Présentation de la commune de Saint-Genès-de-Blaye

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Saint-Genès-de-Blaye

Plusieurs découvertes de vestiges archéologiques effectuées dans la commune attestent d'une occupation et d'un peuplement de ce territoire dès l'Antiquité : deux villas ont notamment été identifiées, l'une en bordure du village, datable des Ier et IIe siècles, l'autre sur le versant dominant l'estuaire près du château de Ségonzac. Ces deux établissements, implantés à l'écart des crues, bénéficiaient de la proximité avec l'estuaire, mais aussi de celle avec la route de Blaye à Saintes, passant non loin. Des fragments lapidaires provenant de ces domaines ont été repérés dans le cadre de l'inventaire, à Ségonzac, La Salle et au bourg.

Après un long hiatus documentaire, ce n'est que très tardivement, au 14e siècle, que l'église Saint-Genès, dite de Ségonzac, est mentionnée. Le texte signale qu'un prieur est à la tête de cet établissement, ce qui confirme l'existence, d'ores et déjà, d'un prieuré associé à l'église, mais pour lequel on ne dispose guère d'informations. L'autre enseignement de cette mention est que le site éponyme de Ségonzac, perché sur la dorsale d'un coteau dominant l'estuaire, semble constituer, alors, l'habitat groupé le plus important de la paroisse.

La documentation reste encore très lacunaire pour la période postérieure à la guerre de Cent Ans. L'installation d'un domaine autour du manoir de La Salle, probablement dès le 16e siècle, semble témoigner d'un mouvement de réorganisation foncière et de mise en valeur des terres situées en bordure du marais à cette époque. La situation peut être mieux appréhendée à partir de la fin du 17e siècle, grâce à l'abondance de la cartographie des rives de l'estuaire et des abords de la citadelle de Blaye. L'examen de ces documents laisse apparaître que l'essentiel des structures de peuplement est désormais en place, avec, outre le village et son prieuré, les hameaux de Ségonzac et de la Valade reliés par tout un réseau de chemins. L'issue du chenal du Bernu, au nord de la paroisse, paraît constituer dès lors un petit port sur l'estuaire. Les cartes de Cassini et de Belleyme montrent que la vigne recouvre largement les coteaux et les terrasses les plus élevées, quand les terres occupent les zones plus basses et les pâturages les marais. La cartographie montre également l'évolution des bancs de sable dans l'estuaire et la constitution, à la fin de l'Ancien Régime, de l'île Boucheau. Quant au bâti, si les témoignages les plus anciens sont à attribuer au 17e siècle, il date pour l'essentiel du 18e siècle.

Au 19e siècle, la commune, telle qu'elle est figurée sur le plan cadastral de 1832, reprend les limites de l'ancienne paroisse. La présence viticole sur les coteaux est confirmée, mais aussi dans les secteurs proches du bourg et de la Valade. La répartition des cultures, telle qu'elle apparaît dans les matrices cadastrales, montre que les terres labourables, les prés et les vignes et "joualles" sont à peu près à parité. La vocation viticole de la commune est renforcée dans la seconde moitié du 19e siècle, ainsi que le révèle la lecture des différentes éditions du Cocks et Féret, avec le renforcement des domaines du Prieuré, de Ségonzac, de La Salle et de Péraine notamment. Parallèlement, le tissu bâti se trouve largement renouvelé par de nombreuses reconstructions ou constructions neuves, principalement dans les décennies 1850-1870, ainsi que le montre l'examen du bâti, corroboré par le dépouillement du registre des augmentations et diminutions de la matrice cadastrale. Avec des travaux d'agrandissement de l'église et le déplacement du cimetière, avec la construction d'une mairie, d'un presbytère et enfin d'une école, la commune se trouve dotée des équipements publics qui lui faisaient jusqu'alors défaut.

Bien que la commune ait été touchée par le phylloxéra dès les années 1870 - le vignoble du château de Ségonzac était dévasté lors de son rachat au début des années 1880 - la crise ne semble pas avoir porté de coup fatal à la viticulture dans ce secteur. Les éditions du Cocks et Féret montrent toujours la vitalité de cette activité dans les années 1920. La déprise semble plutôt consécutive de la crise qui touche les vignobles les moins prestigieux du bordelais dans l'avant et l'après-guerre, dont elle ne se releva qu'avec la reconstitution des vignobles du Blayais dans les années 1980.

Un regard sur la courbe de variation de la population communale montre une croissance démographique assez régulière au cours du 19e siècle, avec un léger tassement dans les années 1880 et une reprise dans la décennie suivante, pour culminer au début du 20e siècle. A l'exception du mitan des années 1930, la diminution de la population est constante au cours du 20e siècle jusqu'aux années 1980 ; au recensement 2010, la population communale a quasiment retrouvé un effectif identique à celui qui était le sien deux siècles plus tôt.

L'inventaire du patrimoine de la commune a donné lieu à la réalisation de 120 dossiers documentaires. Parmi les éléments étudiés, 30 ont été sélectionnés pour leur intérêt historique et/ou architectural et 85 ont été repérés. Des dossiers de synthèse ont également été réalisés sur des familles d'édifices : les châteaux ou manoirs, les maisons et les fermes, les cabanes.

Le territoire communal de Saint-Genès est divisé entre les secteurs de coteaux au sud-est et à l'est, les terrasses intermédiaires au centre, les zones basses de palus en bordure d'estuaire et de marais au nord, le long du ruisseau du Bernu.

L'habitat est principalement regroupé en petites localités, le village de Saint-Genès ne se démarquant des hameaux de Ségonzac et de La Valade que par la présence de l'église paroissiale et de la mairie-école, légèrement à l'écart. L'habitat dispersé est rare, constitué de quelques maisons de maître ou de fermes.

La culture dominante sur les coteaux, leurs versants et les terrasses est la vigne, avec la présence dans le territoire communal de plusieurs domaines viticoles, dont les plus importants sont aujourd'hui les châteaux Pérenne, Ségonzac et La Salle. Les zones de prairies sont cantonnées au nord, à proximité des zones marécageuses du Bernu, alors que les terres cultivées forment aujourd'hui de vastes parcelles, situées principalement dans les palus de bord d'estuaire.

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