont pris possession de l’église Saint-Dominique ils ne lui ont adjoint aucun établissement conventuel ni n'ont développé de quartier canonial. Les maisons des habitants, construites ou réaménagées depuis la fin du Moyen Âge (n°25-38 de la rue Saint-Jacques, ou n°30 de la rue Notre-Dame par exemple) semblent se couler dans le carcan du projet urbain.
Les modifications sensibles du plan de la ville sont surtout dues aux institutions et bâtiments publics qui peuvent présenter dans leur architecture ou leur environnement des incohérences vis-à-vis du parcellaire régulier de la bastide. Il est difficile de savoir aujourd’hui si le Temple protestant, probablement aménagé au début du 16e siècle et détruit en 1671, était concerné : l’arrêt du parlement de Bordeaux (qui en ordonne la destruction dès 1645) indique qu’il est adossé à l’enceinte du bourg et un acte notarié de 1712 [15] permet de situer son emplacement dans le moulon périphérique délimité par les rues Saint-Pierre et de la Porte de Campan et de lui associer une « place ». Mais rien ne détaille son architecture. Le couvent des Récollets en revanche, fondé en 1644, a laissé une empreinte plus forte dans la bastide : établi au sud de la rue Saint-Joseph, dans la zone sud-est jusqu’ici peu lotie, il est alors composé d’une chapelle, de bâtiments conventuels et sans doute d’un cloître (éléments partiellement conservés et situés aujourd’hui aux n°6-8 rue Jean Galmot). Ce couvent forme un nouveau pôle dans la bastide, un point fort du paysage urbain qui va être affirmé au siècle suivant. Il faut aussi évoquer une série de maisons domiciliées aux n°7-7bis-7ter de la rue Saint-Joseph ; ces bâtiments, construits apparemment au Moyen Âge, semblent recomposés au 17e siècle dans un édifice, d’une taille remarquable et doté d’une entrée monumentale, dont aucun texte ne vient toutefois éclairer la vocation [16]. Côté voirie, le moulon délimité par les rues Saint-Joseph, Notre-Dame et Transversale se voit doté d'un carreyrou intermédiaire, qui interrompt l'alignement des maisons à l'est ; ce percement, sans équivalent dans les autres moulons, est peut-être intervenu au début de l'époque moderne sans qu'on n'en connaisse toutefois les raisons.
Le 18e siècle voit l’urbanisme de la bastide bien plus « malmené » ! D’abord, les fortifications sont progressivement abandonnées : si elles ont été partiellement entretenues et modernisées (réparations, adaptations aux armes à feu d’une tour circulaire) leur gestion reste coûteuse à la commune et les consuls décident [17] avant 1709 d’affermer les ponts, portes et fossés ; ces derniers sont alors progressivement comblés. À côté du couvent des Récollets est construit, grâce à un lègue et à l’aide des pierres tirées de l’enceinte démantelée, une maison de charité faisant office d’hôpital, de filature et d’orphelinat. Si l’imbrication de cet établissement avec le couvent voisin n’est pas toujours très claire, un compte-rendu de visite du mois d’avril 1780 documente précisément les importants travaux réalisés à partir de 1775 : deux grands bâtiments sont notamment construits à l’angle des rues Notre-Dame et « des Récollets » (aujourd’hui J. Galmot), en contradiction totale avec la logique du parcellaire médiéval, confirmant l’exception notable que forme ce quart sud-est de la bastide dans le plan de la ville. Le 18e siècle voit par ailleurs l’éclosion de belles résidences : citons par exemple la grande demeure possédée par la famille Perry (notables de Monpazier) au n°2 de la rue Saint-Joseph – précédée d’un jardin et formée de deux ailes –, ou encore la plus discrète et conventionnelle mais très remarquable maison au n°15 rue Saint-Jacques ou encore le n°10-12 de la même rue, le 15 rue du Trottoir, etc. Les dérogations au plan médiéval sont plus nombreuses et le parcellaire apparaît globalement bien moins contraignant qu’aux siècles précédents – la règle de l’androne semble aussi assouplie : plusieurs constructions s’en affranchissent –, même si bon nombre de maisons ne contreviennent pas (n°15-26 place des Cornières, n°33, 36 rue Notre-Dame, n°2 rue transversale). En parallèle de ces initiatives privées, l’administration communale commence à aliéner les carreyrous dans certains moulons, arguant qu’ils sont des espaces encombrés, malsains et malfamés [18]. Contre le couvent des Récollets, un porche est construit sur la rue Galmot (qui devait initialement se prolonger ver l'est) et une portion de rue est manifestement privatisée au profit de la communauté religieuse. En revanche, si les consuls semblent vouloir décharger la communauté d’une partie des dépenses inhérente à l’entretien des espaces publics et des biens communautaires, ils assurent toutefois des travaux d'envergure : ainsi est développé un réseau de drains (connecté aux fossés) contribuant à l’assainissement de la ville.
L’inertie puis les adaptations dont l’urbanisme fait l’objet aux 17e et 18e siècles sont probablement dues à une perte d’intérêt pour le maintien du plan régulier, à une époque où le peuplement et le parcellaire n’évoluent plus notablement ; J. Pons a bien remarqué que les doléances et procès qui se multiplient à Monpazier entre ses administrateurs (consuls, seigneurs et administration royale) sont le signe d’une ville qui stagne et, de fait, ne dégage plus assez de revenus pour justifier l’implication particulière du pouvoir et pour être développée et administrée avec autant de rigueur qu’à la période précédente.
L’époque contemporaine
L’évolution de l’urbanisme de Monpazier est plus simple à suivre à partir du 19e siècle : les archives communales sont plus complètes et diversifiées et les bâtiments datant de cette époque moins remaniés et donc mieux connus. Il ressort que la tendance du 18e siècle se poursuit, avec des dérogations toujours plus nombreuses vis-à-vis de l’urbanisme régulier. Toutefois, par rapport à d’autres bastides du sud-ouest Monpazier a été remarquablement préservée : l’absence de voies de communications importantes à proximité (la ligne de chemin de fer Périgueux-Agen passe trop à l’est, la navigabilité du Dropt s’interrompt très en aval) et le manque de ressources notables l’ont durablement ancrée dans un rôle de bourg très secondaire, et les développements et/ou destructions induits par la révolution industrielle ne l’ont donc pas concernée.
Le document le plus utile pour percevoir l’état de l’urbanisme régulier dans la bastide au début de l’époque contemporaine est le plan cadastral de 1845 [19] : ce document très précieux fournit un « instantané » de l’occupation de Monpazier au milieu du 19e siècle, précisant l’implantation des bâtiments et parcelles de terres ainsi que leur vocation et leur propriétaire. Hormis la disparition de carreyrous incorporés dans des parcelles voisines et quelques rares empiétements sur le domaine public (l’extrémité de la rue Saint-Pierre dont la réouverture est planifiée dès 1862 [20], des constructions dans la rue de la Lumière), le réseau de voirie apparaît remarquablement stable. Le lotissement régulier, bien que contrarié çà et là par des modifications de l’époque moderne (cf. supra) est très facilement perceptible et de nombreuses parcelles fossilisent encore à cette date l’organisation modulaire prévue par le projet urbain médiéval. Toutefois, tout comme à la période précédente, le paysage bâti évolue en fonction des modes et des besoins éprouvés par les habitants. Beaucoup de bâtiments font l’objet de modifications qui ne sont qu'esthétiques : les n°21, 37 de la rue Notre-Dame, ou le n°60 de la rue Saint-Jacques ont vu leur façade adaptée au goût du jour ou restructurée à l’occasion de leur réaffectation (remise, atelier, etc.), tout en conservant l’emprise et les dispositions générales du bâtiment médiéval. On constate parfois une fragmentation des parcelles qui aboutit à la juxtaposition de plusieurs unités d’habitation dans un seul lot. Mais ces fragmentations affectent surtout la circulation dans les édifices et l’urbanisme ne s'en trouve pas fondamentalement modifié. Mais par ailleurs, principalement dans les moulons périphériques, des constructions nouvelles totalement déconnectées du parcellaire régulier fleurissent dès la fin du 19e siècle et surtout au 20e siècle : c’est le cas à l’ouest des rues Saint-Pierre et du Trottoir, mais aussi à l’est, entre les rues Saint-Joseph et Saint-André. Il peut s’agir de maisons – le meilleur exemple est sans doute le château (n°5 rue Saint-Pierre) bâti par un éleveur, ou plus récemment les pavillons environnés d’un jardin (n°18 rue Saint-Joseph) – mais ce sont surtout des remises ou des étables. De même les fronts nord et sud, auparavant contraints et structurés par le tracé de l’enceinte, sont désormais lotis de manière désordonnée et inégale.
Le plan cadastral de 1845 permet de prendre conscience d’un autre aspect du peuplement de la bastide : au milieu du 19e siècle l’habitat est très majoritairement concentré dans l’intra-muros. Quelques maisons et bâtiments agricoles ou industriels (remises, moulins, une tannerie, etc.) occupent la campagne environnante, mais le plateau situé au nord du bourg est toutefois presque vierge de construction. C’est principalement à partir du 20e siècle (surtout après la seconde guerre mondiale) que les constructions individuelles puis les lotissements se développent dans cette zone, délaissant et figeant du même coup la bastide intra-muros.
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De la bastide médiévale, Monpazier conserve assurément de beaux vestiges et est sans nul doute aujourd’hui un des meilleurs témoins du projet urbain abouti qu’intégraient (entre autre) ces villes nouvelles du sud-ouest de la France. Mais malgré cette inertie très forte du parcellaire, le plan de la ville porte en lui la trace d’évolutions notables, intervenues au cours des siècles, et que différents « visages » de l’intra-muros mettent aujourd’hui en valeur. La place des Cornières et le voisinage des rues Notre-Dame et Saint-Jacques (dans leur moitié nord) sont des zones où l’urbanisme planifié est le mieux conservé et l’architecture médiévale la plus présente (malgré beaucoup de reprises de façades). C’est là que la "bastide des origines" est la plus lisible, avec un caractère urbain dense et organisé encore très affirmé. La moitié sud de la ville, notamment le quart sud-est, évoque plus volontiers les libertés prises avec le plan régulier de la vile à l’époque moderne : couvent, maison de charité, belles demeures et fermetures de carreyrous forment autant « d’infractions » à l’urbanisme médiéval, commises aux 17e et surtout 18e siècles. L’époque contemporaine, enfin, est davantage représentée dans les environs de la rue du Trottoir ou à proximité des rues Saint-Joseph et Saint-André : dans ces zones où les jardins sont plus nombreux et le peuplement moins dense, les petites maisons et les bâtiments exclusivement agricoles qui voient le jour aux 19e et 20e siècles font perdre à la bastide son allure de ville au profit d’un faciès résolument rural. Cette lecture est caricaturale, car ces "visages de l'intra-muros" ne sont pas complètement homogènes une analyse approfondie suffit à montrer qu'ils s’interpénètrent. Mais, malgré tout, ces "ambiances" sont bien réelles et traduisent les mutations urbanistiques – qui découlent d’aléas historiques, économiques et démographiques – et les changements profonds qui ont affecté le bourg et sa population depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours.
Notes :
[1] Pour les éléments de bibliographie correspondant, voir le dossier présentation de la commune.
[2] Jacques Gardelles préfère attribuer à un style prégothique aquitain assez archaïque les sculptures à l’air faussement roman qui ornent le faux-transept de l’église Saint-Dominique. Cf. PRADALIER Michèle. "Les églises des bastides du Périgord méridional", Périgord : Congrès archéologique de France. Paris : Société Française d'Archéologie, 1999.
[3] Fonds Périgord, T.47, f°49.
[4] LAURET Alain, MALEBRANCHE Raymond, SERAPHIN Gilles. Bastides, villes nouvelles du Moyen Âge. Milan : 1991.
[5] Ces aspects du parcellaire et plus généralement la conception du projet urbain ont été bien étudiés par les architectes en charge du PSMV : DRYJSKI Christophe et Dominique. La bastide de Monpazier, plan de sauvegarde et de mise en valeur, 5 volumes. 1995.
[6] La question des fortifications fut une préoccupation centrale de cette campagne de sondages et de surveillance de travaux. Les données collectées, présentées dans un document final de synthèse disponible en mairie, sont spectaculaires mais laisse un certain nombre de questions irrésolues. Pour les détails de structure et de datation d’ouvrages qui ne seraient pas traités dans un dossier individuels, il est préférable de se tourner vers ce rapport : PONS Jacques. La bastide de Monpazier, document final de synthèse, 2 vol. 1997.
[7] BNF. Fonds Bréquigny, t.14. Rôles gascons, t.2, n°1403.
[8] PONS Jacques, 1997, page 48.
[9] PONS Jacques, 1997, page 46.
[10] PONS Jacques, 1997, page 40.
[11] Archives municipales de Monpazier : « Règlement de police de la ville de Monpazier, 1834 ».
[12] Sous réserve que le nombre de feux concerne uniquement la ville et non l’ensemble du détroit. Higounet-Nadal, Dénombrement du Périgord, un dénombrement des paroisses et des feux de la Sénéchaussée du Périgord en 1365, Bulletin du CTHS, 1962-1965, Paris, p.344.
[13] BARBEYRON Arnaud. Aménagement de la Maison Sainte Marthe, rapport de diagnostic archéologique. Périgueux : service archéologique du Conseil général de la Dordogne, 2010.
[14] En l’état actuel des connaissances, il pourrait plutôt être un accès de l’époque moderne. PONS Jacques, 1997.
[15] AD.24, 3 E 15135 : l’acte, qui date du 28 août 1712, mentionne la place du Temple dans les confronts servant à localiser le bien mis en vente.
[16] La tradition orale évoque un établissement religieux, mais rien n’étaye cette hypothèse et il pourrait tout aussi bien s’agir d’une maison de notable.
[17] AD.33, C 465.
[18] AD.33, C 4245 : lettre du 1er consul pour la vente des ruelles en 1778.
[19] Deux exemplaires du plan cadastral de 1845 sont conservées : un document de travail aux Archives départementales de la Dordogne (3P 3 3114) et la mise au propre à la mairie de Monpazier. A ces plans cadastraux sont associés un "état des sections" (ou table de correspondance entre les numéros du plan et les noms et qualités des propriétaires), des matrices (qui répertorient les évolutions et mutations de parcelles) et les "registres d'augmentations et diminutions" (qui précisent l'évolution du contenu des parcelles).
[20] AD.24, 12 O 308 : projet de réouverture de l’extrémité sud de la rue Saint-Pierre.
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA24003136 |
Dossier réalisé par |
Quost Baptiste
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Monpazier (commune) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2014 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Commune de Monpazier |
Citer ce contenu |
Bastide de Monpazier, Dossier réalisé par Quost Baptiste, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Commune de Monpazier, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/d706396d-ab14-4776-b383-4400e108cf1e |
Titre courant |
Bastide de Monpazier |
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Dénomination |
ville nouvelle |
Appellation |
bastide |
Parties constituantes |
Tour porte Tour porte, dite Tour quarrée |
Parties constituantes non étudiées |
fortification d'agglomération place |
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Dordogne , Monpazier
Milieu d'implantation: en village