1) Maquette de monument (statue) n° 1. Statue de Frédéric Bastiat debout, drapé dans un long manteau évoquant une toge, main droite tenant une plume, main gauche appuyée sur une pile de livres posée sur un tabouret ; piédestal carré à bandeau médian. Inscription gravée sur la terrasse : F. BASTIAT. Photographie "A. TERPEREAU PHOT. – BORDEAUX". Sans doute l’un des projets présentés en 1871 par le sculpteur bordelais Louis de Coëffard de Mazerolles (1818-1887).
2) Maquette de monument (statue) n° 2. Statue de Frédéric Bastiat debout, en costume moderne (redingote, pantalon, manteau jeté sur le bras gauche), main droite levée en un geste rhétorique, un livre posé au sol ; piédestal identique à celui du projet précédent. Inscription gravée sur la terrasse : F. BASTIAT. Photographie "A. TERPEREAU PHOT. – BORDEAUX". Sans doute l’un des projets présentés en 1871 par le sculpteur bordelais Louis de Coëffard de Mazerolles (1818-1887).
3) Buste de Frédéric Bastiat. Plâtre ou terre cuite peinte. Coupé sous la poitrine ; large piédouche à pans. Inscription sur le montage : Fc BASTIAT. Photographie "A. TERPEREAU PHOT. – BORDEAUX". Sans doute l’un des projets présentés en 1871 par le sculpteur bordelais Louis de Coëffard de Mazerolles (1818-1887).
4) Projet dessiné de monument n° 1. 1874. Monument-fontaine : piédestal parallélépipédique orné d’une course de laurier rubanée à la base et d’un "chapiteau" feuillagé au sommet, supportant un buste à la française (habit contemporain, piédouche) ; à la base, quatre bassins séparés par de murets et ceinturant le monument ; fixés sur la base, des mascarons en bronze crachant de l’eau ; au fond, vue urbaine avec maison gothique à gauche, femme en costume local portant deux seaux d’eau à droite. Signature : "J. Boussard /directeur du Moniteur des arch[itec]tes, architecte de l’ad[ministrati]on des Postes / Amédée Jouandot statuaire". Inscription à l’encre au bas du montage : "N° 1 pour M. le Président du comité Bastiat." Inscription sur le piédestal du monument : "A / FREDERIC / BASTIAT / - / SES AMIS / SES CONCITOYENS / 18… 8."
5) Projet dessiné de monument n° 2. 1874. Monument-fontaine, variante du projet précédent : piédestal plus large, sommé d’un véritable "chapiteau" à volutes et frise d’oves ; buste à l’antique, en hermès (sur le modèle du buste de H.-J. Hervau, voir ci-dessous), sans rapport avec les traits de Bastiat. Signature : « J. Boussard architecte / Amédée Jouandot statuaire ». Inscription à l’encre au bas du montage : "N° 2". Inscription sur le piédestal du monument : "A / FREDERIC / BASTIAT / - / SES CONCITOYENS / ET / SES AMIS / 1874."
6) Buste de H.-J. Hervau. Photographie. Buste à l’antique, en hermès. Inscription manuscrite sur le montage : "Portrait de Mr Hervau ancien Deur / du collège de Vanves (buste bronze) / Placé sur le monument élevé à sa mémoire / par ses anciens élèves. A. Jouandot sculpteur." [exemple, avec le n° suivant, de la production de portraits du sculpteur présenté aux commanditaires du monument Bastiat pour appuyer sa candidature, contenu dans un dossier "Spécimen des travaux de M. Jouandot statuaire".]
7) Tombeau de Delphine de Cambacérès († 1868) au cimetière du Père-Lachaise. Lithographie. Titre : "RECUEIL DE TOMBEAUX –Pl. 33 / CIMETIERE DU PERE LA CHAISE / MR JOUANDOT sculpteur / Etudes 74-75". Lettre (sous le trait carré) : "J. BOUSSARD del. – Guillaumot père sc. / J. Baudry Editeur – Imp. Ch. et D. Chardon, Paris". Inscription manuscrite au crayon, au bas : "Tombeau de Mlle Cambacérès (Paris)".
8) Projet dessiné de monument "édicule". Dessin à l’encre et à la plume. Buste dans une niche à colonnes ioniques surmontée d’un tempietto circulaire ; base avec statue féminine agenouillée (la Renommée) tendant une couronne végétale vers le buste ; clôture à bornes et chaînes. N.s., n.d. Inscription en haut à droite, à la plume : "N° 1". Certainement l’un des dessins de Vital-Dubray proposés en 1876 au moment de l’abandon du projet de monument-fontaine.
Nota : le fonds comprend pour l’essentiel un ensemble de lettres adressées à ou par Pierre Soubaigné aîné (1824-1899), président du comité Bastiat de Mugron, négociant en drap et maire de Mugron (1866-1870 et 1882-1892). Quinze d’entre elles n’ont aucun rapport apparent avec le projet du monument (traitement du gardien des forêts communales, établissements de bienfaisance de Mugron, taxe sur le pain, octroi, etc.) et ne sont donc pas reportées ici.
1) Lettre du préfet des Landes, Louis Charles de Lespinasse de Pebeyre, à Soubaigné aîné, maire de Mugron (Mont-de-Marsan, 24.9.1869) : « Je serais heureux de savoir où en est l’affaire Bastiat. Le comité est-il constitué définitivement ? Il est des personnes qui veulent souscrire. »
2) Double d’une lettre de Soubaigné au préfet (s.d. [octobre 1869]) : communique le procès-verbal d’une séance du comité Bastiat (annexé à sa lettre, voir n° suivant), décidant l’ouverture d’une souscription "pour élever un monument à la mémoire de feu Bastiat". Le projet a été conçu "depuis deux ans". Le député de Dax, Darracq, a promis son concours. Henry de Monclar, parent de Bastiat, a dit "vouloir bien faire partie du comité comme membre".
3) Compte-rendu de la séance du comité Bastiat (13.10.1869) : le maire Soubaigné a obtenu le soutien du préfet, M. de Pebeyre. "Deux années se sont écoulées depuis le jour de la première réunion du comité." Paul Lacoin, membre de la Société d’Économie politique de Paris, signale que la société "a constitué un comité dans son propre sein" et souscrit pour 1000 francs. Elle "n’attend pour faire appel à la presse et à la science, au commerce et à l’industrie, non seulement en France mais dans les pays étrangers, que le signal du comité de Mugron". La chambre de commerce de Bordeaux a fait ériger un buste de Bastiat "dans le lieu de ses séances". La commune de Mugron vient "d’acheter la maison et le jardin de Bastiat pour y faire une place où devrait être érigé le monument". Le maire Soubaigné est nommé président du comité, le juge de paix Batistant vice-président et trésorier ; le peintre mugronnais Bernard dit Tiburce Meyranx fait partie du comité. Les listes de souscription seront adressées aux journaux Le Réveil des Landes, Le Messager de Bayonne et Le Libéral Bayonnais.
4) Lettre circulaire de Soubaigné, président du comité Bastiat (Mugron, 15.11.1869) : annonce la création de deux comités, l’un à Mugron, l’autre à Paris, et l’ouverture d’une souscription publique.
5) Lettre de J.-B. Gibert, trésorier de la chambre de commerce de Marseille, à Soubaigné (Marseille, 16.5.1870) : annonce la mise à disposition d’une somme de 400 francs, "montant des souscriptions recueillies par la chambre".
6) Lettre de Louis de Coëffard de Mazerolles, sculpteur à Bordeaux (11, rue de Navarre) à Soubaigné (Bordeaux, 7.5.1871) : la guerre l’a empêché de reparler "au sujet de la statue en projet de Fic Bastiat" ; évoque "tous les projets" déjà soumis par lui ; propose "une modification importante et utile" : "le voisinage d’un vaste réservoir indispensable à la création de fontaines pourrait permettre d’utiliser ce monument en l’appropriant à une belle fontaine décorative ; le socle [...] pourrait très bien être disposé et par ses fondations en sous-sol et par son ornementation à former une fontaine publique monumentale". Coëffard souligne l’avantage mémoriel, édilitaire et décoratif de son projet, dont il adressera "un croquis explicatif".
7) Liste des membres du comité "formé dans le but d’élever à Mugron un monument à la mémoire de Frédéric Bastiat" (s.d. [1869]) : comprend neuf noms, dont ceux de l’ancien maire Soubaigné (président), d’Émile Darracq, ancien député, de MM. Henry de Monclar, Alfred de Cès-Caupenne, conseiller général, abbé Louis Meyranx, curé de Luglon, et Alexandre Ozanne, architecte du département.
8) Lettre de l’économiste Paul Lacoin (36, rue du Bac à Paris) à Soubaigné (Paris, 26.4.1872) : annonce le projet de faire souscrire l’Assemblée nationale et les juges de paix, "collègues de Bastiat" ; adresse un exemplaire de la liste de souscription ; priera le député Victor Lefranc (ministre de l’Intérieur depuis le 6.2) de présenter le projet à ses collègues de l’Assemblée.
9) Lettre de Paul Lacoin à Soubaigné (Paris, 29.4.1872) : envoie l’annonce à faire paraître dans L’Éveil des Landes.
10) Lettre de Victor Lefranc, ministre de l’Intérieur et député des Landes, à Paul Lacoin (Versailles, 10.5.1872) : s’inquiète du devenir de la souscription Bastiat.
11) Lettre de Paul Lacoin à Soubaigné (Paris, 11.5.1872) : rend compte de ses démarches, du nouvel appel aux souscripteurs lancé par lui, de la remise des pièces aux députés landais (Lefranc, Boucau, Darracq, de Dampierre, de Gavardie, Loustalot, Duprat) ; rappelle qu’en 1869 le député Darracq (beau-père de son frère) avait déjà présenté ces pièces à ses collègues du Corps législatif. Le député Boucau "rejette comme une supposition absolument invraisemblable et impossible que les doctrines libre-échangistes de Bastiat puissent être considérées par qui que ce soit comme ôtant rien à notre œuvre de son opportunité". Un appel aux juges de paix serait aussi souhaitable.
12) Télégramme de Paul Lacoin à Soubaigné (Paris, 17.6.1872) : confirme sa lettre du 12 mai (erreur pour "11").
13) Lettre de Paul Lacoin à Soubaigné (Paris, 2.1.1873) : évoque la somme versée "pour notre œuvre à la Société d’Économie politique en 1868" (100 francs), les frais "de propagande" faits par lui (500 francs) pour la liste des souscripteurs et "un appel aux artistes pour l’érection du monument".
14) Double d’une lettre de Soubaigné aîné à Paul Lacoin (s.d. [janvier 1873]) : annonce le montant de la souscription (11.971,65 f.) déposée "chez le banquier à Mont-de-Marsan" (Florent Lacroix) et un don [de 100 f.] reçu "de M. de Girardin" (le célèbre patron de presse Émile de Girardin). Reste "à rentrer les fonds souscrits à Paris". Demande "un moyen de réclame pour arriver à une somme plus élevée".
15) "Notes et observations" d’Alexandre Ozanne, architecte du département, sur le projet de monument Bastiat (Mont-de-Marsan, 31.5.1873) : a dressé, à l’invitation du comité "d’accord avec la municipalité", un avant-projet comprenant "1° une fontaine publique commémorative surmontée d’un buste en bronze de Frédéric Bastiat [...], 2° un système de travaux hydrauliques destinés à amener dans la ville de Mugron des eaux de sources, lesquelles alimenteront, outre la fontaine monumentale, plusieurs bornes fontaines [...]". Ozanne "s’est mis en rapport pour la partie sculpturale et ornementale avec M. Amédée Jouandot, sculpteur à Paris, lequel a produit deux projets indiqués sous le N° 1 et le N° 2". "Il est bien entendu que le buste qui figure sur ces dessins n’est qu’une simple indication, l’auteur ne connaissant point les traits de son personnage. Si le projet est suivi d’exécution, le buste fera l’objet d’une étude à part, consciencieuse et approfondie et sera soumis [...] à l’examen de la commission à l’aide de modèles et de photographies ad hoc." Dépense totale : 21.000 francs (7.500 pour le monument, 13.500 pour les travaux hydrauliques). Les devis estimatifs (voir partie C ci-dessous) sont annexés.
16) Lettre d’Alexandre Ozanne à Soubaigné (Mont-de-Marsan, 5.6.1873) : annonce l’envoi "par la voiture de Dax" d’un "portefeuille renfermant les projets relatifs au monument Bastiat", qui devra être communiqué à M. de Candau et au nouveau maire de Mugron, "puisque la municipalité désire contribuer à l’opération en votant des fonds pour l’établissement de bornes fontaines".
17) Modèle de lettre circulaire du président Soubaigné aux membres du comité, annonçant l’envoi du projet Ozanne-Jouandot pour examen et critiques (s.d. [juin 1873]).
18) Lettre circulaire (mise au propre).
19) "Notes et observations" d’Henry de Monclar sur le projet Ozanne-Jouandot (Sengresse, 25.6.1873) : la souscription d’environ 14.000 francs est insuffisante "pour créer une œuvre purement artistique" ; "en semblable matière, le médiocre est ridicule et mieux vaut ne rien faire que produire quelque chose de mesquin ou de commun". Approuve le projet, "irréprochable" : "le monument qui surmontait la fontaine proposée, insuffisant s’il était isolé, devient très convenable s’il accompagne ce qui serait, pour la commune de Mugron, un véritable bienfait". Demande au conseil municipal d’ajouter 1.000 francs à sa participation. Préfère le projet n° 1.
20) "Notes et observations" de Laurent de Candau (s.d. [juin ou juillet 1873]) : approuve les deux projets d’Ozanne, préfère le n° 1.
21) "Notes et observations" d’Émile Darracq, ancien député (Dax, 15.7.1873) : aurait préféré une réunion du comité plutôt que des avis séparés ("c’est du choc des idées que jaillit la lumière"). Il faudrait discuter "la convention à faire avec M. Lafitte, propriétaire de la fontaine [dite de Mounicot] dont les eaux doivent être conduites sous la ville [...] et avec Mme Domenger qui doit faire don de la chute d’eau qui alimente son moulin [le ruisseau du Cabardos]". Préfère le projet n° 1 "dont le style plus léger et plus élégant que celui du projet n° 2 sera plus en harmonie avec le buste qui le surmontera et qui devra reproduire la physionomie si fine et si délicate de Frédéric Bastiat".
22) "Notes et observations" d’Alfred de Cès-Caupenne, conseiller général des Landes (s.d. [juin/juillet1873]) : approuve le projet de fontaine-monument, "meilleur moyen d’honorer dans sa ville la mémoire de ce grand citoyen", mais émet des réserves sur les ressources, insuffisantes, et craint que la somme de 10.000 francs demandée à la ville n’obère ses finances. De plus, "les souscripteurs du monument Bastiat qui ne sont pas ses compatriotes feront-ils des objections à ce moyen détourné de faire des travaux communaux avec leur argent ? Et n’y a-t-il pas une question de dignité, après avoir enfoui sous terre la plus grande partie de la souscription, de mettre autre chose qu’un simple buste très grêle au-dessus d’une fontaine ?" En conséquence, n’adhère pas au projet lui-même, mais "à la pensée d’honorer dignement d’une façon utilitaire la mémoire de Frédéric Bastiat. Le buste n° 1 me paraît préférable au n° 2".
23) Lettre d’Alexandre Ozanne à Soubaigné (Mont-de-Marsan, 8.8.1873) : n’a plus entendu parler de son projet, s’inquiète de la localisation actuelle de ses plans transmis aux membres du comité.
24) Modèle de lettre circulaire du président Soubaigné aux membres du comité Bastiat (s.d. [août 1873]) : s’enquiert du devenir des plans d’Ozanne, qui devaient être transmis successivement à tous les membres dans cet ordre : Soubaigné, M. de Candau, le maire de Mugron, H. de Monclar à Pau, MM. Darracq, Lacoin, Victor Lefranc, de Cès-Caupenne, Meyranx et Ozanne.
25) Lettre de Jean-Baptiste-Élie, marquis de Dampierre, député des Landes, à Soubaigné (château du Vignau, 7.10.1874) : s’excuse de ne pouvoir assister à la séance du comité prévue le 20 octobre.
26) Lettre d’Hippolyte Maze, ancien préfet des Landes, à Soubaigné (Paris, 11.10.1874) : s’excuse de ne pouvoir assister à la séance du comité prévue le 20 octobre, "qui doit statuer sur le genre de monument que le montant de la souscription permettra d’adopter". "Si l’exécution du monument était confiée à un artiste parisien, je me ferais un plaisir de surveiller ici les détails." Son oncle Joseph Garnier, membre de l’Institut et ancien ami de Bastiat, a fait "un nouvel appel à la générosité des admirateurs du grand écrivain landais dans la dernière séance de la Société d’Économie politique de Paris".
27) Lettre de Léonce de Lavergne, député de la Creuse, à Soubaigné (Versailles, 14.10.1874) : s’excuse de ne pouvoir assister à la séance du comité prévue le 20 octobre.
28) Lettre de Félix Lacoin, avocat à Dax, à Soubaigné (Saint-Pandelon, 16.10.1874) : excuse son frère Paul Lacoin, "retenu par la maladie", qui ne pourra assister à la séance du 20 octobre, "malgré son intérêt pour l’œuvre dont il a si chaleureusement pris l’initiative".
29) Lettre de Léon Martres à Soubaigné (Castets, Grenade-sur-l’Adour, 17.10.1874) : s’excuse de ne pouvoir assister à la séance du comité prévue le 20 octobre ("confiné dans son appartement par une opiniâtre névralgie") ; s’occupe d’une étude des œuvres principales de Bastiat et compte "la publier un jour".
30) Lettre d’Auguste Guillemin, architecte à Pau, à Soubaigné (Gan, Basses-Pyrénées, 18.10.1874) : s’excuse de ne pouvoir assister à la séance du comité prévue le 20 octobre ; offre ses services à Paris pour l’exécution du monument quand le choix de l’artiste sera fait.
31) Lettre de G. Dubedout à Soubaigné (Saint-Sever, 19.10.1874) : s’excuse de ne pouvoir assister à la séance du comité prévue le 20 octobre. La souscription "a été interrompue par les tristes événements de 1870".
32) Lettre d’Émile Darracq, député des Landes, à Soubaigné (Pouy d’Arzet, 19.10.1874) : s’excuse de ne pouvoir assister à la séance du comité prévue le 20 octobre en raison "d’une douleur assez vive dans les reins".
33) Lettre de Francis Candau à Soubaigné (Saint-Sever, 19.10.1874) : demande à souscrire "un peu tard sans doute" pour le monument Bastiat.
34) Lettre d’A. Castandet à Soubaigné (Saint-Sever, 20.10.1874) : s’excuse de ne pouvoir assister à la séance du comité prévue le 20 octobre en raison de "l’état de [s]a santé" ; s’associe à "l’hommage à rendre à la mémoire de [s]on illustre ami Frédéric".
35) Lettre de D. [illisible : Mémory ?] à Soubaigné (Mugron, 21.10.1874) : donne "ses pensées sur l’œuvre dont vous êtes le président" au lendemain de la séance du comité. La souscription fut lancée à la suite de "certaines conversations qui se tinrent à l’ancien Cercle de Mugron, dont, autrefois, Bastiat avait fait partie ; elle fut provoquée par des personnes étrangères au Cercle et auxquelles ont avait raconté les choses". "Bastiat avait écrit qu’il aurait désiré, si c’était possible, être accompagné à sa dernière demeure par les membres du Cercle dont il avait été l’ami et le compagnon." Les "inconnus" qui ont lancé le projet, envoyé des lettres circulaires à des personnalités, "auraient dû comprendre que s’ils exécutaient une idée qui ne venait pas d’eux, devaient s’adjoindre, au moins, des gens qui auraient pu leur donner quelques conseils [...] ; on leur aurait demandé de s’effacer devant d’autres personnalités, soit mugronaises [sic], soit d’ailleurs [...]. Ils ne surent faire qu’une bonne chose, ils prirent pour président le chef de la municipalité d’alors [Soubaigné lui-même], mais après l’avoir choisi, ils essayèrent de le combattre, de l’annihiler presque, il avaient voulu un homme de paille, ils trouvèrent un homme de raison. Ils voulaient ériger un monument à Bastiat, je le crois, mais ils voulaient plutôt se faire des revenus avec l’établissement de ce monument". L’opération a été "mal conduite par ses soi-disant promoteurs". L’auteur de la lettre, dont la femme était filleule de Bastiat, désire la fontaine-monument "pour la gloire de ce grand homme", mais veut "qu’on provoque de nouvelles souscriptions, que l’on sollicite une expertise contradictoire et que la facture de l’œuvre soit confiée comme conception et exécution à un étranger à la localité !!!!"
36) Lettre de Crouzet, ingénieur en chef des ponts et chaussées, à Soubaigné (Mont-de-Marsan, 18.4.1875) : a eu "l’avantage de connaître M. Frédéric Bastiat et d’être honoré de son amitié" et s’associe chaleureusement au projet de monument ; annonce à Soubaigné, en réponse à sa demande du 16 avril, l’envoi d’un mémoire sur le projet.
37) "Renseignements sur la lettre de M. Soubaigné aîné de Mugron du 16 avril 1875, adressée à M. l’ingénieur en chef au sujet de l’érection d’une fontaine annexée au monument Bastiat", par Lafontan, conducteur des ponts et chaussées (Saint-Sever, 31.5.1875) : détaille le débit du "ruisseau de Cabardos jaugé à la cascade au midi du chemin de Mugron à Nerbis", destiné à alimenter la future fontaine, et celui de la fontaine de Mounicot "qu’on destiné à l’alimentation de la ville de Mugron". L’été, le ruisseau "se tarit presque complètement" ; "de plus, il y aura des difficultés à établir la canalisation dans un terrain en mouvement et gêné par les racines des arbres à la source de Mounicot". L’entreprise serait très onéreuse, comme le confirme l’expertise de la maison A. Dalifol, Huit et Cie (172, avenue de Choisy à Paris), "qui exécute des travaux de ce genre". L’entreprise "paraît en tous points très hasardeuse" : "Ce n’est pas une goutte d’eau qui découlera du monument Bastiat qui rehaussera la mémoire de ce célèbre économiste, ce n’est pas le nom qu’on pourra attacher à cette eau qui la rendra meilleure !" Lafontan suggère de privilégier l’option d’un simple monument "qu’on pourrait confier au ciseau de M. Dubray, sculpteur à Paris", et de doter la ville de cinq puits-fontaines.
38) Lettre de L. Audé, ingénieur ordinaire délégué des ponts et chaussées, pour l’ingénieur en chef absent [Crouzet] à Soubaigné (Mont-de-Marsan, 8.6.1875) : annonce l’envoi du rapport de Lafontan.
39) Lettre d’Henri Faton de Favernay, conseiller général des Landes et propriétaire du domaine de Fleurus à Saint-Sever, à Soubaigné (Saint-Sever, 27.6.1875) : "M. Vital Dubray, statuaire, dont j’ai eu l’honneur de vous communiquer, lors de la dernière réunion du comité du monument Bastiat, quelques avant-projets, dressés à la hâte et sans connaissance complète des conditions définitives d’exécution, me fait savoir qu’il va probablement se trouver à Bordeaux vers le 10 juillet." Dubray désirerait rencontrer le comité à Mugron "pour étudier sur les lieux même un projet définitif". M. de Favernay le recevrait à Fleurus. "M. Vital Dubray tient l’un des premiers rangs dans la statuaire actuelle ; il est assez connu par ses œuvres et les esquisses hâtives, mais déjà remarquables, qu’il m’avait prié de vous transmettre ont pu donner au Comité une certaine idée de son habileté de composition et d’exécution."
40) Lettre d’Alexandre Ozanne au baron Henri de Gavardie, député des Landes (Mont-de-Marsan, 31.12.1875) : désire "recommander un sculpteur de [s]es amis qui souhaite être chargé de l’exécution du buste [...] de Bastiat : monsieur Amédée Jouandot, qui a fait ses preuves en matière d’art, s’est fait une spécialité pour le buste. Il se recommande auprès de vous, monsieur le baron, du nom de monsieur Pomponey [ ?] de Bordeaux [...]" "M. Jouandot se propose d’aller s’installer à Mugron afin de travailler sous les yeux mêmes de ceux qui ont connu le célèbre économiste ; il serait impossible à un artiste de Paris de s’astreindre à cette obligation." [réponse de Gavardie écrite à la suite : "Je ne connais nullement l’artiste dont il est question dans votre lettre."]
41) Lettre de Bernard Labarsouque, fondé de pouvoirs de la banque Florent Lacroix de Mont-de-Marsan, à Soubaigné (Mont-de-Marsan, 8.1.1876) : adresse un extrait de compte courant au nom de la souscription Bastiat (15.390,24 francs) [extrait annexé].
42) Faire-part de Gaston Doat, gendre du banquier Florent Lacroix, à Soubaigné (Mont-de-Marsan, 1.3.1876) : annonce le décès de son beau-père ("je prends la suite de ses affaires dans la maison de banque").
43) Lettre circulaire de Gaston Doat et A. Lacroix (Mont-de-Marsan, 27.3.1876) : invitent à "la réunion des principaux créanciers" des héritiers de feu Florent Lacroix "pour leur donner connaissance de la situation et se concerter avec eux sur les mesures à prendre pour la liquidation".
44) Lettre circulaire des mêmes (Mont-de-Marsan, 27.3.1876) : "Les héritiers de Florent Lacroix, dont la succession a été acceptée sous bénéfice d’inventaire [...], ont l’honneur de vous informer qu’ils sont obligés d’effectuer des paiements partiels par contribution [...] auxquels ils auront soin d’appeler tous les créanciers. Ils se mettent en mesure de payer prochainement un premier à compte".
45) Lettre circulaire des mêmes (Mont-de-Marsan, 11.4.1876) : les héritiers de Florent Lacroix pourront payer un acompte de 34% à partir du 13 avril.
46) Lettre de Cazeaux, membre du comité Bastiat, fabricant d’instruments agricoles, à Soubaigné (Mugron, 15.8.1876) : la souscription "a eu à traverser de grandes et nombreuses vicissitudes » d’où « le retard considérable dans l’exécution du projet". Déplore "le sort de notre regretté trésorier [le juge de paix Batistant] de ne jamais voir le buste ou la statue de notre grand concitoyen". Il faut désormais se hâter, "crainte d’être taxés d’impuissance ou de mauvaise volonté."
47) Double d’une lettre de Soubaigné aîné à M. Castaings, caissier à la Recette générale à Mont-de-Marsan (Mugron, 13.9.1876) : viendra le 19 septembre "retirer la somme de 7.552 fr. 15 déposée chez vous par moi comme suit : 18 avril dernier – 5.071,45 ; 20 juin id. – 2.480,70 = 7.552,15" [la moitié de la souscription Bastiat].
48) Lettre de Bernard Labarsouque, fondé de pouvoirs de la banque Florent Lacroix de Mont-de-Marsan, à Soubaigné (Mont-de-Marsan, 14.9.1876) : la liquidation de la succession Florent Lacroix se poursuit, il a fallu mettre des propriétés "deux fois en vente". Les immeubles vendus permettent de verser un nouvel acompte de 25 à 30%.
49) Lettre d’Henri Faton de Favernay, conseiller général des Landes et propriétaire du domaine de Fleurus à Saint-Sever, à Soubaigné (Saint-Sever, 15.9.1876) : a fait part à Vital Dubray, "l’artiste dont vous avez fait choix", "de l’assentiment qu’avait rencontré, au sein du comité [...] l’un des projets soumis il y a deux ans". "Je lui ai fait part également de la situation des fonds de la souscription, en l’invitant à réfléchir aux modifications que, d’un côté cette situation, de l’autre côté l’abandon de l’idée d’un monument fontaine, pourraient le mettre dans la nécessité d’apporter au projet et au devis sommaire primitivement présentés par lui." Dubray se rendra à Saint-Sever "vendredi". "Il serait peut-être opportun d’avertir également l’architecte local et l’entrepreneur de maçonnerie, ou exploitant de carrière, qui seraient en état de sous-traiter utilement avec M. Dubray pour les fournitures de matériaux et l’exécution de la portion non artistique du monument. Il conviendrait aussi de rassembler les éléments qui pourraient être utiles à l’artiste pour l’exécution du buste, au point de vue de la ressemblance et du caractère général de la physionomie de Frédéric Bastiat."
50) Double d’une lettre de Soubaigné à Pierre-Victor Delaroy, éditeur du Journal des Landes à Mont-de-Marsan (Mugron, 4.5.1877) : envoie copie du "procès-verbal qui a été scellé dans la première [pierre] du monument de Frédéric Bastiat", pour publication.
51) Liste manuscrite des œuvres de Frédéric Bastiat (« Guillaumin et Cie, libraires, Paris, rue Richelieu 14 / 1864 ») : destinée à être gravée sur le monument. En marge : "Discours Léon Say et Pascal Duprat".
52) Double d’une lettre du comité Bastiat à Pierre-Victor Delaroy, éditeur du Journal des Landes à Mont-de-Marsan (Mugron, 7.5.1877) : "Il a été procédé ce matin, en présence de la population de Mugron tout entière, à la pose de la première pierre du monument élevé à la mémoire de Frédéric Bastiat. [...] Dans quelques mois, la cérémonie d’inauguration réunira, autour de l’œuvre de M. Vital Dubray, tous les admirateurs de notre illustre concitoyen [...]. Le procès-verbal de la cérémonie, lu par M. Éloi Lapierre, secrétaire du comité d’initiative, a été scellé par les soins de M. le maire, de M. le curé de Mugron et de M. Soubaigné, président de l’œuvre ; au nom de la famille de Frédéric Bastiat, M. de Monclar a remercié l’assistance."
53) Procès-verbal de la pose de la première pierre du monument Bastiat (7.5.1877) : "La première pierre de ce monument, qui s’élève avec le produit d’une souscription nationale, a été posée le VII du mois de Mai MDCCCLXXVII, monsieur le maréchal de Mac Mahon étant président de la République française, monsieur de Lajonkaire préfet du département des Landes et monsieur Léon Hiard maire de la ville de Mugron. / Historique. / Frédéric Bastiat, à la mémoire de qui ce monument va être élevé, est mort à Rome le XXIV Décembre MDCCCL [suit une biographie de Bastiat]. / Justement fière de la gloire de ce concitoyen distingué, Mugron devait à sa mémoire un témoignage d’une reconnaissance toute patriotique. Un comité se forma dans cette localité en MDCCCLXVII dans le but d’ouvrir une souscription [...]. Le XXI Novembre MDCCCLXIX ce comité d’initiative, heureux de voir sa pensée comprise, et voulant hâter la réalisation de ses vœux, se constitua en comité définitif. [...] Les principales villes commerciales du midi de la France entendirent et comprirent bien vite l’appel du comité et les chambres de commerce de Bordeaux, de Lyon et de Bayonne se hâtèrent d’envoyer leur adhésion. Le XXVII Octobre MDCCCLXIX, un décret impérial [en marge : rendu sur la proposition de M. Forcade de la Roquete, alors ministre de l’Intérieur] autorisa la ville de Mugron à élever un monument au célèbre économiste. / [...] Les événements malheureux dont la France a été affligée ont enrayé la souscription et retardé l’érection de ce monument jusqu’à ce jour, mais grâce à la générosité patriotique des notabilités de cette ville et du pays entier, grâce à la libéralité des membres de l’assemblée législative de 1869, grâce au concours des membres de la Société des économistes et des membres de l’Institut de France [...], le comité de Mugron voit avec bonheur son œuvre arriver à bonne fin [...]. / Les membres du comité n’éprouvent qu’un regret, c’est celui de voir que le produit de la souscription ne leur permettra point de faire transférer à Mugron les cendres de leur concitoyen ; ils auraient ainsi répondu au désir que Frédéric Bastiat exprimait dans une lettre adressée à un ami de Mugron le XXX novembre MDCCCL [...]. / le présent procès-verbal fait à Mugron les jour, mois et an que dessus et scellé dans cette pierre après avoir été signé par les membres du comité présents."
54) Brouillon du discours d’Henry de Monclar, conseiller à la cour d’appel de Pau, pour la pose de la première pierre du monument Bastiat (10 pages, 7 mai 1877) : évoque "l’œuvre digne de l’éminent artiste qui l’a entreprise" et "le nom d’une famille dont le temps inexorable m’a rendu le représentant". Hommage appuyé à Mme Domenger, bienfaitrice de la commune, veuve du "fidèle ami de [s]a vie entière".
55) Lettre de Vital Dubray à Soubaigné (Paris, 37, rue du Ranelagh, s.d. [1877-1878]) : "Bien que mon traité avec la commission ne m’accorde un nouveau paiement que fin mars, je vous serais reconnaissant si vous vouliez bien remettre à M. Tiburce Mayranx [sic pour « Meyranx] la somme de 1.000 fr. M. Lafontan m’écrit qu’on peut sans inconvénient me compter cette somme. [...] En autorisant M. Mayranx à recevoir cette somme, je lui ferai bien sentir l’ignorance où je suis de l’avancement du travail. Je ne vois que des pierres retenues, choisies mais non livrées, ni taillées. Je ne vois pas de travaux de terrassement ni de fondations ni de bétonnage, mais j’ai une confiance entière dans la probité de M. Tiburce Mayranx et dans la loyauté de M. Lafontan. Mais je ne voudrais pas qu’une misérable question d’argent pût interrompre un seul instant l’exécution de ce monument. Sans les frais énormes que j’ai à faire ici pour l’achat de la pierre, de la statue, des plaques de marbre et bronze et de la fonte du buste, je ne vous aurais pas importuné pour une question semblable. / Je termine par vous informer que mon modèle de statue est presque terminé et qu’il sera dans peu de jours entre les mains de mon praticien, que le socle est très avancé et que je compte appeler dans la semaine prochaines les personnages qui ont connu Frédéric Bastiat, pour leur soumettre mon œuvre et solliciter leur avis. En un mot je serai content et je crois que vous aurez un monument remarquable."
56) Lettre de Léon Say, ministre des finances, à Soubaigné (Paris, 14.3.1878) : a écrit à Henry de Monclar pour lui dire qu’il ne pourrait venir à Mugron à la fin d’avril ou début mai pour l’inauguration du monument Bastiat ; s’associera "de tout [s]on cœur à l’hommage rendu à l’illustre économiste qui a tant fait pour répandre les plus utiles vérités".
57) Lettre d’Henry de Monclar à Soubaigné (Pau, 25.3.[1878]) : envoie une lettre de Léon Say qui demande à reprendre la date du 23 avril pour "la cérémonie [d’inauguration], qu’on n’a aucun intérêt à retarder" ; demande une "décision hardie", après avoir consulté "Hiard [maire de Mugron], Despouys et Lapierre" ; demande d’écarter des décisions "les membres honoraires qui n’ont rien à voir avec la question ; l’œuvre est toute mugronnaise et c’est au comité d’initiative seul qu’il appartient de prendre les décisions [...]. Le plus essentiel est d’avoir M. Say qui tient fort à venir, il a présidé, l’année dernière à Londres, le banquet des économistes, il est le petit-fils de l’illustre J.-B. Say qui a été, en France, le père du libre-échange."
58) Double d’une lettre de Soubaigné à Pierre-Victor Delaroy, directeur du Journal des Landes à Mont-de-Marsan (Mugron, 31.3.1878) : demande d’insérer l’annonce de la cérémonie d’inauguration du monument Bastiat "le mardi 23 avril prochain", présidée "par M. Léon Say, ministre des finances, qui en acceptant l’offre qui lui était faite, a bien voulu rapprocher du souvenir de Bastiat le nom illustre de Jean-Baptiste Say".
59) Lettre de François Lalande, président de la chambre de commerce de Bordeaux, à Soubaigné (Bordeaux, 19.4.1878) : se rendra à Mugron pour l’inauguration du 23 avril et y prononcera un discours.
60) Transcription d’un article paru dans Les Échos de la Chalosse ("Inauguration de la statue Bastiat à Mugron, le 23 avril 1878") : discours de Léon Say, ministre des finances, de Gustave de La Croix de Ravignan, président du conseil général, de François Lalande, président de la chambre de commerce de Bordeaux, de M. Micé, président de la société d’agriculture de la Gironde, de Jean-Baptiste Plantié, maire de Bayonne (ville natale de Bastiat), de MM. Benoît-Martin Sourigues et Pascal Duprat, députés. "La foule défile devant le monument, que chacun examine et apprécie. Il est dû au ciseau de M. Vital Dubray, officier de la Légion d’honneur, membre correspondant de l’Institut. Il se compose d’un buste en bronze qui reproduit avec une scrupuleuse fidélité les traits à la fois graves et spirituels de l’éminent économiste, d’un socle proportionné sans doute aux dimensions de la place, mais moins en rapport avec la hauteur du buste même, enfin d’une Renommée à la pose vive, élancée, et qui d’une main rapide grave en lettres d’or sur le marbre le titre des principaux ouvrages de Bastiat. La statue de la Renommée, irréprochable en elle-même, semble aussi avoir été taillée sur un trop grand modèle. Néanmoins, l’ensemble du travail produit un bel effet, il honore l’artiste qui l’a exécuté."
61) Lettre de Florentin Loriot à Soubaigné (Alençon, 15.4.1884) : Loriot (1849-1905), poète et peintre, membre de la Société archéologique et historique de l’Orne, a reçu Le Progrès de la Chalosse, où figure la mention "d’une somme de 859 f. affectée par le comité Bastiat à l’entretien du monument élevé à votre libéral compatriote. Rien de mieux que d’entretenir la statue de Bastiat, mais, si vous voulez bien publier cette lettre, laissez-moi dire à vos concitoyens qu’il n’importe pas tant d’entretenir la statue que de rester fidèle aux idées [de Bastiat]. Il ne faudrait pas que le culte d’une chose inanimée dispensât de méditer des écrits qui, par une exception rare en politique, n’ont pas cessé d’être actuels. Il ne faudrait pas que l’on rendît hommage à une muette effigie comme on rend hommage aux principes de 89 [...]. Deux cent mille socialistes, répandus dans la France entière, attendent la bouche béante [...] l’heure où ils pourront se jeter sur les grands services privés comme sur une proie et en faire une exploitation qu’ils appelleront nationale et qui ne sera que spoliatrice. [...] Croyez-vous, Monsieur, sans déprécier votre initiative, qu’il suffise aujourd’hui de nettoyer la statue de Bastiat ; ne vaudrait-il pas mieux faire resplendir sa doctrine ?" [Suit un véritable cours sur cette doctrine]. "Si, Monsieur (ce qu’à Dieu ne plaise !) dans votre place de Mugron, la rouille ou le lierre ou le vandalisme pire encore d’hommes qui n’ont plus respect de ce qui est respectable venaient à défigurer la statue de votre Bastiat, si l’effigie de ce grand homme devenait comme un simulacre oublié et méconnu, quelqu’un viendrait, ce serait vous sans doute, et retrouverait les traits de l’œuvre d’art, remettrait en lumière d’une main respectueuse ce fin profil [...]."
1) "Ville de Mugron. Monument de Frédéric Bastiat. Devis estimatif" (par l’architecte Alexandre Ozanne, Mont-de-Marsan, 31.5.1873) : "construction d’une fontaine pour perpétuer la mémoire de Frédéric Bastiat". Maçonnerie en moellon dur et pierre de taille de Mugron ; "ravalement, dressage, moulurage, taille des vasques et achèvement complet du travail sauf la sculpture" ; "sculpture des mascarons, des frises, palmettes et chapiteaux", "gravure des inscriptions", "buste en bronze pris à Paris", "photographies, dessins d’étude avant-projets", etc. Total des dépenses prévues : 7.500 francs.
2) "Ville de Mugron. Alimentation d’eau. Devis estimatif" (par l’architecte Alexandre Ozanne, Mont-de-Marsan, 31.5.1873) : "construction d’une fontaine pour perpétuer la mémoire de Frédéric Bastiat". Total des dépenses prévues : 13.500 francs.
1) Frédéric Bastiat (1801-1850). Mugron, 1er juillet 1951. Commémoration du 150e anniversaire de la naissance de Bastiat. Extrait du liminaire : "En 1878 était inaugurée à Mugron la statue de Frédéric Bastiat [...]. Nos jeunes enfants n’ont guère connu qu’un socle de pierre, noirci par le temps, découronné de son buste, au cours des sombres années d’occupation ; mais, à vous tous le monument intact était familier. Maintenant vous le voyez remis à neuf, un peu différent de vos souvenirs, allégé de la muse allégorique qui le flanquait et l’alourdissait. Tel quel, dans sa simplicité sévère, il est digne de celui qu’il honore [...]. Nous devons ce rajeunissement à la diligence et à la générosité de nos édiles [...]. Si, au cours de cette cérémonie, je prends le premier la parole [...], comme titre et mérite à l’honneur qu’ils [le maire et le conseil municipal] ont bien voulu me faire, je n’avais que ceux d’être le descendant direct du Président du Comité d’Organisation du Monument de 1878 [Pierre Soubaigné]."