Verrière figurée (baie 2) : vie de la Vierge

France > Nouvelle-Aquitaine > Haute-Vienne > Limoges

Cette verrière a été exécutée vers 1455 ; il en subsiste neuf scènes. Elle a été recomposée et complétée par Joseph Villiet vers 1859-1860 : les scènes narratives ont été réorganisées autour d’une grande figure moderne de la Vierge à l'Enfant en pied en trois registres placés dans la partie supérieure de la lancette centrale, alternant avec huit panneaux modernes d’un Arbre de Jessé. Six scènes du cycle de la vie de la Vierge, décrites en 1846, ont été enlevées par Joseph Villiet en 1859.

La verrière est assez bien conservée ; les verres du 15e siècle sont très corrodés.

Périodes

Principale : 3e quart 15e siècle

Secondaire : 3e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Villiet Joseph

Joseph Villiet, peintre-verrier bordelais. En 1841, il entre dans l'atelier de peintre-verrier d'Émile Thibaud et d'Étienne Thevenot, à Clermont-Ferrand. En mai 1851, il demande au peintre-verrier Laurent-Charles Maréchal de Metz de travailler dans son atelier. Devant son refus, il décide en juillet 1852 de s'installer à Bordeaux avec une recommandation de l'évêque de Clermont pour Mgr Donnet.

, peintre-verrier (attribution par source)
Personnalite : Fruchaud Pierre-Félix

Pierre-Félix Fruchaud, ordonné prêtre en 1829. Vicaire général du diocèse d'Angoulême à compter de 1842, il est nommé évêque de Limoges en1859 (1859-1871). Il est nommé à l'archevêché de Tours le 30 septembre 1871.

, commanditaire (attribution par travaux historiques (incertitude))

Ce vitrail est composé de trois lancettes trilobées (7 registres) surmontées d'un tympan à un ajour ovale dominant deux pentalobes, et nombreux écoinçons.

La verrière illustre la vie de la Vierge à travers dix scènes, recomposées et complétées au 19e siècle. Les scènes ont été réorganisées autour d’une grande figure moderne de la Vierge en pied, couronnée et portant l’Enfant, en trois registres placés dans la partie supérieure de la lancette centrale, alternant avec huit panneaux modernes d’un Arbre de Jessé. Les sujets de pleine couleur étaient à l’origine dotés d’encadrements architecturaux semblables à ceux de la baie 1 (l’abbé Texier décrit ces « niches en grisaille rehaussées de jaune, en ogives surbaissées sur les côtés et en arcs en anse de panier au centre ») ; en subsistent deux exemples au registre inférieur, ainsi que les voûtes couvrant les autres scènes, au pourtour transformé par Villiet en niches arborescentes. Les bordures modernes reproduisent celles de la baie 1, à fleurs de lys au centre et à motifs de feuillages dans les lancettes latérales.

De bas en haut et de gauche à droite :

- 1er registre : de part et d’autre de la figure de Jessé endormi, encadré de fragments architecturaux anciens en remploi, à gauche, l’Annonce de l’ange à Joachim assis dans une cathèdre, encadrement architectural d’origine (panneau complété) ; à droite, l’Annonce de l’ange à sainte Anne (moderne sauf l’encadrement architectural).

- 2e registre : autour du roi David, à gauche, la Visitation en présence de deux jeunes filles qui tiennent des livres (restauré : manteau de la Vierge, tête de sainte Élisabeth) ; à droite, l’Annonce aux bergers entourés de leurs troupeaux, l’ange tenant un phylactère apparaissant en buste au sommet de l’édicule (verres anciens, peu complétés ; figures d’échelle plus grande que dans les autres panneaux, restaurées vers 1500 ?).

- 3e registre : au centre, entre deux rois modernes, Asa à gauche et Josias à droite, la Circoncision. L’Enfant est tenu par la Vierge suivie de saint Joseph et de deux femmes, deux autres spectateurs derrière le grand prêtre (peu restauré ; bas du manteau de Marie refait).

- 4e registre : à gauche, la Présentation du Christ au temple en présence de plusieurs personnages dont une servante tenant une offrande, Siméon vêtu en évêque, la Vierge agenouillée drapée dans un manteau damassé d’or (peu restauré, quelques pièces de bordures d’origine) ; à droite, le Massacre des Innocents (bien conservé ; restaurations : quelques pièces des drapés).

- 5e registre : à gauche, Joas ; à droite, Ezéchias.

- 6e registre : à gauche, la Fuite en Égypte, située dans un édicule dallé, tendu de damas rouge au-dessus duquel apparaissent des fenêtres d’église ; l’âne chemine parallèlement au bœuf visible en arrière (restauré : grande pièce du bas du manteau de la Vierge, pièce de damas située à gauche et fenêtre placée au-dessus ; tête de saint Joseph : restauration du début du 16e siècle ?). À droite, Jésus disputant dans le temple avec quatre docteurs, retrouvé par ses parents (dais constitué de morceaux rapportés, figure de la Vierge complétée, bas des vêtements des docteurs modernes).

- 7e registre : au centre, entre deux rois modernes, Amon à gauche et Joram à droite, le Couronnement de la Vierge par la Trinité ; Marie mains jointes, en manteau damassé, agenouillée au centre sous la colombe du Saint-Esprit entourée de rayons, entre le Père et le Fils assis devant une étoffe drapée ; Dieu le Père, coiffé de la tiare et portant le livre, pose la couronne sur la tête de la Vierge, tandis que Jésus, tenant le globe, la bénit (bas du manteau de la Vierge restauré, le reste bien conservé ; verres corrodés).

Têtes de lancettes : sur fond damassé bleu, sommet d’architectures flamboyantes évidées de trois niches (peu restauré ; en 1846, l’un des dais était couronné d’une statuette d’Ève tenant le fruit défendu et voilant sa nudité d’une feuille de figuier, ce qui laisse deviner que ces niches abritaient initialement une représentation du Péché originel).

Au tympan, la Transfiguration. L'ajour supérieur est orné du Christ transfiguré (tête peinte sur verre rouge), tenant le globe crucifère et bénissant, environné de nuées et d’une gloire rayonnante jaune mise en plombs sur le fond bleu ; de part et d’autre, Moïse et Élie figurés en buste (bien conservé, quelques bouche-trous). L'ajour inférieur droit est garni, sous les rayons prolongeant ceux de l’ajour supérieur, de saint Jacques le Majeur ébloui par l’apparition, agenouillé sur un sol dallé, figuré entre deux tours couronnées de clochers, chacune flanquée de deux coquilles (panneau unique, en forme de pentalobe, presque intact). Les deux autres apôtres qui occupaient l’ajour gauche - décrits en 1846 - sont remplacés depuis 1860 par les armoiries couronnées de Mgr Fruchaud, évêque de Limoges contemporain de la restauration, soulignées de sa devise. Dans l'écoinçon gauche, le soleil à face anthropomorphe et dans l'écoinçon de droite, la lune.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Haute-Vienne , Limoges , 17 place Saint-Michel

Milieu d'implantation: en ville

Cadastre: 2014 DX 01 199

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