Historique
Le château de Baudeau (parfois orthographié Beaudeau) dépendait de la seigneurie de Terrefort, qui relevait elle-même de la baronnie de Mirebeau. Baudeau est mentionné pour la première fois en 1453 en tant que possession de Jeanne de la Touraine. Sa fille (ou sa petite fille selon une autre source) Marie Bonnemain, transmet la propriété de Baudeau à son époux, Alexandre de Chouppes. Le château appartient ensuite à cette famille pendant près de trois siècles. Les de Chouppes reconstruisent Baudeau au 18e siècle, comme en témoignent l'architecture de style classique ainsi que les armoiries visibles sur un bâtiment château. L'ancien portail principal, couvert en plein-cintre et surmonté de pot-à-feu, datait probablement de cette époque. Il est transmis par mariage à la famille de Morlhon Laumière de Grandval au début du 18e siècle. Dans les deux siècles qui suivent, le château change de propriétaires suite à différents mariages. En 1752, Marie Geneviève Charlotte Morlhon Laumière épouse Pierre Pie de Goudal, seigneur de la Goudalie. Leur petite-fille, Adrienne, se marie à Charles Faulcon, issu d'une famille châtelleraudaise, en 1821. Il est maire de Doussay entre 1823 et 1829, date de son décès. Son fils, Charles Faulcon de la Goudalie, né à Doussay en 1824, est lui aussi maire de 1849 à 1860.
Dans la première moitié du 19e siècle, les Faulcon de la Goudalie réaménagent le château et ses dépendances à multiples reprises. En effet, les matrices du cadastre indiquent des constructions nouvelles au château en 1830 et en 1842. En 1846, puis en 1851, une partie de Baudeau est démolie puis reconstruite. Le corps de logis, situé au sud-ouest, a été reconstruit à cette époque. il conservait deux tours, très remaniées, construites à la fin du 15e siècle aux angles sud et sud-ouest.
Le château change plusieurs fois de mains dans la seconde moitié du 19e siècle : il est d'abord transmis à Édouard Lécuyer en 1883, puis, en 1896, à un dénommé Joseph Sarrazin. Depuis cette époque, il a connu plusieurs détériorations majeures. En effet, le logis et ses tours d'angles sont détruits lors d'un incendie en 1932 et ne seront jamais reconstruits. Quant au portail principal du château, situé au nord-est de la propriété, il fut supprimé plus récemment, après 1943.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 18e siècle (daté par source) Principale : 2e quart 19e siècle (daté par source) (détruit) Principale : 19e siècle |
---|
Description
Les bâtiments sont situés à environ un kilomètre au nord du bourg.
L'ancien logis du château est constitué de deux ailes en retour d'équerre, disposées en miroir et formant une courette carrée. Celle-ci est close au nord-est par un portail en pierre, couvert d'un arc en plein cintre et surmonté d'un fronton triangulaire. Le sommet du fronton semble porter un vestige d'ornement sculpté, probablement un pot à feu. De chaque côté de cette ouverture, des tables saillantes sont visibles. L'ancienne chapelle castrale se situe à l'extrémité de l'aile sud-est du logis. Côté cour, sa travée centrale est constituée d'une porte au rez-de-chaussée, couverte d'une plate-bande, d'une table rentrante à l'encadrement mouluré, et d'une niche murée couverte en plein cintre. Cette partie du logis a probablement été surélevée car l'ancienne corniche est particulièrement éloignée du versant du toit. La porte principale de l'aile sud-est, couverte d'une plate-bande, présente un riche décor sculpté. À l'intérieur du bâtiment, la plate-bande couvrant la porte est délardée en arc segmentaire. Le sol en terre battue conserve par endroit un dallage en pierre calcaire. Des vestiges de boiseries et de menuiseries sont partiellement conservés au niveau d'une fenêtre. Cette aile a été déclassée en dépendance comme en témoigne son appellation par les habitants ("le chai").
L'aile nord-ouest de l'ancien logis dispose d'une porte couverte d'une plate-bande. Son décor sculpté est inachevé car plusieurs pierres sont seulement épannelées. Le fronton qui la surmonte est agrémenté de deux chronogrammes gravés (1953 et 1954) et de graffitti (Dieu, Patrie, Millault Michel). La cheminée de ce bâtiment est munie d'une plaque datée de 1302 et portant des armoiries. Plusieurs plaques identiques existent en France. Il s'agit donc d'une œuvre de série, au blason probablement fantaisiste, et réalisée bien postérieurement à la date portée.
Le pigeonnier de plan circulaire se trouve à l'angle nord de la propriété. La maçonnerie est renforcée par plusieurs chaînes en pierre de taille. Les modillons supportant la corniche sont couplés deux par deux. Le bâtiment est surmonté d'un toit en poivrière couvert de tuiles creuses. Le sommet du toit est couronné d'un lanternon couvert d'un essentage d'ardoises. Sur le toit, deux ouvertures triangulaires, apparentées à des outeaux, permettaient aux pigeons d'entrer dans le bâtiment. À l'intérieur, les trous de boulins occupent toutes les maçonneries, du niveau du sol à la base de la toiture. Une échelle est fixée à un mât pivotant reposant sur une base en pierre. À une époque récente, le pigeonnier a été converti en toit à cochon, comme en témoigne la mangeoire en béton et la petite trappe qui servait à nourrir les animaux.
L'exploitation agricole disposent de plusieurs dépendances principalement alignées au nord de la propriété. Des étables sont situées à l'extrémité occidentale de cet alignement. Sur leurs élévations sud-est, elles présentent une grande qualité architecturale manifestée par des bandeaux de niveaux, des appuis et des claveaux saillants pour les ouvertures. La composition des façades est symétrique, avec un corps de bâtiment central flanqué de deux corps latéraux en retrait. La partie centrale dispose d'un porche dans-œuvre abrité par un arc segmentaire. De chaque côté de ce porche, des petites loges pour les domestiques agricoles sont aménagées. L'entrée de l'étable, couverte d'un arc en plein cintre, est située sous le porche. La présence d'une sellerie laisse penser que le bâtiment central servait d'écuries. L'ensemble des trois corps de bâtiments disposent d'un grenier à l'étage. En couverture, les avant-toits reposent sur des aisseliers métalliques.
Un autre logement, plus récent, est situé au nord-est de la ferme. Il présente un comble à surcroît et un toit couvert de tuiles creuses. Devant la porte d'entrée, trois marches monolithes sont faites en pierre calcaire très dures et fossilifères. Des marches similaires ont été repérées à Doussay au hameau du Jacquelin.
Détail de la description
Murs |
|
---|---|
Toits |
|
Plans |
plan régulier en L |
Étages |
rez-de-chaussée, 1 étage carré |
Couvertures |
|
Décors/Technique |
|
Décors/Représentation |
Précision sur la représentation : Le décor sculpté est principalement porté sur l'aile sud-est du logis. La porte de cette aile est accostée de pilastres, dont les chapiteaux sont constitués de volutes ioniques et de feuilles d'acanthes. Une chute de culots campanulés est visible entre les feuilles au centre de la composition. Au-dessus, une draperie en feston semble suspendues aux volutes ioniques. Ces dernières portent une frise d'oves. Le chapiteau de gauche présente un plus grand niveau de détails que celui du pilastre de droite qui semble n'avoir pas été terminé. Brochant sur l'entablement, entre les deux chapiteaux, les armoiries de la famille de Chouppes sont représentées dans un cuir découpé. Elles sont surmontées d'une couronne comtale. Deux palmes, nouées ensemble par un ruban, sont visibles sous les armoiries. La porte de l'aile nord-ouest présente un fronton triangulaire, des triglyphes et des gouttes. |
Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
---|---|
Référence du dossier |
IA86009771 |
Dossier réalisé par |
Maturi Paul
Chercheur associé à la Communauté de Communes des Vals de Gartempe et Creuse (2015-2016), puis à la Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault (2017-2024). |
Cadre d'étude |
|
Aire d'étude |
Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2022 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault |
Citer ce contenu |
Château de Baudeau, Dossier réalisé par Maturi Paul, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Communauté d'Agglomération de Grand Châtellerault, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/c52a5eea-f4e1-42e1-b8b9-fc34bc2ad258 |
Titre courant |
Château de Baudeau |
---|---|
Dénomination |
château |
Parties constituantes non étudiées |
pigeonnier chapelle cour étable grange écurie logement |
Statut |
|
---|
Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Doussay
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Baudeau
Cadastre: 1826 D 165, 166, 2017 ZT 68