Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Lieu de conservation : Archives nationales, Paris

Côte : F21 7888

ISBD/Commentaire :

Beaux-Arts, dossiers individuels du personnel des Monuments Historiques : travaux de Jules Négrier.

Lieu de conservation : Archives départementales de la Vienne, Poitiers

Côte : B 13

ISBD/Commentaire :

1727-1756. Cour des monnaies de Poitiers. Registres d'audiences et d'enregistrements des actes de la Cour

Lieu de conservation : Archives départementales de la Vienne, Poitiers

Côte : G 192

ISBD/Commentaire :

1025-1751. Domaines du chapitre cathédral de Poitiers. Seigneurie de La Chaise de Biard.

Lieu de conservation : Archives départementales de la Vienne, Poitiers

Côte : J 85

ISBD/Commentaire :

[1834 ou 1835]. Métairie, acte non daté.

Lieu de conservation : Archives départementales de la Vienne, Poitiers

Côte : 4 P 1861

ISBD/Commentaire :

1849-1878. Matrices des propriétés foncières, augmentations et diminutions.

Lieu de conservation : Archives départementales de la Vienne, Poitiers

Côte : V 418, V 419

ISBD/Commentaire :

Documents.

Lieu de conservation : Archives municipales, Biard

ISBD/Commentaire :

Documents.

Lieu de conservation : Archives privées

ISBD/Commentaire :

Notice historique sur la terre et le château de Larnay.

Lieu de conservation : Archives municipales, Biard

ISBD/Commentaire :

Etat actuel. Plan du 3ème étage. Ech. 0,005. Septembre 1965, A. Serreau.

Lieu de conservation : Archives municipales, Biard

ISBD/Commentaire :

Façades, aménagement du 3ème étage. Ech. 0,005. Mars 1967, A. Serreau.

Lieu de conservation : Archives municipales, Biard

ISBD/Commentaire :

Bâtiment des aveugles [construction]. Plan masse. Ech. 1/2000. Avril 1968, A. Serreau.

Lieu de conservation : Archives municipales, Biard

ISBD/Commentaire :

Plan masse. Ech. 1/2000. Mars 1969, A. Serreau.

Lieu de conservation : Archives municipales, Biard

ISBD/Commentaire :

Avant-projet de construction d'un pavillon de rééducation de sourds-aveugles. Plan. Ech. 0,01. 26 décembre 1969, A. Serreau.

Lieu de conservation : Archives municipales, Biard

ISBD/Commentaire :

Avant-projet de construction d'un pavillon de rééducation de sourds-aveugles. Façades. Ech. 0,01. 2 janvier 1970, A. Serreau.

Lieu de conservation : Archives municipales, Biard

ISBD/Commentaire :

Extension d'une galerie. Plan masse. Ech. 2 cm = 1 m. 1981, A. Serreau.

Lieu de conservation : Archives privées

ISBD/Commentaire :

Cartes postales anciennes, Biard.

Lieu de conservation : Médiathèque François-Mitterrand, Poitiers

Côte : CP866

ISBD/Commentaire :

Béduchaud, Joseph-Marie-Ulysse. Le clergé du diocèse de Poitiers au 19ème siècle notablement augmentée de renseignements conduits de l'année 1905 au 1er Janvier 1913.

ISBD/Commentaire :

Bonhomme, Joseph. L´Institution de Larnay. Bulletin municipal, décembre 1978.

Mention : p. 342-346, 539

Lieu de conservation : Bibliothèque nationale de France, Paris

ISBD/Commentaire :

Fonteneau, dom Léonard, Histoire de la congrégation de la Sagesse, fondée par le vénérable serviteur de Dieu Louis-Marie Grignon de Montfort, Imprimerie Oudin, Poitiers, 1878. [Consultable sur Gallica https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97283366 ; dernière consultation 21/10/2024].

Mention : p. 95

ISBD/Commentaire :

GUILLEMET, Dominique, dir. Dictionnaire des communes et pays de la Vienne des origines à nos jours : histoire, patrimoine, économie. La Crèche : Geste éditions, 2003.

Mention : p. 376-418, 497-501, 532-543, 564-589

ISBD/Commentaire :

Guillet, A.-A. Vie de M. Charles-Joseph Chaubier de Larnay. Poitiers : Imprimerie Oudin, 1878.

Mention : p. 744

Lieu de conservation : Médiathèque François-Mitterrand, Poitiers

Côte : 709.446 3 PAT POI

ISBD/Commentaire :

PAIN, Armelle, FORESTIER, Carine (coord.). Le patrimoine des communes de la Vienne. Paris : Flohic, 2002, 2 vol., 1135 p.

Mention : p. 223-224

Lieu de conservation : Médiathèque François-Mitterrand, Poitiers

Côte : 914.463 RED

ISBD/Commentaire :

RÉDET, Louis. Dictionnaire topographique du département de la Vienne [...], Paris : Imprimerie nationale, 1881. (Réédition Paris : J.-M. Williamson, 1989), 526 p.

Mention : p. 623, 641

ISBD/Commentaire :

La semaine liturgique du diocèse de Poitiers. 1868.

"Par devant Me Gras et son collègue notaires à Poitiers... furent présents,

Mme Catherine Cossin de Belletouche, veuve de M. Charles-Gabriel Chaubier de Larnay, demeurant à Poitiers rue des Carmélites,

M. M. Charles-Joseph Chaubier de Larnay et Marie-Victor Chaubier de Larnay, ses enfants, prêtres, directeurs du séminaire diocésain de Poitiers, demeurant tous deux au séminaire susdit rue des Carmélites.

Lesquels ont affermé pour trois années entières et consécutives qui commenceront à courir... pour l´occupation des bâtiments le 25 mars présent mais pour faire la récolte du foin... le vingt neuf septembre suivant et faire la première récolte des grands blés seulement en mil huit cent trente six,

A Martin Melin, cultivateur demeurant au bourg d´Assay, canton de St-Loup, arrondissement de Parthenay... acceptant ledit Melin en ce moment à Poitiers

La Grande Métairie de Larnay située commune de Vouneuil-sous-Biard, canton et arrondissement de Poitiers, consistant en bâtiment d´habitation et d´exploitation, terres labourables et prés et une pièce de vigne de la contenance d´environ quarante cinq ares soixante centiares. Font partie de cette métairie qui en formait autrefois deux et plusieurs borderies et seront par conséquent comprises au présent bail toutes les terres labourables dépendant de la terre de Larnay, sauf une pièce de terre appelée la Fromagère près le pré Couronne que les bailleurs se réservent.

Ne seront pas compris au présent bail et comme tels sont expressément réservés aux bailleurs :

1° le château de Larnay avec ses cours, son jardin et toutes ses dépendances, sous réserve ;

2° une langue de terre servant d´entrée au jardin du château qui est derrière le four ;

3° le quinconce (?) comprenant les acacias ;

4° le bois ;

5° les haies et buissons ;

6° et les bâtiments, cour et jardin... métairie de la Vianderie".

"Larnay appelé primitivement Narnay, situé commune de Biard, à 3 km des murs de Poitiers, était un fief ou domaine noble dont les titres connus remontent jusqu'au 13e siècle (Grand-Gaultier, f°35 ; Manuscrits de dom Fonteneau, t. 12, p. 659).

Ce fief jouissait des droits seigneuriaux suivants : droits de dixme, de garenne et de fuye, droits de haute, moyenne et basse justice. Sa potence pour l'exécution des criminels était placée sur le point le plus culminant de la contrée, au carrefour des quatre chemins qui conduisent à la Blaiserie, à Biard, à Pouzioux et au tennement des Cent septiers. A côté s'élevait une croix connue sous le nom de la croix Pinguet. Sa prison, qui était contigüe aux grilles de fer de la première cour du château, était placée à gauche en entrant et précédait les grandes servitudes.

Ce fief fut successivement possédé :

En l'an 1411, par Guiot de Dampmartin, écuyer seigneur de Narnay (aveu et dénombrement du 28 novembre 1411).

En l'an 1513, par Herpan Bellère, écuyer seigneur de Narnay (dénombrement du 23 juillet 1513, tiré de l'inventaire des titres de la seigneurie de la Chaize de Biard).

En l'an 1551, par dame Marie du Lyon, veuve de Nicolas Clabat, écuyer seigneur de Larnay (dénombrement du 10 7bre 1551, tiré du dénombrement de l'héritage des Thébaux).

En l'an 1580, par messire Millon, chanoine de la cathédrale de Poitiers.

En l'an 1690, par Charles Chaubier, écuyer seigneur de Larnay, conseiller du roi (aveu et hommage du 1er mars 1690).

En l'an 1778, par Charles Antoine Chaubier, écuyer seigneur de Larnay (aveu et hommage du 20 juillet 1778).

En l'an 1782, par Gabriel Chaubier, écuyer seigneur de Larnay, officier dans la compagnie des gens-d'armes de la garde du roi Louis XVI. En l'an 1789, tous les fiefs ayant été supprimés en France, la terre de Larnay perdit alors ses droits seigneuriaux et éprouva de considérables démembrements. En 1792, la nation mit sous le séquestre tous les biens de Gabriel Chaubier parce qu'il avait émigré à la suite des princes de la famille de Bourbon et, deux ans après, elle le fit vendre à l'encan. En l'an 1801, Lucette Chaubier de Larnay rendit généreusement à son frère Gabriel la terre de Larnay, qu'elle avait adroitement retirée des mains de la nation, au moment de la spoliation violente des biens de son frère. En 1822, la terre de Larnay était possédée d'une manière indivise par Charles, Louise et Victor, fils de Gabriel, ainsi que par leur mère Catherine Cossin de Belletouche.

En l'an 1837, le vieux château, qui menaçait ruine de toutes parts, fut entièrement rasé et l'on éleva à sa place une maison carrée, qui est aujourd'hui l'aile occidentale du monastère des soeurs de la Sagesse.

En l'an 1847, la terre de Larnay, grâce aux vues miséricordieuses de la Providence, fut transformée en monastère ! Le dimanche 7 novembre de cette même année, cinq soeurs de la Sagesse appartenant à la congrégation de St-Laurent-sur-Sèvre, deux frères du même institut ainsi que vingt et quelques sourdes muettes, venues de l'institution de Pont-Achard de Poitiers (qui avait été essayée en 1832 par M. l'abbé Deshayes, supérieur général des filles de la sagesse, de concert avec les autorités administratives du département), prirent solennellement possession de la terre et de la maison de Larnay. Le 19 avril 1850 la communauté ouvrit les fondations de la chapelle et du corps principal des bâtiments du monastère. Le 16 août suivant, monseigneur Pie évêque de Poitiers bénit la première pierre de la chapelle, qui fut placée sous le vocable de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.

Institution établie sur la propriété donnée par Charles Chaubier de Larnay, à la Congrégation des Filles de la Sagesse, rétrocession acceptée par acte notarié du 23 mars 1859.

La congrégation accueillait déjà de jeunes déficientes auditives, depuis 1833, dans sa clinique de Pont-Achard. C´est en novembre 1847, période où les travaux de construction de la voie ferrée Paris-Bordeaux entraînaient quelque gêne pour la rééducation, que fut effectué le transfert de Pont-Achard à Larnay. Depuis cette époque le château familial a subi de nombreuses transformations.

La famille de Larnay, qui s´est éteinte désormais, tirait son nom de Larnay (Narnai, Larnai). C´était un fief relevant du comté de Poitiers. Hommage en est fait au roi en 1690, par Charles Chaubier, conseiller du roi, docteur ès-droit en l´université de Poitiers. Nouveaux hommages en 1740, 1775, et 1778 par Charles-Antoine Chaubier, écuyer, seigneur de Larnai, avocat du roi au bureau des finances. Les armes de la famille portent : d´argent, au chêne de sinople, au croissant d´or en pointe, au chef d´azur, chargé de trois étoiles d´or, avec cette légende : Lucere, crecere, fructificare in Domino (luire, croître, fructifier dans le Seigneur).

Charles-Antoine épousa Marie-Françoise Gabrielle de Bouhélier. De leur mariage naquirent à Poitiers : Lucette en 1769 et Charles-Gabriel en 1770 (père de Charles-Joseph) qui entra dans la maison du roi Louis XVI et émigra en 1791. Sa soeur Lucette avait pu conserver la terre de Larnay et la remit à son frère à son retour en 1801. Le 13 octobre il épousa Catherine Cossin de Belle-Touche, jeune orpheline échappée aux massacres de Vendée et réfugiée à Poitiers chez une tante. Ils eurent trois enfants : Charles-Joseph le 8 août 1802, Louise et Victor-Marie.

Charles-Joseph, après deux années passées au séminaire de Saint-Sulpice à Paris, revint à Poitiers à cause de sa mauvaise santé et fut ordonné diacre le 17 septembre 1826 après la mort de son père, puis de sa soeur. Il fut ordonné prêtre le 27 juin 1827 et aussitôt nommé directeur au Grand-Séminaire. Victor entra à son tour au séminaire et en devint plus tard directeur avec son frère.

M. de Larnay participa à la fondation de la maison du Bon-Pasteur, à Poitiers, dont la chapelle est bénie le 19 mai 1838. C´est à partir de 1833 qu´il commença à s´occuper de l´oeuvre des sourdes-muettes. En 1823, le supérieur des Filles de la Sagesse avait accepté l´hospice de Saint-Zacharie à Pont-Achard. C´était une création de charité faite par Zacharie Guillé, dit Galland, "noble ouvrier" qui, s´étant enrichi, avait construit une maison et une chapelle qu´il avait données à la congrégation de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Pour les garçons, une autre école fut établie à Loudun en 1838, dirigée par les Frères de Saint-Gabriel. En 1856 elle fut tranférée à Poitiers.

Transfert de l´oeuvre de Pont-Achard à Larnay

Lors de la construction de la ligne de chemin de fer les trente sourdes-muettes et les soeurs partirent le 6 novembre 1847 se réfugier à Larnay. C´était alors une simple maison de maître (actuelle aile occidentale) qui avait été bâtie en 1837 sur l´emplacement du vieux château en ruine qu´on avait dû raser. Deux longues suites de servitudes précédaient le bâtiment : celle de droite se terminait par un colombier, celle de gauche bordait le vivier. Il y avait aussi l´habitation isolée du fermier et une vaste grange au nord du vivier.

Dès la première année de l´installation, les murs du jardin furent reculés.

Ce fut le 19 avril 1850 que le R.P. Dalin, supérieur de la congrégation de Saint-Laurent, M. de Larnay et M. L´abbé Tournesac, architecte, arrêtèrent les plans de la chapelle et des bâtiments. La première pierre de la chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs fut posée le 16 août par Mg Pie. Les sculptures furent commencées le 4 mai 1852 par quatre ouvriers d´Angers sous la direction de M. l´abbé Besny. Les verrières furent posées le 21 juillet suivant par quatre ouvriers de M. Lobin, peintre-verrier de Tours. La bénédiction eut lieu le 11 juin 1853. Le dimanche une messe fut dite (l´autel actuel n´était pas encore construit) et l´érection du chemin de croix eut lieu. Il était très simple et a été remplacé, après la mort de M. de Larnay, par des médaillons peints sur cuivre dus à la libéralité d´une sourde-muette.

Les deux sacristies furent achevées le 1er avril 1854. Le 8 mai suivant on commença quatre autels qui furent terminés fin décembre 1855.

Au bout chaque bras du transept se trouve une petite chapelle à pans coupés mais assez basse. Dans celle qui est du côté de l´épître se trouve la sacristie, l´autre est réservée aux Enfants de Marie. Dans le prolongement du choeur est une autre chapelle à laquelle on arrive par un déambulatoire. Au-dessus de l´entrée se trouvent deux tribunes l´une sur l´autre où l´on arrive par les corridors de l´établissement. La tribune supérieure sert aux malades, l´autre renferme l´orgue et, de chaque côté, un confessionnal.

Au-dessous de la première travée se trouve une crypte ou chapelle sépucrale.

C´est M. l´abbé René Choyer, né le 30 janvier 1814, doué du génie de la sculpture religieuse, qui en 1845 avait fondé dans la maison du Colombier dans un faubourg d´Angers, un vaste établissement de scuplture religieuse où travaillait un grand nombre d´ouvriers sous la direction de plusieurs prêtres. L´abbé Besny arriva à Larnay avec quatre ouvriers en avril 1852. Le travail fut achevé le 4 septembre. Ils travaillèrent 88 chapiteaux de colonnes, 9 clefs de voûte, 12 consoles, 130 chapiteaux des colonnettes de l´arcature supérieure ornés de feuilles... Le premier chapiteau à droite de l´arcature inférieure représente deux anges soutenant les armoiries de la famille de Larnay ; le deuxième un serpent caché dans une branche de cerisier cherchant à attirer un oiseau ; le troisième un écureuil ; les trois derniers représentent une grive, une couleuvre et un ange soutenant les armoiries de la famille Cossin de Belle-Touche (famille maternelle de M. de Larnay).

On entre par trois portes : dans le tympan de celle de droite est le monogramme du Christ entre l´Alpha et l´Omega ; à gauche le chiffre de la Vierge ; au milieu on lit : SINT OCULI UI APERTI, DOMINE, SUPER DOMUM HANC NOCTE AC DIE. Dans le vestibule, à l´entrée de la chapelle, il y a deux statues en fonte : saint Pierre et saint Jean l´Evangéliste, l´une et l´autre tenant un bénitier formé d´une valve de l´hypope-géant.

Dans la crypte, le bas-relief du retable de l´autel représente la résurrection de Lazare. Il a été sculpté par M. l´abbé Besny, d´après un tableau de Jouvenet, et contient 24 personnages. Le tabernacle, qui représente la tour de David, renferme un beau reliquaire gothique en forme de croix (les reliques ont été reçues des Mères Carmélites de Niort). L´autel contient une belle chasse donnée, après la mort de M. de Larnay, par Mlle Sidonie de Nuchèze.

Les verrières résultent du désir d´élever vers Dieu l´âme des jeunes sourdes-muettes et de les dédommager par les jouissances de la vue. M. Louis Lobin, de Tours, fut chargé du travail le 8 mai 1851 et le termina un an après. La pose s´effectua du 2 au 22 juillet. Les cinq verrières de l´abside représentent chacun des membres de la famille de Larnay, à genoux devant son saint patron. Dans le quatre-feuilles qui couronne chaque fenêtre est placée une légende tirée de la vie du saint. A gauche Charles-Gabriel, en costume d´officier des gens d´armes de la garde, est devant l´Archange Gabriel. Dans la seconde, Catherine Cossin de Belle-Touche, veuve de Larnay, est devant sainte Catherine d´Alexandrie. Au milieu, Charles-Joseph présente à saint Charles Borromée la chapelle de Larnay. Sur la quatrième, Louise est à genoux aux pieds de saint Louis. Sur la cinquième, Victor est devant saint Victor de Marseille.

Les critiques ne furent pas ménagées à M. de Larnay, ces constructions étant jugées fastueuses et excessives, même par Mme de Larnay qui voulait utiliser son argent à financer le plus d´oeuvres possibles. Contrairement aux souhaits de son fils, elle priva l´oeuvre de sa fortune et poursuivit l´établissement de ses tracasseries. Elle décéda le 4 décembre 1867, cinq ans après son fils, et refusa de se faire enterrer dans la crypte de Larnay.

En 1862, le jour de la confirmation, fut bénie la statue en fonte de la Vierge avec son enfant que M. de Larnay avait fait placer dans la cour. Le 14 août, il fit don d´un reliquaire en forme de croix qui fut placé dans le tabernacle de l´autel de la crypte. Le 10 janvier 1859, il avait fait poser le groupe de Notre-Dame-de-Pitié dans la chapelle absidiale de l´église. Le 4 mars eut lieu l´inauguration d´un orgue.

En juillet 1859, M. de Larnay fit terminer le bâtiment qui est à l´entrée de la cour, destiné au logement des pères missionnaires pendant les retraites ou des prêtres de passage. Le 12 août suivant, il posa les bénitiers dans le vestibule de la chapelle. Le 12 mars 1860 fut bénie la cloche. Sur celle-ci on peut lire : "Je me nomme Marie. J´ai été baptisée par Mg Pie, évêque de Poitiers, en 1860. J´ai eu pour marraine la pieuse congrégation des Enfants de Marie de la communauté du Sacré-Coeur de Poitiers, haute protectrice de l´Institution des sourdes-muettes et des jeunes aveugles de Notre-Dame de Larnay". Cette même année, M. de Larnay fit poser dans la sacristie deux fontaines du meilleur genre, et le beau vestiaire n´y fut établi qu´en octobre 1861. On y remarque de très belles sculptures, notemment celle du bas-relief de la porte principale, lequel représente l´Adoration des Mages. M. de Larnay fit mettre dans la chapelle des bancs de forme gothique.

A la mort de sa tante Marie Cossin, M. de Larnay reçu en héritage le calice de son oncle, Jean-René Cossin de Belle-Touche, chanoine de la cathédrale de La Rochelle, mort dans les noyades de Nantes.

M. de Larnay acheta le petit domaine de la Goulgaudière qui touchait Larnay afin d´y établir une résidence pour les frères. C´était une vrai petite chartreuse, devant la maison s´étendait une vaste cour avec une allée plantée d´arbres. Une statue de saint Joseph tenant l´Enfant Jésus dans ses bras fut placée sur un piédestal au fond de la cour.

Le 29 septembre 1862, M. de Larnay attribua aux Enfants de Marie la seconde sacristie dont il fit la chapelle de leur congrégation. Il y fit alors dresser un autel surmonté d´une statue de la Vierge sous l´invocation de Sedes Sapentiae. Dans le bas-relief on voit les Enfants de Marie qui reçoivent les caresses de la Vierge et deux soeurs qui amènent deux aveugles.

M. de Larnay mourut à Poitiers le 7 décembre 1862. Son corps fut transporté à Larnay et mis provisoirement dans le cimetière. Il y resta sept ans avant d´être placé, le 29 avril 1869, dans la crypte, dans le caveau au côté droit de l´autel que l´on ferma avec grande plaque de marbre blanc portant l´inscription : " Ici repose Charles-Louis Chaubier de Larnay, chanoine théologal de la cathédrale de Poitiers, né le 8 août 1802, décédé à Poitiers le 7 décembre 1862. Auris audiens beatificabat me et oculus videns testimonium reddebat mihi" (l´oreille à qui j´avais suppléé la faculté d´entendre me proclamait heureux, et l´oeil à qui j´avais rendu la puissance de voir me rendait témoignage).

Le 6 septembre 1868, la chapelle fut consacrée par Mg Pie.

" Celui qui a conçu, aux pieds de son crucifix, la pensée d’une crypte dans la chapelle de Larnay, n’a eu d’autre but, en la faisant construire, que d’y réunir un jour ses restes à ceux de sa famille bien aimée [...].

Pour atteindre plus sûrement e but qu’il se proposait, celui qui a fait construire la crypte de Larnay a voulu y déposer le trésor des reliques du couvent [...].

L’ordre des sépultures ne pouvant être arbitraire, il a été réglé ainsi qu’il suit :

La sépulture la plus rapprochée de l’autel, du côté de l’évangile, renfermera la dépouille mortelle de Charles-Joseph, chanoine théologal de la cathédrale de Poitiers. Celle qui la suit immédiatement, du même côté de l’évangile, renfermera la dépouille mortelle de Charles-Gabriel, écuyer, seigneur de Larnay, son père, exhumé du cimetière de Notre-Dame des champs de Poitiers le -. La plus rapprochée de l’autel, du côté de l’épitre, renfermera la dépouille mortelle de Victor-Marie, son frère, chanoine et official de Poitiers, exhumé du cimetière de Notre-Dame des champs de Poitiers le -. Celle qui suit immédiatement, du même côté de l’épitre, contiendra les dépouilles mortelles de Louise, sa sœur, exhumé du cimetière de Notre-Dame des champs de Poitiers le - ainsi que celle de Catherine Cossin de Belletouche, veuve de Larnay, sa mère.

Le bas-relief qui décore le retable de l’autel représente la résurrection de Lazare. Il a été sculpté par le P. Besny, de la congrégation des PP. oblats de Poitiers, d’après un tableau du peintre Jouvenet. Il renferme 24 personnages. Notre seigneur Jésus-Christ est debout sur les degrés qui conduisent à la caverne où se trouve le tombeau de Lazare [...] il vient de ressusciter son ami [...] celui-ci, à peine placé sur son séant, tend aussitôt les mains à son auguste bienfaiteur. Trois juifs amenés là par la curiosité [...] l’aident à se débarrasser de son suaire et à sortir de son sépulcre. Un quatrième veut constater, à la lueur d’une torche, la vérité [...]. Un cinquième se livre sans mesure à tous les transports de l’admiration, levant ses mains vers le ciel [...]. Sur les degrés du sépulcre apparaissent Marthe et Marie [...]. Au bas des degrés git sur son grabat un pauvre paralytique [...]. Sur les pas du fils de Dieu se presse le collège des douze apôtres [...]. St Pierre toujours le plus empressé se jette vite à genoux [...]. St Jean, placé selon sa pieuse habitude, le plus près possible de Notre Seigneur, regarde par-dessus son épaule [...]. St Thomas, avec un certain air querelleur, tire St Jean par le bras [...]. St André et St Philippe montrent un vif empressement à devenir les témoins oculaires du prodige qui va s’opérer [...]. Mais à l’extrémité du tableau et comme devant lui servir d’ombre, apparaît l’infâme Judas, tournant le dos à tous les autres [...]. Enfin au dessus de l’apôtre [...] apparaît l’infidèle synagogue dans la personne de deux docteurs de la loi qui concertent à part [...].

Le tabernacle représentant la tour de David, en portant sur ses créneaux cette inscription : « O crux ave », renferme un beau reliquaire gothique en forme de croix [...]. Les précieuse reliques ont été déposées dans le sus-dit reliquaire et données à Mr de Larnay par les vénérables mères Carmélites de Poitiers comme monument de leur vive reconnaissance pour le beau couvent qu’il a fondé à Niort [historique de ces reliques].

L’autel, qui est creux et tout entier à jour, contient dans son intérieur une belle chasse dans laquelle a été placée une relique de saint Junien, d’abord reclus à Chaunay près de Couhé et ensuite abbé de Mairé Lévescault près de Sauzé Vaussais [histoire de la relique que Mr de Larnay obtint de Mgr Pie le 27 juillet 1856].

La chasse qui est placée entre les deux croisées en entrant dans la crypte renferme une relique insigne de st Félicien [histoire de la relique : Mr de Larnay la reçue de la famille Gautier, à condition qu’il ferait cadeau d’un chemin de croix à l’église de Fontaine-Le-Comte près Poitiers, paroisse de campagne de la famille donatrice. Il en fit don à sa maison de Larnay le 1er janvier 1859].

Description des belles sculptures de la chapelle de Larnay

Celui qui avait eu la pensée d’élever à Larnay un beau monument à la gloire de Dieu, lui avait souvent adressé, au fond de son cœur, ces paroles de Salomon au roi de Tyr : « Envoyez-moi donc un homme habile, qui sache faire toutes sortes de sculptures et de ciselures, pour le mettre à la tête des ouvriers que j’ai auprès de moi » [...]. Sa prière avait enfin été exhaussée ; cet homme habile, que le ciel lui destinait, devait être tiré de la tribu sacerdotale ; c’était Mr l’abbé René Choyer, né le 30 janvier 1814, à Saint-Clément-des-Levées près de Saumur, dans le diocèse d’Angers.

Doué du génie de la sculpture religieuse, ce vertueux prêtre était depuis longtemps vivement attristé de voir que les restaurations et les décorations des monuments sacrés qui l’entouraient, n’étaient plus caractérisées par l’amour des traditions artistiques et par l’expression du vrai sentiment chrétien.

Dévoré du désir de faire revivre ces belles choses, il avait rêvé une congrégation religieuse, composée d’artistes distingués, qui devaient consacrer tout leur labeur à la décoration des temples et des autels. [...] Dès l’année 1845, avait-il pu fonder dans une maison dite du Colombier, à l’extrémité des faubourgs d’Angers, un vaste établissement de sculptures et de décorations religieuses, occupé par un grand nombre d’ouvriers et dirigé par plusieurs prêtres, artistes distingués.

Désigné par la renommée de ses travaux pour les sculptures de la chapelle de Larnay, Mr Choyer jetta les yeux pour les exécuter sur son collaborateur et ami Mr l’abbé Jean-Baptiste Besny, prêtre du diocèse de Poitiers, que son évêque, Mgr Pie, dans un projet de restauration des églises de son diocèse, lui avait confié, afin de perfectionner chez lui une remarquable aptitude à la sculpture.

Ce pieux mandataire, dont une rare modestie rehaussait encore les talents artistiques, arriva à Larnay à la fin d’avril 1852, ayant sous sa direction quatre jeunes sculpteurs d’un mérite distingué : Mrs Raymond Monereau de Toulouse, Prosper Landais de Nismes, Raphaël Neveu d’Angers, et Armand Mollay de Saumur. Tous ces intéressants artistes se mirent résolument à l’œuvre le 4 mai, fête de ste Monique, et terminèrent leur beau travail avec le plus remarquable succès, le 29 septembre suivant, fête de st Michel.

Le chantier présentait alors le plus intéressant tableau ! Debout dès l’aube du matin, Mr l’abbé Besny célébrait la ste messe à cinq heures [...], et ayant échangé sa soutane contre une longue robe blanche, [...] vous l’eussiez vu pendant la plus longue partie du jour, un ciseau dans une main et un marteau dans l’autre, suspendu avec ses jeunes élèves aux chapiteaux des colonnes, y réalisant le beau travail qu’il nous a laissé admirer [...].

Il y avait à scuplter dans la chapelle de Larnay, su une pierre tendre, tirée de la carrière des Lourdines, 188 chapiteaux de colonnes, 9 clefs de voûtes et 12 consoles. Sévères imitateurs de leurs devanciers du moyen âge, nos artistes devaient chercher leurs modèles dans la flore du pays, copier les feuilles capricieuses dont ceux-ci avaient orné nos plus beaux monuments sacrés, et faire régner dans toutes les sculptures la plus complète variété. Or ce programme tout entier est devenu le cachet le plus saillant de leur œuvre : comme le tableau analytique suivant va le prouver :

Clefs de voûtes. La 1re en entrant dans la chapelle représente des rinceaux en feuilles de trèfle. Les 2e et 3e des feuilles capricieuses. La 4e des feuilles d’érable. Les 5e, 6e et 7e des feuilles capricieuses.

Arcatures supérieures. Les 130 chapiteaux des colonnettes de cette arcature représentent tous des feuilles capricieuses, estampées sur les plus beaux chapiteaux de la cathédrale de Poitiers et de l’église de ste Radegonde de la même ville, de la cathédrale du Mans, de l’église de st Julien de Tours et de la métropole de Paris.

Arcatures inférieures. Le 1er chapiteau en entrant , à droite dans la chapelle, représente deux anges soutenant les armoiries de la famille de Larnay. L’écu des armes est d’argent, au chêne de sinople, un croissant d’or en pointe, au chef d’azur, cahrgé de trois étoiles d’or, avec cette légende : Lucere, crescere, fructificare in domino. Le 2e un serpent caché dans une branche de cerisier, qui cherche à attirer à lui un oiseau pour le dévorer. Le 3e un écureuil sur une branche de chêne, rongeant un gland. Le 4e des feuilles capricieuses. Le 5e des feuilles de renoncules. Les 6e et 7e des feuilles capricieuses. Le 8e des feuilles d’ortie. Le 9e des feuilles de linaire. Les 10e, 11e, 12e, 13e, 14e, 15e, 16e et 17e des feuilles capricieuses. Les 18e et 19e des feuilles de lierre. Le 20e des feuilles de vigne. Le 21e des feuilles de platane. Le 22e des figues entourées de leurs feuilles. Le 23e des pommes entourées de leurs feuilles. Le 24e des feuilles de mauve. Le 25e des raisins entourés de pampres. Le 26e des feuilles de plantain d’eau. Le 27e des fruits et des feuilles de ronce. Les 28 et 29e des feuilles de deux variétés d’érable. Le 30e des feuilles de violette. Le 31e des feuilles de groseiller castiller. Le 32e des feuilles de chêne. Le 33e des feuilles de brionne dans leur complet développement. Le 34e des feuilles de plantain terrestre. Le 35e de jeunes feuilles de platane. Le 36e des feuilles d’érable commun. Le 37e des feuilles de fraisier. Le 38e de jeunes feuilles de brionne. Le 39e des feuilles de potentille. Le 40e des feuilles capricieuses. Le 41e des branches de lierre. Le 42e des feuilles de benoite. Le 4 »e des feuilles de chrysanthèmes du nord. Le 44e une branche de vigne. Le 45e des épis de froment. Le 46e des feuilles d’une variété d’érable. Le 47e des feuilles d’alisier avec des grappes d’alisier. Le 48e des feuilles de renoncule. Le 49e des feuilles d’althoea malva. Le 50e des feuilles de dalhia. Les 51e, 52e, 53e, 54e, 55e et 56e des feuilles capricieuses. Le 57e des feuilles de chêne. Les 58e et 59e des feuilles capricieuses. Le 60e des feuilles de maronnier d’inde. Le 61e des feuilles d’ache ou céleri. Le 62e des feuilles de géranium. Le 63e des feuilles d’aconin. Le 64e des feuilles de noisetier. Les 65e et 66e des feuilles capricieuses. Le 67e une givre mangeant des graines d’aubépine. Le 68e une couleuvre cherchant à atteindre une pomme sur une branche de pommier. Le 69e un ange soutenant les armoiries de la famille Cossin de Belletouche. L’écu des armes porte d’or, à trois têtes de milan arrachées, de gueule, deux en chef, une en pointe, le bec ouvert, la langue tirée, d’argent.

Chapelle absidiale. La 1re console en entrant à droite représente des feuilles de cythise ou faux ébénier. La 2e des feuilles capricieuses. La 3e des feuilles d’érable. La 4e des branches de rosie avec leurs feuilles et leurs fleurs (rosa mystica). La 5e des branches de lys au milieu des épines (lilium inter spinas). La 6e des feuilles de platane. La 7e des feuilles capricieuses. La 8e des feuilles de sycomore. Clefs de voûtes : la 1re des branches de chêne avec leurs glands. La 2e des guirlandes de lierre entrelacées.

Après avoir parcouru ces délicieuses sculptures, on peut dire avec toute justice qu’elles ne laissent rien à désirer au point de vue de l’archéologie et du sentiment religieux, que la flore murale du monument est d’une grande variété et d’une étonnante exactitude. Qu’ainsi l’habile ciseau de Mr Besny et de ses collaborateurs, a fait revivre dans cette végétation calcaire toutes les beautés de la sculpture du Moyen Âge ".

Béduchaud, Joseph-Marie-Ulysse. Le clergé du diocèse de Poitiers au 19ème siècle notablement augmentée de renseignements conduits de l'année 1905 au 1er Janvier 1913.