Ecole primaire publique de garçons puis collège (anciens)

France > Nouvelle-Aquitaine > Charente-Maritime > Marans

En 1835, deux après l'adoption de la loi Guizot sur l'instruction publique, la municipalité de Marans est pressée par l'Etat de fournir à l'instituteur communal un endroit convenable pour y faire la classe. En août 1837, elle confie à l'architecte départemental Antoine Brossard l'étude de la construction d'une école dans une partie du jardin de l'ancien presbytère, mais l'année suivante, le conseil municipal décide d'acheter une maison récemment construite par M. Jamin, appelée la Bigoterie (5 rue du Colombier). Pour financer l'opération, l'ancien presbytère, rue de l'Eglise (actuelle rue Guy-Seguinot), et l'ancienne gendarmerie (rue de la Guillerie) seront vendus. Brossard ainsi que l'agent-voyer cantonal L. Viaud sont chargés du projet d'aménagement de cette maison, dont les plans sont présentés le 19 juillet 1838, mais l'Etat juge le fruit des ventes projetées insuffisant pour pouvoir mener l'affaire à bien.

On en revient donc à l'idée de construire l'école dans une partie du jardin de l'ancien presbytère (sur la moitié nord de la cour et des bâtiments actuels). Un premier projet est présenté le 10 décembre 1839 par l'agent-voyer L. Viaud. Les plans et devis estimatif du futur bâtiment sont établis les 25 avril et 3 juin 1842 par Brossard, qui reprend en fait ses plans de 1837. Le bâtiment principal sera construit en fond de cour, selon un axe nord-sud. D'abord envisagé à un étage, et finalement en simple rez-de-chaussée, il comprendra une grande classe de 19,50 mètres de longueur sur 8 de large, aux murs percés de douze ouvertures dont quatre portes vitrées donnant à l'est. Parmi ces deux portes, les deux centrales ouvriront sur la cour, et les deux autres donneront dans chacune des deux ailes qui encadreront la cour, au nord et au sud, le tout formant un U avec le bâtiment principal. L'aile sud comprendra au rez-de-chaussée le logement de l'instituteur soit, d'ouest en est, une chambre, une cuisine, un bûcher et cellier, et des latrines. L'aile nord sera formée, d'ouest en est, d'un hangar ou préau et, côté rue, d'une chambre. Le long de la salle de classe, côté nord, un étroit passage reliera le hangar au jardin qui s'étendra à l'ouest, derrière le bâtiment principal. Pour construire l'ensemble des bâtiments, la pierre de taille utilisée proviendra des carrières de Crazanne.

Les travaux de construction de la nouvelle école sont adjugés le 8 octobre 1843 à Jean Bousquet-Bichon, maître charpentier et marchand de bois à Marans. Après un devis supplémentaire présenté en janvier 1845, les travaux sont achevés en juin. L'école ouvre probablement à la rentrée suivante. Parmi les aménagements ultérieurs, un tillis (plafond) en bois de sapin de Norvège est posé dans la salle de classe en 1853 par Jean Hyacinthe Croc, menuisier à Marans.

Entre temps, au sud, une maison a été construite sur ce qui restait de l'ancien jardin du presbytère. Un terrain séparant l'école de cette maison est mis en vente vers 1875, permettant d'envisager l'agrandissement de l'école vers le sud. Trente-cinq ans jour pour jour après sa premier intervention, l'architecte Antoine Brossard présente son projet le 25 avril 1877, mais il n'est pas retenu. Le 26 mai 1878, l'architecte départemental Charles Bunel présente ses propres plans et devis, cette fois adoptés, et les travaux sont adjugés le 6 avril 1879 à Jean-Baptiste-Constant Sauvanet, entrepreneur à Marans. Les anciens bâtiments sont détruits mais le principe d'un plan en U est conservé. L'école est doublée vers le sud. Comme auparavant, un corps principal de bâtiment, d'axe nord-sud, vient prendre place entre deux cours. Alors en simple rez-de-chaussée, il comprend quatre salles de classe. Sur son côté nord, le passage étroit permettant de relier les deux cours est maintenu. Les deux ailes qui encadrent la cour est possèdent un étage. Elles abritent les logements des enseignants et, au rez-de-chaussée de l'aile sud, un réfectoire. Les deux ailes sont reliées le long de la rue par un préau couvert. Dans la cour ouest, derrière le corps principal de bâtiment, se trouve un préau couvert (sur le côté nord de la cour), suivi du jardin de l'instituteur.

Le 18 juin 1921, le conseil municipal décide de donner le nom du lieutenant Raymond Marsas, mort au champ d'honneur en 1916, à la salle où il enseignait. Une quatrième classe ouvre en 1929, une cinquième en 1932. Un plan du rez-de-chaussée de l'école établi en 1936 montre que l'agencement de l'école a peu évolué depuis sa construction en 1879. En 1936, il est prévu de construire une cantine dans l'angle nord de la cour ouest, en prolongement du préau, projet présenté par l'architecte Brouard mais qui ne semble pas réalisé avant la déclaration de guerre en 1939.

En octobre 1945, un "cours complémentaire", ancêtre du collège, est créé dans l'école de garçons. Il compte 55 élèves, répartis en deux classes. Ses effectifs augmentent rapidement et ses locaux deviennent trop petits. En 1951, le corps principal de bâtiment, entre les deux cours, est surélevé d'un étage, et un nouveau bâtiment de quatre classes est construit dans la cour ouest, en prolongement du préau, comme déjà envisagé en 1936. L'établissement devient collège d'enseignement général en 1960, avec 216 élèves et 7 classes. A la fin des années 1960, il compte 343 élèves (dont 158 collégiens) et des classes préfabriquées doivent être ajoutées.

Le collège quitte l'endroit après la construction de ses nouveaux locaux, rue de Bel-Air, en 1970-1971. Intégrés à l'école élémentaire Jules-Ferry avec l'ancienne école de filles (le mur de clôture qui séparait les deux cours a été abattu, et les cours fusionnées), les locaux de l'ancienne école de garçons et ancien collège sont en partie utilisés par l'école et par des associations.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Secondaire : milieu 20e siècle

Dates

1879, daté par source

Auteurs Auteur : Brossard Aubin-"Antoine"-Magloire

Fils d'André Aubin Brossard, architecte à La Rochelle et architecte départemental de la Charente-Inférieure, son frère est second grand prix de Rome de peinture. Elève de Lépine et de l'école des Beaux-Arts, il succède à son père comme architecte départemental en 1825, et est également architecte de la Ville de La Rochelle et architecte diocésain jusqu'en 1873. On lui doit entre autres l'asile d'aliénés du département, le séminaire, les prisons de Rochefort et de Saintes, le lycée de La Rochelle, la bibliothèque et le cabinet d'histoire naturelle, le théâtre de Rochefort, l'hospice de Saint-Jean-d'Angély, l'église de Saint-Vivien de Saintes, plusieurs églises : Bois, Loix, Saint-Vivien de Saintes, la flèche de l'église d'Ars et des bains publics. Il a aussi participé à l'achèvement de la cathédrale où il a réalisé la chapelle de la Vierge.

(source : Elec, répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle, dir. Jean-Michel Leniaud, elec.enc.sorbonne.fr)

, architecte (attribution par source)
Auteur : Bunel Charles Henri

Charles Henri Bunel devient architecte du département de Charente-Maritime en 1876.

,
Auteur : Sauvanet Jean-Baptiste-Constant

Entrepreneur à Marans dans la seconde moitié du 19e siècle.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)

L'ancien collège et école de garçons occupe la partie est de l'école élémentaire Jules Ferry. Ses bâtiments donnent sur la rue Guy Seguinot, longée par un haut mur de clôture. Celui-ci est percé d'un portail couvert en pierre de taille, orné d'un encadrement mouluré, de coussinets sous le linteau et d'une frise de disques inscrits dans des carrés. Derrière, un préau couvert est adossé contre le mur de clôture. Deux ailes identiques, à un étage, avec toit en appentis et à croupes, encadrent la cour et forment un U avec le corps principal de bâtiment, lui aussi à un étage, situé à l'ouest de la cour. Le décor de ce bâtiment et des deux ailes se limite à un bandeau d'appui.

Le rez-de-chaussée du corps principal de bâtiment est traversé par un couloir qui conduit à une seconde cour, à l'ouest. A droite de ce couloir, une grande salle sert de gymnase. Elle porte le nom du lieutenant Raymond Marsas, professeur, tué pendant la Première Guerre mondiale, en 1916. Sa photographie et l'évocation de ses titres et hauts-faits figurent dans un cadre, sous un fronton. A l'étage, le long de la façade est, un couloir dessert des salles de classes, distribuée sur le côté ouest.

La seconde cour s'étend à l'arrière du corps principal de bâtiment, à l'ouest. Bordée au nord d'un bâtiment à un étage et d'un préau, elle est intégrée dans l'espace dédiés aux élèves de l'école Jules-Ferry. Au sud-ouest de cette cour se trouve un petit bâtiment en rez-de-chaussée, construit en brique rouge et en pierre.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

Toits
  1. tuile creuse
Étages

1 étage carré

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : appentis

    Partie de toit : croupe

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Marans , 9 et 11 rue Guy Seguinot

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 1820 E 69, 70 et 75, 2016 AH 62

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