Peintures murales de la crypte

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Savin

L'abbaye de Saint-Savin a été fondée au début du 9e siècle sur le site de la découverte des sépultures de deux saints martyrs chrétiens, Savin et Cyprien, morts au 5e siècle. La construction de l'actuelle église abbatiale date de la seconde moitié du 11e siècle (1040-1090).

Périodes

Principale : limite 11e siècle 12e siècle

Couverte de peintures romanes, la crypte de l'église abbatiale de Saint-Savin n'est plus accessible au public depuis des décennies, afin de mieux conserver cet ensemble exceptionnel qui raconte la vie des saints Savin et Cyprien.

Une crypte entièrement peinte vers 1100

À Saint-Savin, une nouvelle église abbatiale est édifiée dans la seconde moitié du 11e siècle autour des tombeaux des saints Savin et Cyprien, présentés sous le chœur, dans une crypte dont l'accès était réservé aux religieux. Cependant, le pèlerin pouvait apercevoir l'intérieur de la crypte, à travers de petites ouvertures, depuis le déambulatoire, galerie qui entoure le chœur.

Comme la voûte de la nef, le chœur et le clocher-porche de l'église, la crypte a été entièrement peinte à la fin du 11e siècle. La crypte se compose d'une salle rectangulaire - la nef -, et d'un sanctuaire – le chœur -, plus étroit, où se dresse un autel, à l'est. Sur les murs du sanctuaire, huit personnages saints sont peints sous des décors d'arcades ; ils sont dominés par le Christ peint en Majesté sur la voûte, encadré du Tétramorphe. Sur la voûte et le mur ouest de la nef sont représentés la vie et les martyres de saint Savin et saint Cyprien, avec un décor de draperie très abîmé en partie basse des murs.

Des peintures dégradées...

Les scènes des bas des murs sont déjà très endommagées au 19e siècle, comme en témoignent les descriptions de Prosper Mérimée en 1835 et les relevés aquarellés publiés en 1845. Un autre relevé, réalisé en 1936 par Jacques Socard pour le musée des Monuments français, montre que d'importantes dégradations ont eu lieu en un siècle.

Les planches publiées en 1845

C'est en 1835, un an après sa nomination d'inspecteur des monuments historiques, que Prosper Mérimée visite l'église de Saint-Savin. Immédiatement séduit par ces peintures exceptionnelles, il s'emploie à les faire restaurer et, conscient de leur fragilité et de leur lent effacement, fait réaliser des relevés aquarellés. Des planches imprimées en couleurs réalisées à partir de ces relevés accompagnent l'ouvrage qu'il publie en 1845, Les peintures de l'église de Saint-Savin. Parmi les 42 planches couleurs, neuf sont des relevés des scènes de la crypte.

... restaurées et conservées par la fermeture de la crypte

La crypte est fermée au public depuis de nombreuses années pour la bonne conservation des peintures. Celles-ci subissaient les dégradations dues aux remontées d'humidité de la Gartempe voisine, ainsi qu'à l'air expiré par les visiteurs et les micro-organismes (algues et champignons) qu'ils apportaient, formant peu à peu un voile blanc sur les peintures.

La sécheresse de 1976 modifie fortement le climat de la crypte et accélère la formation d'un voile blanc sur les peintures. Une campagne de consolidation d'urgence de certains éléments est ainsi réalisée dès 1978 et une étude du climat de la crypte est lancée en 1980 par le laboratoire des Monuments historiques. Achevée en 1987, celle-ci aboutit à des préconisations de restauration, réalisées les années suivantes.

Une histoire en images de saint Savin et de saint Cyprien

Le récit de la vie des saints Savin et Cyprien se lit de gauche à droite, de haut en bas, en commençant par le côté nord. Il se termine sur le mur ouest de la crypte, par la grande scène de décapitation de Cyprien. Des inscriptions peintes permettent d’identifier les personnages et un bandeau situé sous les scènes raconte succinctement l'histoire.

En 458, deux frères, Savin et Cyprien, tentent de convertir au christianisme Maximus et Ladicius, consuls à Amphipolis près de Brescia, au nord de l'Italie. Arrêtés, torturés, martyrisés, ils survivent et parviennent à s'enfuir, passent le Rhône où ils ressuscitent Emmenia. En Bourgogne, ils rencontrent notamment Germain d'Auxerre (qui est vénéré dans la commune voisine de Saint-Savin). Les troupes de Maximus, qui veut venger la mort de Ladicius, les rattrapent sur les rives de la Gartempe, à Cesarus (actuelle commune d'Antigny). Ils sont décapités l'un après l'autre.

Catégories

peinture murale

Iconographie
  1. Caractère général : saint Savin

  2. Caractère général : saint Cyprien

  3. Caractère général : Christ glorieux

  4. Caractère général : Tétramorphe

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Saint-Savin

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 2016 AC 368

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