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Eglise paroissiale de Saint-Palais-sur-Mer
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Saint-Palais-sur-Mer
Historique
Au début du 20e siècle, avec le développement de la station balnéaire du Bureau, la vieille église de Saint-Palais s'avère insuffisante et vétuste pour pouvoir accueillir un nombre croissant de fidèles, surtout en été. Plusieurs notables catholiques de la nouvelle station, encouragés par le curé de Vaux, Charles Mamius, qui dessert aussi Saint-Palais, entreprennent alors de faire agrandir l'ancien édifice. Pour cela, ils collectent des fonds en organisant des concerts, et demandent à l'architecte Georges Naud, de Saintes, de réfléchir au projet.
La loi de séparation des Eglises et de l'Etat, en 1905, met un coup d'arrêt à cette première initiative, la communauté catholique locale préférant investir l'argent qu'elle a récolté dans la construction d'une toute nouvelle église, plutôt que dans l'agrandissement d'un bâtiment communal vétuste. En 1906, Saint-Palais est définitivement séparé de la paroisse de Vaux, et un curé, l'abbé Léon Gerbier est affecté à la nouvelle paroisse. En plus de construire une nouvelle église, il s'avère nécessaire d'édifier aussi un presbytère. En 1908, une association est créée pour mener à bien le projet, la Société civile du Bureau de Saint-Palais. Parmi ses membres, outre l'abbé Gerbier, on retrouve plusieurs grands propriétaires de villas nouvellement construites, comme Louis-Jean d'Auby ou Alcide Martin du Magny, et des professionnels du bâtiment investis dans l'essor immobilier de la commune, comme l'architecte Edouard d'Espelosin ou l'entrepreneur Alphonse-Gémy Barrot.
Le choix du terrain s'effectue dans le cadre de la mise en lotissement du Bois du Clocher, commencée en 1906. Plusieurs propositions sont avancées, vers l'actuelle rue Germaine ou encore vers l'actuelle rue du Four, plus près de la plage. En novembre 1908, la Société civile adopte la proposition de M. Roberjot d'un terrain situé à l'ouest du cimetière. L'acte de vente est signé le 19 février 1909.
Au sein de la Société, une commission est chargée de suivre le projet de construction. Elle comprend l'entrepreneur Barrot et l'architecte d'Espelosin, un temps pressenti pour mener à bien le projet, mais qui renonce finalement. On fait alors appel à l'architecte Georges Naud qui remet plans et devis le 15 avril 1909. Le coût total du projet est estimé à 36.000 francs. Pour le financer, concerts et ventes de charité continuent à être organisés. Les travaux commencent à l'été 1909, réalisés par l'entrepreneur Barrot. Les moellons sont tirés des carrières locales, la pierre de taille provient de Sainte-Même pour l'essentiel, de Crazannes pour les colonnes et les chapiteaux. Le chantier avance peu à peu, au fur et à mesure des rentrées d'argent. La tribune, en ormeau, et la charpente sont posées en 1909 par Edouard Hible, entrepreneur de charpente à Royan. Les sculptures, notamment sur la façade, sont réalisées avant juillet 1911 par le sculpteur Cougrand, de Royan. Même si les travaux ne sont pas complètement terminés, l'église ouvre avant l'été 1911. Criblée de dettes, la Société civile du Bureau ne pourra les renflouer totalement qu'en 1917, mais son objectif est rempli.
Transférée à l'association diocésaine en 1927, l'église a été achetée par la commune de Saint-Palais en 1995, pour le franc symbolique.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 1er quart 20e siècle |
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Dates |
1909, daté par travaux historiques, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Naud Georges, architecte (attribution par source) Auteur : Barrot Alphonse-Gémy, entrepreneur (attribution par source) Auteur : Hible Edouard, entrepreneur de charpenterie (attribution par source) Auteur : Cougrand Jean, sculpteur (attribution par source) |
Description
L'église est située près du cimetière et de l'ancienne église, sur une hauteur qui domine le quartier du Bureau, au nord-est de celui-ci. Elle est entourée par une petite place en partie enherbée, en partie aménagée en parvis.
De plan en croix latine, l'église allie de manière originale deux influences architecturales : celle de l'architecture romane (en référence probable à l'ancienne église) et celle de l'architecture de villégiature (en pleine expansion à Saint-Palais au moment de la construction de l'église). Le décor de la façade, les arcades qui scandent les murs de la nef et des bras du transept, entre de fins contreforts plats, sont en effet d'un style néo-roman affirmé. En revanche, l'architecte a préféré aux voûtes traditionnelles, de hauts toits en ardoise avec de larges débordements, soutenus par des aisseliers, à l'image des villas de bord de mer.
Ces aisseliers s'appuient sur des corbeaux en pierre sculptés d'animaux et de personnages humains ou fantastiques comme on peut en trouver sur les églises romanes. L'essentiel du décor sculpté prend place toutefois sur la façade occidentale, traitée là encore à la manière de celle d'une église romane. En haut de quelques marches, un portail déploie son arcade principale, encadrée par deux plus petites, aveugles. L'arcade centrale comprend cinq rouleaux qui retombent de chaque côté sur des colonnettes à chapiteaux sculptés, ornés de végétaux et d'animaux fantastiques. La porte est surmonté d'un tympan polylobé. Au-dessus, soutenue par une corniche, une arcature court sur toute la largeur de la façade. Elle est composée de treize petites arcades aveugles (sauf l'arcade centrale), avec là aussi des chapiteaux sculptés. Au sommet de la façade, une baie en plein cintre, elle aussi encadrée de colonnettes à chapiteaux, abrite une cloche, devant une verrière.
A l'intérieur, le regard est d'abord attiré par l'imposante charpente apparente qui couvre la totalité de l'édifice. A la nef à quatre travées succède le transept, puis une travée d'avant-choeur et enfin le choeur, derrière le chevet plat, percé de trois baies en plein cintre.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan en croix latine |
Étages |
1 vaisseau |
Couvrements |
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Couvertures |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17046781 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Estuaire de la Gironde (rive droite) |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2015 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel |
Citer ce contenu |
Eglise paroissiale de Saint-Palais-sur-Mer, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/e3ea8e8e-2d66-48fd-b674-ce545c1c93cc |
Titre courant |
Eglise paroissiale de Saint-Palais-sur-Mer |
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Dénomination |
église paroissiale |
Statut |
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Intérêt |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Palais-sur-Mer , rue de l'Eglise
Milieu d'implantation: en ville
Lieu-dit/quartier: le Bureau
Cadastre: 2009 AB 56