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Commanderie dite hôpital Saint-Jacques du Bager, puis ferme
France > Nouvelle-Aquitaine > Pyrénées-Atlantiques > Lurbe-Saint-Christau
Historique
Au début du 12e siècle, Gaston IV dit le Croisé, vicomte de Béarn, fonde un réseau d'hôpitaux sur son territoire, dont celui implanté au pied des monts Bager et Binet près de la communauté de Lurbe. Il offre ensuite cet établissement érigé en commanderie et faisant office d'hôtellerie - notamment pour les pèlerins traversant la vallée d'Aspe - au prieuré augustinien de Sainte-Christine du Somport destiné à assurer le contrôle et la sécurisation de la traversée des Pyrénées, et qui se constitue en véritable réseau canonial jusqu'en Gascogne.
Le domaine, comprenant la commanderie - ou prieuré - avec sa chapelle, est placé sous l'autorité de Sainte-Christine du Somport jusqu'en 1532 où il est acquis par Jean d'Arbésio (ou d'Arbusio) s'imposant par la force. Ce sympathisant de la foi luthérienne est déclaré commandeur de Saint-Christau le 31 janvier 1538 par Jacques de Foix, évêque de Lescar et lieutenant général du roi Henri II d'Albret, reconnaissant ainsi officiellement son statut de propriétaire du domaine. Depuis lors, les propriétaires de Saint-Christau portent le titre de commandeur. Le domaine reste entre les mains des descendants d'Arbésio qui le vendent en 1633 à Jean de Bordères, lequel le cède seulement un an plus tard à Simon de Lassalle. C'est ce dernier qui est à l'origine de l'exploitation moderne des sources des Arceaux et du Prieuré en installant son frère naturel comme métayer. Ce dernier commence à distribuer les eaux moyennant finance à ses proches puis à une communauté étrangère, ce qui a provoqué de nombreuses procédures judiciaires - dont un procès fleuve offrant une notoriété au site au cours du 18e siècle.
L'arrière-petit-fils de Simon de Lassalle, nommé Jean de Badet, vend le domaine à Roch de Bousquet, négociant à Cadix, quelques mois après l'issue du procès en 1764. Son fils s'en sépare au profit de Pierre Antoine Joseph de Bois-Juzan entre 1831 et 1833. L'inventaire dressé lors de la succession de Bois-Juzan en 1841 ne fait pas état d'une commanderie selon l'appellation ancienne, mais désigne l'édifice comme la maison "dite Vignau" occupée par un colon partiaire dénommé Loustau, avec seulement 8 ovins.
L'édifice qui abritait la commanderie - c'est-à-dire le prieuré éponyme de la source voisine -, a subi de nombreux remaniements voire des reconstructions au fil de sa longue histoire, mais n'apparaît formellement dans la documentation figurée qu'au 19e siècle. Le plan cadastral de 1846 illustre deux constructions perpendiculaires au lieu-dit "Vigneau". Dans les premières années du Second Empire, correspondant à l'acquisition du domaine par la famille de Barraute, une lithographie montre cependant un bâtiment très différent, considérablement agrandi et adoptant un plan en U, à vocation agricole. Cette lithographie, largement enjolivée et ne correspondant pas rigoureusement à la réalité, est suivie par d'autres documents promotionnels où l'édifice est présenté avec des galeries en bois, dispositions habituelles de l'architecture vernaculaire régionale. Les cartes postales de la fin du 19e siècle figurent d'ailleurs un vaste bâtiment déployé sur deux niveaux et un étage sous combles. Des traces de reprises dans les maçonneries de l'aile sud témoignent d'un agrandissement des parties agricoles, probablement intervenu au début du 20e siècle.
Malgré leurs volumes importants et contrairement à d'autres édifices de la station, ces bâtiments ne sont pas réquisitionnés lors des deux guerres mondiales et de la Guerre civile espagnole, ce qui s'explique sans doute par leur vétusté et leur vocation essentiellement utilitaire. La ferme fait partie intégrante du domaine vendu à la Société Thermale de Saint-Christau en 1951 puis exploité et acquis par la famille Barthélémy à partir de 1964.
Détail de l'historique
Périodes |
Principale : 1er quart 12e siècle (détruit) Principale : 1ère moitié 19e siècle Principale : 3e quart 19e siècle Secondaire : 1er quart 20e siècle |
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Description
Implanté au bord de la route d'Arudy, en position stratégique de visibilité, ce vaste édifice à vocation agricole se compose d'un ensemble de bâtiments organisés sur un plan en U, avec une extension en direction de la route. Le mode constructif est emblématique de l'architecture vernaculaire du 19e siècle avec une maçonnerie de moellons et une couverture d'ardoises pyrénéennes. Malgré son état de vétusté, le soin particulier accordé aux encadrements et aux chaînages d'angle est encore perceptible. Les deux ailes se faisant face en symétrie, accueillant des granges et étables, sont construites selon un même modèle, avec des baies semi-circulaires au rez-de-chaussée, en référence aux arcs en plein-cintre néoclassiques, alternant avec des ouvertures rectangulaires.
L'aile nord, percée d'un portail à bestiaux, est attenante à un corps de logis. Cette partie de l'édifice, à l'état de vestiges et colonisée par la végétation, laisse apparaître sa maçonnerie de moellons côté cour ainsi qu'une élévation à pans de bois vers l'extérieur, mise en œuvre comparable à celle des chalets Bleu et Rose tout proches, et relève plutôt de l'architecture de villégiature courante au 19e siècle. Les enduits colorés et le faux-appareil, les encadrements de baie en bois et les garde-corps en bois découpés, inspirés de l'architecture helvétique, restent perceptibles malgré l'état de délabrement du bâtiment.
L'aile sud a son élévation principale sous pignon, percée d'un portail à bestiaux surmonté par un large oculus à encadrement de briques en baie libre. Cette aile, seule couverte de tuiles mécaniques et dont les reprises de maçonnerie témoignent de son agrandissement, comporte une extension en appentis adossée à l'élévation latérale. Elle est prolongée par un hangar-remise en équerre formant une cour secondaire au sud.
Détail de la description
Murs |
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Toits |
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Plans |
plan régulier en U |
Étages |
1 étage carré, étage en surcroît |
Élévations extérieures |
élévation à travées |
Couvertures |
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État de conservation |
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Informations complémentaires
Type de dossier |
Dossier d'oeuvre architecture |
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Référence du dossier |
IA64002755 |
Dossier réalisé par |
Delpech Viviane
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Cadre d'étude |
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Aire d'étude |
Pyrénées-Atlantiques |
Phase |
étudié |
Date d'enquête |
2019 |
Copyrights |
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour |
Citer ce contenu |
Commanderie dite hôpital Saint-Jacques du Bager, puis ferme, Dossier réalisé par Delpech Viviane, (c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel, (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour, https://www.patrimoine-nouvelle-aquitaine.fr/Default/doc/Dossier/ed11186c-f0e2-411c-92f1-25ba23c7b809 |
Titre courant |
Commanderie dite hôpital Saint-Jacques du Bager, puis ferme |
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Dénomination |
commanderie ferme |
Genre du destinataire |
de chanoines réguliers de saint Augustin |
Vocable |
Saint-Jacques |
Appellation |
Hôpital Saint-Jacques du Bager |
Parties constituantes non étudiées |
logement grange étable hangar agricole remise agricole |
Statut |
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Localisation
Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Pyrénées-Atlantiques , Lurbe-Saint-Christau , Route de Saint-Christau
Milieu d'implantation: isolé
Lieu-dit/quartier: Saint-Christau
Cadastre: 2019 OA 429