Hôtel Baudot

France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Laruns

L'hôtel Baudot est situé sur l'emplacement occupé par une cabane, type de construction fruste qui accueillait depuis le 16e siècle les curistes, avant les bâtiments plus confortables du 19e siècle. En raison de sa localisation proche des sources thermales et de son implantation au-dessus du gave, l'édifice apparaît dans la plupart des documents iconographiques depuis le 18e siècle sous un aspect proche de sa configuration actuelle.

La bâtisse, qui semble reconstruit à cette époque, appartient en 1813 à la veuve Jumères qui l'exploite en pension pour voyageurs, vocation qu'elle conserve durant plusieurs décennies. En 1841, elle est mentionnée parmi les quelques hébergements "convenables" de la station, et accueille aussi l'un des deux traiteurs et une table d'hôte - atout non négligeable puisque la plupart des "maisons garnies" en sont dépourvues. Un guide de voyages indique que les repas à emporter se paient au plat et que leurs prix sont négociables. Adolphe Moreau, mécène renommé d'Eaux-Bonnes et voyageur passionné des Pyrénées, cite également l'hôtel Baudot comme l'un des plus confortables de la station et, surtout, comme le plus fréquenté par la clientèle fashionable, la haute société et l'aristocratie française et étrangère. Parmi les personnalités (souvent britanniques) y séjournant, figurent le révérend Brown décédé à Eaux-Bonnes, mais aussi le fondateur du pyrénéisme Henry Russell.

Au début des années 1880, l'établissement hôtelier appartient à Eugénie Baudot, née Fittes. En 1884, le conseil municipal refuse à la veuve Baudot ses demandes de jouir d'un lopin de terre attenant à sa propriété et d'installer une conduite d'eau potable entre le quartier Minvielle et son hôtel, car ces requêtes sont contraires à l'intérêt de la commune. Il n'en demeure pas moins que l'hôtel et son restaurant, dont le nom figure au-dessus d'une porte latérale, restent des institutions notables de la station. En 1888, c'est la veuve Baudot, dédommagée par la commune à hauteur de 20 francs, qui sert quatre dîners à l'architecte départemental Émile Doyère et ses collaborateurs, qui travaillent au remaniement de l'établissement thermal. A cette époque, l'hôtel est si renommé qu'une publicité le concernant figure dans le Guide Joanne des Pyrénées. Il compte également parmi les hôtels recensés dans la station entre 1890 et 1914. Il accueille des personnalités célèbres comme la Duchesse de Chartres bien que sa clientèle semble moins huppée qu'à la station voisine des Eaux-Bonnes.

L'hôtel est transmis à Pierre Baudot Casadeubaigt (ou Casadeubaig) en 1900 puis entre 1905 et 1922 à un dénommé Labrit, rentier à Poey près d'Oloron ; son restaurant, avec sa spécialité de garbure béarnaise et de truite, semble particulièrement réputé. Dans les années 1930, l'hôtel propose 40 chambres, l'eau courante et un garage, au tarif de 35 francs la nuitée, prix moyen pour la station. La famille Casadeubaigt, est toujours en possession de l'établissement, qu'elle conserve au décès du patriarche Michel, en 1946. Des projets de remaniements sont envisagés dans les années 1970, occasionnant une série de relevés architecturaux. Dans les années 2000, les suites de l'étage sont aménagées en chambres d'hôtes.

Périodes

Principale : 1er quart 19e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Situé au-dessus du gave et mitoyen de l'hôtel du Midi, l'hôtel Baudot est l'une des rares constructions de la station à se présenter comme un habitat individuel. Cependant, il mêle comme pour l'ensemble des édifices voisins les influences urbaines et le mode constructif vernaculaire - moellons recouverts d'enduit, encadrement de baie en pierre de taille, couverture en ardoises pyrénéennes, lucarnes en chien-assis. L'édifice témoigne ainsi d'un certain raffinement, en particulier dans ses espaces intérieurs.

De plan rectangulaire aux proportions amples, l'hôtel s'élève sur trois niveaux de plus de 350 m2 chacun surmontés d'un étage de combles, en s'adaptant au relief accidenté du terrain. Sa façade sur la place Henri-IV, comptant trois travées, se compose de baies en plein-cintre, en référence au néoclassicisme thermal, et d'un perron menant à une porte d'entrée en position centrale. Cette porte ouvre sur un couloir axial qui se déploie dans toute la longueur de l'édifice et distribue vers les chambres réparties de chaque côté. La façade longitudinale du côté rue, comprenant onze travées, comporte, à gauche, l'entrée de l'ancienne salle de restaurant, dont la porte cochère est encore surmontée de l'inscription peinte "restaurant", et, à droite, l'entrée principale de l'hôtel. Celle-ci ouvre sur un petit couloir menant à la réception, encore dotée de ses parois vitrées, de ses menuiseries et de son tableau de sonnettes. Ce niveau situé dans le soubassement de l'édifice abrite des espaces communs, dont un ancien salon - qui communique avec le couloir via une porte et une niche ménagée dans le mur -, mais aussi d'autres vastes espaces de détente - avec notamment des alcôves accueillant des canapés, et un piano - ainsi que deux salles de restauration.

A côté de la réception, s'élève la cage d'escalier, caractéristique des constructions des 18e et 19e siècles, dominée par un puits de jour. Au rez-de-chaussée surélevé, cet escalier jouxte une porte ouvrant sur une grande terrasse du côté de la façade donnant sur le gave, laquelle s'étend sur toute la longueur de la bâtisse. Au premier étage l'escalier dessert un palier et un couloir longitudinal desservant les chambres. La plupart des pièces sont dotées de cheminées de marbre de série courantes. Le niveau de comble est aménagé de façon similaire aux niveaux inférieurs.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. ardoise
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Laruns , Place Henri-IV

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Eaux-Chaudes

Cadastre: 2018 BE 26

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