Bac, puis pont de Cubord

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Valdivienne

Un bac antérieur à la Révolution permettait de franchir la Vienne à Cubord. Il n'est remplacé qu'au début du 20e siècle par un pont, d'abord dédié au tramway.

Le bac

Bien que n'ayant pas présenté de titres attestant de son existence ancienne, le Sieur de la Haye de Bournaux est autorisé à maintenir son bac sur la Vienne par arrêt royal le 29 juin 1754, en raison de son utilité, suffisamment justifiée. L'arrêt du Conseil du Roi en détermine les tarifs (voir annexe 1), qui sont identiques à ceux du Temple (Salles-en-Toulon), un peu plus en aval et qui appartient également à La Haye, et celui de la Prunerie, au nord de Saint-Martin-la-Rivière. Peut-être confisqué à la Révolution, le bac de Cubord est affermé à partir de 1810 à René Grandon, à charge pour lui de faire construire un bateau passe-cheval de 8 m de long par 2,19 m de large au milieu et 1,93 m aux extrémités, selon les plans dessinés par l'ingénieur en chef des Ponts et Chausssées, Olivier Duvaucelle. Il est livré en 1811. En 1823, c'est au tour du grand bac (ou charrière) d'être remplacé (voir annexe 2). On construit également deux tabliers d'abordage. Les travaux sont adjugés le 14 juin à René Grandon, entrepreneur et batelier avec son associé Jean Giraud (voir la liste des bateliers en annexe 3). Le matériel est livré à l'Etat le 10 avril 1825.

Au milieu du 19e siècle, le passage est assuré au moyen d'un grand bac, un "bâtard" ou passe-cheval, et un batelet. Le rapport de l'ingénieur des Ponts et Chausssées chargé de la visite du bac indique que la charrière a été reconstruite en 1847 et le passe-cheval l'année suivante. En 1862, le bac est équipé d'une traille et le fermier, Jean Broussier, déplace le passage du bac vers l'amont, non sans contestations des conseils municipaux de Salles-en-Toulon (qui propose de remonter encore le bac) et de Saint-Martin-la-Rivière (qui voudrait le voir établir en aval du passage primitif).

Une décision ministérielle du 1er février 1896 supprime le passage d'eau de Cubord, tout comme ceux de la Prunerie et de la Tour, à Civaux. La commune de Salles-en-Toulon, ne dispose ainsi plus d'aucun bac sur la Vienne, celui du Temple ayant été supprimé en 1877, faute de rentabilité, depuis l'ouverture du passage du bourg de Saint-Martin en 1855. Le Conseil municipal se mobilise et obtient de racheter le matériel pour 100 francs. Il passe un bail pour 3 ans avec Jean-Baptiste Bozier. Cependant, la décision ministérielle de rétablir le bac n'est officielle que 4 ans plus tard, en 1901. Un nouveau bateau de 9 m de long sur 3 m de large au milieu et 2,60 m aux extrémités est construit en 1908. Ce sera le dernier. Après la mise en service du pont, il est vendu avec le reste du matériel, en décembre 1915.

Le pont

La réclamation d'un pont à Cubord, en remplacement du bac, remonte au dernier quart du 19e siècle. Les délibérations du Conseil départemental montrent que le projet revient régulièrement à l'étude à partir de 1880. En 1887, le conseil municipal de Salles-en-Toulon sollicite une subvention de 7700 francs pour l'établissement d'un pont de bateaux, seul projet de ce type dans le département. Mais la demande est rejetée par crainte que les crues très fortes de la Vienne ne l'emportent. La commune devra attendre encore plus de 20 ans pour voir son projet de pont se concrétiser.

Un pont à tablier métallique, reposant sur des piliers en pierre de taille est construit à partir de 1910 pour le passage de la ligne de tramway menant de Chauvigny à Bouresse. Il s'élève un peu en amont du bac. Les travaux sont réalisés par le concessionnaire de la ligne : le groupe Baert et Verney, du Mans. Initialement prévu pour le seul tramway, il est finalement construit avec une largeur de 6,80 m entre garde-corps pour permettre la circulation des voitures et accueillir une voie charretière (voir annexe 4). Inauguré le 22 février 1914, il a fonctionné jusqu'en 1932-34. Le pont, partiellement détruit pendant la seconde guerre mondiale fait l'objet de réparations en 1945. Puis, lors de la construction de la centrale nucléaire de Civaux en 1988, il est consolidé pour permettre le passage de poids-lourds par l'insertion de modules en béton au sommet des piliers, qui supportent le tablier en béton armé.

Périodes

Principale : 2e quart 18e siècle

Principale : 1er quart 19e siècle

Principale : 3e quart 19e siècle

Principale : 1er quart 20e siècle

Secondaire : milieu 20e siècle

Secondaire : 4e quart 20e siècle

Dates

1754, daté par source

1823, daté par source

1862, daté par source

1914, daté par source

1945, daté par source

1988, daté par source

Auteurs Auteur : Groupe Baert-Verney

Le groupe Baert-Verney est né en 1891 de la fusion de deux entreprises sarthoises, la société Beldant-Baert (1885-1891) avec la société Verney-Dequaindry, afin d'obtenir des marchés de construction et d'exploitation de voies ferrées d'intérêt local. A elles deux, ces sociétés cumulaient un réseau de 2000 kilomètres de chemins de fer départementaux et locaux. Le groupe devient concessionnaire de la ligne Châtellerault-Bouresse dans la Vienne en 1909. Après la première guerre mondiale, et sentant le déclin des réseaux de tramway face à la concurrence des cars routiers, le groupe dirigé par Louis Verney (1872-1945) diversifie son offre de transport. La SCF Verney naît en 1927. Le transport en car s'étoffe d'une offre touristique au travers de la filiale Verney-Tourisme. En juillet 1991, la SCF devient la Compagnie Générale des Transports Verney, une holding regroupant toutes les filiales jusqu'en février 2002, date à laquelle elle est vendue au groupe Connex (futur Veolia).

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Société d'Entreprises Générales et de Travaux Publics

Cette société a son siège social au 14 rue Vézelay, à Paris (8e arrondissement). Ses bureaux à Poitiers étaient situés au n°102 de la rue de la Tranchée. Elle réalise les travaux de reconstruction des ponts de Cubord et de Saint-Martin-la-Rivière en 1945, endommagés lors de la libération en 1944.

, entrepreneur (attribution par source)
Auteur : Société anonyme des établissements Pierre Hernandez

Fondée en 1967, la SA des établissements Pierre Hernandez était une entreprise de travaux publics en maçonnerie, située au n°165 de la rue de la Pierre Levée. Le fondateur, Pierre Hernandez en fut le président jusqu'en 1993. Elle a été liquidée en mai 2023.

, entrepreneur (attribution par source)

La limite en amont du bac de Cubord était fixée à la frontière avec la commune de Civaux (à 1880 m) et la limite aval au moulin Bouin (distant de 700 m). Initialement le passage s'effectuait à environ 200 m du pont.

Le pont est composé de 6 piliers à parement en pierre de taille calcaire et en béton, supportant un tablier en béton armé. Le garde-corps est métallique.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Valdivienne

Milieu d'implantation: en écart

Lieu-dit/quartier: Cubord

Cadastre: 2024 CB, CD non cadastré, domaine public

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