Villa dite Aigue Marine

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Royan

La villa a été établie sur une partie d'une vaste parcelle qui avait été réservée pour la construction du grand casino de Royan. Ce dernier fut finalement édifié en 1895 plus près du centre-ville, permettant alors la réalisation d'opérations immobilières comme la construction de la villa Aigue-Marine. Si le nom de son commanditaire reste incertain, la villa a été acquise en 1906 par Léon Lehmann fils, fils de l'homme d'affaires Léon Lehmann, fondateur des grands magasins "Nouvelles Galeries" ; son frère Gaston possédait la villa "Espérance", et son autre frère, Louis, la villa "les Campaniles".

Comme l'indique un article paru en 1912 dans la revue spécialisée Monographie de bâtiments modernes (n° 271), les plans de la villa ont été conçus par Henri Deglane (1855-1913), un grand architecte parisien connu par ailleurs pour avoir participé à la construction du Grand Palais, à Paris. Il fit appel à des entrepreneurs locaux comme Jules Robert (1857-1924) pour la maçonnerie, ou M. Hible, menuisier, pour la charpente, l'escalier et les parquets. La grille qui ouvre sur le boulevard est due quant à elle au serrurier Maison, de Riceys (Aube), qui a par ailleurs oeuvré avec Deglane au Grand Palais. Enfin, la quincaillerie, le système de chauffage basse pression et les appareils sanitaires ont été fournis par des entreprises parisiennes.

Dans les années 1920, la villa a accueilli le photographe Jacques-Henri Lartigue, qui aimait séjourner à Royan avec son ami le cinéaste Sacha Guitry. Plusieurs de ses photographies immortalisent ces séjours. Récemment restaurée et réhabilitée en appartements, la villa a reçu le label de la Fondation du Patrimoine.

Périodes

Principale : limite 19e siècle 20e siècle

Auteurs Auteur : Deglane Henri

Architecte parisien de renom, il a notamment participé à la construction du Grand Palais.

, architecte (attribution par travaux historiques)
Auteur : Robert Jules

Entrepreneur de travaux publics à Royan, gendre de l'entrepreneur Félix Boulan.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par travaux historiques)
Auteur : Hible Edouard

Charpentier à Royan au début du 20e siècle.

, charpentier (attribution par travaux historiques)

La villa est l'une des plus imposantes et des plus spectaculaires du front de mer de Royan, au point qu'elle fut surnommée par les Royannais "Chambord-sur-Mer". Elle affiche ses vastes proportions, ses deux façades monumentales (l'une côté mer, l'autre côté terre) et son décor riche et varié.

Extrait de Chasseboeuf, Frédéric. Les villas de la côte de Beauté en Charente-Maritime. Prahecq : éditions patrimoins et médias, 2005, p. 66-67 :

"L'architecte, qui n'avait à faire face qu'à peu de contraintes, compte tenu de la nature et de la superficie du terrain, conçut un vaste corps de bâtiment rectangulaire en double profondeur, dont le soubassement, toujours réservé aux pièces de service, est masqué du côté de la façade principale [c'est-à-dire côté boulevard] par une large terrasse, selon un principe utilisé dès le début du 20e siècle. L'orgueilleuse villa qui en résulte est coiffée d'une immense toiture à combles brisés, dont le brisis est recouvert d'ardoises. Outre le soubassement réservé aux pièces de service, elle comprend un rez-de-chaussée qui renfermait des pièces de réception traditionnelles, comme le salon, la salle-à-manger et son office, mais encore un bureau, une salle de billard et une salle de jeu pour les enfants ; un étage carré et deux étages sous combles. Le premier niveau sous combles contenait des chambres d'amis ainsi qu'un "atelier d'artiste".

Une tour, octogonale à la base et passant en plan circulaire dans les parties supérieures, marque l'angle nord de la bâtisse. Coiffée par une haute poivrière couronnée d'un clocheton, elle était terminée par une chambre panoramique, ouverte à l'origine. Cette tour, qui fait appel à la symbolique castrale, renforce encore l'effet de monumentalité de la villa et de sa façade antérieure [côté terre], dont l'angle opposé forme un puissant avant-corps latéral, ce qui souligne l'immense verrière de la cage d'escalier et lui donne un aspect démesuré.

La façade latérale nord-ouest, coincée entre le bow-window qui éclairait le bureau et la tour nord, développe une belle porte à pilastres que précède un perron en forme de fer à cheval. D'un dessin classique, elle donne accès à un vestibule latéral qui permettait de desservir directement le bureau. Ce système de double circulation s'appliquait également à la clôture de la propriété, ce qui permettait d'arriver par une grille (celle aménagée du côté de l'avenue Emile-Zola) et de repartir par l'autre (boulevard Garnier). Quant à la façade postérieure, ouvrant face à la mer, elle paraît plus sobre, puisqu'elle n'est animée que par un avant-corps presque central, en légère saillie, qui correspondait à l'emplacement du salon, traité en rotonde.

Près de la grille d'entrée ouvrant sur l'avenue Emile-Zola, l'ancien bâtiment de communs renfermait les chambres du jardinier, des chauffeurs, la remise pour les automobiles, une écurie, ainsi qu'une "petite usine électrique privée"."

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : parement

Toits
  1. ardoise
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, 2 étages de comble

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans brisés

    Partie de toit : croupe brisée

  2. Forme de la couverture : toit conique

Typologie
  1. Maison indépendante
  2. Villa de type castel

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Royan , 100 boulevard Frédéric-Garnier

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2014 OA 364

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