Château Desmirail, aujourd'hui château Marquis d'Alesme-Becker

France > Nouvelle-Aquitaine > Margaux-Cantenac

Desmirail faisait autrefois partie du domaine de Rauzan, et en fut séparé pour servir de dot à une demoiselle Rauzan de Ribail, qui épousa Jean Desmirail, alors avocat puis conseiller, et enfin président au Parlement de Guyenne. Ce sont eux qui firent construire le château qui figure sur le cadastre de 1826. Le nom d'Alesme fait référence à une importante famille noble de Guyenne ; on retrouve une famille Dalesme, propriétaire au début du 19e siècle et qui vend à Jean Bekker-Terling. En 1836, la propriété Dalesme appartient à Joseph-Amédée Rolland. Le lien entre Jean Desmirail et la famille Dalesme puis Bekker n'est toutefois pas clair. L'édifice actuel conserve des éléments anciens mais l'ensemble a été rhabillé et transformé entre 1860 et 1866 par le propriétaire, Joseph Sipière. Un plan daté 1859 montre la façade du château avant transformations : on y retrouve les mêmes proportions, le même nombre de travées : Joseph Sipière, comme en témoigne Édouard Guillon en 1866, "le restaura à la moderne, y ajouta les deux tourelles en pendant qui le flanquent, l'horloge qui décore sa façade, le belvédère qui la surplombe". Les plans de ce belvédère furent publiés vers 1881 dans un ouvrage de J. Ferrand, architecte, consacré aux constructions en fer et en bois. Dans l'édition de 1886 de l'ouvrage de Cocks et Féret, l'illustration de la demeure est accompagnée d'un commentaire confirmant l'attribution des plans à M. Ferrand. L'existence d'un puits artésien est également mentionnée.

Des augmentations de construction sont mentionnées en 1860 et 1866 et la construction nouvelle d'un chalet est indiquée en 1867. Ce dernier correspond-t-il à la partie latérale ouest ? Le château Desmirail devient château Marquis d'Alesme en 1938, lorsque la moitié des vignes et la marque commerciale Desmirail sont vendues à château Palmer (Cantenac) par le propriétaire de l'époque la société Chaplin and Co. L'autre moitié des vignes et le château désormais appelé Marquis d'Alesme Becker sont acquis par Edmond Ritz puis c'est la famille Zuger qui prend le relais à partir de 1955. Elle cède en 2006 la vigne, les dépendances et le nom à Hubert Perrodo, déjà propriétaire de Labégorce, Labégorce-Zédé et l'abbé Gorsse. Des bâtiments de dépendance, ne sont conservés qu'une partie de l'écurie, l'ensemble du cuvier et des chais ayant été remaniés en 1998 (Digneaux et Maurice, architectes). La "vacherie" octogonale, mentionnée par Édouard Guillon, a été détruite après 1975.

Un bâtiment de dépendance avec des encadrements en brique et pierre correspond peut-être à la cuisine des vendanges construite en 1872.

Le bâtiment où figure l'inscription "maître de chais" conserve sur sa façade occidentale une porte à l'encadrement mouluré, datant probablement du 18e siècle.

Les deux pavillons donnant sur la rue correspondent aux deux constructions nouvelles mentionnées sur cette parcelle en 1866. Le décor porté par l'une d'elle a été ajouté par Roger Zuger au milieu du 20e siècle.

Enfin, un édifice en brique et pierre peut correspondre à une maison de gardien et à la construction nouvelle indiquée en 1866.

Le parc a été planté en vignes, quelques arbres sont encore conservés ; les fontaines et puits artésien mentionnés dans les textes ne sont plus visibles aujourd'hui.

Dépendances et parcs ont été largement transformés au cours des années 2013-2014, englobées dans le vaste projet de construction de la famille Perrodo, confié à l'architecte Fabien Pédelaborde. De nouveaux chais sont en cours de construction à cet emplacement pour devenir le siège de la marque Marquis d'Alesme.

Périodes

Principale : 18e siècle

Principale : 2e moitié 19e siècle

Auteurs Auteur : Ferrand J.

Architecte et auteur de l'ouvrage Le charpentier-serrurier au XIXe siècle. Constructions en fer et en bois. Charpentes mixtes en fer, fonte et bois. Charpentes décoratives pour ateliers, magasins, halles, hangars, pavillons, galeries, passerelles, terrasses, planchers, portes, etc. Cent planches en couleurs et texte. Librairie polytechnique de J. Baudry, éditeur. Paris, s.d. [1881].

, architecte (attribution par source)

Le logis se compose d'un corps central de bâtiment de six travées, encadré de deux pavillons de trois travées chacun, flanqués de tourelles en encorbellement. L'ensemble s'organise en un rez-de-chaussée, un étage carré et un étage de comble. Un espace médian séparé par deux bandeaux est rythmé par des tables en tuffeau et en brique. On retrouve ces tables en brique séparant chaque fenêtre du rez-de-chaussée et de l'étage, ainsi que sous la corniche à modillons. Celle-ci est surmontée d'une balustrade en pierre qui se prolonge par les lucarnes, simples pour les pavillons et doubles au-dessus des deux travées centrales. Ces dernières forment un fronton orné d'une horloge factice, entourée de guirlandes de fruits et surmontée des initiales JS (Joseph Sipière) inscrites dans un cartouche, entouré de pampres de vigne.

Le faîte des toits est orné d'épis de faîtage en zinc. Le pavillon oriental est doté d'un belvédère, plateforme rectangulaire avec garde-corps et guérite surmontée d'un toit à l'impérial. La façade latérale occidentale composée de trois travées est complétée par deux travées supplémentaires en pierre de taille de calcaire coiffées d'un toit à longs pans débordant. La façade postérieure du château est quasi aveugle. L'accès au château s'effectue par une allée encadrée par deux pavillons, dont l'un porte des lettres (SD ?) et des raisins.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise, tuile creuse mécanique, tuile creuse
Étages

en rez-de-chaussée surélevé, sous-sol

Élévations extérieures

élévation ordonnancée sans travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

  3. Forme de la couverture : toit conique

  4. Partie de toit : croupe

État de conservation
  1. bon état
Décors/Technique
  1. sculpture

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Margaux-Cantenac

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 1826 B 77, 1960 AC 138

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