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Présentation des objets mobiliers : église paroissiale Saint-Pierre-ès-Liens
France > Nouvelle-Aquitaine > Haute-Vienne > Panazol
Informations complémentaires
Les vitraux anciens
Introduction
L’édifice conserve trois verrières anciennes, récemment protégées par une mesure de classement. Un petit Calvaire en grisaille et jaune d’argent sur fond de couleur, inséré dans la baie rectangulaire de la première chapelle sud (baie 4), paraît dater du milieu du 15e siècle. Les deux autres, une Nativité au décor mêlant des éléments flamboyants et Renaissance, accompagnée d’armoiries que tiennent des anges en baie 2, et une Visitation surmontée de la décollation de saint Jean-Baptiste en baie 6, appartiennent au début du siècle suivant, les quatre représentations présentant entre elles une forte parenté technique. En 1846, l’abbé Texier, qui fait silence sur le Calvaire, mentionne brièvement « huit tableaux de la vie de saint Jean-Baptiste... d’une finesse de dessin exquise », alors distribués « en trois vitres ». Le témoignage de l’érudit établit qu’au moins quatre scènes de cette légende ont disparu depuis l’époque à laquelle il rapporte avoir vu ces vitraux « dans un état déplorable » et mal remis en plombs. Les panneaux les moins abîmés ont seuls été sauvés par la suite. Ils sont vraisemblablement les rescapés de deux cycles, dont l’un avait sans doute été conçu pour l’ancienne fenêtre d’axe. Modifiée au 19e siècle, la forme de celle-ci ne permet pas de confirmer l’hypothèse.
Un nouvel agencement des fenêtres
Un plan de l’architecte et inspecteur des édifices diocésains Narjoux, dressé en 1858 avant les travaux de restauration qui devaient toucher l’édifice dans les décennies suivantes, montre que le nombre et la répartition de ses fenêtres différaient de ce que l’on observe actuellement1. La baie 2 n’a été percée qu’ultérieurement, aux dimensions du vitrail qu’elle devait accueillir, formé de neuf panneaux superposés. Le couronnement de la scène du registre inférieur formant un même panneau avec le socle de celle du registre supérieur, cette partie de verrière semble avoir gardé son agencement original. L’aspect primitif des éléments réunis en baie 6 est en revanche plus douteux : la verrière regroupe deux épisodes autrefois dissociés, et on peut du reste s’interroger sur l’appartenance à la légende du Précurseur de la Visitation, d’échelle un peu supérieure à la représentation de la décollation du saint. La singularité du style des panneaux conservés en baie 2 écarte pourtant que cette scène ait pu entrer dans une même verrière de l’Enfance du Christ. L’arrangement actuel résulte de la restauration confiée vers 1860 au peintre verrier parisien Eugène-Stanislas Oudinot, dont la signature se déchiffre sur une pièce gravée qu’il a introduite dans le martyre de saint Jean-Baptiste.
Commanditaires et ateliers
Les armoiries représentées en baie 2 associent la commande de la verrière aux Bermondet, qui possédaient sur la paroisse le château de La Quintaine. La chapelle de cette famille aurait été rebâtie dans l’église, ou du moins réaménagée, en lien avec la sépulture de Pierre Bermondet seigneur du Boucheron, conseiller du roi et lieutenant général de la sénéchaussée de Limoges, suite à son assassinat par François de Pontville vicomte de Rochechouart en 1512 à Saint-Laurent-de-Céris. La verrière qui en complétait le décor passait pour un ex-voto dont la mise en place avait été ordonnée par le parlement de Paris, aux dépens du coupable, condamné le 9 juillet 1513. Ce repère historique a été mis en doute par l’abbé Lecler, qui a déchiffré la sentence (1907, 1909). Louis de La Bastide a d’autre part fait le point en 1931 sur la part de légende qui s’attache à l’événement. Ces vitraux de belle qualité pourraient d’ailleurs avoir été réalisés dans la décennie précédente, en particulier ceux qui proviennent de la chapelle de Bermondet, tributaires de cartons influencés par les créations de Jean Hey, l’illustre Maître de Moulins au service de Pierre de Beaujeu et de son entourage à partir de 1488. Les techniques employées et l’usage des motifs circulaires peints sur nombre d’accessoires vestimentaires permettent d’en attribuer la réalisation à un atelier limougeaud, probablement celui qui a produit les verrières de Magnac-Bourg.
Deux vitraux du 19e siècle
Deux verrières se sont ajoutées aux anciennes au 19e siècle. L’une, figurant saint Jean-Baptiste et saint Pierre, signée par Auguste de Martel, Montmartre (Paris), occupe la baie d’axe. L’autre, dans la chapelle construite au nord à l’instigation du curé Luc Faure-Maisonrouge (1867-1881), porte la signature du toulousain Saint-Blancat et la date de 1882 ; elle représente un saint cardinal en pied tenant le crucifix, saint Charles Borromée plutôt que le jésuite Robert Bellarmin, béatifié en 1923 et canonisé en 1930 seulement, dont le nom a été proposé.
Type de dossier |
Mobilier |
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Référence du dossier |
IM87005164 |
Dossier réalisé par |
Gatouillat Françoise
Ingénieur de recherche au Centre André Chastel. Lefebvre Barbara Chargée de recherches_Centre André Chastel (octobre-décembre 2015). |
Cadre d'étude |
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Date d'enquête |
2011 |
Copyrights |
(c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Centre André Chastel - Françoise Gatouillat |
Citer ce contenu |
Présentation des objets mobiliers : église paroissiale Saint-Pierre-ès-Liens, Dossier réalisé par Gatouillat Françoise, (c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Centre André Chastel - Françoise Gatouillat, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/a693fb38-0520-44cf-85f2-8b1d4f2ee50a |
Titre courant |
Présentation des objets mobiliers : église paroissiale Saint-Pierre-ès-Liens |
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