Grand-Hôtel

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Arcachon

La compagnie du Midi dirigée par Émile et Isaac Pereire avait chargé le photographe bordelais Alphonse Terpereau (1839-1897) de suivre la construction de la ville d'Hiver d'Arcachon. Le photographe suit également le chantier du Grand-Hôtel situé dans la ville basse en front de mer. Un cliché du Grand-Hôtel est pris en 1866. A. Terpereau a posé son appareil près du boulevard de la Plage. L'édifice présente donc sa façade antérieure vers la ville et sa façade latérale gauche : trois étages reposant sur un niveau de soubassement sont surmontés d'un étage mansardé éclairé par des lucarnes. Huit travées sur l'élévation vers la mer, treize sur la façade vers la ville, séparées par des pilastres cannelés. Le rythme des travées et les pilastres, le toit mansardé, le balcon régnant sur toute la largeur de la façade sont des éléments qui peuvent faire penser au Grand-Hôtel de Paris (quartier de l'Opéra). Les deux édifices sont surtout des exemples de l'architecture en vogue en France dans la deuxième moitié du 19e siècle pour les grands immeubles.

L'hôtel d'Arcachon a été réalisé pendant les années 1864-1865. L'année 1866 est celle de son inauguration. L'ingénieur Paul Régnauld s'est fait architecte et urbaniste en concevant et planifiant la ville d'Hiver. Il a également dessiné le Grand-Hôtel en collaboration avec Eugène Ormières, qui, lui-même architecte, était aussi ingénieur civil et entrepreneur de travaux publics. Il construit le Grand-Hôtel avec l'entrepreneur Jean Fleurant. L'édifice imposant existe aujourd'hui boulevard de la Plage, pratiquement au droit de la rue de Lattre de Tassigny (ancienne rue du Casino). Cette voie a été conçue pour mener directement du front de mer au Casino de la Forêt plus connu sous le nom de casino Mauresque.

Dès le départ, l'hôtel est un établissement de grand standing, il comprend cent cinquante chambres, une bibliothèque, un jardin d'hiver et un service d'hydrothérapie. Le journal l'Avenir d'Arcachon publie une chronique concernant la vie mondaine de l'hôtel. La fréquentation est internationale. Des dîners, des concerts, des bals rassemblent le beau monde. Élisabeth de Bavière, impératrice d'Autriche (Sissi) vient y faire un séjour en 1890. Cette reine de Hongrie, en deuil de son fils Rodolphe suicidé, tient à une grande discrétion. Plus tard, le passage en 1901 à Arcachon de la reine Ranavalona alimente les colonnes des journaux locaux. La dernière reine de Madagascar est en exil à la Réunion quand elle obtient l'autorisation de se rendre à Paris et à Arcachon. Elle est reçue au Grand-Hôtel avec tous les honneurs dus à son rang. Quelques années plus tard, en 1906, un événement tragique survient : au milieu de la nuit un incendie démarre dans les cuisines. Mal maitrisé le feu gagne les étages détruisant totalement l'intérieur et le niveau supérieur mansardé. Les occupants ont été évacués à temps.

Après quatre ans de travaux, l'hôtel est réaménagé, offrant même plus de confort. L'inauguration a lieu le 16 juillet 1910. L'étage mansardé a fait place a un étage avec loggias. Une vaste salle à manger donne désormais vers la mer, faisant terrasse en sa partie supérieure. Réquisitionné par le service de santé de l'armée en 1939, l'hôtel est ensuite occupé par les troupes ennemies. L'activité hôtelière reprend un temps puis cesse définitivement vers 1955. L'édifice divisé en appartements est maintenant appelé la résidence Carnot.

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Dates

1864, daté par source

1866, daté par source

Auteurs Auteur : Ormières Eugène

Signature de l'architecte sur l'élévation du Grand-Hôtel d'Arcachon, rue Lamartine.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Fleurant Jean

Jean Fleurant dit "Fleurant jeune", entrepreneur à Bègles près Bordeaux dans la seconde moitié du XIXe siècle. Né à Bordeaux le 11 mars 1824 et mort à Bègles (rue de la Mairie) le 18 août 1890 à soixante-six ans, fils de Pierre Fleurant, couvreur, et d'Elizabeth Delmas, et frère cadet de Jean Fleurant aîné, couvreur (né à Bordeaux le 14 novembre 1808, marié à Bègles, le 9 juin 1830, à Anne Arnaud [Gauriac, Gironde, 27 juillet 1809 - ?], fille de François Arnaud et de Louise Barbe). Marié à Bègles, le 24 janvier 1848, à Marie Gabart (Bègles, 23 janvier 1824 - Bègles, 7 juillet 1892), fille du vigneron François Gabart et de Marie Andreau, dont il eut une fille, Jeanne Marie (1855-?), épouse en 1878 d'Achille Louis Auguste Farguès (1843-1912), comptable aux chemins de fer du Midi. Jean Fleurant et son père sont nommés "Floran" dans les actes de naissance et de mariage de Jean en 1824 et 1848, mais le nom est bien orthographié "Fleurant" dans l'acte de décès de Jean et dans celui de la naissance de sa fille. Il était appelé "Fleurant jeune" (pour le distinguer de son frère ainé de même prénom) dans tous les documents concernant ses travaux pour le Grand-Hôtel d'Arcachon (1864-1865) et les églises landaises de Mugron (1865-1866), de Cère (1866) et de Pontonx-sur-l'Adour (1877-1886). Il est dit "masson demeurant à Bègles" au moment de son mariage, plus tard "entrepreneur en bâtisse" et "entrepreneur de travaux publics" dans son acte de décès. Sources : AD Gironde, 4 E 1013, 4 E 4905/8, 4 E 15960/2 et 4 E 15960/4.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)
Auteur : Régnauld Paul, ingénieur (attribution par source)

L'édifice est de plan rectangulaire. Il est construit en pierre. Il comprend un rez-de-chaussée et quatre étages carrés. Le niveau supérieur présente une loggia. La toiture est masquée par une balustrade. Des pilastres cannelés ornent les deux premiers niveaux. Les pilastres sont plats aux niveaux supérieurs. Les baies du troisième niveau d'élévation sont surmontées de frontons cintrés. Les autres baies sont surmontées d'agrafes ou de cartouches. Les gardes-corps des balcons sont métalliques.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : pierre

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
Étages

4 étages carrés

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Arcachon , 2, 7 place Carnot

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2012 AE 19

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