Historique
Le Cartulaire du Chapitre d´Aubignac note l´existence du fief Les Placer en 1338.
Le Cartulaire du Chapitre d´Aubignac note l´existence du fief Les Placer en 1338. La seigneurie des Places (autrefois Plasses) appartenait au milieu du 15e siècle à la famille de Goudeville, alias Peynot, sans doute à la suite d'une alliance avec celle de Saint-Sébastien. En 1493, Jean de Goudeville reçoit, entre autres biens, l'hostel et lieu noble des Places. Le document le plus ancien conservé sur cet édifice est un terrier de la seigneurie, dont les mentions vont de 1506 à 1541. Ce terrier indique que ladite seigneurie appartenait en 1506 à : "noble homme Jehan de Gondenille dit Pancot, écuyer, puis en 1533 à noble femme Gabrielle de La Barde". La seigneurie des Places est mentionnée dans les chartes en 1544, dans l'hommage rendu par Gabrielle de La Barde le 22 mars au Duc d'Orléans. A cette date, la description fait état : "d'un chatel et seigneurie des Plasses, où il y a pont-levis, fossés, au-dedans de deux basses-cours". En 1640, Henri Foucauld, seigneur de Saint-Germain Beaupré, acquiert le château fort de Crozant (déjà ruiné) et le domaine des Places qui lui sert de résidence estivale. A cette époque, le domaine comprend : "corps de logis, tours, créneaux, donjon, galleryes, chapelle et basse cour, colombier, jardin et métairie ....". En 1664, Gabriel Foucauld, fils d´Henri, parle cependant des décombres du vieux château. Il entreprend alors la réparation et la reconstruction du domaine. Le terrier de 1673 indique : "Le château de la dite seigneurie consiste en deux arpentements (?) où il y a dans chacun une salle basse et deux chambres hautes, grenier sur le dessus et quelque antichambre... Au devant un pavillon consistant en deux chambres hautes, une basse et aussi un grenier ... Tout proche du château du dit lieu, une chapelle sur galeries ... Tout proche du chemin qui va du bourg de Crozant au village de l´Age, une ouche, dans laquelle terre il y a un colombier fait en tour vaste". En 1710, les tours sont relevées, les murs du parc et les fossés sont réparés. La petite fille d´Henri Foucauld, Bonne, épouse le marquis Doublet de Persan, ses neveux héritent du domaine puis le vendent en 1768 à leur cousin Nicolas Doublet de Persan, seigneur de Saint-Germain Beaupré. En 1786, la propriété des Places passe aux mains de Sylvain de la Marche, né à Fresselines vers 1750, fils de François de la Marche et de Marie Anne de Maussabré. Il est le petit fils de Jean de la Marche, seigneur de Puy Guillon (Fresselines). Il emménage avec sa famille en 1787 au domaine des Places, délaissant pour ce faire le château de Pierrefolle à Fresselines. Il élabore un projet de château neuf aux Places, connu par des archives privées : "corps de bâtiment d'un étage carré et un demi étage en attique, flanqué de deux avant-corps en pavillons". A la Révolution, ses propriétés sont vendues comme Biens Nationaux. Le procès-verbal annonce alors : "une maison appelée le château, composée de quatre bas et un grenier sur toute l´étendue, une belle écurie avec une cave au bout, une masure... Un portail où il y a une chambre au-dessus, un colombier, une chapelle... le tout bien muré....". Le domaine des Places est ensuite acheté par le beau-père de Sylvain de la Marche, Monsieur Annet Saint Julien, résidant à Felletin. A sa mort vers 1800, les fils de Sylvain de la Marche héritent du château et des métairies des Places, qu'ils vendent pour la somme de 49 375 Frs le 10 décembre 1809 à Joseph Perriot, résidant au village de la Villeneuve à Crozant. Son fils François en hérite à sa mort en 1824 et y meure le 6 janvier 1884. Le pavillon est en réalité une entrée à pont-levis du 16e siècle : la partie centrale du portail porte encore les traces du pont-levis (évoqué en 1544) et de meurtrières canonnières. Cette partie a été transformée à la fin du 17e ou au début du 18e siècle par l'adjonction de deux tours circulaires coiffées d'un petit dôme à lanternon. Des photographies anciennes montrent aussi la partie centrale couverte d'un toit brisé avec une petite lucarne à oculus (ou cadran solaire ?). L'ensemble était donc fortifié : une description du 17e indique aussi la présence de tours et de créneaux. La famille Foucauld est à l'origine de la construction du colombier, mentionné pour la première fois en 1664, puis de la chapelle en 1686. Les embellissements du domaine par Gabriel Foucauld datent de 1710. Le 18e siècle est également l'époque de transformation des murs de l'ancienne enceinte : ruinés, ils délimitent depuis une terrasse aménagée en jardin. Le château proprement dit a été démoli peu avant la Révolution. Les pierres avaient été conservées et stockées dans le petit logis en vue de la reconstruction. Après la confiscation comme bien national, ces pierres avaient été dérobées puis restituées par décision du Tribunal criminel du département. Elles auraient donc bel et bien été employées pour la construction de la petite habitation moderne, dont la première mention remonte à 1809. Les granges, mentionnées au 18e siècle, demeurent difficiles à dater précisément. En 2003, le pigeonnier et la poterne ont été restaurés en conformité avec l´état connu d´après une carte postale de 1914, notamment par la réfection des toitures et le démurage d´une arche cintrée sur la façade est de la poterne. L´une des deux tours du porche a été restaurée en 2008 (reprise des maçonneries, réfection de la charpente, réfection de la couverture en bardeaux de châtaigner, liaison terre du paratonnerre). En 2011, la toiture de la porterie a été restaurée.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 16e siècle (daté par source) Secondaire : 2e moitié 17e siècle (daté par source) Secondaire : 1er quart 18e siècle (daté par source) Secondaire : 1er quart 21e siècle (daté par source) |
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Dates |
1664, daté par source 1686, daté par source |
Auteurs |
Personnalite :
De Gondenille Jehan, propriétaire (attribution par source) Personnalite : De La Barde Gabrielle, propriétaire (attribution par source) Personnalite : Foucauld Henri, propriétaire (attribution par source) Personnalite : Foucauld Gabriel, propriétaire (attribution par source) Personnalite : Doublet de Persan Bonne, propriétaire (attribution par source) Personnalite : Doublet de Persan Nicolas, propriétaire (attribution par source) Personnalite : De La Marche Sylvain, propriétaire (attribution par source) Personnalite : Saint Julien Annet, propriétaire (attribution par source) Personnalite : De La Marche Jean-Baptiste Antoine, légataire (attribution par source) Personnalite : Perriot Joseph, propriétaire (attribution par source) Personnalite : Perriot François, propriétaire (attribution par source) |
Description
Les vestiges de l'ancien château consistent aujourd'hui en une porterie, une maison de maître, une chapelle, une boulangerie, des granges, des communs et un colombier (qui comportait autrefois1200 boulins). Les bâtiments sont organisées autour d´une vaste cour : à l´est se trouve la porterie, à l'ouest la maison de maître, au nord la chapelle, les anciens communs et la boulangerie et au sud un second bâtiment de communs. Contre le pignon est la chapelle et des communs sont accolées deux granges étables. Le colombier se situe quant à lui au sud-est de la porterie. A l´origine, la porterie était dépourvue de tours et comportait un pont-levis : le mur d'enceinte aboutissait directement contre ce bâtiment de plan carré. Construite en pierre de taille, la porterie ne comportait qu'un porche cintré et une chambre à l'étage. Les traces du pont-levis et des bouches canonnières sont encore visibles tandis que la porte cochère donnant sur l´extérieur a été bouchée en moellon de granite. La porterie est aujourd´hui flanquée de deux tours circulaires construites en moellon de granite et sommées d'un dôme à lanternon en ardoise. Toutes les ouvertures des deux tours présentent des encadrements en pierre de taille chanfreinés. La tour nord abrite un escalier, éclairé par des petites baies carrées, qui donne accès à la chambre de l´étage. Cette pièce est ouverte à l´est et à l´ouest par une fenêtre à guillotine en bois. Les deux fenêtres, identiques, présentent des encadrements en pierre de taille chanfreinés et un appui saillant mouluré. Contre la tour sud est accolé un bâtiment de petite dimension, couvert en tuile plate. Ne comportant qu´un rez-de-chaussée, il abritait autrefois un poulailler et un puits. La maison de maître, située à l´est de la cour, face à la porterie, date du 19e siècle. De plan rectangulaire, elle s´élève sur deux niveaux et compte trois travées en façade (une quatrième travée a vraisemblablement été créée ultérieurement sur le façade ouest). Construite en moellon de granite, la maison est marquée par un solin et des chaînages d´angle en pierre de taille. Les façades est et ouest sont couronnées d´une corniche en granite tandis que les pignons nord et sud sont ornés d´une corniche en brique. L´ensemble des ouvertures présente des encadrements harpés et des appuis saillants en pierre de taille. Le toit à demi croupe, surmonté de deux larges souches de cheminées en brique, est couvert en tuile plate (pans est et ouest) et en ardoise (demi croupes). Il est ouvert à l´est par deux lucarnes à croupe. Au nord de la cour, les anciens communs, situés sous le même toit que la chapelle, accueillaient dans leurs parties les plus anciennes une cuisine et une boulangerie. De plan rectangulaire, ce long bâtiment, construit en moellon de granite et marqué par des chaînages d´angle en pierre de taille, ne comporte qu´un rez-de-chaussée. Son toit à longs pans en tuile plate est surmonté d´une haute souche de cheminée en brique. Les ouvertures du bâtiment sont soulignées par des encadrements chanfreinés en pierre de taille, l´une des fenêtres présentant également un linteau en accolade au centre duquel se trouve un blason (les armoiries ne sont plus visibles). Ces pierres sont vraisemblablement des remplois de bâtiments antérieurs. A l´intérieur de la boulangerie, un four est encore visible. A côté de ce dernier, un escalier mène toujours à ce qui était autrefois une chambre chaude (car située au-dessus du four) où dormait parfois la domestique. Contre le pignon est des anciens communs sont accolées deux granges étables. De dimension plus réduite que ce dernier bâtiment, elles forment un bâtiment d´un seul niveau, construit en granite et couvert d´un toit à longs pans en fibro-ciment. La façade sud est ouverte par deux portes de granges en anse de panier et deux portes d´étable. Toutes sont marquées par des encadrements harpés en pierre de taille. Au sud de la cour se trouve un second bâtiment de communs. De plan rectangulaire, il compte un rez-de-chaussée et un étage sous toit et présente deux travées en façade. Bâti en moellon de granite, il est couvert d´un toit à demi croupe en tuile plate. La façade sud est ouverte au rez-de-chaussée par deux portes, qui alternent avec de fines baies, et à l´étage par deux lucarnes pendantes à croupes dont les encadrements sont en bois. Le colombier, situé au sud-est de la porterie, a été maintenu dans son état d´origine, à l´exception de sa toiture en poivrière qui a disparu. Formé d´une tour ronde en moellon de granite, il ne comporte qu´une petite porte. Un fin bandeau en pierre de taille saillant l´entoure dans sa partie supérieure. A l´intérieur, la structure ancienne a été conservée. A l´est de cet ensemble de constructions, le domaine est prolongé par un parc ceint de murs en pierre. Au nord, le mur du jardin est interrompu par une petite construction, couverte d´un toit à un pan, dont la fonction n´a pas pu être identifiée. Derrière ce même mur, se trouve une petite construction semblable, mais indépendante, s´appuyant sur deux piliers surmontés d´une petite corniche et d´un bloc de granite taillé en pyramide. Sa fonction est également inconnue.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan rectangulaire régulier |
Étages |
1 étage carré |
Couvertures |
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Typologie |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA23001637 |
Dossier réalisé par |
Belzic Céline
Chargée de recherche, Conservation du Patrimoine, Conseil départemental de la Creuse, 2008-2010 Pacquot Eglantine Chargée de recherche, Conseil départemental de la Creuse, 2010-2020 |
Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Communauté de communes du Pays Dunois |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2011 |
Copyrights |
(c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Département de la Creuse, (c) Monuments historiques |
Citer ce contenu |
Château, actuellement maison, Dossier réalisé par Belzic Céline, (c) Région Limousin, service de l'Inventaire et du Patrimoine culturel, (c) Département de la Creuse, (c) Monuments historiques, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/a71c3861-1268-492b-ab95-fb0ec4958e12 |
Titre courant |
Château, actuellement maison |
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Dénomination |
château |
Destination |
maison |
Parties constituantes non étudiées |
colombier grange boulangerie parc puits |
Statut |
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Protection |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Creuse , Crozant
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: les Places
Cadastre: 1825 A 1447, 1448, 1449, 2008 A 1400, 1399, 1398, 351