Portes du canal du Curé
France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Charron
Historique
Les premiers actes de création du dessèchement des marais d'Andilly et de creusement du "grand canal d'Andilly" ou canal du Curé, prévoient la construction d'une porte à l'embouchure de celui-ci. C'est ce que stipule l'arrêt du Conseil du roi du 3 septembre 1773 qui ordonne les travaux, et l'acte constitutif du syndicat des marais du 27 octobre suivant qui prévoit d'établir l'ouvrage "immédiatement au-dessous de l'embouchure du canal de la Chaudière".
Le 16 avril 1777, marché est passé avec André Brochet, maître charpentier à Marans, pour la construction de la porte, suivant les plans et devis établis par M. Lecourt, entrepreneur des ouvrages du roi. On construira aussi un logement pour le portier, chargé de la surveillance et de la manoeuvre de la porte. Cette maison sera composée d'une "chambre de dix huit pieds pieds en carré", élevée "de huit pieds hors terre", couverte en charpente de chêne, lattée en roseau, et recouverte de tuile ; y seront adjoints un four et une laiterie en appentis. Le chantier, d'un coût de 21.000 livres, devra être terminé avant le 1er novembre. Le 8 juillet 1778, suivant ordonnance de l'intendant du 25 juin, on procède à une visite de la nouvelle porte, à la demande du Syndicat qui dénonce des malfaçons. L'expertise est menée par M. Verdon, ingénieur des Ponts et chaussées de la généralité de La Rochelle. Les malfaçons étant confirmées, l'entrepreneur Brochet est condamné le 18 juillet par l'intendant à s'exécuter avant l'hiver. Le 22 novembre 1779, on constate enfin que la porte est terminée. Cette porte, qui apparaît sur le plan cadastral de 1820, se trouvait auprès de la route D 105, juste en aval du pont routier qui la franchit. Le logement de fonction pour le garde se situait en amont du pont.
Comme tous les ouvrages du même type, la porte fait régulièrement l'objet de travaux de remplacement de pièces, voire de reconstruction totale ou partielle. Les vantaux d'origine sont remplacés en 1825. En 1835, la vanne verticale est remplacée, de même qu'à l'automne 1855 où on intervient aussi sur le radier en maçonnerie de la porte, suivant les plans de l'ingénieur des Ponts et chaussées Paumier. La pierre utilisée provient des carrières de Crazanne. On fait appel aux entrepreneurs Paillet et Joly pour le montage, au maître charpentier Baudouin, de La Rochelle, pour la fourniture du bois de chêne, aux frères Cotton, fondeurs à La Rochelle, pour les pièces métalliques, et à M. Moine, entrepreneur à Puilboreau, pour le transport des matériaux depuis La Rochelle.
En 1940-1944, l'armée allemande établit au moins trois tobrouks aux abords du pont qui franchit le canal du Curé près de la porte (vestiges encore observés en 1999). En 1945, l'armée française y recense trois canons, trois mortiers et trois mitrailleuses.
Vétuste, l'ancienne porte est supprimée en 1985 et remplacée par un nouvel ouvrage, plus large, positionné en aval. Inondée lors de la tempête Xynthia en 2010, la maison de garde est démolie vers 2015.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 4e quart 20e siècle |
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Dates |
1985, daté par travaux historiques |
Description
L'embouchure du canal du Curé est commandée par un ouvrage comprenant deux portes. Construit en béton, l'ouvrage est protégé en amont comme en aval par des bajoyers, également en béton. De part et d'autre s'étire la digue qui protège les marais desséchés en amont. Chaque porte comprend deux vantaux en bois, pointés vers l'aval, qui s'ouvrent à marée basse pour laisser l'eau du canal s'évacuer, et se ferment à marée haute pour empêcher le reflux de la mer. Côté amont, une puissante vanne verticale en métal, soutenue par un portique et deux crics à crémaillère. Cette vanne renforce l'étanchéité de l'ouvrage à marée haute, et permet aussi de retenir de l'eau dans le canal en amont, notamment à la saison sèche. En aval des portes, le chenal serpente encore à travers les vasières sur plus d'1,5 kilomètres, jusqu'à la mer.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA17047312 |
Dossier réalisé par |
Suire Yannis
Conservateur en chef du patrimoine au Département de la Vendée et directeur du Centre vendéen de recherches historiques à partir de 2017. |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Vallée de la Sèvre Niortaise, Marais poitevin |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2018 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques |
Citer ce contenu |
Portes du canal du Curé, Dossier réalisé par Suire Yannis, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Centre vendéen de recherches historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/fa52cc16-bd21-4ecf-86cd-2a59794d43df |
Titre courant |
Portes du canal du Curé |
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Dénomination |
barrage mobile |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Charron , route D 105
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Portes (les)
Cadastre: 1820 D 26 bis, 2016 OD 318