Église paroissiale Saint-Clément

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Chasseneuil-du-Poitou

Il semble qu'une église existait dès l'époque carolingienne : un chapiteau remployé dans la partie inférieure du mur de chevet daterait de cette époque. En 1098, Pierre II, évêque de Poitiers, donne l'église Saint-Clément à l'abbaye de Saint-Amand de Boixe, en Charente. En 1226, l'évêque de Poitiers, Philippe, reprend ses droits sur l'église de Chasseneuil. Le choeur de l'édifice actuel date en partie du 12e siècle, il en conserve quelques vestiges : partie inférieure des murs, colonnes et chapiteaux intérieurs, vestiges d'archivoltes sculptées à l'extérieur. Au 15e siècle, le choeur est pourvu d'une voûte d'ogives reposant sur les anciennes colonnes. Peu après, dans la seconde moitié du 15e siècle, Bellère, seigneur de Guignefolle, fait bâtir une chapelle funéraire contre le choeur, au sud. Après les dommages dus aux guerres de Religion, des réparations sont entreprises par l'ordre de Malte. Le Grand Prieur d'Aquitaine, qui partage avec l'évêque de Poitiers l'autorité sur Chasseneuil, fait alors installer les armoiries de l'ordre de Malte, datées de 1616, au sommet du mur du sanctuaire. La présence de ces armoiries est d'ailleurs mentionnée vers 1674 dans un mémoire établi dans le cadre d'un contentieux entre le Grand Prieur et l'évêque au sujet des droits seigneuriaux sur Chasseneuil. A la même époque, l'église sert de sépulture aux prêtres de la paroisse : en 1656, dans son testament, le curé Catherin Douette demande à être inhumé dans le tombeau de ses prédécesseurs "qui touche aux portes du balustre du maître autel". En 1717, des travaux de réparation sont effectués dans l'église. L'édifice est représenté entouré du cimetière sur le plan cadastral de 1810. En 1826, des travaux sont entrepris sous la conduite de l'architecte Servant : construction du mur intérieur entre le porche et la nef, destruction et reconstruction du clocher en pierres de taille de Bonnillet avec couverture en ardoise, réfection des murs, réfection de la toiture de la nef en tuile plate, installation de bancs et de deux stalles, d'un autel en pierre des Lourdines avec un retable en chêne. Ces travaux coûteux sont notamment financés par la mise en ferme des marais communaux. En 1850 et 1851, la nef est reconstruite et élargie et la sacristie ajoutée. Initialement en charge du projet, l'architecte Godineau de la Bretonnerie est destitué, suite à de nombreuses erreurs, et remplacé par l'architecte Dabin. La tribune est ajoutée en 1896. En 1999, l'église fait l'objet de travaux de rénovation.

Périodes

Principale : 12e siècle

Principale : 15e siècle

Principale : 19e siècle

Dates

1616, porte la date

1826, daté par source

1851, daté par source

Auteurs Auteur : Servant, architecte (attribution par source)
Auteur : Godineau de la Bretonnerie Henri Alexandre

Architecte né à Vendôme en 1810. Devient architecte de la ville de Châtellerault. Il réalise plusieurs projets aux environs de Poitiers. Son frère cadet, Louis Godineau de la Bretonnerie, est également architecte et parfois confondu avec lui. Voir sa fiche dans la base AGORHA https://agorha.inha.fr/ark:/54721/bf0c5efc-ad33-43f0-aa06-f358413a1015.

, architecte (attribution par source)

L´église de Chasseneuil, placée en bordure de la falaise qui domine le Clain, est orientée vers le sud-est. A l´ouest elle est bordée par une rue et, au nord, une place est aménagée là où se trouvait autrefois le cimetière. L´édifice, de plan massé, se compose : d´un clocher sur porche entre deux petites pièces (l´une servant de chapelle des fonts, l´autre de cage d´escalier) ; d´une nef de plan carré entre deux bas-côtés abritant un autel à leur extrémité est ; d´une courte travée renforcée par un large arc doubleau, à l´est de la nef ; d´un choeur à travée droite et chevet à trois pans, au sud duquel se trouve une chapelle de plan rectangulaire, tandis qu´au nord est accolée une sacristie. La nef, le choeur et la chapelle sont couverts de voûtes d´ogives et les bas-côtés de voûtes en berceau. Une étroite voûte en berceau brisé couvre également la partie reliant la nef au choeur et celle reliant le choeur à la chapelle sud. Les murs sont en calcaire, en moellons pour la plupart, excepté le choeur qui est en majeure partie en pierres de taille. Actuellement, toutes les couvertures sont en ardoise. La façade présente une partie centrale en avant-corps, limitée par deux contreforts, au centre de laquelle s´ouvre une porte en plein-cintre qui a été surhaussée (la base ancienne des piédroits ne reposant plus sur le sol). Au-dessus se trouve une niche, puis une fenêtre dans le pignon que surmonte l´élévation du clocher. Ce clocher est percé d´une fenêtre sur chaque face, placée entre un cordon et la corniche, et sa toiture est une flèche polygonale sommée d´une croix et d´un coq en métal. De part et d´autre de l´avant-corps de la façade s´ouvre une porte en plein-cintre. Les élévations latérales de la nef sont des murs pignons ajourés d´un triplet de fenêtres et d´une autre étroite baie au sommet. Au nord, à gauche, le mur de la sacristie en pignon, orné d´un cordon, est percé d´une porte dont l´archivolte semble être le remploi d´éléments d´une des anciennes fenêtres du choeur. Le mur du chevet, taluté à la base, est renforcé par de gros contreforts et couronné par une corniche à modillons non sculptés. Trois fenêtres couvertes en arc brisé s´ouvrent dans la partie supérieure, celle du sud-est conservant des traces de décor de l´ancienne fenêtre romane. Dans le pan est, une pierre sculptée est en remploi à la base et, à mi-hauteur s´ouvre une petite fenêtre ébrasée qui aérait autrefois une fosse placée sous l´autel. La chapelle accolée au sud du chevet est éclairée par une fenêtre à l´est. Enfin, à l´extrémité gauche de l´élévation sud, une porte murée, dont le seuil est placé nettement au-dessus du sol de la rue, a un linteau orné d´un blason nu et d´un cordon mouluré. A l´intérieur, le sol de la nef, récemment refait en dalles de pierre, est plus bas que le niveau de la rue. En haut du mur ouest de la nef court une corniche moulurée qui présente un petit retour au nord (traces de l´ancienne nef ?), au-dessus de la tribune. Les voûtes reposent pour la plupart sur des colonnes qui dans le choeur, avec leur chapiteau sculpté, sont des vestiges de l´édifice roman. Dans la chapelle sud les nervures de la voûte reposent sur des culots d´angle. Dans le choeur, au nord a été aménagée une porte au-dessus de laquelle sont les vestiges d´une fenêtre murée. Au sud-est, une niche-lavabo, couverte d´une pierre en remploi ornée de dents de scie, présente une petite cuvette en forme de coquille. Au sud, la communication avec la chapelle se fait par un grand arc brisé. Dans le mur est de la chapelle se trouve une autre niche et, de part et d´autre de la fenêtre, sous laquelle se trouvait un autel, un culot sculpté devait autrefois supporter une statue. Dans le sol est conservée une dalle funéraire armoriée (cf. sous-dossier).

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Revêtement : enduit partiel

  3. Mise en oeuvre : pierre de taille

  4. Mise en oeuvre : moellon

Toits
  1. ardoise
Couvrements
  1. voûte d'ogives voûte en berceau
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : flèche polygonale

  3. Partie de toit : pignon couvert

  4. Partie de toit : pignon découvert

  5. Partie de toit : croupe ronde

Décors/Technique
  1. sculpture
  2. vitrail
  3. peinture
Décors/Représentation
  1. Representations : ornement végétal

  2. Representations : pointe de diamant

  3. Representations : ornement géométrique

  4. Representations : volute

  5. Representations : armoiries

  6. Representations : tête

  7. Representations : chauve-souris


Précision sur la représentation :

Dans le choeur, chapiteaux romans à décor de feuilles et de volutes. Dans la partie sud du chevet et en remploi sur la porte de la sacristie, vestiges d'archivoltes de baies à décor géométrique. Dans le choeur, armoiries de l'ordre de Malte. Dans la chapelle des seigneurs de Guignefolle, une litre funéraire peinte aux armes des familles Bellère et Chaillé a été trouvée lors de travaux au début du 20e siècle mais elle n'a pas été conservée. Dans la même chapelle, la voûte repose sur des culots ornés de feuillage, d'une tête humaine et d'une chauve-souris.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Chasseneuil-du-Poitou

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: le Bourg

Cadastre: 1810 C3 16, 2007 AD 115

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