Église paroissiale Saint-Barthélemy

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Cauna

L'ancienne église paroissiale Saint-Barthélemy était située au milieu du cimetière. Dévastée et incendiée par des troupes protestantes lors de la campagne de Montgomery en 1569, qui ne laissèrent debout que les murs, elle fut démolie en 1804 et son titre paroissial transféré en 1822 à la chapelle castrale des barons de Cauna, au centre du bourg actuel. Celle-ci, appelée Notre-Dame de Piétat, reprit alors le vocable de Saint-Barthélemy.

L'historiographie locale fait remonter la chapelle au moins au XVe siècle, datation que corrobore, d'une part, un relief aux armes de la famille baronnale de Marsan-Cauna, actuellement conservé sous le porche, dont le style correspond bien à la fin de l'époque gothique ; d'autre part, le testament de Louis, seigneur de Cauna (époux d'Étiennette de Castelnau), en date du 21 mars 1460, par lequel le testateur fondait une prébende en l'honneur de la Vierge "dans la chapelle de Notre-Dame". De cet édifice ne paraît toutefois subsister, outre le relief précité, que quelques éléments de l'ancien clocher-mur et des murs du vaisseau central de l'église actuelle. Celle-ci a subi au cours des siècles de multiples reprises et adjonctions. Les collatéraux sont construits tardivement : en 1755, date de la visite pastorale de l'évêque François de Sarret de Gaujac, l'édifice comporte deux chapelles latérales, l'une desquelles est prolongée par la sacristie. Le curé, le baron de Cauna, seigneur du lieu, et les paroissiens demandent à cette occasion la permission d'agrandir l'église par la construction d'un collatéral ("il seroit fait deux arceaux pour former un collatéral"), le déplacement de la sacristie derrière le maître-autel ("aux deux cotés duquel on feroit deux portes") et celui de "l'oratoire" du seigneur à l'emplacement de la vieille sacristie. Ce projet, approuvé par le prélat, dut être mis à exécution dans les années suivantes.

En juin 1846, à la demande du curé Seinpée soutenu par le baron Auguste de Cauna, l'architecte Michel Théagène Destenave, de Saint-Sever, présente un projet de réfection complète du sanctuaire : le chevet plat, prolongé par une sacristie rectangulaire de même largeur, est remplacé par un chœur en hémicycle flanqué symétriquement de deux sacristies carrées. Des difficultés financières retardent l'exécution du projet durant une décennie. En 1855, l'architecte Baillet présente un nouveau plan qui reprend les grandes lignes de celui de Destenave, mais subit de vives critiques de la commission des Bâtiments civils. Le projet, révisé et légèrement amendé, est finalement mis en œuvre en 1856 et les travaux sont "promptement achevés". En parallèle, l'ameublement et le décor de l'église sont entièrement renouvelés : nouveaux autels, lambris de chœur et peintures murales par le décorateur saint-severin Raymond Peyruquéou en 1865, etc. De février à août 1889, un clocher-tour est substitué à l'ancien clocher-mur grâce à un legs de Mme et Mlle Despillos (certainement Jeanne Soubaigné-Despillos et sa fille Jeanne Despillos) : les travaux sont réalisés par l'entrepreneur mugronais Pierre Mouneu, associé au maçon local Paul Baché, sur des plans du jeune architecte montois Jules-François Dupouy (1863-1893). L'édifice ne subit par la suite que des réfections intérieures : pose de verrières dans les collatéraux par l'Orléanais Gouffault en 1936, 1941 et 1952 ; remaniement des fenêtres hautes de la nef afin d'y placer des verrières décoratives de la maison Mauméjean en 1952.

Périodes

Principale : 15e siècle

Principale : 17e siècle (incertitude)

Principale : 3e quart 18e siècle

Secondaire : 2e quart 19e siècle

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1846, daté par source

1856, daté par source

1889, daté par source

Auteurs Auteur : Destenave Michel Théagène

Michel Théagène Destenave, architecte né à Saint-Sever le 19 juin 1811 et mort à Saint-Cricq-Villeneuve le 26 septembre 1859 ; fils de Jean-Baptiste Destenave (1783-1839), d'une famille de négociants, et de Jeanne Laurence Saint-Genès (1787-1822), fille d'un marchand drapier de Saint-Sever ; marié à Larrivière-Saint-Savin, le 17 mai 1848, à Catherine Elisabeth Ducournau (Saint-Cricq, 30 octobre 1829-?), fille de Jean-Jacques Ducournau et d'Elisabeth Borrit ; dont un fils, Georges Mathieu Destenave (1854-1928), général de brigade en 1916 (source : Geneanet ; AD Landes, 4 E 145/10-14). Michel Destenave, installé à Saint-Cricq-Villeneuve ("au Moulin") après son mariage, construisit la halle aux grains de Tartas dans les années 1830, un bas-côté à l'église d'Amou en 1839, un clocher à celle de Meilhan en 1846, remania l'église de Cauna en 1846 (travaux exécutés en 1856) et celle de Bahus-Juzan en 1847, reconstruisit celle de Montgaillard en 1847-1852, répara le clocher de Beylongue en 1850 et travailla à l'église de Grenade et à la cathédrale d'Aire. Son projet pour le clocher d'Aurice (1845), en revanche, ne fut pas exécuté.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Dupouy Jules-François

Né le 21 février 1863 à Mont-de-Marsan, mort dans la même ville le 21 juin 1893 ; fils de l'architecte et agent-voyer de Mont-de-Marsan Urbain Dupouy (1830-1890) et de Joséphine Sibien (1842-1896), elle-même fille de l'architecte montois François Sibien (1814-1860) et nièce de Jules Sibien (1822-1881), architecte départemental des Landes. Élève de l'école des Beaux-Arts, Jules-François Dupouy fut architecte de la ville de Mont-de-Marsan.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Baillet

Architecte en Chalosse (Landes) au milieu du XIXe siècle ; travaille pour l'église de Cauna en 1855.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Baché Paul

Entrepreneur de maçonnerie à Cauna (Landes), mort dans cette commune le 11 septembre 1926.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)
Auteur : Mouneu Pierre

Pierre Mouneu, entrepreneur de maçonnerie à Mugron (Landes). Né le 11 juillet 1844 à Montaut et mort le 27 juillet 1898 à Mugron. Fils de Jean Mouneu et de Marguerite Cabiro ; marié le 5 août 1867, à Mugron, avec Catherine Ségas (Mugron, 10 mars 1847 - Mugron, 6 novembre 1932), fille du maçon Jean Ségas aîné (1816-1874) et de Marie Laporte, et nièce du maçon Jean Ségas cadet (1825-1914). Le couple eut six enfants : Jean (1868), Marie (1871), en 1892 Mme Jean Brocas, Pierre (1873), Anne (1876), en 1896 Mme Jean Fontanieu, Joseph (1879) et Anna Léonie (1886), en 1904 Mme Félix Léon Lamaignère. Source : Geneanet.

, entrepreneur de maçonnerie (attribution par source)

L'église, dirigée sud-est / nord-ouest, comprend trois vaisseaux de trois travées communiquant par des grandes arcades en plein cintre sur piliers rectangulaires. Les collatéraux sont simplement plafonnés. Le vaisseau central, couvert d'une voûte en berceau à pénétrations, est prolongé par une travée de chœur barlongue et une abside semi-circulaire en cul-de-four, que deux sacristies carrées flanquent symétriquement. Le massif antérieur est constitué d'une tour-porche ouverte d'arcades en plein cintre sur trois côtés, adossée à un mur-pignon (vestige de l'ancien clocher-mur, avec porte en plein cintre à décor en relief). Dans la troisième travée du collatéral droit, le mur gouttereau présente les traces de deux arcades murées, en plein cintre, que la tradition locale associe à la sépulture des barons de Cauna.

L'édifice est entièrement bâti en moellon calcaire mêlé de lits de brique partiellement enduits, à l'exception des baies et des chaînes d'angle du clocher, en pierre de taille. Le vaisseau central et le chevet sont couverts d'un toit à long pans prolongé par une croupe ronde, les collatéraux par des appentis, le tout en tuiles creuses mécaniques ; le clocher est couvert d'une flèche octogonale sur égout retroussé de plan carré, en ardoises.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  2. Matériau du gros oeuvre : brique

Toits
  1. tuile creuse mécanique, ardoise
Plans

plan allongé

Étages

3 vaisseaux

Couvrements
  1. lambris de couvrement voûte en berceau
Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe ronde

  2. Forme de la couverture : appentis

  3. Forme de la couverture : flèche polygonale

Décors/Technique
  1. vitrail (étudié)
  2. sculpture
  3. sculpture (étudié)
Décors/Représentation
  1. Representations : pilastre


Précision sur la représentation :

La porte d'entrée sous le porche, vestige de l'ancienne église, présente un arc en plein cintre et des impostes moulurées ; l'arc est amorti d'une croix latine sur socle et, de part et d'autre, de sortes de pilastres sommés de boules.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Cauna

Milieu d'implantation: en village

Cadastre: 2016 D 232

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