Château de Boivre, actuellement Centre Régional d'Education Physique et Sportive

France > Nouvelle-Aquitaine > Vienne > Vouneuil-sous-Biard

Cet ancien fief relevant de l'abbaye du Pin est mentionné à partir de 1401 sous le nom de la Bogaudère, puis Baugaudière ou Bégaudière. C'est en son château de la Bégaudière que Jean de la Haye, avocat du roi aux monnaies, lieutenant général de la sénéchaussée de Poitiers, commissaire général des vivres de l'armée royale et maire de Poitiers en 1572, est assailli et tué, le 24 jullet 1575, à la suite d'un complot qu'il avait mené. Sa veuve vend ensuite la terre à Louis de Sainte-Marthe. Le 29 octobre 1698, une chapelle, construite par le sieur de Putigny1, est bénie. A la Révolution, le château, qui appartient alors à la famille de La Roche de Touchimbert, est acheté en tant que bien national par Guy André Dardillac, qui le revend à Ferdinand Louis Marie Maximilien de La Broue de Vareilles (1771-1814).

En 1813, Ferdinand de La Broue de Vareilles vend le domaine à François Isaac Charles de Lestang [ou L'Estang] de Ringère (1786-1865), qu'une source qualifie d'architecte, peintre et décorateur. Sur le plan cadastral de 1831, le château est constitué d'une vaste cour rectangulaire bordée au sud, côté vallée de la Boivre, par un long bâtiment (vraisemblablement le château lui-même) et sur les autres côtés par des communs et dépendances, avec un accès au nord par une longue allée rejoignant la route de Poitiers à Béruges et Lavausseau. Un four à chaux, situé sur une parcelle proche du château, est démoli en 1861 et, en 1875, sont édifiées une serre-orangerie et une maison de garde.

Le château est reconstruit entre 1885 et 1889, puis agrandi vers 1900, pour la famille de Lestang de Ringère. En même temps sont édifiés une maison de jardinier, une maison de ferme, un chalet et une écurie, tandis que l'installation d'un bélier hydraulique par la maison Bollée permet d'alimenter la propriété en eau de source. En 1889 et en 1892, des bâtiments sont démolis dont des parties de l'ancien château. Au début des années 1900, Jean Marie Paul de Lestang de Ringère, sa femme et leur fils sont domiciliés au château de Boivre, assistés d'une femme et d'un valet de chambre, d'une cuisinière, d'un cocher, d'un garde particulier et d'une famille de fermiers.

Un industriel d'origine polonaise, Henri Konn, acquiert en 1928 la propriété alors délaissée et morcelée. Il rachète des parcelle pour reconstituer le domaine et fait effectuer d'importants travaux de restauration, de confort et de décoration. Il confie notamment à l'architecte Alphonse Bérujeau la complète transformation d'un garage et le projet de construction d'une grange-étable. Des installations sportives et récréatives sont aussi réalisées, telles qu'un gymnase, un terrain de tennis et une piscine. En juillet 1936, un incendie ravage le château dont seul le rez-de-chaussée est épargné. Il semble que l'édifice est restauré par Célestin Boisdron, qui le rachète en 1939. En 1941, la charpente et le toit sont terminés, mais le parquet du second étage reste à poser. Une autre partie du domaine, dont une ferme voisine du château, appartient à M. Poumailloux.

Par un arrêté en date du 27 mars 1942, le domaine est récupéré par le secrétariat d'Etat à l'éducation nationale et à la jeunesse pour y installer le centre régional d'éducation générale et sportive (CREGS) pour l'académie de Poitiers. Ce centre, destiné à former les maîtres d'éducation populaire et les animateurs des mouvements de jeunesse, avait été créé en 1941 rue de l'Ancienne-Comédie à Poitiers. Le château est occupé en 1944 par les troupes allemandes, puis par les Forces françaises de l'Intérieur. A partir de 1946, des travaux sont entrepris dans le domaine pour y transférer le centre appelé désormais CREPS. Sont ainsi aménagés un stade et divers autres terrains de sport en plein air, et édifiés la salle d'éducation populaire et le gymnase Justin Teissié. En 1950, près de 7 ha du domaine sont affectés au département de la défense nationale pour y aménager des installations sportives militaires. La résidence d'hébergement Angoumois est construite en 1952 et, au début des années 1960 sont édifiés la salle Birocheau, la conciergerie, une aire couverte, le bâtiment de restauration (1963-1964), la salle d'agrès, les bassins de natation. Tous les bâtiments construits entre 1950 et 1965 sont édifiés sur les plans de l'architecte André Ursault, qui est alors conseiller technique des constructions scolaires, universitaires et de l'équipement sportif. Il est secondé par sa fille Madeleine, associée dans son agence et qui réalise notamment les plans du petit bâtiment des vestiaires des bassins de natation. En 1965, André Ursault se voit confier le soin de réaménager le sous-sol du château.

Les aménagements se poursuivent avec une halle de sport en 1967 réalisée sur le modèle, dit Jossermoz - du nom de l’entreprise grenobloise spécialisée dans le lamellé-collé -, conçu pour le ministère de l’éducation nationale par les architectes Louis Miquel et André Wogenscky, dont existe une dizaine d’autres exemplaires sur des sites universitaires en France. L'espace formation et le château d'eau sont bâtis en 1970, les résidences d'accueil Aunis et Saintonge, un centre médical et un centre socio-éducatif le sont en 1972. Tous ces bâtiments sont construits sur les plans de l'architecte Jean Monge. C'est également sous son contrôle qu'est fermée l’aire couverte sur ses quatre faces et transformées en salle de basket.

Le CREPS passe de la tutelle de l'éducation nationale à celle du ministère des sports en 1986, alors qu'il devient un établissement public national devant s'autofinancer. Les travaux se poursuivent avec la construction d'un dojo en 1991, la rénovation de la résidence Angoumois en 1993, l'extension de la halle des sports avec l'édification d'un centre de recherche en 1999 et celle de la halle de tennis en 2002.

Le dojo est agrandi en 2015 par le cabinet d'architectes Corset-Roche et associés. En 2016, par la loi NOTRe, le centre est placé sous la double tutelle de l'Etat et de la Région Nouvelle-Aquitaine, comme centre de ressources, d'expertise et de performance sportive (CREPS). Diverses missions lui sont confiées, dont celle de former des animateurs et des entraineurs dans les domaines du sport, de la jeunesse et de l'éducation populaire, d'accueillir des sportifs de haut niveau pour le développement de leur double projet de réussite sportive et éducative ou professionnelle, de recevoir et accompagner les sportifs régionaux, ainsi que de contribue à promouvoir le sport santé et le sport pour tous. Les aménagements et réaménagements du site se poursuivent. Les aménagements et réaménagements du site se poursuivent et concernent notamment les installations sportives de plein air et la rénovation de diverses salles. L’ensemble socio-éducatif devient centre de formation, certaines salles et terrains sont renommés en hommage à des champions, et les résidences changent d’appellation pour ouvrir le centre à l’international : Rio pour Angoumois, Londres et Tokyo pour Aunis et Saintonge, Sydney pour le foyer.

En 2020 est créé un préau sportif et l’année suivante sont inaugurés une nouvelle résidence dénommée « Paris » bâtie sur les plans du cabinet d'architecture L'Atelier du Moulin, ainsi qu'un complexe abritant un nouveau centre médical et une Maison des entraîneurs par l'agence Espace 3 architecture. Plus récemment, l’ancienne salle d’agrès dite Birocheau, devenue salle de tennis de table, a été agrandie et rénovée. Les exigences environnementales sont prises en compte dans les nouvelles constructions qui sont pour certaines partiellement bardées de bois.

1. Il s'agit vraisemblablement de Jean Reveau, écuyer, seigneur de Putigny et de Boivre, lieutenant des vaisseaux du Roi et capitaine d'une compagnie franche de la marine.

Auteurs Auteur : Bérujeau Alphonse

Père de l'architecte Pierre Gérard Alphonse Bérujeau (1914- ). Fonds Alphonse Bérujeau conservé aux archives de la Vienne, sous la cote 1 J 1163 à 1 J 1169.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Ursault André

Architecte DPLG, fils de Pierre Ursault et frère de Madeleine Ursault, également architectes. Il reprend le cabinet d'Alcide Boutaud en 1925.

Les archives de André et Madeleine Ursault sont conservées aux Archives départementale de la Vienne, 11 J 1-302 (1925-1995).

,
Auteur : Ursault Madeleine

Architecte DPLG associée à son père, André Ursault, et à son frère, Pierre Ursault. Également architecte régionale des PTT. Les archives de André et Madeleine Ursault sont conservées aux Archives départementale de la Vienne, 11 J 1-302 (1925-1995).

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Auteur : Miquel Louis-Charles-Victor,
Auteur : Wogenscky André, architecte (attribution par travaux historiques)
Auteur : Monge Jean

Diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris, Jean Monge participe notamment à la reconstruction de la ville de Saint-Malo dans l'immédiat après-guerre et devient architecte pour divers ministères et pour la Caisse des dépôts. Architecte des bâtiments civils et palais nationaux.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Cabinet d'architectes Corset-Roche et associés , architecte (attribution par source)
Auteur : L'Atelier du Moulin

établi à Lussac-les-Châteaux.

, architecte (attribution par source)
Auteur : Espace 3 architecture , architecte (attribution par source)

Ce vaste domaine est situé entre la Boivre et la route départementale de Poitiers à Lavausseau d'où partent deux allées conduisant aux bâtiments. Les différentes installations se distribuent autour d'une grande pelouse centrale sur laquelle s'élèvent des cèdres centenaires.

Le château occupe la partie sud et surplombe la vallée ; il se compose de plusieurs corps de bâtiments construits pour partie en pierre de taille et pour partie en moellon enduit ; sa façade est ordonnancée avec la porte au centre. A l'est du château se trouve un pigeonnier circulaire à toit conique en ardoise et les communs transformés en 1928 dont les baies ont des encadrements en brique et pierre et dont les toitures sont en tuile mécanique.

Les bâtiments des années 1950 se distinguent par leur mur pignon en moellons apparents ; la plupart sont dotés d'un toit en appentis. Le premier gymnase possède une structure entièrement en béton avec une voûte en arc segmentaire et un lanterneau pour assurer un éclairage zénithal. En revanche, la salle d’agrès et l’aire couverte sont dotées de charpentes métalliques.

La structure de la halle des sports, de type "Jossermoz", est constituée de poutres curvilignes en bois lamellé-collé qui partent du sol d’un côté et forment un auvent au-dessus de la façade vitrée du côté opposé, en prenant appui sur des poteaux métalliques en forme de V asymétriques.

Les façades des résidences Londres et Tokyo sont constituées de l’adjonction, sur trois niveaux, de modules industriels, composés de fenêtre sur allèges métalliques, séparés par les cloisons de béton qui font saillie et qui délimitent, à l’intérieur, 116 chambres individuelles. De larges bandeaux de béton recouverts de petits carreaux de faïence de couleur marron séparent les niveaux. Deux logements sont conçus comme des annexes de ces bâtiments. Un logement est associé de la même manière au centre médical, entièrement en béton, en rez-de-chaussée et couvert d'un toit terrasse. Quant au centre de formation, bâti sur un plan complexe, certains de ses côtés sont constitués de panneaux de béton orné de motifs géométriques moulés en relief, les autres sont en béton lisse et les travées d’ouvertures sont fermées par des panneaux métalliques de couleur orange dans lesquels sont enchâssées des vitres. A l’intérieur, les salles (de réunion, danse, spectacle, bibliothèque, amphithéâtre, auditorium, laboratoires photos…) ont la particularité d’être à six pans.

La salle de tennis est dotée d'une charpente en bois lamellé-collé en arc segmentaire. Le complexe formé par le centre médical et la Maison des entraîneurs a été conçu comme une boîte habillée de bois pour les façades est et ouest, percée de menuiseries aluminium verticales avec des tableaux débordants. Ses pignons sont dotés de fenêtres en bandes horizontales encadrées d'un bardage ondulé en zinc. La résidence Paris, en béton et couverte d'un toit terrasse, présente son unique étage carré sur un rez-de-chaussée en retrait du côté de la façade antérieure.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

  2. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : moellon

    Revêtement : enduit

  3. Matériau du gros oeuvre : béton

    Mise en oeuvre : béton armé

Toits
  1. ardoise
Étages

étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble

Couvrements
  1. voûte d'ogives
Élévations extérieures

élévation à travées

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit en pavillon

  2. Forme de la couverture : toit conique

  3. Forme de la couverture : toit à longs pans

    Partie de toit : croupe

  4. Type de couverture : terrasse

  5. Forme de la couverture : appentis

Escaliers
  1. Emplacement : escalier dans-oeuvre

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

    Structure : en charpente

Décors/Technique
  1. sculpture
  2. vitrail
Décors/Représentation
  1. Representations : fronton

  2. Representations : ornement géométrique

  3. Representations : armoiries


Précision sur la représentation :

Fenêtres et lucarnes couronnées de frontons. Décor de losanges et de cercles en façade. Lyre sommant un fronton au rez-de-chaussée du côté est de la façade nord. Vitrail à décor géométrique et armoiries de la famille de Lestang (d'argent à 7 fuseaux posés 4 et 3) dans la pièce sud-ouest.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Vienne , Vouneuil-sous-Biard

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Boivre

Cadastre: 1831 G2 165 à 186, 2004 G 28 à 48, 85, 183

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