Lors du conseil municipal du 1er décembre 1918, soit moins d’un mois après la fin de la Première Guerre mondiale, les élus de la commune commencent déjà à réfléchir sur un futur projet de construction d’un monument pour rendre hommage aux morts de la commune tombés au champ d’honneur. L’objectif est, selon leurs mots, de " perpétuer le souvenir de nos morts glorieux ". L’ouverture d’une souscription publique est même lancée afin de récolter la somme de 1000 francs, pour amorcer le projet.

Un an plus tard, au cours de la session du 21 décembre 1919, le conseil adopte officiellement la construction d’un monument aux morts. Le projet ne démarre pas immédiatement car il faut trouver un architecte et les fonds nécessaires pour le mener à bien.  

Dans sa réponse à l’enquête préfectorale de janvier 1920, le maire donne les informations suivantes :

Total de la dépense nécessaire à l’érection du monument 4 000 francs ; total des souscriptions recueillies dans la commune 1 500 francs ; montant du crédit ouvert au budget communal 1 000 francs ; chiffre de la population d’après le nombre de cartes d’alimentation 670 habitants ; nombre de centimes communaux 55,1 ; valeur du centime communal 44,48.

Ces informations sont reprises dans le tableau récapitulatif de la situation des communes charentaises dressé par la préfecture le 9 février 1920. Toutefois, la valeur du centime (44,00 francs) a été modifiée.

C’est le 13 février 1921 que le maire fait savoir au Conseil que M. Chambord, l’entrepreneur retenu pour le projet, est prêt à commencer les travaux. Cependant, les choses n’ont pas été simples. En effet, l’emplacement envisagé pour le futur monument est trop proche de la nouvelle bascule publique, ce qui empêche la construction. Pour remédier à cela, le Conseil décide de demander à Jean Nauglard, propriétaire d’une parcelle de terrain attenante à la place, de bien vouloir céder cinquante centiares de terrain gratuitement à la commune pour y ériger le monument. Celui-ci accepte, étant lui-même conseiller municipal.

Lors de la séance du 27 mars 1921, le Conseil décide d’allouer la somme de 3 500 francs pour l’érection du dit monument. Cependant, par délibération du 24 avril 1921, la somme précédente est augmentée de 400 francs, en raison de l’établissement complet du devis. Pour amortir cette dépense supplémentaire, l’Etat accorde une subvention de 270 francs le 6 juin 1921.

Dans sa séance du 18 mai 1921, la commission d’examen demande que la moulure soit revue suivant les indications au crayon. Le projet est finalement accepté (date inconnue).

Dans un document (non daté, par recoupement avec un autre document du dossier il semblerait que ces informations aient été envoyées par le préfet au ministre de l’intérieur le 22 ou le 27 juillet 1921), la commune fournit un certain nombre d’informations pour sa demande de subvention à l’Etat : nombre d’habitants en 1914 : 714, nombre de tués pendant le conflit : 29, coefficient d’après le barème 1 : 8 % ; valeur du centime pour l’année rapporté à la population : 6,02 francs, coefficient supplémentaire d’après le barème 2 : 7 %, crédit inscrit au  budget : 1 800 francs. En s’appuyant sur ces chiffres, la subvention de l’Etat s’élèverait à 234 francs (chiffre corrigé par rapport aux 270 francs initialement notés). Cette somme est attribuée à la commune par arrêté ministériel du 23 août 1921.

Malgré le don d’un terrain pour l’érection du monument, l’emplacement prévu s’avère être trop petit. Aussi M. Nauglard, donateur du terrain en question, accepte de céder à la commune un autre terrain adjacent. Ce don est finalisé le 18 février 1923, ce qui permet l'érection du monument.

 La dernière trace du monument dans les archives remonte au 24 février 1952. Au cours de cette délibération, le maire charge le cantonnier de faire le nécessaire pour entretenir le monument du mieux possible.