Maisons, fermes : l'habitat à Saint-Savin

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Saint-Savin

Fiefs et lieux-dits

Sous l'Ancien Régime, quelques fiefs anciens dépendant de l'abbaye de Saint-Savin sont cités dans les hommages d'Alphonse de Poitiers en 1260 : Artige, Babouseau, Siouvre, le Pin, la Rochangout, le Talu (à la limite d'Antigny).

Les villages de Babousseau et de Roussac sont cités respectivement en 1403 et 1404 dans le Grand Gauthier. Roussac est mentionné dans les biens de l'abbaye de l'Etoile en 1536 et le Talu dans ceux de l'évêché de Poitiers en 1473.

La plupart des fermes sont citées au 16e siècle comme métairies ou terres générant des revenus pour l'abbaye de Saint-Savin, Artige (1571), Bourouy (1531, 1532, 1578, 1595), le Breuil / le Grand Breuil (1508, 1563), le Petit-Breuil, le Charrault-Jacob (1542, 1566), les Coudrières (1571), le Donné (1531, 1640, 1644), la Galmardière (1564, 1577), les Granges (1527), les Lussonières (1572, 1573), le Grand Pin (1563), le Petit Pin (1572), les Quartrons (1565), la Rochangout (1586, 1594), le Talu (1545).

Le faubourg de la Gassotte apparaît en 1612.

Rédet mentionne deux autres fermes sans donner de date de première mention : l'Ardillonnerie et la Guesserie.

Dates portées

16e siècle

- 1566 sur la clef en remploi de la porte d'une maison remaniée, 7 rue du Point-du-Jour.

17e siècle

- 1661 (deux fois : porte du passage couvert du manoir et porte de grange) et 1668 au Grand Breuil (porte du pigeonnier) ;

- M. Briaud, menuisier, signale avoir vu une grande date gravée commençant par 16.., aujourd'hui masquée par les tuiles, sur une poutre du n° 31, Grand'Rue.

18e siècle

- 1740 sur le linteau d'une fenêtre d'un hôtel particulier rue du Château ;

- 1760 sur le linteau de la porte d'une dépendance rue du Château ;

- 1775 et 1791 sur les communs du Grand Breuil ;

- 1784 dans la cour du n° 31, rue Saint-Louis (non vérifiée).

19e siècle

- 1819 sur la clef de l'arc d'un portail 6, 8 rue des Quatre-Vents ;

- 1883 (?) sur le linteau d'une fenêtre de l'étage d'une maison (n° ) rue du Carroir ;

- 1884 sur la clef de la lucarne centrale de l'ancien hôtel de la paix, aujourd'hui restaurant et maison, 48 place de la Libération.

20e siècle

- 1901 sur la lucarne de la maison n° 6, place de la République ;

- 1903 sur une maison de type villa (" villa Stevens ") avec décors en céramique, rue Hartley-Wintney ;

- 1904 peinte sur le linteau d'une fenêtre d'une grange du hameau de la Galmardière ;

- 1910 et 1932 sur des fenêtres à l'étage d'une maison remaniée, 7 rue du Point-du-Jour ;

- 1913 sur la clef de la lucarne centrale d'une maison à Roussac. et sur la clef centrale d'une maison à Babousseau ;

- 1926 sur la lucarne de la maison n° 8, place de la République et sur la lucarne d'une maison notariale, 10 place de la République.

Bâti ancien dans le bourg

Dans le bourg, il reste peu d'éléments en façade du bâti antérieur à la Révolution, du fait des plans d'alignement survenus au 19e siècle. Néanmoins, il subsiste le tracé global des rues (en dehors de la rue Nationale percée ultérieurement), plusieurs façades en pierre de taille, notamment dans la Grand'Rue et la rue Saint-Louis, une maison avec des baies gothiques, quelques baies à linteau en accolade, des baies à encadrement chanfreiné. Les éléments d'Ancien Régime sont plus nombreux à l'intérieur des maisons. Un certain nombre ont conservé leurs caractéristiques : couloir de distribution généralement central et dallé, baies intérieures chanfreinées, escaliers en vis, caves voûtées généralement banchées, etc.

Etat des lieux en 1825

Les matrices cadastrales de 1825 comptent 354 maisons imposées et un moulin.

Développement du bourg vers le nord et l'ouest

Lotissement de la Gassotte

Le lotissement de la Gassotte est constitué en 1955 et les lots sont progressivement vendus jusqu'en 1960 après deux phases de viabilisation. L'assainissement de la commune est complété en 1962 pour les rues des Bans, du Château, des Tuileries, des Halles, du Carroir, du Point-du-Jour, la Grand'Rue, la place de la Libération, la route de Nalliers dans le quartier de la Gassotte dans le prolongement du lotissement, l'ancienne route de Poitiers et la RN 151, selon les plans de Pierre Sailhan, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, subdivisionnaire de Chauvigny. Les travaux sont adjugés à Guy Poupart, entrepreneur à Moings (Charente-Maritime). En décembre 1963, l'inspecteur d'académie donne un avis favorable à la construction d'un groupe scolaire de huit classes, rendu urgent par le fait que l'usine Aubade emploie alors 40 ouvrières mais en prévoit 120 en 1964, ce développement étant accompagné par l'aménagement d'un lotissement de 40 habitations, dont dix sont déjà édifiées.

Evolution du nombre de logements depuis 1968

Selon l'Insee, en 1968, la commune comptait soit 529 logements, soit 440 résidences principales, 48 résidences secondaires et logements occasionnels et 41 logements vacants. En 2021, la commune compte 661 logements (556 maisons et 95 appartements), soit 461 résidences principales, 87 résidences secondaires et logements occasionnels et 113 logements vacants. Depuis 1968, le nombre de logements vacants ou de résidences secondaires a plus que doublé alors que le nombre de résidences principales est globalement stable (voir graphique). En 2021, les logements principaux sont relativement grands : 27,5 % ont 4 pièces, 41,4 % ont 5 pièces et plus (voir graphique).

En raison de la protection au titre des abords d'un monument historique (abbaye), les maisons du bourg ont été davantage entretenues et moins remaniées depuis le pré-inventaire normalisé de 1977 que les maisons et surtout les fermes des écarts. Celles-ci ont connu des modifications soit du fait de l'évolution des pratiques agricoles, soit de leur transformation en maison voire en résidence secondaire. Quelques éléments inventoriés en 1977 ont disparu, comme au Grand-Pain ou au Petit-Breuil. Les rares croix à la chaux tracées en signe de protection sur les portes repérées en 1977 ont toutes disparu.

Périodes

Principale : Moyen Age (incertitude)

Principale : Temps modernes

Principale : Epoque contemporaine

En 1977, le pré-inventaire normalisé avait étudié 34 hôtels particuliers, maisons ou fermes (17 étudiés et 17 repérés) sur 450 maisons.

L'inventaire achevé en 2025 a étudié de manière plus détaillée 71 immeuble à logement (1), hôtels particuliers, maisons ou fermes (35 étudiés et 36 repérés). U lotissement concerté, 15 rues, 3 places et 10 hameaux dans lesquels des maisons et fermes sont également décrites.

Si l'on ne considère que les 71 édifices étudiés ou repérés, près de la moitié, présentent une couverture au moins partiellement en ardoise. La proportion est moindre si l'on ajoute les édifices traités dans les dossiers de rue, de place ou d'écart. L'ardoise peut n'être présente que sur les brisis pour les couvertures à longs pans brisés, voire uniquement sur le brisis de la façade antérieure, alors que la façade postérieure est couverte en tuile plate comme 50 place de la République. Dans les écarts, les maisons couvertes en ardoise datent de la fin du 19e siècle ou du début du 20e siècle, comme une maison de Roussac portant la date 1913 sur une lucarne.

Les villages de Siouvres, Babousseau et de Roussac sont regroupent un ensemble de maisons et fermes. Les autres écarts sont constitués de fermes isolées ou groupées par deux ou trois exploitations. Les maisons à escalier extérieur, parfois protégé par un avent ou balet, qui comprenaient un atelier au rez-de-chaussée et un logement à l'étage, sont rarement conservées : deux d'entre elles se trouve à Sioulvre (39, Siouvre et 73, Siouvre).

Décors d'architecture

Les décors d'architecture sont présents mais relativement discrets.

Les hôtels particuliers du centre-ville portent peu de décor si l'on excepte quelques baies à bossage. Une maison conserve des baies à encadrement gothique. Quelques lucarnes sont surmontées d'acrotères. La porte d'une maison située 44, 46 Grand'Rue est couverte d'une corniche saillante.

La quasi totalité des bandeaux sont des bandeaux d'appui, avec très peu de bandeaux de niveau.

Les corniches, lorsqu'elles sont présentes, portent rarement de décor ou un décor très discret comme pour la maison 8 place de la République datée de 1926.

Les souches de cheminées peuvent jouer sur l'association de la pierre de taille sur les angles et la brique sur les. Les cheminées de l'immeuble à logement de sont particulièrement soignées.

Quelques acrotères ont été repérées aux sommet de lucarne ou de toit en pignon. Quelques clefs d'arc portent un décor, comme les fleurs sur la clef des lucarnes latérales de l'ancien hôtel de la paix, aujourd'hui restaurant et maison, 48 place de la Libération.

Certains jours ou petites fenêtres des combles portent un décor de volutes à la base des piédroits, imitant le motif des lucarnes, par exemple au n° 1 rue Nationale. La distinction entre comble à surcroît et étage de comble éclairé par des lucarnes, si elle se justifie par la surélévation du mur ou pas, se trouve ainsi partiellement gommée par le motif décoratif.

Quelques avant-toits de lucarnes portent un motif décoratif en bois, comme au 2 rue du Bourg-Neuf.

Parmi les décors en bois, quelques lambrequins sont conservés, sous le toit de la maison (1 rue Saint-Louis ; 4 rue Saint-Louis), sous le toit d'une dépendance (entre les n° 15 et 17 rue Saint-Louis, dans la cour du n° 4, place de la Libération) ou encore sous un balcon (40 grand'rue).

Un seul oriel (bow-window) est conservé, 10 rue Nationale.

Les balcons sont présents en grande majorité dans le bourg. Ils présentent généralement un seuil maçonné, porté par des corbeaux, et des garde-corps en ferronnerie composés soit de simples barreaux, soit de décor plus élaboré à base de volute. Deux d'entre eux portent des initiales : LM 4, 6 place de la Libération et AG 23 rue Saint-Louis. Un seuil du balcon est sculpté sur sa face inférieure de compas, delta, couronne de laurier, avec les initiales G et T, 4 rue du 8-mars-1862.

Autres éléments

Larmiers de protection de linteaux, baies et poutres

Comme dans d'autres communes riveraines de la vallée de la Gartempe, notamment à Jouhet, plusieurs linteaux de grange en bois sont protégés par des larmiers constitués de lits de pierre ou, dans un cas Grand'rue, par une simple tôle. Des larmiers peuvent également protéger des fenêtres ou des jours, y compris dans le bourg. L'extrémité de la poutre d'une grange de l'impasse de l'Eglise est également protégée par une plaquette de pierre.

Fermes et granges

Plusieurs granges conservent des trous de ventilation constituées de deux tuiles creuses posées l'une sur l'autre, comme par exemple à Siouvre.

Equipements : puits, pompes, mares, abreuvoirs, fours à pain, buanderie

Les puits, surmontés ou pas de pompe, sont relativement rares ou bien n'ont pas été repérés. Certains équipements peuvent communs au hameau, comme une mare à Artiges ou un abreuvoir à Siouvre.

Murs de clôture

De nombreux murs de clôture enclosent les propriétés dans le bourg, mais aussi dans les écarts, notamment pour fermer les vergers.

Cabanes de vigneron

Ravagées par le phylloxéra, les vignes, qui couvraient 117,8 ha en 1825, ont disparu avant la fin du 19e siècle et n'ont pas été replantées. Si toutes les cabanes et loges de vigneron représentées sur le plan cadastral de 1825 ne sont pas conservées, il en subsiste néanmoins quelques-unes comme aux abords du nouveau cimetière ou au sud de Roussac.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit partiel

  3. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

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