Patrimoine et inventaire de Nouvelle-Aquitaine

Une économie à deux visages : entre sel et vigne

La première mention de La Couarde date de 1394. Elle est citée comme succursale de la paroisse de Saint-Martin jusqu'en 1846. Sous l'Ancien Régime, le village est divisé en quatre quartiers : le Village, les dizaines de La Raigon (ou L'Aragon), La Chapelle et La Moizandière. La Couarde est érigée en commune en 1790. Elle prend le nom de La Fraternité sous la Convention.L'économie de La Couarde est restée longtemps fondée sur l'exploitation des marais salants au Nord-Ouest et sur la culture de la vigne dont les produits étaient exportés par le port de Saint-Martin. Deux moulins à marée (Moulin de Dieppe et Moulin du Goisille) et six moulins à vent (Moulin neuf, Moulin Thomazeau, Moulin Chabot, Moulin Cantier, Moulin Barillon, Moulin Chabot du Sable) fournissaient la farine au village. Un Moulin Brullée est mentionné dans la topographie du cadastre napoléonien mais l’édifice n’existe plus. Les échanges maritimes ont assuré la subsistance de l'île et du village de La Couarde où se sont établis plusieurs grands domaines pratiquant à la fois le commerce du vin et celui du sel : Les Prises, La Davière, La Passe au Nord-Ouest ; Mouillepied, Les Marattes et Bernonville au Nord-Est du village. Une propriété appelée Promptus (IA00042939) est mentionnée dans les archives en 1742 comme étant la demeure de Nicolas Masseau-La Sauzaie, négociant à La Flotte. Cette "maison de campagne" se composait d'un logis et de plusieurs dépendances (celliers avec treuils) autour d'une cour fermée par un mur et accessible par un grand portail. Cette propriété n'a pu être localisée et semble avoir disparu au cours de la seconde moitié du 18e siècle.

Les débuts de l’industrialisation

Au début du 19e siècle, le tissu urbain s’étend le long de la rue Pasteur et de la Grande Rue, limitée au Sud par la rue des Terroirs. A l’Est du village, à l’intersection des rues Pasteur et de l’Olivette se développe le quartier de la Moizandière. Au Nord du bourg, un quartier se développe entre les rues des Tuileries, de l’Océan et Aristide Briand. Au Nord-Est du village, le hameau du Raigon s’étend le long de la rue de la Raigon.Les marais sont désormais exploités par des sauniers propriétaires de leurs aires qui se sont réunis en syndicats afin de gérer à la fois l’entretien des marais et la vente du sel. Ils construisent également des quais de chargement et une pesée à bascule sur des sites stratégiques profitant du passage du train pour faciliter la circulation des marchandises. Le village compte plusieurs distilleries et un four à chaux. A la fin du 19e siècle, la production de vinaigre et d'eau-de-vie diminue, les moulins cessent de fonctionner et la commune connait une baisse démographique.

L’apparition du tourisme

Au cours de l’Entre-deux-Guerres, le village s’ouvre au tourisme et voit apparaître les premières pensions de famille, hôtels et colonies de vacances. Des cabines de bains sont installées le long de la plage. On y voit aussi des restaurants-dancings (La Pergola) et le chalet Macabiou où Mistinguett viendra séjourner quelques étés.En 1945, la guerre éclate et les Allemands occupent l’île. Ils construisent sur la commune de La Couarde, la batterie HERTA, seconde batterie la plus importante du territoire après la batterie KORA-KAROLA. Au cours des années 1950-1960, le tissu urbain de la commune de La Couarde-sur-Mer se densifie entre le bourg et le quartier de la Raigon, il reste encore très concentré autour de l’église. Des colonies de vacances s’y implantent aussi le long de la route départementale : Colonie des Vacances Populaires Enfantines, colonie de vacances de Bellerive. Mais une décennie plus tard, les premières habitations sont édifiées le long de la côte, à l’Ouest du village. La construction du pont de Ré en 1988 intensifie la croissance urbaine qui se manifeste par la création de nouveaux quartiers en bord de plage, au Sud-Ouest de la commune.