Prieuré, église paroissiale Saint-Ciers

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De l'église médiévale donnée en 1118 par l'archevêque de Bordeaux à l'abbaye bénédictine saintongeaise de Baignes, ne subsistent plus que des lambeaux de mur de l'élévation nord et du décor du portail occidental (une description et un dessin des croix de consécration de l'ancien portail roman ont été publiés par Viollet-le-Duc). L'édifice est associé jusqu'à la fin de l'Ancien Régime à un prieuré.

D'importants travaux de restauration sont entrepris durant la 1ère moitié du 19e siècle, dont la réfection du clocher, de la façade et de la chapelle Notre-Dame ; une chapelle funéraire sur un caveau est édifiée pour le marquis de Lamoignon en 1845 par l'ingénieur François Manizan. En dépit de ces travaux, l'église est présentée en 1853 comme un édifice vétuste et insuffisant, dont la reconstruction est sollicitée conjointement par le conseil de fabrique et la municipalité, représentés par le curé Lepage et le maire Froin. Les plans et devis élaborés par l'architecte bordelais Gustave Alaux sont approuvés par le conseil municipal en octobre de la même année. Les travaux sont entrepris dès 1854 par l'entrepreneur Antoine Milhau, dit Bourret, alors que la réalisation du décor sculpté est confiée à Aristide Belloc. Le chantier est achevé en régie en 1855-1856 à la suite d'un contentieux avec l'entrepreneur pour malfaçons (le règlement définitif n'est intervenu qu'en 1865).

Un autre contentieux a opposé les commanditaires au marbrier bordelais Bernard Jabouin, auteur du mobilier monumental dessiné par l'architecte, installé en 1856. La bénédiction de la nouvelle cloche intervient en octobre de la même année. Le décor peint intérieur, signé de A. Terral, a été réalisé en 1895.

Des travaux de réfection de la façade, du clocher et des voûtes sont signalés dans les années 1930 et 1940 sous la conduite de l'architecte départemental Georges Grange ; les puissants contreforts de l'élévation nord datent vraisemblablement de ces travaux. Une importante campagne de restauration intérieure, commencée en 2000, a pris fin en 2007. Le caveau du marquis de Lamoignon a été ouvert en 2008 puis de nouveau scellé.

Périodes

Principale : 12e siècle (incertitude) (détruit)

Secondaire : 2e quart 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Secondaire : 2e quart 20e siècle

Dates

1845, daté par source

1853, daté par source

1895, porte la date

Auteurs Auteur : Alaux Gustave

Jean-Paul Louis Gustave Alaux, né à Bordeaux le 29 novembre 1816 à Bordeaux, mort dans la même ville le 23 mars 1882 ; fils du peintre Jean-Paul, dit Gentil-Alaux.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Belloc Aristide

François Aristide Belloc, sculpteur né à Nantes le 23 août 1827, mort entre 1888 et juillet 1908 (dates des premier et second mariages de son fils), deuxième fils des sept enfants d'Aristide Philimé Belloc (1804-?), chapelier à Nantes (rue de la Casserie puis rue d'Orléans), et de Jeanne Eugénie Rousseau (1806-?). Il épouse à Saint-Paul-lès-Dax, le 6 juillet 1858, Françoise dite Francine Lamaison (Laurède, 27 novembre 1829 - ?), fille de Jean-Baptiste Lamaison, tonnelier à Laurède, et de Marie Lagraulet, et nièce du Père Antoine Lamaison, supérieur du sanctuaire marial de Buglose près de Dax. Françoise Lamaison était depuis 1854 la belle-sœur du sculpteur bordelais Vincent Saint-Sébastien (1829-?), qui succédera en 1863 à Belloc sur le chantier de Buglose. L'un des témoins du mariage de Belloc fut le sculpteur Joseph Fradel.

Élève des sculpteurs nantais Suc et Grootaers, puis de Rude, Aristide Belloc fut d'abord actif dans sa ville natale, où il travailla pour le Théâtre, pour plusieurs églises et pour l’hôtel de Ville (tête colossale de Judith), œuvra ensuite à Bordeaux dans les années 1850 (deux Renommées tenant les armes de la ville au Grand-Théâtre), avant de s'installer à Perpignan (où il semble faire faillite en 1866-1867), à Angers (rue des Deux-Haies, où naît sa fille Eugénie Néméa en juin 1870), à Niort (avant 1877), enfin à Reims (50, rue du Faubourg de Laon), où il est signalé en 1885 (renseignements biographiques communiqués par l'abbé Dominique Bop, 2019). Il exposa à Toulouse en 1858 et à Bordeaux en 1859. Il donna des modèles à des fabricants-mouleurs tels que Dominique-Michel Vidiani, de Poitiers, ou Giovannetti et Pieraccini, de Tours (Saint Michel terrassant le dragon, 1876). Sur l'artiste, voir : Émile Maillard, L'art à Nantes au XIXe siècle (E. Monnier, 1888), et Pauline Carminati, "Enquête sur la vie et l’œuvre du sculpteur Aristide Belloc", Raffl & Cie [en ligne], 08/08/2017. URL : https://raffl.hypotheses.org/810 (consulté le 09/11/2017).

, sculpteur (attribution par source)
Auteur : Terral Achille

Achille Terral "fils aîné", peintre-décorateur actif à Bordeaux (47, rue de Landiras) à la fin du XXe et dans la première moitié du XXe siècle ; fils et collaborateur, puis successeur, d'un autre peintre-décorateur au prénom inconnu. Plusieurs églises de Gironde conservent des décors ou des tableaux des Terral père et/ou fils : Lormont (1877 et 1890), Saint-Paul-Saint-François-Xavier à Bordeaux (1894), Saint-Ciers-sur-Gironde (1895), Puisseguin (1896), Ambarès (1897), Sainte-Marie de La Bastide à Bordeaux (1898), Saint-Christoly-Médoc (1900), Macau (1903), Blaye (1911), Saint-Seurin-de-Cadourne (1912), Saint-Loubès (restauration, 1923), Saint-Joseph à Bordeaux (1929). Un autre décor exécuté pour les Landes (Préchacq-les-Bains, 1927) a été détruit à la fin du XXe siècle.

, peintre (signature)
Auteur : Manizan François Aimé

Né le 9 février 1808 à Soulac (AD Gironde, 4 E 13282 : acte de naissance), marié à Rose Adélaïde Élisa Geneuil, mort le 9 avril 1879 à Saint-Ciers-sur-Gironde (4 E 11213 : acte de décès). Mentionné comme "entrepreneur" à Soulac en 1857, puis "conducteur de travaux [des] marais" dans l'acte de décès de l'un de ses fils en 1858 (4 E 11209 : Edmond Élie Alfred Manizan, mort le 9 août 1858). Enfin, la profession inscrite sur l'acte de décès est "ingénieur civil". La tombe familiale se trouve dans le cimetière de Saint-Ciers, à côté de celle de l'ancien maire Alcée Froin.

, ingénieur civil (attribution par source)
Auteur : Jabouin Bernard

Marbrier-sculpteur à Bordeaux, dit Jabouin aîné.

, marbrier (attribution par source)
Personnalite : Lamoignon, marquis de René-Chrétien-Auguste

Pair de France. [biographie sur le site du Sénat : http://www.senat.fr/pair-de-france/lamoignon_rene_chretien_augustepf0544.html]

, personnage célèbre (attribution par source)

L'église est de plan allongé. La nef à vaisseau central bordée de collatéraux est terminée par un chevet à pans-coupé. La façade occidentale, à pignon découvert, comporte un avant-corps abritant le portail en arc plein-cintre à ressauts ; elle semble conserver quelques vestiges de l'ancienne façade (dont témoigne en particulier une colonnette en remploi). L'architecte a ainsi maintenu une façade de style roman, vraisemblablement inspirée de l'ancienne église, pour un édifice d'esprit néo-gothique, qui, sous un abord très homogène, conserve dans ses structures des vestiges de l'édifice antérieur.

L'enduit partiel des élévations de la nef, en particulier du côté nord dans les parties basses des 2e et 3e travées, paraît masquer les reprises de maçonnerie ; le témoignage le plus évident est une porte en arc segmentaire murée. Les murs de calcaire sont en moellon équarris, en pierre de taille de moyen appareil pour la façade et la flèche en maçonnerie du clocher. Celui-ci est desservi par un escalier en vis situé dans l'angle du bas-côté nord et du chevet.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Mise en oeuvre : moyen appareil

Toits
  1. tuile creuse
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives
Couvertures
  1. Type de couverture : flèche en maçonnerie

  2. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe polygonale

  3. Forme de la couverture : flèche polygonale

Escaliers
  1. Emplacement : escalier demi-hors-oeuvre

    Forme : escalier en vis sans jour

    Structure : en maçonnerie

État de conservation
  1. restauré
Décors/Technique
  1. sculpture
  2. peinture
  3. vitrail
Décors/Représentation
  1. Representations : tête d'homme

  2. Representations : tête de femme

  3. Representations : ornement végétal

  4. Representations : homme

  5. Representations : figure fantastique

  6. Representations : raisin

  7. Representations : rinceau

  8. Representations : pointe de diamant

  9. Symboles : IHS

  10. Symboles : AM


Précision sur la représentation :

Le décor sculpté extérieur est localisé sur la façade occidentale, les portails latéraux et le clocher. Les chapiteaux du portail principal sont ornés de feuillages variés et de têtes fabuleuses ; la voussure est décorée de dents de scie et le rouleau d'archivolte de pointes de diamants. Une frise rudentée couronne l'avant-corps. Les portails latéraux sont décorés sur leur tympan de rinceaux feuillagés, du monogramme IHS au nord et AM au sud ; des portraits d'hommes ou de femmes figurent sur les culots du rouleau d'archivolte, dont peut-être celui de l'architecte sur la face intérieure de portail sud. Le clocher est orné à sa base d'un entablement de modillons figurés, sur la flèche de têtes d'hommes, d'animaux fabuleux et de nombreux crochets et fleurons. Les chapiteaux intérieurs sont sculptés d'ornement végétaux variés et de têtes humaines sur les angles.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Saint-Ciers-sur-Gironde

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1828 (C2 1030, 1031; 2007 C6 1303)

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