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Hôtel de voyageurs, dit Relais de la Poste

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Lurbe-Saint-Christau

Quelques mois après la fin du procès ayant opposé les habitants de Lurbe et la famille Lassalle au sujet de la propriété des sources, le relais de la Poste est racheté par Roch de Bousquet en 1764. Lançant une dynamique de renouveau pour la station, il fait démolir une bâtisse primitive destinée aux logements des baigneurs pour la faire reconstruire en 1780, selon une date gravée sur l'agrafe d'une porte intérieure. D'après la matrice cadastrale, Bousquet en est toujours propriétaire en 1811, mais il est alors domicilié en Espagne.

Quelques décennies plus tard, Pierre Antoine Joseph de Bois-Juzan, nouveau propriétaire du site, fait restaurer et agrandir l'ensemble des logements, dont probablement le relais de la Poste, entre 1835 et 1837, contribuant ainsi à remettre au goût du jour les bains de Saint-Christau. En 1846, l'édifice fait partie intégrante de la propriété acquise par la comtesse de Barraute puis son fils qui le renomment hôtel de la Poste. Ne suffisant pas aux ambitions des propriétaires ni en matière de capacité d'accueil ni de modernité, son offre de logements est complétée par la construction de l'hôtel du Grand Turc, de deux pavillons (notamment Bénard) et de l'hôtel du Mogol par Bois-Juzan entre 1835 et 1837, puis par celle des trois chalets (bleu, rose, Marguerite) par les Barraute vers 1849-1850.

Sous le Second Empire et la Troisième République, l'hôtel de la Poste figure sur l'ensemble des documents iconographiques produits à des fins promotionnelles, tels que les lithographies publicitaires des années 1860-1870 et les cartes postales du début du 20e siècle, ou encore les dépliants touristiques comme celui destiné à la clientèle russe en 1899. En plus des hébergements pour curistes, l'hôtel est alors équipé du télégraphe, d'un salon de coiffure et d'une salle de restaurant. Son élévation latérale, vers le moulin de la cascade, est alors dotée d'une galerie-loggia avec garde-corps en bois, typique de l'architecture vernaculaire (supprimée au 20e siècle).

L'établissement est réquisitionné une première fois au cours de la Première Guerre mondiale afin d'accueillir les blessés au sein d'une structure nommée "hôpital complémentaire de Saint-Christau". L'architecte Jules Noutary établit un devis estimatif des dégradations à l'issue du conflit. Dans les années 1930, l'hôtel est remanié à l'initiative de Renée Presle du Plessis, marquise d'Ozenay, héritière de la famille de Barraute, par l'architecte parisien Albert Grenier.

En 1939, l'hôtel de la Poste, comme l'ensemble des autres édifices de la propriété, compte de nouveau parmi les équipements de Saint-Christau réquisitionnés afin d'héberger, cette fois, les réfugiés de la Guerre civile espagnole, en particulier ceux recueillis par le Comité de Secours aux Basques. Mais c'est surtout l'occupation allemande de la station, entre 1943 et 1944, qui entraîne des dégâts considérables. Comme pour toute réquisition due à des conflits militaires, un état des lieux très précis est réalisé au moment de la prise de possession du site.

Le 15 septembre 1949, le récapitulatif des dégâts subis par les immeubles réquisitionnés suite à la Seconde Guerre mondiale, dressé par l'architecte Fernand Noutary, constate que les équipements de Saint-Christau ont souffert d'importantes dégradations. Dans le cas de l'hôtel de la Poste, le devis s'élève à plus d'un million de francs, une somme considérable qui rivalise avec celle de l'hôtel du Mogol atteignant 1.675.000 francs et représente une part importante de celle de l'ensemble de la station (près de 5 millions de francs). Aussi de nombreux travaux sont-ils effectués entre 1949 et 1953 sous le contrôle de Fernand Noutary.

Suite à l'exploitation du domaine par la Société Thermale de Saint-Christau à partir de 1951, puis par la famille Barthélémy à compter de 1964 (sous l'enseigne de la future Chaîne Thermale du Soleil), l'hôtel fait office de nos jours de réception et de bureaux administratifs pour la station.

Périodes

Principale : 4e quart 18e siècle

Secondaire : 2e quart 19e siècle

Secondaire : 3e quart 20e siècle
Dates

1780, porte la date

1835, daté par source

1949, daté par source
Auteurs Auteur : Noutary Fernand

Fils de l'architecte Jules-Antoine Noutary. Architecte à Pau et architecte départemental à la fin de sa carrière.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Grenier Albert Gustave Régis

Architecte diplômé de l’École des Beaux-arts de Paris en 1927. Élève à l'atelier de Georges Gromort.

, architecte (attribution par source)

Relevant du même mode constructif caractéristique de l'architecture vernaculaire du 19e siècle, l'hôtel de la Poste se développe sur deux étages et un niveau de combles habitables. Ses élévations, en moellons recouverts d'enduit, témoignent des vastes espaces du bâtiment à l'importante capacité d'accueil. L'élévation principale ordonnancée, au centre de laquelle figure l'enseigne de l'hôtel peinte en verte, se compose de cinq travées. A la différence des autres bâtiments, et comme l'hôtel du Mogol, celui-ci laisse apparaître ses chaînages d'angle témoignant du soin apporté à la construction à l'origine. L'entrée centrale débouche sur un vestibule au fond duquel se trouve l'escalier, desservant les chambres jusqu'aux combles. Près de l'escalier, une porte est datée de 1780 sur son agrafe. Des extensions situées sur l'arrière sont accolées à celles de l'hôtel du Mogol.

Les couvertures d'ardoises unifiant les diverses extensions sont dotées de lucarnes caractéristiques de l'architecture rurale locale.

Murs

  1. Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit
Toits
  1. ardoise
Plans

plan rectangulaire régulier

Étages

2 étages carrés, étage de comble

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures

  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe
Escaliers

  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours

    Structure : en charpente

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Lurbe-Saint-Christau , Route de Saint-Christau

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Saint-Christau

Cadastre: 2019 OA 2

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