Église paroissiale Saint-Germain-d'Auxerre

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Arboucave

L'histoire de l'église d'Arboucave repose sur des traditions difficilement vérifiables en l'état de la documentation conservée. Une première église portant déjà le vocable de Saint-Germain, supposément fondée au XIIIe siècle, existait autrefois au nord-est du bourg actuel, dans un lieu-dit isolé du même nom, au delà du Gabas. Cette église, "grande et à deux collatéraux", qui possédait encore un mobilier sommaire en 1747 et 1752 (visites pastorales de Mgr de Sarret de Gaujac), fut interdite au culte dès 1752 puis vendue entre 1809 et 1811.

L'église du bourg, dont l'époque de fondation n'est pas connue, aurait, si on en croit les historiens locaux du XIXe siècle, été incendiée une première fois en 1415 lors de la campagne de reconquête française dans le Tursan (Arboucave fut l'une des quatre places reprises lors des offensives de 1404-1407). Selon une autre tradition, c'est l'église Saint-Germain qui aurait été incendiée vers 1313-1315 par Pierre de Castelnau, meurtrier du Bâtard d'Armagnac, Jean de Lescun (monographie paroissiale de Célestin Labigue ; Soussieux, 2012, p. 37).

Il faut attendre plus d'un siècle avant que la communauté puisse procéder à la reconstruction de l'église du bourg vers 1540, avec l'aide de deux évêques successifs de Tarbes (et abbés de Divielle), les frères Antoine (1534-1539) et Louis (1539-1549) de Castelnau, membres de la principale famille feudataire du Tursan, en réparation supposée des déprédations de leur ancêtre Pierre. Il est possible que certaines portions du mur occidental de la nef, qui présentent des pierres rubéfiées, soient des vestiges de l'église incendiée en 1415. Toutefois, la porte à voussure brisée et bases prismatiques continues n'est pas incompatible avec une datation en 1540, si l'on tient compte de la pérennité des modes constructifs gothiques en milieu rural.

Trois décennies après sa reconstruction, l'église est pillée par les troupes protestantes du capitaine béarnais Abadie au cours de la campagne de 1569 puis, aussitôt après, "ruinée et démolie par des gens de la religion pretandue qu'ils n'ont seu nommer" (procès-verbal dit "de Charles IX", octobre 1571). En réalité, cette destruction ne fut probablement que partielle et l'essentiel de l'édifice actuel doit dater de la reconstruction du second quart du XVIe siècle. Les restaurations menées au cours des deux siècles suivants ne sont pas documentées. En 1885, on procède à des embellissements intérieurs (peintures murales par le décorateur bordelais Léonard Fortuné) et en 1902 à une réfection à neuf de la voûte et de la toiture (par l'entrepreneur Langlade d'Eugénie-les-Bains, sur un projet de l'architecte Marie Louis Michel Omer Abonneau, agent-voyer à Geaune). Les parties hautes de la tour-clocher sont régularisées et complétées dans la seconde moitié du XXe siècle.

Le cimetière autrefois situé contre le flanc nord de l'église a été supprimé dans la seconde moitié du XIXe siècle.

Périodes

Principale : Moyen Age (détruit)

Principale : 2e quart 16e siècle

Secondaire : 4e quart 19e siècle

Secondaire : 1er quart 20e siècle

Dates

1540, daté par source

1885, daté par source

1902, daté par source

Auteurs Auteur : Abonneau Marie Louis Michel Omer

Marie Louis Michel Omer Abonneau est né le 5 octobre 1856 au château de Marconnay à Sainte-Radegonde-de-Marconnay (Verger-sur-Dive depuis 1864) dans la Vienne, fils de Pierre Abonneau (1816-1876), instituteur, et de Louise Charlotte Delayen de Marconnay (fille naturelle de Michel, marquis de Marconnay, et de sa gouvernante Charlotte Josèphe Delayen). Étudiant à Poitiers en 1875 (Registres matricules de Châtellerault, 9 R1/9-1), il est commis agent-voyer à Lesparre-Médoc (Gironde) en 1879, puis s'installe dans les Landes (d'où son épouse est originaire) et devient agent-voyer cantonal à Pontenx-les-Forges (succède à Marsan) de 1882 à 1891, puis à Rion de 1891 à 1896, à Geaune de 1896 à 1904 (Capmas lui succède), à Pouillon de 1905 à 1907, enfin à Amou de 1907 à 1920 (Massip lui succède) (Annuaire administratif, statistique et historique des Landes, années 1882 à 1920). Avec le titre d'"architecte", il restaure en 1902 l'église d'Arboucave en 1902 et construit a novo en 1905-1906 celle de Mauries, toutes deux dans le canton de Geaune dont il est alors l'agent-voyer.

Louis Abonneau épouse à Lesparre-Médoc (Gironde), le 9 décembre 1879, Françoise dite Héloïse Ducamp (née à Pomarez, Landes, le 20 août 1854), modiste, fille de Jean-Baptiste Ducamp, entrepreneur à Lesparre, et de Jeanne Deyris. Le couple eut une fille unique, Marie Charlotte Louise, née à Pontenx-les-Forges le 17 juillet 1882 (AD Landes, 4 E 229/18-25).

Le patronyme Abonneau est celui d'une famille d'entrepreneurs en maçonnerie documentée dans le département de la Vienne à la même époque : Louis (1851-1907) et son fils Camille-Louis-Eugène (1879-1916). Le frère de ce dernier, Eugène Ernest Camille (1892-1984), est mort à Habas dans les Landes.

, architecte, agent voyer (attribution par source)
Auteur : Langlade

Entrepreneur à Eugénie-les-Bains (Landes) au début du XXe siècle, parfois associé à Lasserenne ; travaille à l'église de Pomarez en 1895-1899 (reconstruction) et à celle d'Arboucave en 1902 (restauration).

, entrepreneur (attribution par source)
Personnalite : Castelnau Antoine de

Fils de Louis de Castelnau de Saint-Aulaire et de Suzanne de Gramont (sœur du cardinal Gabriel de Gramont, archevêque de Toulouse, et de Charles de Gramont, archevêque de Bordeaux), nommé évêque de Tarbes en 1534 (après son oncle Gabriel de Gramont), ambassadeur en Angleterre puis en Espagne, où il mourut en 1541. Son frère Louis lui succéda sur le siège de Tarbes et à l'abbaye de Divielle (Landes).

, commanditaire (attribution par source)
Personnalite : Castelnau Louis de

Fils de Louis de Castelnau de Saint-Aulaire et de Suzanne de Gramont (sœur du cardinal Gabriel et de Charles de Gramont, archevêques de Bordeaux), nommé évêque de Tarbes en 1540 après son frère Antoine, auquel il succède également dans son abbaye de Divielle (Landes).

, commanditaire (attribution par source)
Auteur : Fortuné Léonard

Louis Léonard Fortuné (dit Fortuni), peintre-décorateur né à Bordeaux le 14 février 1839, fils du boulanger Hippolyte ("Hypolite") Fortuné (Bordeaux, 1808-1863), enfant trouvé, et de Marie dite Célina Laporte (Castres-Gironde, 1815 - Bordeaux, après 1872), et frère ainé de Louis Léonard Charles Fortuné (1855-1928), également peintre-décorateur (à Arcachon). Léonard Fortuné épousa en premières noces à Gaujacq (Landes), le 8 octobre 1872, Catherine Marie Soubeste (Poyanne, 30 octobre 1850 - Lagelouse, Gaujacq, 9 août 1878), institutrice, fille d'Alexandre Soubeste, instituteur, et de Catherine Géral, dont il eut deux enfants, Blanche Olympe Fernande (1873-1873) et Auguste Maurice (1876), tous deux nés à Gaujacq (source : Geneanet). Le peintre habita d'abord à Gaujacq (au lieu-dit Lagelouse), lieu de résidence de sa première femme, puis s'installa à Uzein (Basses-Pyrénées), à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Pau, sans doute à l'occasion de son remariage avec Honorine Sarrailh. Il mourut à l'hospice de Pau (cours Bosquet) le 7 janvier 1906 à onze heures (AD Pyrénées-Atlantiques, Pau, décès, 1903-1908, n° 25 ; L'Indépendant des Pyrénées, 9 janvier 1906, p. 3). Actif dans la région de Lescar, dans le Vic-Bilh et le sud-est des Landes entre 1866 et 1902 au moins (dates d'activité attestées), il a laissé des peintures dans seize églises des actuelles Pyrénées-Atlantiques, ainsi que dans neuf églises des Landes au moins : Lacajunte (1866 ?), Saint-Loubouer (1866, détruit), Hauriet (1866-1867, détruit), Caupenne (1869-1870), Urgons (1873-1874), Vielle-Tursan (1873-1874), Mant (1878), Baigts (1879) et Poudenx (1880). Pour les travaux bien documentés de Vielle-Tursan, il employa le peintre Dupouy, de Saint-Sever (peut-être un collaborateur régulier), pour la préparation des murs (deux couches à l'huile).

, peintre, décorateur (attribution par source)

L'édifice se compose d'une simple salle rectangulaire s'achevant à l'est par une abside polygonale plus étroite, étayée par d'épais contreforts. Sur ce vaisseau se greffent : au nord du chœur, une sacristie oblongue ; dans l'angle sud-ouest, un clocher-tour carré demi-hors œuvre ; à l'ouest, un porche ouvert sur trois côtés par des arcades en plein cintre, originellement couvert d'une croisée d'ogives au rez-de-chaussée et surmonté de deux niveaux fortifiés. Les éléments de fortification comportent un chemin de ronde qui règne sur le pourtour du vaisseau et du clocher. A l'intérieur du porche, une porte gothique à voussure en arc brisé et piédroits à bases prismatiques continues donne accès au vaisseau. L'intérieur est couvert d'un lambris moderne en plâtre ; une galerie en bois, à garde-corps ajouré sur poteaux cylindriques, règne sur les trois côtés du vaisseau. Murs en pierre de taille (niveau supérieur de la tour-porche) et moellon calcaire. Couverture en tuiles creuses, à l'exception de la flèche hexagonale et des pyramidions du clocher, en ardoise. L'ancien presbytère est accolé au flanc sud du vaisseau ; il est couvert par le même toit à deux versants que l'église.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. tuile creuse, ardoise
Plans

plan allongé

Étages

1 vaisseau

Couvrements
  1. lambris de couvrement
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe polygonale

  2. Forme de la couverture : flèche polygonale

Décors/Technique
  1. vitrail (étudié)

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Arboucave , rue de l' Encierro

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2017 B 149

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