Présentation des communes riveraines de l'estuaire de la Gironde

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La question de l'évolution de l'espace estuarien dans le temps long se pose d'emblée à l’archéologue : les rives actuelles ne sont, en effet, pas celles du millénaire qui nous précède, moins encore des horizons antérieurs aux périodes historiques. Loin d’être un obstacle à l’étude, les variations nombreuses auxquelles les rivages ont été soumis, sont autant d’opportunités d’envisager les relations complexes de l’homme avec son environnement, dans une perspective forcément évolutive. Les travaux de Didier Coquillas permettent d'appréhender ces périodes préhistoriques et antiques. Les fouilles menées sur le territoire enrichissent également la connaissance. L'étude des occupations anciennes permet de souligner une forme d’ambivalence profondément ancrée dans ce territoire estuarien, qui officie à la fois en tant que séparation physique, tout en développant un rôle de trait d’union entre différentes sphères et ce, dès les périodes les plus éloignées.

L’estuaire constitue autant une voie d’échanges qu’un redoutable axe de pénétration vers l’intérieur des terres, soumis à toutes les convoitises et incursions. La volonté de contrôle militaire de ce territoire reste depuis le Moyen Âge une permanence pour la puissance publique, qu’elle soit incarnée par les rois, les princes et leurs affidés, mais aussi par l’Église et les communautés d’habitants des localités riveraines.

Sur le millénaire que dure le Moyen Âge, entre la fin de l’empire Romain au 5e siècle de notre ère et les prémices du monde moderne au 15e siècle, l’estuaire devient une zone de contact des mondes gascons et aquitains. À l’interface de deux aires culturelles, ce bras de mer relie plus qu’il ne sépare les populations riveraines, et n’endosse qu’épisodiquement le rôle de frontière politique. Exutoire de l’Aquitaine et porte d’entrée dans le duché, il est au cœur des rivalités qui opposent Plantagenêts et Capétiens durant les épisodes guerriers de plus ou moins forte intensité, depuis l’union de la duchesse Aliénor avec l’héritier du trône d’Angleterre, au milieu du XIIe siècle, jusqu’au dénouement de la guerre de Cent Ans. Le contrôle du territoire prend appui sur un maillage de forteresses hérité de l’antiquité ou de la « révolution castrale » de l’an mil, renforcé par un réseau secondaire de fortifications érigées dans un contexte de militarisation des rivages.

À l’aube des temps modernes, les guerres s’éloignent momentanément de la Guyenne et le roi de France étend définitivement son emprise sur tous les territoires situés de part et d’autre de l’estuaire. L’heure est désormais à la reconstruction et au repeuplement de ces contrées meurtries, à la remise en état des seigneuries et des bâtiments. La rétraction des échanges commerciaux du Bordelais avec l’Angleterre, du vin en particulier, est en partie compensée par l’augmentation du trafic en direction des pays de l’Europe du Nord et de l’Espagne. Pour autant, les guerres ont imprégné les esprits et la soldatesque reste présente dans le pays. De nouvelles forteresses royales sont érigées à Bordeaux, capitale administrative dont l’influence s’exerce vers le nord jusqu’aux confins de la Saintonge. Ainsi que le note l’historien Louis Desgraves, la période s’écoulant jusqu’au dernier quart du 17e siècle, des guerres de Religion aux ultimes soubresauts de la Fronde, est marquée par de multiples résistances à l’administration royale, voire secouée par de véritables séditions soutenues par des puissances étrangères, espagnole ou anglaise notamment. La menace étant rémanente jusqu’au 18e siècle, contrer les incursions des flottes ennemies passe par la création d’arsenaux, tel celui de Rochefort, et l’établissement de forts côtiers. Dans ce contexte, l’estuaire reste une voie essentielle à contrôler pour garantir la sécurité de l’ensemble de la Guyenne et du royaume.

Les différents régimes politiques qui se succèdent entre le Premier Empire et la Troisième République se préoccupent certes de l’estuaire, sans toutefois y consacrer les moyens d’un objectif prioritaire. C’est avec la guerre contre la Prusse et la défaite française de 1870 qu’une ambition de modernisation de ces défenses retrouve toute sa pertinence aux yeux de l’État-major. Les progrès de la balistique et la crise de « l’obus-torpille » dans ces mêmes années amènent les autorités militaires à repenser la stratégie d’implantation. Les chantiers entrepris pour assurer la sûreté de la Gironde ne modifient cependant qu’à la marge le paysage des fortifications, contrairement à la Seconde Guerre mondiale et l’Occupation, qui voient Bordeaux devenir le siège d’une base sous-marine et la façade océanique de l’estuaire se hérisser des blockhaus du Mur de l’Atlantique.

L'étude d'inventaire aborde le territoire estuarien sous ses diverses facettes, de milieu certes naturel, mais modelé, aménagé par la volonté et les efforts déployés par des générations de femmes et d’hommes à avoir habité ses rivages. L’estuaire apparaît d’abord comme un secteur stratégique convoité, sur lequel Bordeaux a toujours cherché à garantir la maîtrise. Le « grand dessein » de sa mise en défense illustre la volonté du pouvoir souverain d’assurer un contrôle du trafic fluvial, militaire et commercial. Artère vitale du commerce maritime bordelais, le fleuve et ses esteys ont été aménagés pour drainer les productions et les hommes vers le cœur économique, le port de la Lune, et, à l’inverse, pour écouler le flux des marchandises, en particulier les vins, vers les destinations océaniques. L’estuaire est, in fine, un espace vécu, de travail et de loisir, dont la texture même du patrimoine architectural et paysager reflète l’intimité entretenue avec les populations du territoire qu’il baigne de ses eaux limoneuses.

À l’aune de la géohistoire, l’estuaire est autant une ligne de partage qu’une zone de contacts ouverte aux échanges. Dans le processus de construction des espaces, le vieux fond aquitain au sud et celtique au nord, hérité des âges protohistoriques, se traduit de part et d’autre des rivages par des faciès anthropologiques propres, dont l’étymologie même du nom Gironde serait la marque. Césure, l’estuaire l’est assurément à l’époque médiévale où il forme le pivot des terres et des parlers gascons et francs. Après la disparition de la Gascogne comtale, ce n’est pourtant qu’épisodiquement qu’il délimite une frontière politique, lors des différents conflits aux enjeux territoriaux qui le dépassent. Exutoire et bouche d’entrée du duché d’Aquitaine, ses eaux sillonnées de flottes militaires sont, durant la guerre de Cent Ans, le théâtre de nombre d’affrontements, opposant des troupes mais aussi, parfois, les populations riveraines. Autre fracture aux Temps modernes que celle du protestantisme, dont la démarcation, à l’issue des guerres de Religion, renvoie à une géographie confessionnelle prenant grossièrement appui sur la délimitation des diocèses sur la rive droite. Ces héritages pluriséculaires, qui sont ceux du Bordelais et de la Saintonge, sont ici pérennisés dans les limites administratives des départements, puis dans celles des régions jusqu’à leur fusion récente.

Pour autant, quoique dépourvu de pont, l’estuaire est, à bien des égards, un trait d’union entre ses rives. Amplement parcouru et traversé à toute période, le souffle de sa marée permet sous l’Antiquité tardive les retrouvailles du poète Ausone avec son cher ami, le médocain Théon. Point de passage sur les routes de la foi au Moyen Âge, il n’est en rien un obstacle aux visées expansionnistes des ordres monastiques. Les multiples ports et peyrats échelonnés le long de son cours assurent l’interface entre l’embouchure et l’amont, la rive saintongeaise et le Médoc. Là sont pris en charge par tout un peuple de nautes les biens de l’arrière-pays, les tonneaux de vin ou la pierre à bâtir, et ici circulent les négociants qui se rendent aux foires, les maîtres-d’œuvre et hommes de l’art qui travaillent sur les chantiers de construction de propriétaires privés ou de commanditaires publics. C’est encore longtemps par lui que se brassent les idées nouvelles, que circulent les modes architecturales, enfin, tel le limon engraissant les rives, que se décantent les sensibilités d’un peuple de l’estuaire, uni dans un même bain civilisationnel.

En suivant le cours de l’estuaire d’amont vers l’aval, le panorama débute à la confluence de la Garonne et de la Dordogne, au bec d’Ambès. Cette pointe de terre délimitée par les deux fleuves forme, à l’extrémité occidentale des coteaux calcaires de l’Entre-Deux-Mers, une presqu’île enrichie des alluvions accumulées. Ces terres humides ont été valorisées, drainées puis plantées en vigne, avant d’être investies par d’imposantes installations industrielles. Dans le prolongement de ce bec, l’archipel estuarien compose un paysage particulièrement mouvant que l’homme a cherché à fixer au cours des siècles. Au-delà, les bancs de sable affleurent par endroits, se déplacent et dessinent des paysages subaquatiques invisibles. Ces îles estuariennes rappellent combien les paysages peuvent être changeants à brève échéance.

Le Médoc, des croupes viticoles aux sables océaniques

En venant de Bordeaux et en longeant la Garonne sur sa rive gauche, les marais de Parempuyre qui bordent le fleuve jusqu’à Ludon-Médoc, voisinent avec la confluence. Cette longue plaine marécageuse est traversée par un réseau de cours d’eau, appelés jalles et connectés à la Garonne. Canalisés lors de travaux de drainage réalisés dans ce secteur dès la fin du 16e siècle, ils dessinent un paysage quadrillé de cultures et de prairies, ponctué par un bâti épars et de villages qui se transforment sous la pression de l’agglomération bordelaise. Commence alors le Médoc, cette presqu’île entre estuaire et océan, composée d’un littoral de dunes et de forêts à l’ouest, d’un cœur de landes et de bois, et d’une frange estuarienne de marais et de vignes à l’est. Un territoire de faible relief, si ce n’est celui des dunes qui culminent à quelque 43 mètres sur le plateau de Listrac.

La partie méridionale correspond au Haut-Médoc, opposée au Bas-Médoc plus au nord. Cette distinction relève d’une différence géographique entre le premier, en amont, qui présente un relief légèrement plus vigoureux, et le second, en aval, dont les terres agricoles et les marais ne s’élèvent pas au-delà de cinq mètres. Elle s’explique aussi par un déficit de notoriété du Bas-Médoc qui ne peut rivaliser avec les grands crus du Haut-Médoc. Le sol y est composé d’amas de "graves", ces cailloux charriés au Quaternaire des massifs pyrénéens particulièrement favorables à la vigne. Ces "croupes" graveleuses sont interrompues par les jalles qui traversent des zones plus basses de marais et de bois, au milieu d’un océan de vignes. En bord d’estuaire, les "palus" correspondent à des terres humides, tantôt cultivées, tantôt laissées en prairies, et protégées des eaux envahissantes de l’estuaire par des digues. 

La route départementale n°2, dite des Châteaux, relie les villages viticoles aux crus prestigieux. Les belles demeures entourées de leurs jardins, accompagnées de chais et cuviers, au cœur de leur vignoble, structurent l’espace. Depuis 1936, les appellations d’origine contrôlées délimitent ces deux grandes zones viticoles (AOC Haut-Médoc et AOC Médoc), ainsi que six appellations dites communales : Margaux, Moulis-en-Médoc, Listrac-Médoc, Saint-Julien, Pauillac, Saint-Estèphe. Pauillac est l’une des rares agglomérations de la rive gauche à être établie en bordure d’estuaire, sur une hauteur propice (six mètres !). Elle bénéficie de sa position intermédiaire, point de rupture de charge sur cette rive dans le trajet vers Bordeaux. Au nord s’est développée, à la fin du 19e siècle et au cours du 20e siècle, une importante zone industrielle, dont témoignent encore les cuves de l’actuel dépôt pétrolier. Contraste d’échelle et d’activités, les rives sont ici aussi équipées des emblématiques cabanes de pêche de l’estuaire, les carrelets.

De Saint-Seurin-de-Cadourne à Valeyrac s’opère la transition entre les appellations viticoles du Haut-Médoc et du Médoc. Les croupes de graves plantées en vigne cèdent peu à peu la place à des zones de marais, desséchés à partir du 17e siècle. Deux cours d’eau canalisés délimitent cette unité paysagère : au sud le chenal de la Calupeyre et au nord celui de Guy, et commandent un réseau hydraulique complexe, avec des zones de marais pâturés ou cultivés. Entre les îlots de graves s’insèrent les chenaux rectilignes de la Maréchale ou de By. En retrait dans les terres, se trouve la ville de Lesparre, autrefois siège d’une puissante seigneurie, devenue sous-préfecture du Médoc.

Puis le paysage change nettement, traversé du sud au nord, de Valeyrac à Soulac, par la "passe castillonnaise". Cet ancien bourrelet alluvial constitue à la fois une digue naturelle protégeant les terres des eaux estuariennes, et une levée permettant de circuler dans ces zones basses. À l’ouest de cet axe, quelques éminences émergent à Jau-Dignac-et-Loirac, à Talais et à Saint-Vivien, anciennes îles, cultivées et bâties, au milieu des marais desséchés ; à l’est, les "mattes" correspondent à des terres gagnées progressivement sur l’estuaire, composées d’alluvions de l’Holocène (dernière partie de l’ère quaternaire, commencée il y a environ 11 000 ans) et mises hors d’atteinte des eaux par des digues. Celles-ci, avec leur enrochement, créent une frontière entre terres et eaux, laissant apparaître l’estran, interface mouvante caractéristique des rivages soumis aux marées. Les mattes, qui s’étendent sur 25 kilomètres entre Valeyrac et Le Verdon, sont découpées en grandes parcelles délimitées par des fossés et des digues plantées de tamaris, tantôt cultivées en céréales ou utilisées pour le pâturage de bovins, ovins ou chevaux. Les ports de ce secteur sont installés à distance de l’estuaire, en amont sur des chenaux aux cours plus ou moins sinueux.

La presqu’île s’achève au nord par la pointe de Grave, aux confins des terres. La commune de Soulac présente une façade littorale, bien connue comme station balnéaire, et une rive estuarienne, moins réputée car essentiellement composée de marais. Au Verdon, coexistent les dunes de sable plantées de pins, d’anciens marais salants et la zone industrialo-portuaire, avant-port de Bordeaux à l’embouchure. Au large, le célèbre phare de Cordouan constitue la vigie de l’estuaire, rattachée administrativement au Verdon.

 De la Saintonge au Bordelais : dunes, marais et falaises

En pendant de ce finistère médocain, la presqu’île d’Arvert forme l’extrémité nord de la rive saintongeaise. Baignée par l’estuaire et l’océan, elle est composée de dunes plantées au 19e siècle de pins maritimes et de chênes verts afin de fixer les sables volatiles. Le secteur est orienté vers le tourisme avec notamment la station balnéaire de la Palmyre. Au sud, Royan constitue à elle seule une entité paysagère, urbaine cette fois, avec ses villas de la Belle Époque et l’architecture de la Reconstruction d’après la Seconde Guerre mondiale. Lui sont associés, au nord, les sites de Saint-Palais-sur-Mer et Vaux-sur-Mer et, au sud, celui de Saint-Georges-de-Didonne. À Meschers, commence une succession de falaises calcaires et de "conches" sableuses jusqu’à Talmont, où se dresse sur le rebord d’un à-pic rocheux, battu par les flots, l’église médiévale. Hauts lieux touristiques, ces communes sont marquées par une urbanisation dense où sont toutefois conservés quelques secteurs boisés, et où subsistent des abris troglodytes, en particulier à Meschers.

Au sud de Talmont coexistent coteaux et marais de Saintonge, jusqu’à rejoindre ceux du département de la Gironde. Les falaises calcaires dominent de plusieurs mètres les zones humides, ancien rivage dont les eaux ont progressivement été éloignées par comblement, à Mortagne et à Saint-Seurin-d’Uzet. La falaise "morte" marque une limite nette entre le coteau tourné vers la polyculture et la vigne, et les marais en bord d’estuaire. L’habitat s’est concentré sur les points hauts, tandis que les parties basses étaient également progressivement et timidement investies, avec l’aménagement de ports sur les canaux ou ruisseaux, dénommés "étiers". Le paysage oscille entre parcelles de vigne – destinées à la production de cognac et de pineau – et cultures céréalières, au rythme des variations des buttes calcaires. Celles-ci, interrompues par des vallons ou "conches" creusés par les ruisseaux, offrent de larges échancrures.

La zone de marais, de plus en plus large vers le sud, couvre environ 15 000 hectares, sur une quarantaine de kilomètres, de Mortagne-sur-Gironde à Blaye. Plusieurs secteurs peuvent y être distingués : les "conches" désignent ici la bande de terre comprise entre la rive et la digue, appelée "bot", protection lors des grandes marées. Cette frange amphibie, de largeur variable, est exhaussée par le dépôt de sédiments à environ 70 centimètres au-dessus du marais. Protégés des marées par la digue de Saint-Dizant-du-Gua, Saint-Thomas-de-Cônac et Saint-Sorlin-de Cônac, les marais desséchés, au substrat argileux, sont drainés par un réseau de canaux et fossés dense et hiérarchisé. Traditionnellement consacrés au pâturage, ils ont été reconvertis en terres de culture, essentiellement du maïs. Enfin, situés au pied des coteaux sur un substrat tourbeux, les marais mouillés ont été remembrés et asséchés depuis les années 1960. Cette vaste étendue de marais se présente comme une plaine pâturée et cultivée, où terres et eaux se confondent avec le ciel.

Les marais se poursuivent au sud, au-delà de la limite administrative, en Gironde. À Braud-et-Saint-Louis, ils s’étendent entre cinq et six kilomètres dans les terres, éloignant les flots du coteau, ancien rivage, le long duquel s’égrainaient bourgs et hameaux. On y retrouve les mêmes aménagements établis à partir du 17e siècle pour drainer les terres. Entre le canal de ceinture et la digue en bord d’estuaire, les cours d’eaux et les principaux canaux évacuateurs sont équipés de portes à flot afin de gérer le niveau des eaux. Terres labourées, pâturages ou zones privilégiées pour la chasse, les marais sont également ponctués de petits ports installés sur les chenaux principaux. Tel un mirage dans ce paysage plat et agricole, la centrale nucléaire de Braud-et-Saint-Louis marque la rive de son imposante silhouette.

Repère majeur, la citadelle de Blaye se dresse sur son éminence rocheuse. Rompant avec la succession des marais, le Blayais est composé d’un ensemble de reliefs dont le village de Saint-Trojan, en retrait dans les terres, forme le point culminant, à 92 mètres. Les collines s’adoucissent progressivement vers l’est jusqu’à la vallée du Moron, tandis qu’au sud, un coteau calcaire abrupt longe l’estuaire, de la Roque de Thau (Villeneuve) jusqu’à Bourg. La "corniche de Gironde" offre plusieurs points de vue sur le bec d’Ambès, les îles et les rives médocaines au loin. Les falaises, longtemps exploitées pour la pierre, conservent quelques abris ou maisons troglodytiques. Une route pittoresque, au pied de ces rochers, traverse de petits hameaux avec jardins et carrelets alignés sur le bord du fleuve.

Constitués de calcaire, avec d’importantes nappes d’argiles, de sables et de graviers, les sols du Blayais présentent une variété à laquelle s’adapte parfaitement la vigne. Les vins y sont produits sous l’appellation Blaye Côtes de Bordeaux. Les Côtes de Bourg correspondent à une autre appellation viticole, autour d’un promontoire et site stratégique, situé jusqu’au Moyen Âge à la confluence de la Dordogne avec la Garonne. Bourg sur Mer selon son appellation ancienne, "appelant mer la rivière de Dordogne, à cause, qu’elle est fort large devant Bourg, va et vient, et porte grands navires comme une mer" selon l’auteur de L’Antiquité de Bourdeaus, témoigne de l’évolution de la confluence et de l’engraissement du bec d’Ambès au cours des siècles. Au pied des collines du Bourgeais, le marais de Prignac-et-Marcamps s’étend sur une petite surface de quatre kilomètres sur deux, sur les bords de la Dordogne, et remontant le long du Moron. À l’approche de Bordeaux, y compris sur ces rives de la Dordogne, l’urbanisation, assez diffuse jusque-là, se densifie.

Chacune des communes riveraines de l'estuaire de la Gironde a bénéficié d'un inventaire topographique. Des dossiers de synthèse ont également été réalisés sur : les phares, les moulins, les ports, les carrelets, les îles, les églises paroissiales, les villages, les monuments aux morts, le patrimoine protestant et le patrimoine viticole.

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