Port de Saint-Georges-de-Didonne

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Le port de Saint-Georges apparaît sur les cartes de la région établies au début du 18e siècle par l'ingénieur Claude Masse, puis en 1759 par Desmarais. A cette époque, le port est, avec Royan et depuis l'abandon de Saint-Palais-sur-Mer, une des stations des pilotes chargés de guider les navires dans l'embouchure de la Gironde. Dès lors, l'amélioration du port et sa protection vont être l'objet de toutes les attentions pour faciliter, notamment, le travail et le stationnement des pilotes.

Le plan du bourg de Saint-Georges établi par Claude Masse montre l'existence d'une petite jetée en pierre fermant et protégeant le port. Elle apparaît aussi en 1789 sur un plan de la conche de Royan par l'ingénieur Teulère. En 1810, on décide de construire une nouvelle jetée en utilisant les déblais de l'ancienne. Un plan dressé par l'ingénieur ordinaire des Ponts et chaussées Lamblardie en montre l'emplacement et l'orientation, davantage vers le nord-est qu'aujourd'hui. Selon le devis établi le 25 mars 1810, la jetée, longue de 40 mètres, doit être recourbée à son extrémité et encastrée dans la falaise, de laquelle on tirera la pierre. Les travaux sont adjugés le 4 mai suivant à Jacques Héraud, pour 10627 francs, mais ils prennent vite beaucoup de retard, sans compter de nombreuses malfaçons. En mai 1812, un plan de la jetée dressé par l'ingénieur Bredif montre qu'elle n'est construite qu'à moitié de sa hauteur finale. Menacé de renvoi, Héraud se reprend et achève le chantier au début de l'année 1814. Entre temps, le projet a été modifié puisqu'on a décidé de combler une entaille dans la falaise, ou "conchot", juste en amont de la jetée, dans laquelle les vagues s'engouffraient, menaçant la solidité de l'ouvrage. La réception définitive des travaux n'a lieu que le 3 septembre 1816.

Cette jetée apparaît sur un plan du port établi en 1822 par l'ingénieur Bourignon, puis sur le plan cadastral de 1837. Sur ces différents plans, plus ou moins précis, figurent aussi, au nord, au fond de la petite conche, le long de l'actuelle rue du Port, quelques bâtiments qui abritent notamment, au début du 19e siècle, le bureau de la douane. En ces années 1820-1830, la jetée de 1814 ne donne pas toute satisfaction, notamment par le fait qu'elle ferme et limite trop le port. Les doutes de l'administration sur la nécessité d'engager d'importantes dépenses pour un port aussi petit, sont balayés par la présence dans ce port du service des pilotes de la Gironde qui continuent à y mettre leurs chaloupes à l'abri. En 1831, on dénombre ainsi 20 pilotes et 4 aspirants-pilotes établis à Saint-Georges-de-Didonne, possédant au total 10 chaloupes d'une capacité de 12 à 15 tonneaux.

Le 30 novembre 1837, l'ingénieur ordinaire Lessore présente les plans d'une nouvelle jetée, placée plus au sud que la précédente (qui sera détruite), et davantage orientée vers l'est. Longue de 87 mètres, cette jetée sera accompagnée d'un quai adossé à la falaise. Construit en moellons, l'ouvrage sera revêtu de pierre de taille de Charente. Des bornes d'amarrage seront établies sur la jetée et le quai. Un petit passage équipé d'une vanne sera ménagé sous le départ de la jetée pour permettre l'évacuation du sable qui entraverait le port. Au-dessus, on construira un petit bureau pour la douane et la surveillance du port. Adoptés en mars 1840, ces travaux sont adjugés le 14 avril 1841 à Léonard Niort, entrepreneur à Dolus-d'Oléron, pour 75704 francs. Ils sont réceptionnés le 25 juin 1846. La même année, les pilotes de l'estuaire demandent le prolongement de la nouvelle jetée sur 20 mètres et l'inclinaison de son extrémité vers le nord-est, réclamation sans suites.

En 1882, la construction d'une cale et d'un mur de quai au port de Saint-Georges-de-Didonne est autorisée par décision ministérielle. Il s'agit de faciliter le déchargement et l'embarquement des marchandises, pour éviter de passer systématiquement par Meschers ou Royan. Une cale existe déjà mais elle n'a été que grossièrement construite par les habitants à partir de pierres sèches détachées de la falaise. Par ailleurs, la jetée n'a pas été conçue pour accueillir des bateaux de commerce, mais pour protéger les bateaux des pilotes de l'estuaire. Les plans de la nouvelle cale, en remplacement et prolongement de l'ancienne, sont présentés le 22 septembre 1882 par M. Boulangier, ingénieur ordinaire des Ponts et chaussées, et le 9 mai 1883 par son collègue, A. Daujon. Par la même occasion, on décide de relier complètement la jetée au rocher et de supprimer ainsi le passage laissé pour l'évacuation du sable.

Enfin, en 1899, le projet de prolongement de la jetée du port souhaité par les pilotes dès 1846, trouve son aboutissement. On ajoute en effet à l'extrémité de la jetée un bec orienté non pas vers le nord-est mais vers le sud-est. L'objectif est d'arrêter la propagation de la houle tout en laissant au port une entrée de largeur suffisante. L’extension reposera sur un massif de béton.

Le port perd une grande partie de son activité en 1921 lorsque est créée la Société de pilotes de la Gironde, siégeant au Verdon et à Pauillac. Les pilotes quittent Saint-Georges-de-Didonne, dont le port limite désormais son activité à un peu de pêche et à la plaisance.

Périodes

Principale : 2e quart 19e siècle, 4e quart 19e siècle

Le port, soumis au flux de la marée, se trouve sur le côté sud de la pointe de Vallières qui l'abrite des vents d'ouest. Il prend place entre la pointe et un banc rocheux qui le sépare de la conche de Saint-Georges, au pied de la corniche des Groies. Le port est abrité par une longue jetée dont l'extrémité, désaxée, pointe vers le sud. A la jonction entre la jetée et le rocher, le bureau du port est établi dans un petit bâtiment en pierre de taille, de plan carré. Un quai longe le rocher et se termine par une cale.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Charente-Maritime , Saint-Georges-de-Didonne

Milieu d'implantation: en ville

Lieu-dit/quartier: Pointe de Vallières

Cadastre: 1837 D, 2009 BH

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