Pont

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Availles-Limouzine

Robert du Dorat mentionne l'existence d'un pont sur la Vienne à Availles-Limouzine, qui aurait été détruit pendant la Guerre de Cent Ans, mais il n'apparaît dans aucune source d'archives médiévales. Avant 1839, la traversée s'effectuait par un bac situé en amont, au village du Port. Deux ponts ont précédé le pont actuel construit en 1951 : un pont suspendu puis un pont à tablier métallique, tous les deux détruits.

Le pont suspendu

Validée en 1834 par le conseil municipal d'Availles, l'étude pour un construire un pont sur la Vienne est réalisée par l'ingénieur des Ponts et Chausssées Favre-Rollin (voir annexe 1). Dès 1835, le choix se porte sur un type nouveau en France, le pont suspendu. Celui d'Availles est construit en 1837 par l'entreprise bordelaise des frères Escarraguel, qui réalise dans le même temps celui de Vicq-sur-Gartempe, sur le même mode constructif. L'entreprise adjudicataire est également tenue d'assurer l'entretien, en échange de quoi l'Etat lui concède les droits de péages (voir le cahier des charges en annexe 2). Les frères Escarraguel ont obtenu la concession du pont d'Availles le 11 mai 1837, pour une durée de 79 ans. Le pont ouvre à la circulation le 24 août 1839. Long de 66,70 m et large de 4,40 mètres entre les parapets, il comprend deux travées : la travée suspendue de 62 mètres et une arche fixe de secours dans la culée de la rive rive gauche, de 4,70 m. Le système de suspension est composé de 8 câbles et 86 tiges métalliques. Les culées sont maçonnées et le tablier est composé de poutrelles et madriers en bois.

Très surveillés par l'administration des Ponts et Chausssées, les ponts suspendus font l'objet d'une visite annuelle, et subissent régulièrement des épreuves de résistance. Suite à des difficultés rencontrées avec la Société Escarraguel au sujet du montant des passages, la mairie d'Availles rachète la concession en 1888. Dès l'année suivante, lors de la visite annuelle, l'agent voyer cantonal constate que les câbles d'amarrage sont très oxydés et que le pont nécessite des travaux urgents. Ces derniers étaient en cours lorsqu'en janvier 1890 une forte bourrasque de vent, dans la nuit du 11 au 12, endommage les suspensions et conduit à la fermeture du pont à la circulation. Dans les années qui suivent, des projets de reconstruction sont proposés, par les Ponts et Chausssées et par des entrepreneurs privés.

Le pont métallique

C'est finalement le projet de l'administration des Ponts et Chausssées qui est retenu en 1891. Il prévoit le remplacement du pont suspendu par un pont métallique à une voie, composé de 4 travées pour une longueur totale de 69 mètres. Le dessous des poutres est établi à 6,40 mètres au-dessus de l'étiage. Il repose sur les culées du pont suspendu auxquelles on ajoute deux piles, construites dans le lit de la rivière. Une arche de secours est construite rive droite, composée d'une travée métallique de 10 mètres d'ouverture. Il fait partie d'un projet global de construction de 5 ponts mené par le département de la Vienne (Saint-Cyr et le Gué-Gautreau sur le Clain, Saint-Saviol sur la Charente, Saint-Martin-la-Rivière et Availles-Limouzine sur la Vienne). Le département passe un contrat pour les tabliers métalliques avec la Compagnie des Etablissements Eiffel. Les travaux de construction (maçonnerie et installation des tabliers) sont attribués aux entrepreneurs poitevins Ligault et Sabourault. Les travaux sont réceptionnés définitivement le 5 décembre 1893.

Devenu trop étroit pour le trafic routier après la Seconde Guerre mondiale, le tablier métallique est remplacé par un tablier en béton en 1951. Les travaux sont réalisés par la Compagnie des Constructions Civiles et Industrielles, sur des plans des ingénieurs des Ponts et Chausssées.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle (détruit)

Principale : 4e quart 19e siècle (détruit)

Principale : 3e quart 20e siècle

Dates

1839, daté par source

1892, daté par source

1951, daté par source

Auteurs Auteur : Escarraguel Frères

Entreprise bordelaise des frères Louis Isnel (1808-1873), Dominique (1810-1882), Louis Grégoire (1815-1863) et Jacques (1816-1871) Escarraguel. Les documents du pont de Vicq mentionnent " le sieur Escarraguel, ingénieur civil, 70 cours de Tourny à Bordeaux ".

Pont suspendu sur la Gartempe à Vicq-sur-Gartempe (1838) ; pont suspendu sur la Vienne à Availles-Limouzine (Vienne) en 1839 ; pont suspendu sur la Charente à Tonnay-Charente (1842) ; pont de la Trache sur la Charente à Saint-Brice (Charente) en 1843.

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Ligault

Entrepreneur de Poitiers, il réalise le pont métallique d'Availles-Limouzine avec M. Sabourault entre 1892 et 1894. Ils sont également adjudicataires des travaux de la gendarmerie de Loudun vers 1893.

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Saboureau Théodore Hippolyte

Entrepreneur en maçonnerie habitant rue des Dunes, faubourg du Pont-Neuf à Poitiers, fils de Joseph Théodore Saboureau (ou Sabourault), également entrepreneur, il réalise le pont métallique d'Availles-Limouzine avec M. Ligault entre 1892 et 1894. Ils sont également adjudicataires des travaux de la gendarmerie de Loudun vers 1893.

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Compagnie des établissements Eiffel

Créée aussitôt après le dépôt de bilan de l'entreprise G. Eiffel et Cie (1863-1889) la Compagnie des Etablissements Eiffel avait son siège social au 35 rue Pasquier à Paris. L'entreprise reprit les ateliers de Levallois-Perret, les agences commerciales dans les colonies et les commandes en cours. Gustave Eiffel en fut le président du Conseil d'Administration jusqu'en 1893, année à laquelle il se retire au profit de Maurice Koechlin, ingénieur qui dirigeait les bureaux d'étude. La société prend alors le nom de Société de construction de Levallois-Perret.

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Compagnie des Constructions civiles et Industrielles

La compagnie des constructions civiles et industrielles semble constituée en mai 1919, établissant son siège au 97, rue Réaumur à Paris (source : https://www.entreprises-coloniales.fr/empire/Constructions_civiles_industrielles.pdf, dernière consultation le 20/02/2025).

En 1950, elle est adjudicataire des travaux de reconstruction du pont d'Availles-Limouzine. A cette époque, son siège est situé au 237, rue Lafayette, dans le 10e arrondissement de Paris.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)
Auteur : Millet A.

A. Millet est ingénieur des TPE au milieu du 20e siècle. Il réalise les plans de reconstruction du pont d'Availles-Limouzine en 1950.

, ingénieur des Ponts et Chaussées (attribution par source)

Pont à tablier en béton reposant sur 3 piles en pierre calcaire et 2 culées. Il est prolongé de part et d'autre par 2 arches de secours. Le garde-corps est en béton et en métal.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

  3. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Availles-Limouzine

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2024 AB ; AC ; H non cadastré, domaine public

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