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Couvent des Ursulines (détruit), puis école secondaire, puis collège municipal, puis École normale et école des frères de la doctrine chrétienne, aujourd'hui institut du thermalisme
Historique
Le couvent des Ursulines
L'ordre de Sainte Ursule est fondé au XVIe siècle en Italie et essaime en France au XVIIe. Sa principale vocation est l'éducation de jeunes filles.
Le couvent des Ursulines de Dax est documenté, mais il n'existe plus de vestiges en élévation aujourd'hui.
Les Ursulines font bâtir le couvent sur un espace libre du nord-est de la ville. D'après l'abbé Vincent Foix, les Ursulines, venant de Saint-Esprit de Bayonne, se seraient installées à Dax en 1654 par la volonté de l'évêque Jacques Desclaux et grâce au legs de Marguerite de Lalanne. Par son testament du 18 avril 1653, celle-ci lègue 18 000 livres aux Ursulines à la condition de construire une maison de leur ordre à Dax et d'y entretenir 6 jeunes filles parmi les plus démunies. Un document de 1765 évoque des plaintes à l'encontre des Ursulines pour le non respect du legs Lalanne : elles n'auraient accueilli aucune pensionnaire entre le 1er août 1653 et le 12 février 1655. Ce à quoi elles répondent que les 18 premiers mois ont été consacrés à faire venir et entretenir les premières religieuses du couvent. On peut donc supposer que le 1er août 1653 correspond à la date effective de fondation du couvent. Trois sœurs se portent volontaires pour créer le monastère dacquois : Jeanne de Naguille dite de sœur Bonaventure (prieure), Madeleine Delpech de Jésus (assistante et procuratrice), Marie Dartigolle de la Passion (assistante). À la fin du 17e siècle, l'établissement est prospère puisqu’elles demandent à acquérir la maison et le jeu de paume attenant au couvent au Sr de Pons, major du régiment de Lansac : « leur clôture qui est présentement si petite qu’elles ont beaucoup de peine d’y loger par l’augmentation de leur communauté, ce qui les expose à de grandes maladies » (AD Landes, E dépôt 88, BB6). Un document datant peut-être de cette période, trouvé par l'abbé Degert aux archives nationales donne quelques informations sur la communauté : "Il y a dans cette communauté 71 personnes ; 32 religieuses de chœur ; 4 religieuses converses ; une novice ; 20 pensionnaires […] ; nulle dame retirée ni engagée dans la maison ; 6 jeunes filles nourries et entretenues de tout à perpétuité aux dépens de la maison ; lorsqu’elles ont atteint l’âge de 20 ans ou elles se retirent chez elles et l’on en prend d’autres, ou elles sont appelées à la religion la communauté les y reçoit gratuitement […] ; 8 filles de service. La pension et les trois classes d'enseignement ouvertes par les ursulines fonctionneront jusqu'à la fermeture du couvent. En 1790, elles sont 33 religieuses contraintes de quitter le couvent suite à la nationalisation des biens du clergé.
L'école secondaire
L'école créée par Pierre Giraud en 1798 au couvent des Barnabites déménage au couvent des Ursulines en 1801. Le 30 vendémiaire an X (22 octobre 1801), elle devient école secondaire. En 1802, l'école appartient aux codirecteurs associés Giraud-Darjou. En 1803, Giraud et Darjou abandonnent la direction pour des raisons d'insalubrité des locaux (voir annexe). Par délibération du 17 septembre 1803, le conseil municipal estime « qu'il est difficile de connaître le motif de cette dissolution, mais que, quelle qu'en soit la cause, la ville de Dax ne peut la considérer avec indifférence […] que, dans cette situation, le seul moyen de ne pas perdre le fruit de cet établissement est de la continuer pour le compte de la ville. » L'école devient officiellement communale en 1804. Fermée depuis 1803, elle rouvre à la rentrée 1805 non sans difficultés car la municipalité n'a pas les moyens de réhabiliter l'ensemble. En 1809, l'école cohabite avec le Petit Séminaire. Celui-ci ferme en 1812 à la suite du décret impérial qui n'autorise qu'une école ecclésiastique par diocèse ; ce privilège revient à Aire-sur-l'Adour.
Le grand bâtiment ouest, adossé au cloître, est démoli entre 1791 et le premier quart du 19e puisqu'il ne figure plus sur le cadastre napoléonien. À part cela, la plus grande partie des bâtiments du couvent semble encore en place en 1825. Cependant, des travaux de restauration et d'agrandissement ont lieu peu de temps après, en 1838 sans qu'on en connaisse le détail.
Le collège ecclésiastique
En 1853, pour soulager les dépenses de la ville, le maire Charles Pardeilhan sollicite l'évêque Lanneluc pour prendre en charge l'école secondaire. L'école devenue collège ecclésiastique déménage à l'ancien séminaire de Saint-Vincent-de-Xaintes (réf. IA40002295) en 1857. Les locaux des Ursulines restent inoccupés pendant plusieurs années.
L'école Normale et l'école des frères de la doctrine chrétienne puis l'école communale
En 1859, le Recteur autorise l'installation de l’École normale au couvent des Ursulines. Celle-ci, créée à Dax en 1834, avait d'abord été logée dans un bâtiment situé à l'emplacement actuel de la banque populaire (place de la Course) mais devenu trop exigu. D'importants travaux d'aménagement sont nécessaires à l'installation de l'établissement en 1866 qui partage les locaux avec l'école des frères de la doctrine chrétienne. L'ancienne école est divisée en deux, l'école normale dans la partie nord et les frères dans la partie sud (comprenant la chapelle). Les travaux sont dirigés par Victor Sanguinet, architecte municipal, et réalisés par l'entreprise de Jean Gischia entre 1860 (plans datés) et 1865 (fin des travaux). Il semble qu'une grande partie des bâtiments du couvent (sinon la totalité) ait disparu à cette époque.
Avec les lois Ferry, l'école des frères est remplacée par une école communale. En 1894, de nouveaux travaux de restauration et d'agrandissement sont entrepris à l’École Normale sous la direction de l'architecte municipal Edmond Ricard. En 1908, l'école subit des dommages de l'incendie qui ravage les Arènes en bois de la place de la Course. Le jeune Albert Pomade, tout juste recruté comme architecte municipal, est chargé de la direction des travaux de reconstruction. Au début du 20e siècle, la chapelle de l'ancien couvent existe encore, mais elle ne survit pas à l'aménagement de l'esplanade de la fontaine chaude en 1934 (aujourd'hui esplanade Charles-de-Gaulle). À cette date, Pomade est chargé du réaménagement de l'école : clôture le long de l'esplanade (dont il reste un fragment), cours de récréations, nouveau fronton et une salle de classe supplémentaire.
L’École normale de Dax ferme en 1974.
L'institut du thermalisme
On y trouve aujourd'hui l'Institut du thermalisme (dépendant de l'université de Bordeaux) construit en 2003-2004. Demeure encore le corps de bâtiment d'entrée possédant peut-être des vestiges du 17e siècle mais en grande partie réaménagé dans les années 1860 par Sanguinet (voir illustration). La plate-bande de l'entrée porte encore l'inscription "École Normale". En 2019, dans le cadre du projet d'art urbain "Muralis", une fresque a été peinte par l'artiste Kan DMV sur le mur sud du corps est.
Détail de l'historique
Périodes |
Secondaire : 3e quart 17e siècle (détruit) Secondaire : 2e quart 19e siècle Principale : 3e quart 19e siècle Principale : 4e quart 19e siècle Secondaire : 2e quart 20e siècle Principale : 1er quart 21e siècle |
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Dates |
1653, daté par source 1838, daté par source 1860, daté par source 1894, daté par source 1934, daté par source 2003, daté par source |
Auteurs |
Auteur :
Sanguinet Victor Conducteur des Ponts et Chaussées, puis architecte de la Ville de Dax. Né à Saint-Vincent-de-Xaintes (Dax) le 6 février 1820, mort à Dax (rue Saint-Vincent) le 17 septembre 1894 ; fils de Pierre Sanguinet (mort à Saint-Vincent-de-Xaintes le 26 avril 1825), tailleur d'habits, et de Catherine Brocas (épouse du plâtrier Jean Legrand en deuxièmes noces), et frère d'Élisabeth, en 1838 Mme Christophe Hoffmann. Épouse en premières noces à Dax, le 6 février 1849, Marthe (ou Marie) Delphine Duverger (Dax, 1826 - Dax, 2 décembre 1849), tailleuse de robes, fille de Bernard Duverger et de Marie Rose Larrieu ; puis en deuxièmes noces, à Dax le 12 février 1855, Zoé Marthe Lalanne (Dax, 29 janvier 1825 - Dax, 18 mai 1898), marchande de nouveautés, fille de Jean-Baptiste Lalanne, vitrier et entrepreneur de construction (frère de l'entrepreneur Étienne Lalanne), et de Marie Lobiose ou Laubiosse, et sœur du général de brigade Étienne Lalanne (1819-1897). Sanguinet eut quatre filles et deux fils de son second mariage. Auteur : Gischia Jean, entrepreneur (attribution par source) Auteur : Ricard Edmond Adélaïde Henri Bernard Edmond Ricard, né à Pau le 3 septembre 1853 et mort à Dax (chalet Calibri, boulevard Carnot) le 5 novembre 1907. Fils d'Eugène Louis Henri Ricard et de Marie Adélaïde Victorine Augusta Tisnès, il épousa en premières noces Marie Hélène Élise Ladonne (Bordeaux, 1849 - Dax, 29 juin 1896), fille de Joseph Ladonne et de Marie Parenteau, dont il eut deux enfants nés à Dax : Augusta Marie Jeanne (14 avril 1883) et Marcel Jean Joseph (24 décembre 1887). Veuf, il se remaria à Paris 9e, le 18 janvier 1900, avec Ernestine Madeleine Jacquemard (Paris 19e, 35 rue de Meaux, 11 décembre 1861 - Bayonne, 26 novembre 1951), fille de Jules Césaire Jacquemard, employé, et d'Anne Marie Hary. Edmond Ricard étudia l’architecture chez son oncle maternel Oscar Tisnès (1837-1899), architecte à Biarritz, puis à l'École des Beaux-Arts où il fut l'élève de Louis Jules André. Architecte de la Ville de Dax pendant plus de vingt-cinq ans, membre de la Société centrale des architectes en 1900 et officier d’Académie en 1891, il construisit à Dax l'église Saint-Vincent-de-Xaintes (1888-1894), l'hôtel des postes et télégraphes, le monument à Borda (1891) et l'hôtel des Baignots (établissement thermal) de 1894 à 1908. Auteur : Pomade Albert Architecte né le 31 Janvier 1880 à Mont-de-Marsan et mort à Dax le 31 décembre 1957. Marié le 17 décembre 1919 à une riche héritière argentine, Ana Celia Vasquez, il est diplômé de l'École des Beaux-Arts de Paris. Il s'installe à Dax en 1903 et succède en 1908 à Edmond Ricard comme architecte municipal. Ses principales réalisations dans la ville sont les arènes (1913), les bains Saint-Pierre (1924), l'hôtel des Postes (1927), l'hôtel Splendid (1929, en collaboration avec André Granet), la maison de repos du Lanot et de nombreuses maisons et villas. En dehors de Dax, on lui doit d'autres villas à Hossegor, Soustons, Saint-Vincent-de-Tyrosse ou Hendaye, ainsi que les arènes de Saint-Sever (1932). |
Description
Couvent :
Les bâtiments étaient situés parallèlement à la rue Sainte-Ursule avec, au nord, 4 corps de bâtiments rectangulaires donnant sur la rue Sainte-Ursule organisés autour d'un cloître central ; au sud, la chapelle séparée des précédents par une cour donnant sur la rue mais fermée d'un mur ; un grand bâtiment de plan rectangulaire adossé au cloître ; un ou deux autres bâtiments à l'ouest de la chapelle et adossée à elle. À l'ouest on trouvait aussi des jardins.
École Normale en 1860 :
L'Ecole Normale est installée dans les bâtiments nord (ancien cloître du couvent) formant un "U" autour d'une cour postérieure et donnant sur la rue Sainte-Ursule. Celui-ci comprend : entrée, conciergerie, parloir, latrines, cuisine, réfectoire et salle de l'école annexe en rez-de-chaussée ; chambres de professeurs, chambre et salon du directeur et dortoir des élèves au 1er étage ; cabinet de physique, cabinet de chimie, infirmerie, chambres de domestiques au 2e étage.
L'aile nord des bâtiments décrits ci-dessus était prolongée d'un corps de bâtiment allongé avec une salle d'étude en rez-de-chaussée et le dortoir à l'étage (dans le prolongement du dortoir). À l'ouest, un bâtiment en rez-de-chaussée de plan allongé comportait les salles de classe.
Au sud, un bâtiment de dépendances en rez-de-chaussée était accolé au corps principal.
Le jardin était divisé en deux avec la grande cour de récréation et le jardin du directeur.
École des frères :
L'École des frères se trouve dans la partie sud des bâtiments du couvent, avec un corps de bâtiment rectangulaire en retrait par rapport à la rue Sainte-Ursule, précédé d'une cour et la chapelle au sud. Le bâtiment comportait au rez-de-chaussée : vestibule, loge de portier, parloir, cuisine, réfectoire, lingerie, chai, latrines. Au 1er étage : galerie (côté ouest), couloir, 4 classes et latrines. Au 2e étage : dortoir, chambres, latrines, promenoir. A l'arrière : une basse-cour et un jardin.
Institut du thermalisme :
Les bâtiments s'organisent autour d'une cour centrale avec : au nord, un corps de plan allongé à 2 étages carrés comportant 2 corps en retour d'équerre ; à l'ouest, un bâtiment rectangulaire, toit terrasse ; au sud, un bâtiment de plan allongé avec une galerie en rez-de-chaussée et un étage carré. La partie ouest du toit terrasse de ce bâtiment est abritée d'un auvent maçonné qui rejoint le mur ouest prolongé.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Couvertures |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA40002235 |
Dossier réalisé par |
Fascianella Linda
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Dax |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2020 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Ville de Dax |
Citer ce contenu |
Couvent des Ursulines (détruit), puis école secondaire, puis collège municipal, puis École normale et école des frères de la doctrine chrétienne, aujourd'hui institut du thermalisme, Dossier réalisé par Fascianella Linda, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Ville de Dax, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/67154d25-2552-41ba-bee6-5938741518b7 |
Titre courant |
Couvent des Ursulines (détruit), puis école secondaire, puis collège municipal, puis École normale et école des frères de la doctrine chrétienne, aujourd'hui institut du thermalisme |
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Dénomination |
couvent école école normale université |
Vocable |
Sainte-Ursule |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Dax , rue Sainte-Ursule
Milieu d'implantation: en ville
Cadastre: 1825 A2 296, 326, 2017 AE 12