Tableau : Christ en croix entre la Vierge et saint Jean (n° 1)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Urgons

Ce tableau est signé du peintre Bernard Daraignès fils, de Coudures (canton de Saint-Sever, à huit kilomètres au nord-ouest d'Urgons), et précisément daté du 14 avril 1805, date en lien direct avec le sujet de l'œuvre (le dimanche de Pâques). L'état civil de Coudures fait état de la naissance en 1792 d'un Bernard Daraignès, fils de Jean et de Jeanne Darzacq, qui épousa à Coudures, le 24 novembre 1825, Jeanne Darthos (Coudures, 1783-?), fille de Jacques Darthos (mort en 1793) et d'Anne Deyres (morte en 1819) - et peut-être parente de la famille urgonnaise des Darthos, bienfaitrice de l'église. L'âge de treize ans qu'aurait eu le jeune peintre au moment de l'exécution de la toile, bien que surprenant, n'est pas incompatible avec la facture "naïve" de l'œuvre et avec sa composition, collage malhabile et disproportionné d'emprunts à des modèles gravés : le Christ et la croix sont ainsi copiés d'une estampe de Nicolas-Dauphin de Beauvais (1687-1763) d'après Carle van Loo (1705-1765), la Vierge, d'une gravure de Mathias Borrekens (1650) d'après le tableau d'Anton van Dyck à l'église Saint-Michel de Gand (1630). Saint Jean semble inspiré d'une composition de Giovanni Lanfranco gravée, entre autres, par François de Louvement et Jérôme Trudon en 1680. A noter qu'un tableau anonyme de l'église de Conchez-de-Béarn (Pyrénées-Atlantiques, à trente kilomètres d'Urgons) associe les deux mêmes figures empruntées à Van Loo et à Van Dyck (réf. IM64001660).

L'œuvre n'est pas identifiable au n° 43 de l'inventaire de mars 1906 ("un tableau, le Christ en croix - 10"), la mention concernant plutôt le tableau de même sujet, signé d'Alexandre Fortuné et daté de 1874, également conservé dans l'église. La toile de Daraignès, qui surmontait sans doute à l'origine le maître-autel de l'église, fut redécouverte seulement au début des années 1970 par l'abbé Charles Farthouat, alors curé d'Urgons (puis de Samadet), collée au revers de la Charité de saint Martin de Léonard Fortuné (1873). La peinture était dans un tel état de dégradation que l'abbé Farthouat déchiffra fautivement la signature ("Louis et Jean Lamaignère"). Elle a été simplement nettoyée depuis lors.

Périodes

Principale : 1er quart 19e siècle

Dates

1805, porte la date

Stade de création copie partielle d'estampe
Auteurs Auteur : Daraignès ou Daraignez Bernard

Menuisier et peintre amateur, né à Coudures (Landes), maison "au Boucheron", le 21 août 1792, fils du menuisier Jean Daragnès ou Daraignès (1760-?) et de Jeanne Darzacq, frère du menuisier Jean Daraignès (1788-1861) et d'un second Bernard Daraignès (1805-?), et filleul de Bernard Bellocq et de Marguerite Duplantier. Marié à Coudures, le 24 novembre 1825, avec Marie Darthos (Coudures, 1783 - Coudures, 20 septembre 1833), fille de Jacques Darthos (mort à Coudures le 31 octobre 1793) et d'Anne Deyres (morte à Coudures le 2 août 1819). Bernard Daraignès ("Daraignez") est dit "menuisier" dans l'acte de son mariage.

, peintre (signature)
Afig : Van Loo Charles André

Né à Nice le 15 février 1705, mort à Paris le 15 juillet 1765, fils de Louis-Abraham van Loo. Gouverneur de l'École royale des élèves protégés en 1749, recteur (1754) puis directeur (1763) de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Premier peintre du roi en juin 1762.

, peintre
Afig : Van Dyck Antoon

Peintre et graveur flamand, né le 22 mars 1599 à Anvers et mort le 9 décembre 1641 à Blackfriars, quartier de Londres. Élève d'Hendrik van Balen de 1609 à 1615, puis assistant de Pierre Paul Rubens à Anvers de 1618 à 1621, il voyage en Italie (à Palerme et Gênes principalement) de 161 à 1627, puis retourne à Anvers en 1627. Il s'installe définitivement à Londres en 1632, est fait chevalier le 5 juillet de la même année, nommé peintre principal du roi Charles Ier (essentiellement comme portraitiste), épouse Mary Ruthven en 1639 et meurt deux ans plus tard après un bref séjour en France.

, peintre
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Toile en deux lés (ajout d'une bande verticale à gauche), à tissage serré et régulier et préparation blanche, clouée sur la rive d'un châssis en croix. Cadre moderne en bois mouluré et teinté faux bois.

Catégories

peinture

Structures
  1. , rectangulaire vertical
Matériaux
  1. Matériau principal : toile

    Mise en oeuvre : support, en plusieurs lés

    Techniques : peinture à l'huile

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 255

    Précision sur la mesure : hauteur à l'ouverture du cadre

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 182

    Précision sur la mesure : largeur à l'ouverture du cadre

Iconographie
  1. Thèmes : Calvaire, Christ en croix, Vierge, saint Jean l'Evangéliste, calice, serpent, crâne, Adam

  2. Caractère général : fond de paysage

    Thèmes : Jérusalem, temple


Précision sur l'iconographie :

Le Christ, la tête tournée vers le ciel, est représenté au moment de l'invocation au Père ; debout de part et d'autre de la croix, la Vierge à gauche, bras écartés et regardant son Fils, saint Jean à droite désignant le ciel et tenant son attribut habituel (ici hors contexte), le calice avec le serpent. Au pied de la croix, le crâne et les tibias d'Adam ; au loin, en contrebas, les temples et les maisons de Jérusalem. Les trois figures, empruntées à des gravures, sont disproportionnées : la Vierge et saint Jean, bien que placés devant la croix (leurs drapés recouvrent partiellement le perizonium du Christ et le montant de la croix), sont d'une taille inférieure d'un tiers à celle du Christ.

Inscriptions et marques
  • signature, peint
  • date, peint

Signature et date (peinte en blanc dans l'angle inférieur droit) : Peint par Bernard / Daraignès fils artiste à Coudures / Ce 14 avril année 1805. ["1805" encadré, une accolade sous la signature]

État de conservation
  • mauvais état

Toile déformée et distendue en partie basse, couche picturale lacunaire et usée, encrassement et chanci.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Urgons

Milieu d'implantation: en village

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