Église paroissiale Saint-Barthélemy

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Rion-des-Landes

Rion, que certains auteurs du XIXe siècle (A. Vielle, P. Cuzacq) identifiaient à tort avec un vicus gallo-romain du nom de Cocosa, était au Moyen Âge une station sur une voie secondaire des chemins de Compostelle. Le Liber rubeus de la cathédrale de Dax mentionne dans la seconde moitié du XIIe siècle une unique église située sur son territoire, Sanctus Martinus de Arrione. Cet édifice, selon les Notes de l'abbé Foix, existait encore au milieu du XVIIe siècle, avec son cimetière, dans le quartier du même nom situé à l'est du bourg de Rion, assertion toutefois contestée par Césaire Daugé dans sa monographie de la commune (1912).

L'église Saint-Barthélemy, au centre du village, dut être édifiée au tournant des XIIe et XIIIe siècles, comme le suggère le style de son portail occidental, seul vestige conservé (très restauré) du bâtiment primitif. L'abbé Daugé, sur la foi de documents aujourd'hui disparus, date du XVIe siècle une première reconstruction de l'église, antérieure au passage des troupes protestantes de Montgomery en 1569, qui ne semble pas avoir affecté Rion. L'église, entourée d'un cimetière, comportait un vaisseau principal et un collatéral au nord, sur lequel se greffait un clocher haut de 36 mètres et couronné d'une flèche en bois ; trois "sacristies" épaulaient l'abside, sans doute à trois pans ; une chapelle hors-œuvre dédiée à Notre-Dame était accolée à la nef, tandis qu'une "rotonde" au rez-de-chaussée du clocher abritait les fonts baptismaux et une chapelle Saint-Roch. Affectée en 1794 au culte de la Raison, l'église ne semble pas avoir subi de dégradations importantes sous la Révolution. Après le rétablissement du culte en 1801, les marguilliers successifs font effectuer des réparations mineures : blanchiment des murs et ouverture de nouvelles fenêtres à la chapelle (de la Vierge ?) en août 1820, vitrage de deux fenêtres par le vitrier dacquois Brunache (sans doute Bernard I ou l'un de ses fils, Vincent II et Jacques) l'année suivante, réfection complète de la couverture par le charpentier Jean Lasserre dit Belon en 1833. Dans le même temps, le mobilier est presque entièrement renouvelé.

Cependant, l'augmentation sensible de la population (passée de 1.200 habitants sous la Révolution à 1.332 en 1824 et 2.263 en 1861) et l'état de ruine du clocher font ressentir dès le milieu du siècle le besoin d'une rénovation et d'un agrandissement. Après plusieurs demandes du curé Dominique Lestage et de l'évêque d'Aire, le conseil municipal décide le 21 février 1864 la construction d'un collatéral au sud du vaisseau, puis vote un crédit de 90.000 francs et approuve en mai 1867 le projet présenté par l'architecte bordelais Gustave Alaux. Celui-ci prévoit, outre la construction précitée, celle de deux sacristies, d'un grand porche néoroman contre la façade occidentale et d'un clocher monumental au-dessus de la première travée de la nef, ainsi que le rhabillage complet de toutes les élévations. Les travaux, estimés à la somme de 80.343 francs 39 centimes, sont adjugés le 26 juillet 1866 puis en mai 1868, pour 72.308 francs 97 centimes, à l'entrepreneur Jules Lespessailles, de Tartas, qui les mène à bien en 1872, après une brève interruption due à la guerre franco-prussienne et un litige (finalement résolu) avec la commune. L'important décor sculpté est exécuté par le sculpteur Vincent Saint-Sébastien (1829-?), déjà collaborateur d'Alaux sur les chantiers du sanctuaire de Buglose en 1864-1865 et de l'église de Mugron en 1866. Deux devis supplémentaires d'Alaux, concernant l’exécution d'un nouveau maître-autel (3.500 francs) et la pose des verrières du chœur (2.390 francs), sont approuvés dès le début du chantier. Le décompte final porte la dépense à 91.404 francs et 58 centimes. A l'exception de la façade pignon occidentale avec son portail sculpté, l'édifice a été presque entièrement rebâti. Peu de temps après l'achèvement des travaux, l'architecte départemental Alexandre Ozanne rédige un projet "d'abat-jours" pour les baies du clocher (1.200 francs), exécuté par l'entrepreneur Callède. Le dernier remaniement intervient en 1893-1894, avec l'ajout, par l'architecte bordelais Paul Minvielle, d'une tribune sur la première travée de la nef, dont le rez-de-chaussée devient ainsi un vestibule ou une avant-nef ; les travaux sont exécutés par les entrepreneurs Jean-Baptiste Darlanne (menuisier à Rion) et Pierre Peyroutas (maçon à Morcenx). A partir de 1892, le décorateur local J. Ducournau couvre les murs et voûtes de peintures ornementales, complétées en 1897 par le Bordelais Jean-Henri Bonnet (ensemble supprimé à la fin du XXe siècle).

Périodes

Principale : limite 12e siècle 13e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Dates

1868, daté par source

1893, daté par source

Auteurs Auteur : Alaux Gustave

Jean-Paul Louis Gustave Alaux, né à Bordeaux le 29 novembre 1816 à Bordeaux, mort dans la même ville le 23 mars 1882 ; fils du peintre Jean-Paul, dit Gentil-Alaux.

, architecte (attribution par source, signature)
Auteur : Ozanne Alexandre

Né à Bonneboscq (Calvados) le 21 novembre 1828, mort à Dax le 18 novembre 1888 et inhumé au cimetière Saint-Pierre de cette ville. Ingénieur civil, architecte départemental des Landes de 1859 à 1879. Fils de Célestin Ozanne (1797-1870) et de Florentine Prévost (1805-1881) ; marié en premières noces, le 28 avril 1857 à Bordeaux, avec Jeanne Mathilde Brousse († Bordeaux, 17 juillet 1858) ; marié en secondes noces, le 25 février 1862 à Dax, avec Anne Clary Mène (Dax, 12 avril 1831 - Dax, 11 mars 1924), fille de Pierre Paul Mène (1792-1866), notaire, et de Marie Amélie Bonnecaze (1797-1877). Il eut du premier lit une fille, Mathilde Isabelle Jeanne (1858-1929), Mme Eugène Levassor, du second lit deux autres filles, Marie Amélie Célestine (1863-1942), épouse en 1890 d'Eugène Louis Joseph Deschamps, sous-commissaire de la Marine, et Joséphine Anne Marguerite (1864-1954).

, architecte départemental (attribution par source)
Auteur : Minvielle Barthélemy Paul

Barthélemy Paul (prénom usuel) Minvielle, né à Bordeaux le 24 mai 1845 ; architecte, dessinateur dans l'atelier de Charles Burguet (architecte de la Ville de Bordeaux) de 1861 à 1868 ; élève de son oncle paternel l'architecte Ernest Minvielle de 1868 à 1870 ; inspecteur municipal de la Ville de Bordeaux de 1875 à 1892, participe à ce titre à la construction de la faculté de médecine et de pharmacie (place d'Aquitaine, aujourd'hui de la Victoire) sous la direction de Jean-Louis Pascal ; vice-président de la Société des Architectes de Bordeaux et du Sud-Ouest (avant 1906).

, architecte (attribution par source)
Auteur : Lespessailles Jules

Entrepreneur à Rion-des-Landes dans la seconde moitié du XIXe siècle, sans doute parent des maçons Dominique Lespessailles (Rion, 1823-1868) et Jean Lespessailles (Tartas, 1833 - Rion, 17 janvier 1891).

, entrepreneur (attribution par source, signature)
Auteur : Saint-Sébastien Vincent

Sculpteur ornemaniste à Bordeaux, collaborateur de l'architecte bordelais Gustave Alaux sur les chantiers des églises de Buglose (1864-1865), de Mugron (1866) et de Rion-des-Landes (1868), et de l'architecte Taillarda fils à l'église Saint-Nicolas de Nérac (1856) ; il travailla aussi à la chapelle de la Vierge de la cathédrale de Dax en 1864-1871. Il est nommé "M. Vincent" et "Vincent St-Sébastien" dans les archives de Buglose, "Vincent Saint-Sébastien" à Nérac, mais signe "Sébastien" tout court les sculptures de Mugron et de Rion.

Enfant trouvé à la porte de l'hospice civil de Pau le 23 janvier 1829 (le lendemain de la fête de Saint-Vincent et trois jours après la Saint-Sébastien), Vincent Saint-Sébastien épousa le 29 novembre 1854 à Saint-Paul-lès-Dax (où il était alors domicilié) Jeanne Lamaison (née à Laurède le 11 février 1828), institutrice, fille de Jean-Baptiste Lamaison, tonnelier à Laurède, et de Marie Lagraulet, et sœur aînée de Françoise, qui devait épouser en 1858 le sculpteur nantais Aristide Belloc (1827 - 1888/1908), auquel Saint-Sébastien succédera en 1861 sur le chantier de Buglose, dirigé par le Père Antoine Lamaison, oncle par alliance des deux sculpteurs.

, sculpteur (signature)
Auteur : Castandet Jean

Maître-menuisier à Ygos (Landes) dans le dernier quart du XVIIIe siècle ; travaille à l'église de Rion en 1777-1778.

, menuisier (attribution par source)
Auteur : Lasserre Jean

Jean Lasserre, dit Belon, charpentier dans la première moitié du XIXe siècle (travaille pour l'église de Rion en 1833).

, charpentier (attribution par source)
Auteur : Beuza

Peintre décorateur d'origine italienne, actif dans les Landes dans la première moitié du XIXe siècle (travaille à Rion en 1833).

, peintre, décorateur (attribution par source)
Auteur : Brunache Bernard I

Bernard I Brunache, peintre-vitrier à Dax, issu d'une famille dacquoise qui compta onze peintres-vitriers sur cinq générations et qui s'allia par mariage à la famille Monique, charpentiers et vitriers. Né à Dax le 22 octobre 1763 et mort dans la même ville le 9 décembre 1833 ; quatrième fils de Jean Brunache, maître-vitrier, et de Marie Bétis ; marié à Dax, le 29 janvier 1788, à Claire Lafitte (morte à Dax le 29 mars 1836), fille de Bernard Lafitte et de Catherine Cailleba, dont il eut trois fils maîtres-verriers, Jean (1788-?), Vincent II (1790-1867) et Jacques (1794-1851), père de Bernard II (1816-1891).

, verrier (attribution par source)
Auteur : Ducournau J.

Entrepreneur en peinture à Rion-des-Landes au tournant des XIXe et XXe siècles.

, peintre, décorateur (attribution par source)
Auteur : Bonnet Jean-Henri

Jean (prénom unique à l'état civil) dit Jean-Henri Bonnet, peintre-décorateur à Bordeaux au tournant des XIXe et XXe siècles. Né à Bordeaux (au 33, rue Villedieu) le 11 avril 1854, il était le fils d'Élie Bonnet, "peintre en décors", et de Marguerite Lassus, et le frère cadet et associé du peintre-décorateur Jean Charles Bonnet (1838-?). Jean-Henri épousa à Bordeaux, le 23 août 1877, Marie Blanche Sauts (Bordeaux, 11 juillet 1856-?), fille de Jean Sauts, tailleur d'habits, et d'Anne Jeanne Constantin, et tante maternelle du peintre-décorateur Léon Gouillaud (1866-1952). Le couple Bonnet-Sauts eut cinq enfants : Élie Daniel (1878), Marguerite (1881, Mme Benoit Henry Fédou), Amélie Magdelaine (1886, Mme André Joseph Loustalot, puis Mme Roger Pierre Bouchillou), Élie Marie Louis (1891-1915) et Jean Marie (1893-1973). Un en-tête de lettre de 1894 porte la raison sociale : "BONNET & FILS FRÈRES, J. Henri Bonnet Successeur. 4, rue Valdec - Bordeaux / Peintures décoratives, historiques et archéologiques pour Église, Monuments et Appartements, dorure". En 1913, les "bureaux et ateliers" étaient installés au 73, rue d'Arès. Parmi les collaborateurs de la maison figurèrent le dessinateur Jean-Baptiste Vettiner (1871-1935) et Jules Millepied, "peintre-décorateur, ancien ouvrier de la maison Bonnet de Bordeaux (...) pendant vingt ans" (L'Espérance, 3 avril 1904).

, peintre, décorateur (attribution par source)
Auteur : Darlanne Jean-Baptiste

Jean-Baptiste Darlanne, menuisier et entrepreneur à Rion-des-Landes. Né le 17 août 1846 à Rion et mort dans la même commune le 2 août 1909 ; fils de Jean Darlanne (1817-1849), cultivateur, et de Catherine Luxey (1816 - ?) ; marié le 17 février 1870, à Rion, avec Catherine Marie Batbedat (Laluque, 9 avril 1851 - Rion, 23 mai 1876), fille de Pierre Batbedat et de Catherine Villenave. Le couple eut deux enfants : Jeanne (1871), en 1899 Mme Justin Castets, et Jean-Baptiste (1874-vers 1940). Source : Geneanet ; AD Landes, 4 E 243/19-24, 26-27, 4 E 243/34.

, menuisier (attribution par source)
Auteur : Peyroutas Pierre

Pierre Peyroutas, entrepreneur de maçonnerie à Morcenx (Landes) à la fin du XIXe siècle. Né à Diusse (Basses-Pyrénées) le 10 août 1840 et mort à Morcenx le 20 mars 1902 ; fils d'Étienne dit Charles Peyroutas, scieur de long, et de Jeanne Lapoudge ; marié à Solferino (Landes), le 3 novembre 1868, avec Jeanne dite Eugénie Batbédat (Escource, 31 octobre 1847 - ?), domestique puis maîtresse d'hôtel, fille de Simon Batbédat, pasteur, et de Jeanne Serrant. Le couple eut au moins deux filles : Marie (1880-1932), Mme Arnaud Douthe, et Mathilde (1882), en 1903 Mme Jean Ducamp. Pierre Peyroutas, qualifié de maçon dans les actes de son mariage et de la naissance de ses enfants, métier qu'il pratiquait encore en 1894 (travaux à l'église de Rion-des-Landes), exerçait à la fin de sa vie la profession de maître d'hôtel avec sa femme. Source : Geneanet ; AD Landes, 4 E 303/1-2, 4 E 197/23, 4 E 197/31.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)

L'église, orientée, autrefois entourée d'un cimetière, est implantée au centre du bourg, sur la place de la Liberté (ou des Droits-de-l'Homme), au croisement des rues Frédéric-Bastiat et du Commerce. L'édifice, qui mêle des éléments en style néoroman (porte, clocher) et néogothique (chevet), est bâti en moellon calcaire enduit, à l'exception de la façade occidentale, du porche et du clocher, des encadrements de baies et des contreforts de la nef et du chevet, en pierre de taille. Il comporte trois vaisseaux de quatre travées. Le vaisseau central est prolongé par une travée de chœur carrée et par une abside à trois pans épaulée par deux sacristies. Il ouvre sur les bas-côtés par des grandes arcades en arc brisé, dont les moulures se fondent dans les piles rondes qui les supportent. L'ensemble de l'édifice est couvert de voûtes d'ogives retombant, dans le vaisseau central, sur des dosserets à cinq pans, dans les collatéraux sur des colonnes adossées, dans le chœur sur des culots sculptés. Une tribune massive règne sur la première travée du vaisseau central. Celle-ci est surmontée d'un imposant clocher-tour quadrangulaire, à deux niveaux de largeur décroissante, le niveau supérieur (chambre des cloches) percé de baies géminées inscrites dans des gâbles et couronné d'une flèche octogonale en maçonnerie, elle-même cantonnée d'édicules à colonnettes et gâble fleuronné. Adossé au mur-pignon occidental, un grand porche hors-œuvre, de plan rectangulaire, est ouvert sur trois côtés par des arcades en triplet sur colonnettes de marbre rose. Il protège l'unique vestige de l'église romane primitive, un portail à voussure en plein cintre et tympan sculpté.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse mécanique, pierre en couverture
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. voûte d'ogives
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe polygonale

  2. Forme de la couverture : toit à deux pans

    Partie de toit : pignon découvert

  3. Type de couverture : flèche en maçonnerie

    Forme de la couverture : flèche polygonale

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

Décors/Technique
  1. sculpture (étudié)
  2. vitrail (étudié)
  3. peinture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Rion-des-Landes , place des Droits-de-l'Homme

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2017 AB 41

Localiser ce document

Chargement des enrichissements...